Agarite. Tragi-comédie
AGARITE.
TRAGI-COMEDIE.
DEDIEE A MADAME la Duchesse de Nemours. §
A TRES HAUTE ET PUISSANTE PRINCESSE ANNE DE LORRAINE, Duchesse de Genevois, de Nemours & d’Aumale. §
Madame,
Le tesmoignage, que rend le public des pieces de Theatre, n’estant bien souvent fondé que sur le bien faire des Acteurs, n’est pas une lettre de recommandation pour les faire passer à la Posterité. Celle-cy que j’ay l’honneur de presenter à Vostre Grandeur ayant esté aucunement bien receuë sem/ {p. II}/bloit ne devoir plus craindre l’injure du temps ny les coups de langue : mais l’approbation de quelques bons Esprits durant l’espace de peu d’années n’est pas une marque suffisante pour faire trouver bonne la plus belle Poësie, si le travail de la presse ne fait les mesmes effects que l’artifice du Theatre ce que n’osant me promettre de ce genre de Poëme je differois tousjours d’en faire mettre les Vers en lumiere, prevoyant assés qu’une lecture interrompuë d’Actes et de Scenes osteroit la grace qu’ils peuvent avoir en la bouche des Acteurs. Toutefois puisqu’ils n’ont jamais esté recités comme les voicy j’ay pensé que mes fautes estant publiques je les devois reparer par cette edition. Que si d’avanture cette occupation d’esprit vous semble peu serieuse, c’est encore un peu de jeunesse qui n’est pas incompatible avec l’âge viril & pour ainsi dire c’est la plus proche folie de la / {p. III}/sagesse. Vous entendés bien, Madame, que je me veux excuser de sçavoir faire des Vers en loüant un Art souvent incommode, & quelque fois ridicule en ceux qui l’exercent, mais jusqu’icy n’ayant point fait rencherir le papier a force d’escrire, je pense n’avoir employé en ce gracieux travail que certaines heures de recreation. Pourtant quand il s’agira de traiter a bon escient quelque haut sujet qui vous appartienne, encore que les Princes de
vostre Maison soient Tres Illustres dans les Histoires & que le simple discours de vostre Genealogie surpasse en magnificience le stile des Poëtes & des Orateurs j’ose vous promettre des pieces de meilleure trempe & de plus longue haleine. Alors pour faire admirer à tout le monde les Ducs, & les Chevaliers d’Aumale je traceray volontiers un plus grand dessein. Les noms de Nemours, & de Genevois me fourniront de hautes / {p. IV}/pensées & sans mediter rien de fabuleux, j’imagineray peut-estre de si nobles fictions qu’elles seront respectées pour l’amour de vous & me feront connoistre.
Madame,
De vostre Grandeur, Tres-humble & tres-obeïssant serviteur,
DURVAL./ {p. V}/
AU LECTEUR. §
Ne pense pas Lecteur, que je vueille mettre un long preambule au devant de cette Piece pour suspendre les opinions des maistres sur le jugement qu’ils en pourront faire. Je ne suis point si amoureux de mes Poëmes que je ne les supprime tres volontiers, quand ils seront condamnés par des Juges competants. Cependant & jusqu’à tant que nos Poetes & nos Orateurs soient erigés en tiltre d’office, je n’estime pas qu’ils se puissent attribuer une souveraine juridiction sur les matieres de Prose ou de Vers. Et je crois qu’il me doit estre permis comme à plusieurs autres d’en dire mon petit mot pour le temps que j’ay mis à lire les œuvres de quelques-uns qui me semblent plus curieux de trouver de nouveaux accents en nostre langue par la nouvelle orthographe que d’animer & polir leurs escrits par la force de leur genie & par les graces de l’Eloquence acquise. Je ne les veux point choquer plus rudement de peur que le contre coup ne me fasse mal, car je ne sens point en moy plus de vigueur qu’ils en peuvent avoir, & les def/ {p. VI}/fauts [que] je remarque en eux, je les ay peut-estre sans que je les voye. C’est pourquoy je ne laisse point aller sans passe-port cette premiere Tragi-Comedie , que je te prie de ne pas prendre pour un modelle adjusté de tout point aux regles qui serviront un jour de Preface à d’autres, si tu la reçeois ainsi, je te puis asseurer d’un volume de quatre pieces plus justes & plus nombreuses , chacune desquelles tenant sa partie te fera voir comme alors que je me suis diverty à cette belle science, j’ay separément traité, La Tragedie, La Tragi-Comedie, La Pastorale et la Comedie, les unes dans la pretendue Regle de vingt-quatre heures, comme Poemes simples & les autres
hors de la mesme regle, comme Poemes composés . C’est tout ce que mon loisir m’a permis de contribuer à la Scene Françoise qui ne peut avoir que les quatre faces que je te monstre. Je laisse aux autres à remplir les niches du Theatre de ses figures & decorations exterieures, & je me contente d’en avoir mis le plan à fleur de terre & dressé la base quadrangulaire sur laquelle tous les bons ouvriers peuvent jetter les fondemens de l’œuvre dramatique & le conduire à sa perfection./ {p. VII}/
A MONSIEUR DURVAL.
