SCENE PREMIERE §
ARSINOE, BARSINE.
BARSINE
Quoy, lors que sa langueur va jusques à l’extréme,
{p. 17}
390 Le trouble* qui la suit fait connoistre qu’il aime ?
ARSINOE
Oüy, Barsine, et le Prince a beau se déguiser,
L’amour seul à ce trouble* a droit de l’exposer,
Dans son cœur malgré luy mes soupçons me font lire.
BARSINE
Ce peut-estre pour vous qu’Antiochus soûpire,
395 Et par là, quoy qu’il cache, il vous seroit aisé
De connoistre le mal que vous auriez causé .
ARSINOE
Tu crois qu’il m’aimeroit, luy dont l’ardent suffrage
A des vœux de Tigrane authorisé l’hommage,
Me l’a fait agréer, et sur l’adveu du Roy
400 Asseure à son amour et mon cœur et ma foy ?
BARSINE
Peu voudroient d’un Rival favoriser la flame,
{p. 18}
Mais, Madame, il n’est rien que n’ose une grande ame,
Et Tigrane à son Prince ayant sauvé le jour,
Tout me devient suspect quand il sert son amour.
405 Pour triompher du sien, le forcer au silence,
L’amitié s’est pû joindre à la reconnaissance,
Et quoy qu’il se contraigne à soûpirer tout bas,
L’excez de son chagrin ne le trahit- il pas ?
Peut-il mieux expliquer qu’il cede ce qu’il aime ?
ARSINOE
410 C’est ce cruel effort qui l’arrache à luy- mesme,
Mais lors qu’il se soûmet à cette affreuse loy,
La Reyne en ce qu’il souffre a plus de part que moy.
ARSINOE
Stratonice ? Elle mesme.
BARSINE
Stratonice ? Elle mesme. Et vous le pouvez croire
Dans le peu d’interest qu’il montre pour sa gloire ?
415 Quand chacun à l’envy s’y fait voir empressé
Du plus foible devoir il se croit dispensé,
Jamais il ne luy parle, et la fuyant sans cesse …
ARSINOE
S’il l’a fuit, ce n’est pas son chagrin qui l’en presse,
Il fuit, il craint des yeux trop sçavans à charmer,
420 Et craindre un bel objet, Barsine, c’est l’aimer.
BARSINE
Quoy, c’est-là de sa flame une preuve certaine ?
ARSINOE
Non, mais enfin j’en croy ce Portrait de la Reyne,
Qui trouvé sur mes pas me laisse peu douter
D’un feu que son respect empesche d’éclater.
425 Depuis que le hazard m’en fait depositaire
{p. 19}
Sa perte est un malheur dont on aime à se taire,
Et pour le recouvrer, tout autre qu’un Amant,
N’ayant rien à cacher, s’en plaindroit hautement.
Elle tire une boëte de Portrait qu’elle montre à Barsine.
430 Voy de nouveau, Barsine, avec quel avantage
Ce qui doit l’enfermer estale son ouvrage,
Admire tout autour quels pompeux ornements
Luy fournit à l’envy l’éclat des diamants :
Tant de profusion, comme elle est peu commune,
435 Marque en qui la peut faire une haute fortune,
Et la Boëte est d’un prix qui ne fait que trop voir
Qu’un Prince à l’enrichir a montré son pouvoir ;
Outre que je la trouve en ce lieu solitaire
Où l’on voit chaque jour Antiochus se plaire,
440 Sous ces Arbres toufus dont l’agreable frais
Pour qui cherche à resver a de si doux attraits,
Croy moy, de mes soupçons la preuve est convaincante.
BARSINE
S’ils ne vous trompent point, la disgrace est
touchante*,
Car c’en est une enfin sous qui trembler d’effroy
445 D’estre Rival ensemble, et d’un Pere, et d’un Roy,
Mais d’un Roy qui d’ailleurs adore Stratonice.
