Nicomède
, tragédie
publié par Paul FIEVRE
Mai 2006, revu juillet 2014
M. DC LI.
Privilège du Roi §
LOUIS par la grâce de Dieu Roi de France et de Navarre : à nos amés et féaux conseillers les gens tenants de nos cours de Parlement et maîtres des requêtes ordinaires de notre hôtel, baillifs, sénéchaux ou leurs lieutenants et tous autres nos justiciers et officiers qu’il appartiendra, Salut. Notre bien ailé le sieur CORNEILLE, avocat en notre cour de Parlement de Normandie, Nous a fait remontrer qu’il a ci-devant donné au public diverses pièces de théâtre qui ont été reçues avec succès, et qu’il est sollicité d’en mettre maintenant au jour quatre nouvelles intitulées, Andromède, Nicomède, Le Feint Astrologue, et les engagements du hasard ; ce qu’il ne peut faire sans sur ce avoir nos lettres nécessaires.
À ces causes et désirant gratifier et favorablement traiter le sieur le SIEUR CORNEILLE, en considération de ses services, Nous lui avons permis et permettons par ces présentes de faire imprimer, vendre et débiter en toute les lieux de notre obéissance ; les dites quatre pièces de théâtre intitulées Andromède, Nicomède, Le Feint Astrologue et les Engagements du hasard, par tel imprimeur ou libraire qu’il voudra choisir, conjointement ou séparément, en un ou plusieurs volumes, en telles marges, et tels caractères, et autant de fois que bon lui semblera durant dix ans, à compter du jour que chaque pièce ou volume sera achevé d’imprimer pour le première fois. Et faisons très expresses défenses à toutes personnes de quelque qualité ou condition qu’elles soient, d’imprimer, aire imprimer, vendre et débiter lesdites pièces de théâtre en aucun livre de notre obéissance sans le consentement de l’exposant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de deux mille livres d’amende payables sans déport par chacun des contrevenants, et applicable un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtek-Dieu de Paris, et l’autre tiers à l’exposant, ou au libraire dont il se sera servi, de confiscation des exemplaires contrefaits, et de tous les dépens dommages et intérêts. À condition qu’il sera mis deux exemplaires de chaque volume, qui sera imprimé en vertu des présentes, en notre bibliothèque publique, et un en celle de notre très cher et féal le Sieur Marquis de Chateauneuf, Chevalier, Garde des Sceaux de France, à peine de nullité des présentes. De contenu desquelles, Nous voulons, et nous mandons que vous fassiez jouir pleinement et paisiblement durant le dit temps l’exposant, et ceux qui auront droit de lui, sans souffrir qu’ils y reçoivent aucun empêchement. Voulons aussi qu’en mettant au commencement ou à la fin de chacune des dites pièces ou volumes, un extrait des présentes, elles soient tenues comme dûment signifiées, et que foi y soit ajoutée et que les copies collationnées par une de nos amés et féaux conseillers et secrétaires comme à l’original. Mandons au premier notre huissier ou sergent sur ce requis de faire pour l’exécution des présentes, tous exploits nécessaires sans demander autre permissionx. CAR tel est notre plaisir, nonobstant clameur de Haro, Charte Normande, et autres lettres à ce contraire. Donné à Paris le premier jour de mars l’an de grâce 1651, et de notre règne le huitième.
Par le Roi en son sonseil CONRART.
Les exemplaires ont été livrés.
AU LECTEUR §
Voici une pièce d’une constitution assez extraordinaire, aussi est-ce la vingt et unième que j’ai fait voir sur le théâtre, et après y avoir fait réciter quarante mille vers, il est bien malaisé de trouver quelque chose de nouveau, sans s’écarter un peu du grand chemin, et se mettre au hasard de s’égarer. La tendresse et les passions qui doivent être l’âme des tragédies, n’ont aucune part en celle-ci ; la grandeur de courage y règne seule, et regarde son malheur d’un oeil si dédaigneux, qu’ils ne sauraient arracher une plainte. Elle y est combattue par la politique, et n’oppose à ses artifices qu’une prudence généreuse, qui marche à visage découvert, qui prévoit le péril sans s’émouvoir, et ne veut point d’autre appui que celui de sa vertu, et de l’amour qu’elle imprime dans les coeurs de tous les peuples. L’histoire qui m’a prêté de quoi la faire paraître en ce haut degré, es tirée de Justin, et voici comme il la raocnte à la fin de son quatrième livre.
