Oedipe
, tragédie
publié par Paul FIEVRE
Mai 2006
M. DC. LIX. AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
Par P. CORNEILLE
EXTRAIT DU PRIVILÈGE DU ROI. §
Par grâce et privilège du Roi, donné à Paris le 10 février 1649. Il est permis au Sieur CORNEILLE de faire imprimer une tragédie de sa composition, intitulée L’OEDIPE, pendant le temps de sept années, à commencer du jour qu’elle sera achevée d’imprimer. Et défenses sont faites à toutes personnes de quelque qualité et condition qu’elle soient, de l’imprimer, vendre, ni débiter, d’autre impression que de celle qui sera faite, ou ceux qui auront droit de lui, à peine de mille livre d’amende, de tous dépens, dommages et intérêts, comme il est plus amplement porté par lesdites lettres.
Le dit Sieur CORNEILLE a cédé le droit de son privilège ci-dessus à AUGUSTIN COURBÉ et GUILLAUME DE LUYNE Marchands Libraires, pour en jouir suivant l’accord fait entre eux.
Registré sur le livre de la Communauté le 1 mars 1659. Signé, BECHET, Syndic.
Les exemplaires ont été fournis.
AU LECTEUR. §
Ce n’est pas sans raison que je fais marcher ces vers à la tête de l’Oedipe, puisqu’ils sont cause que je vous donne l’Oedipe. Ce fut par eux que je tâchai de témoigner à Monsieur le Procureur Général quelque sentiment de reconnaissance pou une faveur signalée que j’en venais de recevoir ; et bien qu’ils fussent remplis de cette présomption si naturelle à ceux de notre métier, qui manquent rarement d’amour propre, il me fit cette nouvelle grâce d’accepter les offres qu’ils lui faisaient de ma part, et de ma proposer trois sujets pour le théâtre, dont il me laissa le choix. Chacun sait que ce grand ministre n’est pas moins le surintendant des Belles Lettres et Finances, que sa maison est aussi ouverte aux gens d’esprit qu’aux d’affaires ; et que soit à Paris, soit à la Campagne, c’est dans les Bibliothèques qu’un attend ces précieux moments qu’il dérobe aux occupations que l’accablent, pour en gratifier ceux qui ont quelque talent d’écrire avec succès. Ces vérités sont connues de tout le monde, mais tout le onde ne sait pas que sa bonté s’est étendue jusqu’à ressusciter les Muses ensevelies dans un long silence, et qui étaient comme mortes au Monde, puisque le Monde les avaient oubliées. C’est donc à moi à le publier, après qu’il a daigné m’y faire revivre si avantageusement. Non que de là j’ose prendre l’occasion de faire ses éloges. Nos dernières années ont produit peu de livres considérables, ou pour la profondeur de la doctrine, ou pour la pompe et la netteté de l’expression, ou pour les agréments et le justesse de l’Art, dont les auteurs ne se soient mis sous une protection si glorieuse, et ne lui aient rendu les hommages que nous devons tous à ce concert éclatant et merveilleux de rares qualités et de vertus extraordinaires, qui laissent une admiration continuelle à ceux qui ont le bonheur de l’approcher. Les téméraires efforts que j’y pourrais faire après eux ne serviraient qu’à montrer combine je suis au dessous d’eux : La matière est inépuisable, mais nos esprits sont bornés ; et au lieu de travailler à la gloire de mon protecteur, je ne travaillerais qu’à ma honte : je me contenterai de vous ire simplement que si le public a reçu quelques satisfaction de ce poème, et s’il en reçoit encore de ceux de cette nature et de ma façon qui pourront le suivre, c’est à lui qu’il en doit imputer le tout, puisque sans se commandements je n’aurais jamais fait l’OEdipe, et que cette tragédie a plu assez au Roi pour me faire recevoir de véritables et solides marques de son approbation : je veux dire ses libéralités, que j’ose nommer des ordres tacites, mais pressants, de consacrer aux divertissements de sa Majesté, ce que l’âge et les vieux travaux m’ont laisse d’esprit et de vigueur.
