Horace
, tragédie
publié par Paul FIEVRE, Mai 2006, revu 16 avril 2015
M. DC. XXXXI. AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
Extrait du Privilège du Roi. §
LOUIS PAR LA GRÂCE DE DIEU ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE. À nos Amés et féaux conseiller les gens tenants les cours de Parlement, Maîtres de requêtes ordinaires de notre hôtel, baillifs, sénéchaux, et officiers qu’il appartiendra, Salut. Notre bien aimé AUGUSTIN COURBÉ, libraire à Paris, Nous a fait remontrer qu’il désirerait imprimer Horace, Tragédie, par Corneille, s’il avait sur ce nos lettres nécessaires, lesquelles il nous a très humblement supplié de lui accorder. À ces causes nous avons permis et permettons à l’exposant d’imprimer, vendre et débiter en tous lieux de notre obéissance le dit livre, en telles marges, en tels caractères, et autant de fois qu’il voudra durant l’espace de dix ans entiers et accomplis, à compter du jour qu’ils seront achevés d’imprimer, pour la première fois ; et faisons très expresse défenses à toutes personnes de quelque qualités, et condition qu’elles soient de les imprimer, faire imprimer, vendre ni distribuer en aucun endroit de ce Royaume durant le dit temps, sous prétexte d’augmentation, correction et changement de titre, ou autrement, en quelque sorte et manière que ce soit, à peine de quinze cents livres d’amende, payable sans déport par chacun des contrevenants, et applicables un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel Dieu de Paris, et l’autre à l’exposant, de confiscation des exemplaires contrefaits, et de tous dépens dommages et intérêts : à condition qu’il en sera remis deux exemplaires en notre bibliothèque publique, et un en celle de notre très cher féal et sieur Séguier, Chevalier Chancelier de France, avant que l’exposer en vente, à peine de nullité des présentes, du contenu desquelles nous vous mandons que vous fassiez jouir pleinement et paisiblement l’exposant, et ceux qui auront droit d’icelui , sans qu’il lui soit fait aucun trouble ni empêchement. Voulons aussi qu’en mettant au commencement ou à la fin des dits livres un bref extrait des présentes, elles soient tenues pour dûment signifiées, et que fois y soit ajoutée, et aux copies d’icelles collationnées par l’un de nos amés et féaux conseillers et secrétaire comme à l’original. Mandons aussi au premier huissier ou sergent sur ce requis, de faire pour l’exécution des présentes tous exploits nécessaires sans demander autre permission : car tel est Notre bon plaisir. Nonobstant oppositions ou appellations quelconques, et sans préjudices d’icelles, Clameur du haro, Chartes normandes, et autres lettres à ce contraires.
Donné à Paris le 11ème jour de décembre l’an de grâce mille six cent quarante ; et de notre Règne le trente et unième.
Signé, par le roi en son conseil. CONRART.
MONSEIGNEUR, §
Je n’aurais jamais eu la témérité de présenter à VOTRE ÉMINENCE ce mauvais portrait d’Horace, si je n’eusse considéré qu’après tant de bienfaits, que j’ai reçu d’elle, le silence où mon respect m’a retenu jusqu’à présent, passerait pour ingratitude, et que quelque juste défiance que j’ai de mon travail, je dois avoir encore plus de confiance en votre bonté ; C’est d’elle que je tiens tout ce que je suis ; et ce n’est pas sans rougir que pour toute reconnaissance je vous fais un présent si peu digne de Vous, et si peu proportionné à ce que je vous dois. Mais dans cette confusion, qui m’est commune avec tous ceux qui écrivent, j’ai cet avantage, qu’on ne peut sans quelque injustice condamner mon choix, et que ce généreux Romain que je mets aux pieds de V.E. eut pu paraître devant elle avec moins de honte, si les forces de l’artisan eussent répondu à la dignité de la matière ; J’en ai pour garant l’auteur dont je l’ai tirée, qui commence à décrire cette fameuse histoire par ce glorieux éloge, « qu’il