En même temps Prusias roi de Bithinie prit dessein de faire assassiner son fils Nicomède, pour avancer ses autres fils qu’il avait eu d’une autre femme, et qu’il faisait élever à Rome mais ce dessein fut découvert à ce jeune prince par ceux même qui l’avait entrepris. Ils firent plus, ils l’exhortèrent à rendre la pareille à un père si cruel, et faire retomber sur sa tête les embûches qu’il lui avaient préparées et n’eurent pas grande peine à le persuader. Sitôt donc qu’il fut entré dans le royaume de son père qui l’avait appelé près de lui, il fut proclamé roi ; et Prusias, chassé du trône, et délaissé même de ses domestiques, quelque soin qu’il prit à se cacher, fut enfin tué par ce fils, et perdit la vie dans un crime aussi grand que celui qu’il avait commis, en donnant les ordre de l’assassiner.
J’ai ôté de la scène l’horreur d’une catastrophe si barbare, et n’ai donné, ni au père, ni au fils, aucun dessein de parricide. J’ai fait ce dernier amoureux de Laodice, afin que l’union d’une couronne voisine donnât plus d’ombrage aux Romains, et leur fit prendre plus de soin d’y mettre un obstacle de leur part. J’ai approché de cette histoire celle de la mort d’Annibal, qui arriva un peu auparavant chez ce même héros, et dont le nom n’est pas un petit ornement à mon usage : j’en ai fait Nicomède disciple, pour lui prêter plus de valeur et plus de fierté contre les Romains ; et prenant l’occasion de l’Ambassade où Flaminius fut envoyé par eux vers ce Roi leur allié, pour demander qu’on remit entre leurs mains ce vieil ennemi de leur grandeur, je l’ai chargé d’une commission serète de traverser ce mariage, qui leur devait donner de la jalousie. J’ai fait que pour gagner l’esprit de la Reine, qui suivant l’ordinaire des secondes femmes, avait tout pouvoir sur celui de son vieux mari, il lui ramène un de ses fils que mon auteur m’apprend avoir été nourri à Rome. Cela fait deux effets, car d’un côté il obtient la perte d’Annibal par le moyen de cette mère ambitieuse, et de l’autre, il oppose à Nicomède un rival appuyé de toute la faveur des Romains, jamaoux de a gloire et de sa grandeur naissante.
La représentation n’en a point déplu, et comme ce ne sont pas les moindres vers qui soient partis de ma main, j’ai sujet d’espérer que la lecture n’ôtera rien à cet ouvrage de la réputation qu’il s’est acquise jusqu’ici, et ne le fera point juger indigne de suivre ceux qui l’ont précédé. Mon principal but a été de peindre la politique des ROmains, au dehors, et comme ils agissaient impérieusement avec les Rois leurs alliés,, leurs maximes pour les empêcher de ’accroître, et les soins qu’ils prenaient de traverser leur grandeur quand elle commençait à leur devenri suspecte à force de s’augmenter et de se rendre considérable par de nouvelles conquêtes. C’est le caractère que j’ai donné à leur République en la personne de son ambassadeur Flaminius, qui rencontre un prince intrépide, qui voit sa perte assurée sans s’ébranler, et brave l’orgueilleuse masse de leur puissance, lors même qu’il en est accablé. Ce héros de ma façon sort un peu des règles de la tragédie, en ce qu’il ne cherche point à faire pitié par l’excès de ses malheurs : mais le succès a montré que la fermeté des grands coeurs, qui n’excite que l’admiration dans l’âme du spectateur, est quelquefois aussi agréable, que la compassion que notre art nous commande de mendier pour leurs misères. Il est bon de hasarder un peu, et ne s’attacher pas toujours si servilement à ses préceptes, et fut ce que pour pratiquer celui-ci de notre Horace.
Et mihi re, non me rebus, submittere conor,
Mais il faut que l’événement justifie cette hardiesse, et dans une liberté de cette nature on demeure coupable à moins que d’être fort heureux.
Acteurs §
- PRUSIAS, roi de Bithynie.
- FLAMINIUS, ambassadeur de Rome.
- ARSINOÉ, seconde femme de Prusias.
- LAODICE, reine d’Arménie.
- NICOMÈDE, fils aîné de Prusias, sorti du premier lit.
- ATTALE, fils de Prusias et d’Arsinoé.
- ARASPE, capitaine des gardes de Prusias.