ARSINOE
Il faut que cét amour aujourd’huy s’eclaircisse,
Cette Boëte y peut tout, et pour m’en assurer
Aux yeux d’Antiochus je n’ay qu’à m’en parer.
450 De son trouble à la voir penses-tu qu’il soit maistre ?
BARSINE
Le feu qu’il tient caché par là se peut connoistre,
Mais n’oubliez-vous point ce que vous avez fait,
Que par vous cette Boëte a changé de Portrait ?
Pour celuy de la Reine elle enferme le vostre.
ARSINOE
455 C’est exprés que le mien tient la place de l’autre.
{p. 20}
A moins qu’un tel échange aidast à m’éclaircir,
En vain par cét effay j’y croirois reussir.
Le Prince auroit sur soy peut-estre assez d’empire
Pour ne rien laisser voir de ce qu’il n’ose dire,
460 Et sur quelque pretexte il pourroit trouver jour
A reprendre un Portrait si cher à son amour ;
Au lieu que par la Boëte ayant un seul indice
Que je garde en mes mains celuy de Stratonice,
L’ardeur de retirer ce depost precieux
465 Luy fera découvrir ce qu’il cache le mieux,
Ou s’il peut me laisser en quelque incertitude,
Du moins je joüiray de son inquietude,
Il parlera par elle, et quand …Mais je le voy,
Pour le contraindre moins, Barsine, éloigne-toy.
SCENE II §
ANTIOCHUS, ARSINOE.
ARSINOE
470 Seigneur, est-il possible, et pourra-t’on le croire,
Que vous mesme ayez mis obstacle à vostre gloire,
Et que lors que le Roy cherche à vous couronner
Vostre adveu pour un Trône ait peine à se donner ?
L’éclat du nouveau rang qui d’une pompe insigne…
ANTIOCHUS
475 Sa bonté l’a surpris quand il m’en a crû digne,
Mais mon zele à ses
soins* auroit mal répondu
Si j’avois accepté ce qui ne m’est pas deu,
Je suis né son Sujet, et fais gloire de l’estre.
ARSINOE
480 Et que tout vostre cœur s’en laissant accabler,
Ce qui doit l’adoucir sert à le redoubler.
ANTIOCHUS
Il est vray qu’il m’emporte, et qu’en vain mon adresse
S’efforce de bannir ou cacher ma foiblesse,
Malgré moy je luy cede, et son subtil poison
485 D’une vapeur maligne infecte ma raison,
Sans cesse s’abysme, et son trouble …de grace,
Faites …
ARSINOE
Faites … Et bien, Seigneur, que faut-il que je fasse ?
Vous ne dites plus rien, et tout à coup vos yeux…
ANTIOCHUS
J’examine un travail et riche et curieux,
490 Et trouve en cette Boëte un chef-d’œuvre si rare
Qu’il semble en l’admirant que mon esprit s’égare,
La façon est nouvelle, et j’en estime l’art.
ARSINOE
Toute riche qu’elle est, je la tiens du Hasard.
ANTIOCHUS
Quoy, Madame, en vos mains le Hasard l’a remise ?
ARSINOE
495 Oüy, Seigneur, et c’est là ce qui fait ma surprise,
Que qui pour l’enrichir n’a rien fait épargner,
Puisse en souffrir la perte, et n’en rien témoigner.
ANTIOCHUS
J’admire comme vous qu’on la tienne secrete,
Mais, Madame, attendant qu’on sçache qui l’a faite,
500 Souffrez que j’en joüisse, et tâche à profiter
De ce qu’en ce modele on peut faire imiter.
