Marie Stuard, Reine d'Écosse. Tragédie
MARIE STUARD, REINE D’ÉCOSSE. TRAGÉDIE. §
A MONSEIGNEUR LE DUC DE ST AIGNAN, PAIR DE FRANCE, Chevalier des Ordres du Roy, Premier Gentilhomme de la Chambre, Gouverneur et Lieutenant General pour sa Majesté de la Ville, Citadelle et Province du Havre. §
MONSEIGNEUR,
Je ne sçay point imiter ces Ecrivains qui par d’ingenieux mensonges accablent de loüanges
des Personnes qui ne les meritent pas. Je ne diray rien icy à vostre Gloire que /[I] [a ij]/ ce que la Verité a pris soin de m’en apprendre : mais les Vertus qu’on ne peut vous contester vaudront bien aux yeux de la Postérité celles qu’on invente pour les autres. Se fasse qui voudra des Heros de ces Favoris de la Fortune, qui élevez par son caprice ne manquent jamais de tomber par ses revolutions. Je sçay, MONSEIGNEUR, ce que Vous estes par le Sang dont Vous sortez : Comme il en est peu de plus illustre, il en est peu aussi qui soit dans une plus grande élevation ; mais dans quelque rang que Vous soyez, Vous n’en estes point redevable à la Fortune ; et s’il n’estoit attaché à vostre Naissance, l’Equité en auroit fait le prix de vostre Merite. La distinction dont Vous honore un Monarque, qui par ses Vertus se fait distinguer de tous les autres Rois de la Terre, dit bien mieux que je ne le pourrois faire quelles Qualitez Vous devez avoir pour la meriter : Il y a peu de personnes à sa Cour pour qui son Estime se soit plus hautement déclarée ; Et si elle peut s’acquérir par le Zele le plus pur qui ait jamais esté, & par la Fidélité la plus incorruptible qui sera jamais, il n’y en a point dans tous ses Estats à qui elle soit mieux deüe qu’à Vous. Toûjours infatigable pour le service de sa Majesté, vostre Vigilance Vous fait trouver par tout, & ne /[II]/ rencontre aucun obstacle qu’elle n’applanisse. Faut-il faire succeder les vertueux Plaisirs à ses Occupations héroiques, vostre Esprit, dont les lumières sont si étendües, ajoûte des beautez à ce que font de plus achevé les plus sçavans Maistres : Faut-il travailler pour sa Gloire, vostre Valeur ne peut souffrir que Vous Vous reposiez sur les Lauriers que Vous avez cueillis tant que Vous trouvez à en cueillir de nouveaux ; Et jamais homme n’a mieux justifié que Vous que le grand Génie & le grand Courage ne sont pas incompatibles. Que la Medisance & l’Envie examinent avec tant de severité qu’il leur plaira ce que je prens la liberté de dire de Vous, & qu’elles m’accusent de flaterie si elles l’osent. A quelque insolence que leur inclination les porte, il est des Veritez qu’elles sont contraintes de respecter ; & vostre Nom prononcé doit suffire pour leur imposer silence. C’est en vain, MONSEIGNEUR, qu’elles se sont déchainées avec tant d’impetuosité contre la Tragédie que je Vous presente : Les témoignages que Vous avez eu la bonté de rendre en sa faveur luy ont acquis une reputation à l’épreuve de leur traits les plus empoisonnez ; Et s’il m’est permis de rappeller le plaisir le plus sensible que j’aye eu de ma vie, les Larmes que Vous ne pûtes Vous /[III] [a iij]/ empêcher de répandre à la premiere lecture que j’en fis m’estoient d’illustres garens du succez qu’elle devoit avoir à la seconde. J'aurois assez de modestie pour ne pas Vous faire ressouvenir que Vous fustes témoin des applaudissemens que je receus, si le respect & la reconnoissance ne m’obligeoient à deffendre les suffrages de tant de Personnes de la plus haute Qualité, & du plus sublime Merite, qui ayant écouté mon Ouvrage sans prévention en dirent leur sentiment sans injustice. Il est vray,
MONSEIGNEUR, que ce n’est pas d’aujourd’huy que les plus honnestes gens de l’Europe se sont declarez pour Marie Stuard contre l’Oppression & la Calomnie: ce n’est pas d’aujourd’huy qu’elle a esté persecutée par l’Erreur & par l’Ignorance : son sort est d’estre éternellement condamnée par des Juges corrompus, & de conserver éternellement sa gloire malgré les efforts qu’on a toûjours faits pour la détruire. Aprés tous les avantages que Vous luy avez procurez, la Générosité qui vous est si naturelle Vous sollicite à luy donner un Azile, plus sacré & plus inviolable que celuy qu’elle receut autrefois d’une Teste couronnée. L'Histoire remarque que la Reine Elizabeth en luy envoyant offrir une retraite dans ses Etats, luy fit presenter un Coeur de Diamant, qui fut moins une mar-/[IV]/-que de son amitié qu’un présage de la dureté du sien. Ce n’est point, MONSEIGNEUR, un Coeur de Diamant que Marie Stuard Vous demande : c’est ce Coeur sensible ; ce Coeur bienfaisant ; ce Coeur qui en captive tant d’autres par sa bonté, qu’elle veut s’efforcer de meriter par un respect aussi profond que celuy avec lequel je suis,
MONSEIGNEUR,
Vostre tres-humble, tres-obeïssant, & tres-obligé Serviteur,
BOURSAULT.