- CLÉONE, confidente d’Arsinoé.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Nicomède, Laodice. §
LAODICE
NICOMÈDE
LAODICE
NICOMÈDE
LAODICE
NICOMÈDE
LAODICE
NICOMÈDE
LAODICE
NICOMÈDE
SCÈNE II. Laodice, Nicomère, Attale. §
ATTALE
LAODICE
ATTALE
LAODICE
ATTALE
LAODICE
ATTALE
LAODICE
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
LAODICE
ATTALE
LAODICE
ATTALE
LAODICE
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
LAODICE
ATTALE
LAODICE
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
LAODICE
SCÈNE III. Nicomède, Arsinoé, Laodice, Attale, Cléone. §
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
NICOMÈDE
SCÈNE IV. Arsinoé, Attale, Cléone. §
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
SCÈNE V. Arsinoé, Cléone. §
CLÉONE
ARSINOÉ
CLÉONE
ARSINOÉ
CLÉONE
ARSINOÉ
CLÉONE
ARSINOÉ
CLÉONE
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Prusias, Araspe. §
PRUSIAS
ARASPE
PRUSIAS
ARASPE
PRUSIAS
ARASPE
PRUSIAS
ARASPE
PRUSIAS
ARASPE
SCÈNE II. Prusias, Nicomède, Araspe. §
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
SCÈNE III. Prusias, Nicomède, Flaminius, Araspe. §
FLAMINIUS
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
SCÈNE IV. Prusias, Flaminius, Araspe. §
FLAMINIUS
PRUSIAS
FLAMINIUS
PRUSIAS
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Prusias, Flaminius, Laodice. §
PRUSIAS
LAODICE
PRUSIAS
LAODICE
PRUSIAS
LAODICE
PRUSIAS
LAODICE
PRUSIAS
LAODICE
PRUSIAS
SCÈNE II. Flaminius, Laodice. §
FLAMINIUS
LAODICE
FLAMINIUS
LAODICE
FLAMINIUS
LAODICE
FLAMINIUS
LAODICE
FLAMINIUS
SCÈNE III. Nicomède, Laodice, Flaminius. §
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
LAODICE
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
SCÈNE IV. Nicomède, Laodice. §
NICOMÈDE
LAODICE
NICOMÈDE
LAODICE
SCÈNE V. Nicomède, Attale, Laodice. §
ATTALE
LAODICE
SCÈNE VI. Nicomède, Attale. §
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
NICOMÈDE
SCÈNE VII. Arsinoé, Nicomède, Attale, Araspe. §
ARASPE
NICOMÈDE
ARASPE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARASPE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
SCÈNE VIII. Arsinoé, Attale. §
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Pusias, Arsinoé, Araspe. §
PRUSIAS
ARSINOÉ
PRUSIAS
SCÈNE II. Prusias, Arsinoé, Nicomède, Araspe, Gardes. §
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
PRUSIAS
NICOMÈDE
ARSINOÉ
PRUSIAS
NICOMÈDE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
ARSINOÉ
PRUSIAS
ARSINOÉ
SCÈNE III. Prusias, Nicomède, Araspe; §
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
SCÈNE IV. Prusias, Nicomède, Attale, Flaminius, Araspe, Gardes. §
FLAMINIUS
PRUSIAS
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
FLAMINIUS
NICOMÈDE
PRUSIAS
SCÈNE V. Flaminius, Attale. §
ATTALE
FLAMINIUS
ATTALE
FLAMINIUS
ATTALE
FLAMINIUS
ATTALE
FLAMINIUS
ATTALE
FLAMINIUS
ATTALE
FLAMINIUS
ATTALE
FLAMINIUS
ATTALE
FLAMINIUS
SCÈNE VI. §
ATTALE
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. Arsinoé, Attale. §
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
SCÈNE II. Flaminius, Arsinoé, Attale. §
ARSINOÉ
FLAMINIUS
ARSINOÉ
SCÈNE III. Prusias, Arsinoé, Flaminius, Attale. §
PRUSIAS
FLAMINIUS
ATTALE
FLAMINIUS
SCÈNE IV. Prusias, Arsinoé, Flaminius, Attale, Cléone. §
CLÉONE
ARSINOÉ
FLAMINIUS
SCÈNE V. Prusias, Arsinoé, Flaminius, Attale, Cléone, Araspe. §
ARASPE
PRUSIAS
ATTALE
PRUSIAS
ATTALE
PRUSIAS
FLAMINIUS
ARSINOÉ
PRUSIAS
ARSINOÉ
PRUSIAS
FLAMINIUS
PRUSIAS
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
SCÈNE VI. Arsinoé, Laodice, Cléone. §
ARSINOÉ
LAODICE
ARSINOÉ
LAODICE
ARSINOÉ
LAODICE
ARSINOÉ
LAODICE
ARSINOÉ
LAODICE
ARSINOÉ
LAODICE
ARSINOÉ
LAODICE
ARSINOÉ
LAODICE
ARSINOÉ
LAODICE
ARSINOÉ
LAODICE
SCÈNE VII. Arsinoé, Laodice, Attale, Cléone. §
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
LAODICE
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
ARSINOÉ
ATTALE
SCÈNE VIII. Prusias, Flaminius, Arsinoé, Laodice, Attale, Cléone. §
PRUSIAS
ARSINOÉ
LAODICE
SCÈNE IX. Prusias, Nicomède, Arsinoé, Laodice, Flaminius, Attale, Cléone. §
NICOMÈDE
PRUSIAS
NICOMÈDE
ARSINOÉ
PRUSIAS
NICOMÈDE
ATTALE
NICOMÈDE
ATTALE
ARSINOÉ
NICOMÈDE
FLAMINIUS
PRUSIAS