Pour un travail charmant dont la garde m’est chere
{p. 22}
Un ouvrage pareil me seroit necessaire,
Et je ne sçaurois mieux en regler le projet…
ARSINOE
505 J’estimois ce depost, et j’en avois sujet,
Mais je vous l’abandonne, et ne veux pour partage
Que reprendre un Portrait…
ANTIOCHUS
Que reprendre un Portrait… Ah, c’est me faire outrage,
En me le confiant ne craignez rien pour luy,
Et souffrez que sa veuë amuse mon
ennuy*,
510 La Peinture eut toûjours dequoy me satisfaire.
ARSINOE
Si j’en croy ce qu’on dit, celle-cy doit vous plaire,
Et comme enfin, Seigneur, vous vous y connoissez,
Dites-moy d’un coup d’œil ce que vous en pensez,
Les traits en sont hardis, et la main…
ANTIOCHUS l’empeschant d’ouvrir la boëte.
Les traits en sont hardis, et la main… Non, Madame,
Et du moins devant vous c’est à moy d’éviter
Tout ce que je prévoy qui pourroit l’augmenter,
Du Peintre en ce Portrait examinant l’adresse
J’oublierois malgré moy…
ARSINOE
J’oublierois malgré moy… Seigneur, je vous le laisse, .
520 Quoy que sur ce travail j’aye à vous consulter,
La Reyne qui paroist m’oblige à vous quitter.
SCENE III §
STRATONICE, ANTIOCHUS.
ANTIOCHUS
Et bien, Madame, enfin le Roy me fait-il grace ?
{p. 23}
Consent-il au destin dont la rigueur me chasse,
Et que loin de la Cour je tâche à retrouver
525 La douceur du repos dont je me sens priver ?
STRATONICE
Seigneur, pour vous le rendre esperez tout d’un Pere,
Il n’est rien qu’à son Fils sa tendresse prefere,
Mais c’est trop vous flater de croire qu’aisément
Il donne son adveu pour vostre éloignement.
530 Ce dessein l’epouvante, en parler c’est un crime.
ANTIOCHUS
Il faut donc qu’en mes maux sans cesse je m’abysme
Que sans cesse une triste* et mortelle langueur*…
STRATONICE
Tout le monde avec vous partage sa rigueur,
Mais quand pour l’adoucir vous cherchez la retraite,
535 La Cour n’a-t’elle rien dont l’éclat vous arréte ?
N’y voyez-vous par tout qu’Objets à dédaigner ?
ANTIOCHUS
Ah, ce n’est pas par là qu’il m’en faut éloigner.
S’il est rien dont l’
appas* ou me flate, ou m’attire,
C’est-là que je le vois, c’est là que je l’admire,
540 Et l’Univers entier n’a rien d’un si haut prix
Qui vaille les douceurs dont je m’y sens surpris ;
Mais dans le trouble obscur de mon ame abatuë,
Mon bonheur fait mon mal, ce qui me plaist, me tuë,
Et mon chagrin funeste a l’art d’empoisonner
{p. 24}
545 Tous les biens que le Ciel cherche à m’abandonner.
STRATONICE
Quoy ? toûjours ce
chagrin* sans m’en dire la cause ?
J’avois creu que sur vous je pouvois quelque chose,
Mais…
ANTIOCHUS
Mais… Si dans ce pouvoir vous trouvez quelque
appas*,
Il ne va que trop loin, ne vous en plaignez pas.
STRATONICE
550 Vous me cachez vos maux, et je pourrois vous croire ?
ANTIOCHUS
Mais, Madame, songez qu’il y va de ma gloire,
Et que je la trahis si j’ose découvrir
Ce qu’en vain ma raison a tasché de guerir.
STRATONICE
Quoy que pour un grand cœur la raison ait d’
amorces*,
555 Où la passion regne elle reste sans forces,
Et sur tout ses conseils font peu d’impression
Quand le mal naist d’amour, ou vient d’ambition.
ANTIOCHUS
Ah, pour l’ambition j’en crains peu la surprise,
Plus je suis prés du Trône, et plus je le méprise,
560 Et lors qu’on vous y place, il me seroit moins doux
D’aller donner des loix que d’en prendre de vous.
STRATONICE.