Extrait du Privilege du Roy §
Par Lettres Patentes du Roy, données à Paris le deuxiéme jour de Decembre 1690. Signé BOUCHER, Il est permis au Sieur BOURSAULT, de faire imprimer par tel Libraire ou Imprimeur qu’il voudra choisir, une Piece de sa composition intitulée Marie Stuard Reine d’Ecosse,Tragedie, pendant le temps & espace de huit années, à compter du jour qu’elle sera achevée d’imprimer : Avec deffences à tous Libraires, Imprimeurs & autres, d’imprimer, faire imprimer, vendre ny debiter ladite Tragedie sous quelque pretexte que se soit, même d’impression étrangere sans le consentement dudit Exposant ou de ses ayant cause, à peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende, & de tous dépens, dommages & interests, ainsi qu’il est plus au long porté par lesdites Lettres.
Registré sur le Livre de la Communauté des Libraires
& Imprimeurs de Paris, le 27. Mars 1691.
Signé, AUBOUYN.
Et ledit sieur Boursault a cedé au sieur J. Guignard le droit qu’il a au present Privilege, suivant l’accord fait entr’eux.
Achevé d’imprimer le 20. Novembre 1691.
ACTEURS. §
- MARIE STUARD, Reine d’Ecosse.
- ELISABETH, Reine d’Angleterre, Fille d’Henry Huit, & d’Anne de Boulen.
- LE DUC DE NORFOLC, autrefois Favory d’Elisabeth.
- LE COMTE DE MORRAY, Frere naturel de Marie Stuard.
- LE COMTE DE NEUCASTEL, Amy du Comte de Morray.
- LANCASTRE, Confidente d’Elisabeth.
- MELVIN, Ecuyer de Marie Stuard.
- KENEDE Suivante de Marie Stuard.
- ALBIONE Suivante de Marie Stuard.
- KILLEGRE, Capitaine des Gardes d’Elisabeth.
- EURIC, Lieutenant des Gardes d’Elisabeth.
- GARDES.
ACTE PREMIER. §
SCENE PREMIERE. §
LE COMTE DE NEUCASTEL
EURIC
LE COMTE DE NEUCASTEL
SCENE II §
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL.
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
SCENE III §
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE COMTE DE MORRAY
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE COMTE DE MORRAY
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE COMTE DE MORRAY
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE COMTE DE MORRAY
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE COMTE DE MORRAY
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE COMTE DE MORRAY
{p. 13}LE COMTE DE NEUCASTEL
SCENE IV §
LANCASTRE
LE COMTE DE MORRAY
LANCASTRE
LE COMTE DE MORRAY
Fin du premier Acte.
ACTE II §
SCENE PREMIERE §
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
EURIC
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH le rappellant.
LE COMTE DE MORRAY
SCENE II §
ELISABETH
LANCASTRE
ELISABETH
LANCASTRE
ELISABETH
LANCASTRE
ELISABETH
LANCASTRE
ELISABETH
SCENE III §
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
SCENE IV §
LE DUC DE NORFOLC, seul.
SCENE V §
EURIC
SCENE VI §
LE DUC DE NORFOLC, seul.
SCENE VII §
LE DUC DE NORFOLC
EURIC
SCENE VIII §
LE DUC DE NORFOLC
MARIE STUARD
LE DUC DE NORFOLC
MARIE STUARD
SCENE IX §
KILLEGRE
LE DUC DE NORFOLC
KILLEGRE
SCENE X §
ELISABETH
ELISABETH
MARIE STUARD
ELISABETH
Fin du second Acte.
ACTE III §
SCENE PREMIERE §
LANCASTRE
ELISABETH
LANCASTRE
ELISABETH
LANCASTRE
ELISABETH
SCENE II §
ELISABETH
SCENE III §
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
{p. C ij 34}ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
SCENE IV §
MARIE STUARD
LE DUC DE NORFOLC
MARIE STUARD
LE DUC DE NORFOLC
MARIE STUARD
LE DUC DE NORFOLC
MARIE STUARD
LE DUC DE NORFOLC
MARIE STUARD
LE DUC DE NORFOLC
SCENE V §
KILLEGRE
LE DUC DE NORFOLC
MARIE STUARD
Fin du troisième Acte.
ACTE IV §
SCENE PREMIERE §
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE NEUCASTEL
SCENE II §
LE COMTE DE MORRAY
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE COMTE DE MORRAY
LE COMTE DE NEUCASTEL
SCENE III §
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH aux Gardes.
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
SCENE IV §
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
LE DUC DE NORFOLC
ELISABETH
{p. 54}LE DUC DE NORFOLC
SCENE V §
ELISABETH
SCENE VI §
LE COMTE DE MORRAY
LE COMTE DE NEUCASTEL
LE COMTE DE MORRAY
Fin du quatrieme Acte.
ACTE V §
SCENE PREMIERE §
MARIE STUARD à Killegre.
MELVIN
MARIE STUARD
MELVIN
MARIE STUARD
SCENE II §
MARIE STUARD
LE COMTE DE MORRAY
MARIE STUARD
SCENE III §
LE COMTE DE MORRAY seul.
SCENE IV §
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
SCENE V §
LE COMTE DE NEUCASTEL
ELISABETH
LE COMTE DE NEUCASTEL
ELISABETH
LE COMTE DE NEUCASTEL
ELISABETH
EURIC
ELISABETH en montrant le Comte de Morray.
LE COMTE DE NEUCASTEL
ELISABETH
SCENE VI §
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
ELISABETH
LE COMTE DE MORRAY
SCENE DERNIERE §
ELISABETH
FIN