Au reste, je ne vous dissimulerai point qu’après avoir arrêté mon choix sur ce sujet, dans la confiance que j’aurais pour moi les suffrages de tous les savants, qui l’ont regardé comme le chef-d’oeuvre de l’Antiquité, et que les pensées de ces grand génies qui l’ont traité en Grec et en Latin, ma faciliterait les moyens d’en venir à bout assez tôt pour le faire représenter pour le Carnaval, je n’ai pas laissé de trembler, quand je l’ai envisagé de près, et un peu plus à loisir que je n’avais fait en le choisissant. J’ai reconnu que ce qui avait passé pour miraculeux dans ce siècles éloignés, pourrait sembler horrible au nôtre, et que cette éloquente et curieuse description de la manière dont ce malheureux Prince se crève les yeux, et le spectacle de ces mêmes yeux crevés dont le sang lui distille sur le visage, qui occupe tout le cinquième acte chez ces incomparables originaux, ferait soulever la délicatesse de nos Dames qui composent la plus belle partie de notre auditoire, et dont le dégoût attire aisément la censure de ceux qui les accompagne ; et qu’enfin l’amour n’ayant point de part dans ce sujet, ni le femmes d’emploi, il était dénué des principaux ornements qui nous gagnent d’ordinaire la voix publique. J’ai tâché de remédier à ces désordres au moins mal que j’ai pu, en épargnant d’un côté à mes auditeurs ce dangereux spectacle, et y ajoutant de l’autre l’heureux épisode des amours de Thésée et de Dircé, que je fais fille de Laius, et seule héritière de la couronne, supposé que son frère qu’on avait exposé aux bêtes sauvages en eut été dévoré, comme on le croyait. J’ai retranché le nombre des Oracles qui pouvait être importun, et donner trop de jour à OEdipe pour se connaître : j’ai rendu la réponses de Laius évoqué par Tirésie assez obscure dans sa clarté pour faire un nouveau noud, et qui peut être n’est pas moins beau que celui de nos Anciens : j’ai cherché même des raisons pour justifier ce qu’Aristote y trouve sans raisons, et qu’il excuse en ce qu’il arrive au commencement de la Fable, et j’ai fait en sorte qu’OEdipe, encore qu’il se souvienne d’avoir combattu trois hommes au lieu de même où fut tué Laius, et dans le même temps de sa mort, bien loin de s’en croire l’auteur, la croit avoir vengée sur trois brigands, à qui le bruit commun l’attribue.
Cela m’a fait perdre l’avantage que je m’étais promis, de n’être souvent que le traducteur de ces grands hommes qui m’ont précédé. Comme j’ai pris une autre route que la leur, il m’a été impossible de me rencontrer avec eux : mais en récompense, j’ai eu le bonheur de faire avouer à la plupart de mes auditeurs, que je n’ai fait aucune pièce de théâtre où il se trouve tant d’Art qu’en celle-ci ; bien que ce ne soit qu’un ouvrage de deux mois, que l’impatience française m’a fait précipiter, par un juste empressement d’exécuter les ordres favorables que j’ai reçus.
ACTEURS §
- OEDIPE, roi de Thèbes, fils et mari de Jocaste.
- THÉSÉE, prince d’Athènes et amoureux de Dircé.
- JOCASTE, reine de Thèbes, femme et mère d’Oedipe.
- DIRCÉ, princesse de Thèbes, fille de Laius et de Jocaste, sœur d’Oedipe et amante de Thésée.
- CLÉANTE, confident d’Oedipe.
- DYMAS, confident d’Oedipe.
- PHORBAS, vieillard Thébain.
- IPHICRATE, vieillard de Corinthe.
- NÉRINE, dame d’honneur de la reine.
- MÉGARE, fille d’honneur de Dircé.
- UN PAGE.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Thésée, Dircé, Mégare. §
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
MÉGARE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
SCÈNE II. Oedipe, Thésée, Cléante. §
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
SCÈNE III. Oedipe, Cléante. §
OEDIPE.
CLÉANTE.
OEDIPE.