Cet illustre mépris sied bien aux grands courage,
Mais chaque passion excite ses orages,
Et tel qu’un plus haut rang ne peut inquieter,
565 Aux troubles de l’amour a peine à resister.
STRATONICE
Helas ! Vous soûpirez !
ANTIOCHUS
Helas ! Vous soûpirez ! Il est vray, je soûpire,
{p. 25}
Et dis peut-estre plus que je n’ay crû vous dire ;
Mais si j’explique trop ce qu’en vain je combats,
Songez que c’est à vous à ne m’entendre pas.
STRATONICE
570 Quoy, Prince ? il se peut donc que l’amour…
ANTIOCHUS
Quoy, Prince ? il se peut donc que l’amour… Ah, Madame,
Vous avez arraché ce secret de mon ame,
Et quand rien sur ce point ne pouvait m’ébranler,
Vous blasmiez mon silence, il a falu parler ;
Mais ne pretendez point pour finir mon martyre
575 Que j’accepte l’oubly que vous m’allez prescrire,
Et que ma passion puisse prendre la loy
Du pouvoir absolu que vous avez sur moy.
Avec toute l’ardeur dont un cœur soit capable
J’aime ce que jamais on vit de plus
aimable*,
580 Et trouveray toûjours un sort bien moins amer
A mourir en aimant, qu’à vivre sans aimer.
STRATONICE
Quoy que de mes conseils vostre amour semble craindre,
J’en croy le feu trop beau pour le vouloir éteindre ;
Mais je ne comprens point quel bizarre pouvoir
585 Le forçant au silence arme son desespoir.
Outre qu’en vain sans cesse on veut qu’il se contraigne,
Vous n’estes pas d’un rang qu’aisément on dédaigne,
Ou si rien en aimant ne vous peut secourir ,
Du moins on plaint un mal qu’on ne sçauroit guerir.
ANTIOCHUS
590 Non, non, à mon destin le Ciel veut que je cede,
Madame, il faut mourir, mon mal est sans remede ;
Ce n’est pas qu’en effet la douceur d’estre plaint
{p. 26}
Ne soulageast les maux dont mon cœur est atteint ;
Mais pour flatter le trouble où leur rigueur m’expose,
595 Il faudroit estre plaint de celle qui les cause,
Et dans l’obstacle affreux qui s’offre à respecter,
C’est estre criminel que de le souhaiter.
STRATONICE
J’ignore quel obstacle elle vous montre à craindre ;
Mais pour vous soulager s’il ne faut que vous plaindre,
600 Quelque austere vertu qui la force d’agir,
C’est un bien qu’elle peut accorder sans rougir.
Pour moy, si sur son cœur, quand elle a tout le vostre,
Je puis…
ANTIOCHUS
Je puis… Vous y pouvez sans doute plus qu’une autre,
Et si je me souffrois l’espoir d’un bien si doux,
605 Mon amour ne voudroit l’attendre que de vous,
Mais si-tost que j’aurois…Je sçay trop que ma flame…
STRATONICE
Et bien Prince, achevez.
ANTIOCHUS
Et bien Prince, achevez. N’en parlons plus, Madame,
J’oubliois un devoir que mon respect soûtient,
Je m’allois égarer, mais ma raison revient,
610 Et tant qu’un coup fatal borne enfin ma misere,
Je voy qu’il faut languir, soûpirer, et me taire.
STRATONICE
Pour vous en pouvoir croire, il faut qu’auparavant…
ANTIOCHUS
Madame, au nom des Dieux n’allez pas plus avant.
Tant que j’aime en secret j’aime avec innocence,
615 Mais enfin je la pers si j’en fais confidence,
Et c’est peut-estre assez dans un sort si cruel
{p. 27}
De vivre malheureux, sans mourir criminel.
STRATONICE
Aprés ce que sur vous je dois avoir d’empire,
Prince, c’est m’outrager que s’en vouloir dédire,
620 Et soupçonner qu’un zéle aussi faux qu’indiscret…
ANTIOCHUS
Madame, encor un coup laissez- moy mon secret.