n’y a presque aucune chose plus noble dans toute l’Antiquité ». Je voudrais que ce qu’il a dit de l’action se peut dire de la peinture que j’en ai faite, non pour en tirer plus de vanité, mais seulement pour vous offrir quelque chose un peu moins indigne de vous être offert. Le sujet était capable de plus de grâces s’il eut été traité d’une main plus savante, mais du moins il eut reçu de la mienne toutes celles qu’elle était capable de lui donner, et qu’on pourrait raisonnablement attendre d’une muse de province, qui n’étant pas assez heureuse pour jouir souvent des regards de V.E. n’a pas les mêmes lumières à se conduire qu’ont celles qui en sont continuellement éclairées. Et certes, MONSEIGNEUR, ce changement visible qu’on remarque en mes ouvrages, depuis que j’ai l’honneur d’être à V.E. qu’est ce autre chose qu’un effet des grandes idées qu’elle m’inspire quand elle daigne souffrir que je lui rende mes devoirs ; et à quoi peut-on attribuer ce qui s’y mêle de mauvais qu’aux teintures grossières que je reprends quand je demeure abandonné à ma propre faiblesse ? Il faut, MONSEIGNEUR, que tous ceux qui donnent leurs veilles au théâtre, publient hautement avec moi que nous vous deux obligations très signalées ; l’une d’avoir ennobli les but de l’Art, l’autre de nous en avoir facilité les connaissances. Vous avez ennobli le but de l’Art, puisqu’au lieu de celui de plaire au peuple, que nous prescrivent nos maîtres, et dont les deux plus honnêtes gens de leur siècle, Scipion et Laelie ont autre fois protesté de se contenter, vous nous avez donné celui de vous plaire et de vous divertir ; et qu’ainsi nous ne rendons pas un petit service à l’État, puisque contribuant à vos divertissements, nous contribuons à l’entretien d’une santé qui lui est si précieuse et si nécessaire. Vous nous en avez facilité les connaissances puisque nous n’avons plus besoin d’autre étude pour les acquérir, que d’attacher nos yeux sur V.E. Quand elle honore de sa présence et de son attention le récit de nos poèmes ; C’est là que lisant sur son visage ce qui lui plaît, et ce qui ne lui plaît pas, nous nous instruisons avec certitude de ce qui est bon, et de ce qui est mauvais, et tirons des règles infaillibles de ce qu’il faut suivre et de ce qu’il faut éviter. C’est là que j’ai souvent appris en deux heures ce que mes livres n’eussent pu m’apprendre en dix ans ; c’est là que j’ai puisé ce qui m’a valu l’applaudissement du public, et c’est là qu’avec votre faveur j’espère puiser assez pour être un jour une oeuvre digne de vos mains ; Ne trouvez donc pas mauvais, MONSEIGNEUR, que pour vous remercier de ce que j’ai de réputation dont je vous suis entièrement redevable, j’emprunte quatre vers d’un autre Horace que celui que je vous présente, et que je vous exprime par eux les plus véritables sentiments de mon âme.
Je n’ajouterai qu’une vérité à celle-ci, en vous suppliant de croire que je suis et serai toute ma vie très passionnément, MONSEIGNEUR de V.E. le très humble, très obéissant et très fidèle serviteur,
ACTEURS §
- TULLE, roi de Rome.
- Le vieil HORACE, chevalier romain.
- HORACE, son fils.
- CURIACE, gentilhomme d’Albe, amant de Camille.
- VALÈRE, chevalier romain, amoureux de Camille.
- SABINE, femme d’Horace, et soeur de Curiace.
- CAMILLE, amante de Curiace, et soeur d’Horace.
- JULIE, dame romaine, confidence de Sabine et de Camille.
- FLAVIAN, soldat de l’armée d’Albe.
- PROCULE, soldat de l’armée de Rome.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Sabine, Julie. §
SABINE.
JULIE.
SABINE.
JULIE.
SABINE.
JULIE.
SABINE.
JULIE.
SABINE.
SCÈNE II. Camille, Julie. §
CAMILLE.
JULIE.
CAMILLE.
JULIE.
CAMILLE.
JULIE.
CAMILLE.
JULIE.
CAMILLE.
JULIE.
CAMILLE.
JULIE.
CAMILLE.
SCÈNE III. Curiace, Camille, Julie. §
CURIACE.
CAMILLE.
CURIACE.
CAMILLE.
JULIE.
CURIACE.
CAMILLE.
CURIACE.
CAMILLE.
CURIACE.
CAMILLE.
JULIE.