SCÈNE IV. Oedipe, Jocaste, Cléante, Nérine. §
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
SCÈNE V. Oedipe, Jocaste, Dymas, Cléante, Nérine. §
OEDIPE.
DYMAS.
OEDIPE.
DYMAS.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Oedipe, Dircé, Cléante, Mégare. §
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
SCÈNE II. Dircé, Mégare. §
DIRCÉ.
MÉGARE.
DIRCÉ.
MÉGARE.
DIRCÉ.
MÉGARE.
DIRCÉ.
MÉGARE.
DIRCÉ.
MÉGARE.
DIRCÉ.
MÉGARE.
DIRCÉ.
SCÈNE III. Dircé, Nérine, Mégare. §
NÉRINE.
DIRCÉ.
NÉRINE.
DIRCÉ.
NÉRINE.
DIRCÉ.
MÉGARE.
DIRCÉ.
NÉRINE.
DIRCÉ.
MÉGARE.
DIRCÉ.
SCÈNE IV. Thésée, Dircé, Mégare, Nérine. §
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. §
DIRCÉ.
SCÈNE II. Jocaste, Dircé. §
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
SCÈNE III. Oedipe, Jocaste, Dircé. §
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
JOCASTE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
SCÈNE IV. Jocaste, Oedipe, suite. §
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
SCÈNE V. Jocaste, Thésée. §
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Thésée, Dircée, Mégare. §
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
SCÈNE II. Jocaste, Thésée, Nérine. §
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
SCÈNE III. Jocaste, Thésée, Phorbas, Nérine. §
JOCASTE.
PHORBAS.
JOCASTE.
PHORBAS.
JOCASTE.
PHORBAS.
JOCASTE.
PHORBAS.
JOCASTE.
PHORBAS.
THÉSÉE.
JOCASTE.
THÉSÉE.
PHORBAS.
JOCASTE.
PHORBAS.
JOCASTE.
PHORBAS.
JOCASTE.
SCÈNE IV. Oedipe, Jocaste, Thésée, Phorbas, suite. §
OEDIPE.
PHORBAS.
OEDIPE.
PHORBAS.
OEDIPE.
PHORBAS.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
PHORBAS.
OEDIPE.
PHORBAS.
OEDIPE.
PHORBAS.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
PHORBAS.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
THÉSÉE.
SCÈNE V. Oedipe, Jocaste, suite. §
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
OEDIPE.
JOCASTE.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. Oedipe, Dymas, suite. §
DYMAS.
OEDIPE.
DYMAS.
OEDIPE.
Page.
OEDIPE.
SCÈNE II. Oedipe, Iphicrate, suite. §
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
SCÈNE III. Oedipe, Iphicrate, Phorbas. §
IPHICRATE.
PHORBAS.
IPHICRATE.
PHORBAS.
IPHICRATE.
PHORBAS.
IPHICRATE.
PHORBAS.
IPHICRATE.
PHORBAS.
IPHICRATE.
OEDIPE.
PHORBAS.
SCÈNE IV. Oedipe, Iphicrate. §
OEDIPE.
IPHICRATE.
OEDIPE.
SCÈNE V. Oedipe, Dircé, Iphicrate. §
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
DIRCÉ.
OEDIPE.
SCÈNE VI. Oedipe, Thésée, Dircé, Iphicrate. §
OEDIPE.
THÉSÉE.
OEDIPE.
SCÈNE VII. Thésée, Dircé. §
DIRCÉ.
THÉSÉE.
SCÈNE VIII. Thésée, Dircé, Nérine. §
NÉRINE.
DIRCÉ.
NÉRINE.
DIRCÉ.
NÉRINE.
DIRCÉ.
THÉSÉE.
NÉRINE.
DIRCÉ.
NÉRINE.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
NÉRINE.
DIRCÉ.
SCÈNE IX. Thésée, Dircé, Cléante, Dymas, Nérine. §
CLÉANTE.
DIRCÉ.
DYMAS.
THÉSÉE.
DIRCÉ.
DYMAS.
DIRCÉ.
DYMAS.
THÉSÉE.
DIRCÉ.