Vous mesme qui voulez qu’un libre adveu l’exprime,
S’il eschape à mon cœur, vous m’en ferez un crime,
Et sans voir par quel ordre il l’ose reveler,
625 Vous me demanderez qui m’aura fait parler ;
Ne vous exposez point pour vouloir trop connoistre…
STRATONICE
Vos malheurs sont au point de ne pouvoir s’accroitre,
Et quand je n’agirois qu’afin de vous trahir…
ANTIOCHUS
Enfin vous le voulez, il faut vous obeïr,
630 Mais j’atteste les Dieux, si je romps le silence,
Que vostre ordre à mon feu fait cette violence,
Et que jusqu’au tombeau sans cette dure loy
Ce seroit un secret entre mon cœur et moy.
Puisqu’il faut expliquer pour qui ce cœur soûpire ,
635 Vous mesme dites-vous ce que je ne puis dire,
Ce Portrait trop
aimable*, et trop propre à charmer
Vous montrera l’Objet que je n’ose nommer.
Il luy donne le Portrait qu’il a receu d’Arsinoé.
STRATONICE.
Cet excez de respect marque une ame incapable…
ANTIOCHUS
Et bien, qu’ordonnez-vous d’un Amant déplorable ?
640 A tout son desespoir faut-il l’abondonner,
Ou le plaindre d’un sort qu’il n’a pû détourner ?
Mais vostre teint se change, et ce front qui s’altere…
{p. 28}
C’en est fait, je le voy, j’ay deu, j’ay deu me taire,
Et l’amour dont je suis l’indispensable loy,
645 Quand j’en nomme l’Objet, est un crime pour moy .
STRATONICE
Vostre choix me surprend, et quelque haut merite
Que cet amour se peigne en l’Objet qui l’excite…
ANTIOCHUS
Ah ! si par le merite il pouvoit s’excuser,
Qui n’approuveroit pas ce qu’il me fait oser ?
650 A l’orgueil de mes vœux ne faites point de grace,
Mais épargnez l’objet qui les force à l’audace,
Jamais rien de si beau ne parut sous les Cieux,
Jamais rien de si vif ne sceut charmer nos yeux,
De la Divinité c’est l’image visible,
655 Pour ne l’adorer pas il faut estre insensible,
Et quand ce libre adveu presse vostre couroux,
Le malheur est pour moy, mais le crime est de vous .
Quoy que prest d’expirer sous l’horreur du silence,
J’ay voulu de mon feu cacher la violence,
660 J’ay voulu déguiser à quels charmes soûmis…
STRATONICE
Pourquoy ce long silence à qui tout est permis ?
Je dois à ce Portrait l’adveu de vostre flame ,
Et sur ce qu’il m’apprend …
ANTIOCHUS
Et sur ce qu’il m’apprend … Rendez- le moy, Madame,
Mon Amour le demande, et dans son desespoir…
STRATONICE
665 Ce n’est pas de ma main qu’il doit le recevoir.
ANTIOCHUS
Quoy, me le refuser ! O rigueur impreveuë !
Et bien, privez mes yeux d’une si chere veuë,
Vous n’empescherez point que gravé dans mon cœur
{p. 29}
Du beau feu qui m’embrase il n’augmente l’ardeur.
670 C’est-là que malgré vous j’adoreray sans cesse
Les traits d’une charmante et divine Princesse,
Qu’un hommage secret luy soûmettant ma foy…
STRATONICE
Prince, adieu, c’en est trop.
ANTIOCHUS
Prince, adieu, c’en est trop. Madame, écoutez-moy .
Si je ne puis forcer mon amour à se taire,
675 J’ay du sang à répandre, il peut vous satisfaire
Je vous l’offre, et mon mal deviendra plus leger…
STRATONICE
Tigrane qui paroist sçaura le soulager,
Comme il peut tout pour vous, vous luy pouvez tout dire.