ACTE II §
SCÈNE PREMIERE. Horace, Curiace. §
CURIACE.
HORACE.
CURIACE.
HORACE.
CURIACE.
SCÈNE II. Horace, Curiace, Flavian. §
FLAVIAN.
CURIACE.
FLAVIAN.
CURIACE.
FLAVIAN.
CURIACE.
FLAVIAN.
CURIACE.
FLAVIAN.
CURIACE.
SCÈNE III. Horace, Curiace. §
CURIACE.
HORACE.
CURIACE.
HORACE.
CURIACE.
HORACE.
SCÈNE IV. Horace, Curiace, Camille. §
HORACE.
CAMILLE.
HORACE.
SCÈNE V. Curiace, Camille. §
CAMILLE.
CURIACE.
CAMILLE.
CURIACE.
CAMILLE.
CURIACE.
CAMILLE.
CURIACE.
CAMILLE.
CURIACE.
CAMILLE.
CURIACE.
CAMILLE.
SCÈNE VI. Horace, Curiace, Sabine, Camille. §
CURIACE.
SABINE.
HORACE.
CURIACE.
CAMILLE.
SABINE.
HORACE.
SABINE.
SCÈNE VII. Le Viel Horace, Horace, Curiace. §
LE VIEIL HORACE.
SABINE.
SCÈNE VIII. Le Vieil Horace, Horace, Curiace. §
HORACE.
LE VIEIL HORACE.
CURIACE.
LE VIEIL HORACE.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. §
SABINE.
SCÈNE II. Sabine, Julie. §
SABINE.
JULIE.
SABINE.
JULIE.
SABINE.
JULIE.
SABINE.
JULIE.
SABINE.
SCÈNE III. Sabine, Camille, Julie. §
SABINE.
CAMILLE.
SABINE.
CAMILLE.
JULIE.
CAMILLE.
SABINE.
CAMILLE.
JULIE.
SABINE.
CAMILLE.
JULIE.
SCÈNE IV. Sabine, Camille. §
SABINE.
CAMILLE.
SABINE.
CAMILLE.
SCÈNE V. Le Vieil Horace, Sabine, Camille. §
LE VIEIL HORACE.
SABINE.
LE VIEIL HORACE.
SCÈNE VI. Le Vieil Horace, Sabine, Camille, Julie. §
LE VIEIL HORACE.
JULIE.
LE VIEIL HORACE.
JULIE.
LE VIEIL HORACE.
JULIE.
CAMILLE.
LE VIEIL HORACE.
JULIE.
LE VIEIL HORACE.
SABINE.
LE VIEIL HORACE.
SABINE.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Le Vieil Horace, Camille. §
LE VIEIL HORACE.
CAMILLE.
LE VIEIL HORACE.
SCÈNE II. Le Vieil Horace, Valère, Camille. §
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
VALÈRE.
CAMILLE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
SCÈNE III. Le Vieil Horace, Camille. §
LE VIEIL HORACE.
SCÈNE IV. §
CAMILLE.
SCÈNE V. Horace, Camille, Procule. §
HORACE.
CAMILLE.
HORACE.
CAMILLE.
HORACE.
CAMILLE.
HORACE.
CAMILLE.
HORACE.
CAMILLE.
HORACE, mettant l’épée, à la main, et poursuivant sa soeur qui s’enfuit.
CAMILLE, blessée derrière le théâtre.
HORACE.
SCÈNE VI. Horace, Procule. §
PROCULE.
HORACE.
PROCULE.
HORACE.
SCÈNE VII. Horace, Sabine, Procule. §
SABINE.
HORACE.
SABINE.
HORACE.
SABINE.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. Le Vieil Horace, Horace. §
LE VIEIL HORACE.
HORACE.
LE VIEIL HORACE.
SCÈNE II. Tulle, Valère, Le Vieil Horace, Horace, troupe de Gardes. §
LE VIEIL HORACE.
TULLE.
LE VIEIL HORACE.
TULLE.
VALÈRE.
LE VIEIL HORACE.
TULLE.
VALÈRE.
TULLE.
HORACE.
SCÈNE III. Tulle, Valère, Le Vieil Horace, Horace, Sabine. §
SABINE.
Le vieil Horace, au roi.
VALÈRE.
TULLE.
SCÈNE DERNIÈRE. §
JULIE.