Sur la Tragi-Comedie d’Agarite.
ODE. §
ARGUMENT. §
Agarite jeune Damoiselle, mais trop agreable aux yeux d’un Roy est sollicitée par Celidor, son favory. Medon pour eluder cette artificieuse poursuite, se vient plaindre à la Majesté du rapt qu’il suppose avoir esté fait de sa fille. Cependant il la depaïse & l’envoye aux champs en une maison de plaisance. Elle n’y est pas si tost que deux Gentilshommes en deviennent amoureux. Policaste gaigne son cœur, & Lisene provoque sa haine. Cetui-cy d’aussi bonne maison que son Rival, & plus riche que luy : pour mieux reüssir en sa recherche vient trouver le pere, qui le reçoit comme il desire ; & envoye querir sa fille pour les accorder. Corintie en l’absence de son Frere est cajolée par Celidor, qui en devient amoureux en cherchant Agarite, mais comme elle ne peut l’entretenir longtemps, il retourne aupres du Roy rendre compte de sa Commission. Là il apprend par le commun bruit, & la bouche du Roy, le Mariage que Medon pretend faire, & sur le soupçon qu’ils ont que c’est pour reparer le rapt commis, ils deliberent de se défaire du marié le soir de ses nopces, & d’enlever la mariée. Mais Policaste, executant le premier un autre stratageme, dont il est demeuré d’accord avec Agarite, frustre le dessein du Roy une seconde fois. Le soir de ses nopces venu, Agarite est ravie par son Amant, & conduite par eau dans une place forte. Lisene son espoux est tué dans un Balet inventé exprés par Celidor & Medon n’est pas plus affligé de la perte de sa fille & du meurtre de son gendre que le/ {p. XII}/Roy l’est de son entreprise mal executée. Enfin pour surcharge d’afflictions ce malheureux pere est amené devant ce Prince irrité, qui l’accuse du meurtre de son Gendre, & luy impose la mort de sa fille, pour luy faire declarer où elle est. Dans cette confusion turbulente d’evenemens tragiques, un Pescheur vient dire que sur le bord de la riviere il a treuvé des habits de femme à l’usage d’une Damoiselle. On s’y transporte. Medon les reconnoist pour ceux de sa fille, & le Roy presumant qu’Agarite s’est noyée par desespoir, en est si fort troublé, qu’il luy fait dresser un Lict de parade, où tous les jours il vient faire ses regrets. D’autre costé Celidor ayant sçeu que Lisene qu’il a tué estoit Frere de Corintie son Amante, se resoust de faire penitence d’un si grand crime, & pour s’en aller en pelerinage, il prent congé d’elle, mais celle cy pour rompre son dessein, le suit bien-tost déguisée en Cavalier. Tandis Policaste & Agarite demeurent dans leur Chasteau, d’où enfin ils sortent pour venir en Cour & treuver moyen en desabusant le Roy, d’accomplir leur mariage. Ils s’addressent à Phenice gouverneur d’Amelise, auquel ils conseillent de faire mettre ceste jeune Princesse à la place de l’effigie d’Agarite que le Roy idolatre, afin qu’il s’en puisse rendre amoureux, & qu’il soit plus facile de luy faire changer son amour imaginaire en une affection réglée & legitime. Ce qu’ils executent au contentement d’Amelise, qui est bien aise de faire l’idole pour devenir Reine, & s’estans pris garde que depuis une telle supposition le Roy n’est plus si furieux. Un jour entre autres qu’il se plaint dans sa chambre, Amelise se leve en sursaut de dessus le lict de parade. Incontinent Phenice parest suivi de Policaste & d’Agarite deguisée en Page. Tous ensemble le rasseurent, & Pheni/ {p. XIII}/ce luy ayant monstré l’Autheur de la feinte s’esvertuë encor par vives raisons de luy oster Agarite de la memoire, pour luy faire prendre un party sortable à la dignité de sa personne. Finalement il se resout d’espouser Amelise. Alors Policaste descouvre Agarite, & la reconnoist pour sa maistresse. Le Roy, autant ravy de ce miracle, que la grande affection qui est entr’eux, change l’amour qu’il a eu pour elle en bienveillance, & pour recompenser Policaste d’une feinte qui reüssit à tant d’heureux effects, il luy accorde Agarite en mariage. Au mesme temps Celidor & Corintie estans retournez en Cour en habits déguisez, sont aussi reconnus & mariez ensemble.
Une consideration m’empesche de nommer le Royaume & la Province où j’ay feint cette Histoire. Je diray seulement contre l’opinion de ceux qui veulent que la Scene soit en un seul lieu, qu’une partie des adventures de ce Poëme se passe aux champs, & l’autre à la ville, s’ils ne veulent prendre pour un seul lieu toute une contrée . / {p. XIV}/
PERSONNAGES §
- LE ROY.
- LE FLAMAN, Peintre & Marchand de Tableaux.
- CELIDOR, Favory du Roy, Amant de Corintie.
- AGARITE, Amante de Policaste.
- MEDON, Pere d’Agarite.
- PHENICE, gouverneur d’Amelise.
- AMELISE, jeune Princesse.
- L’EXEMPT des gardes du Roy.
- POLICASTE, Amant d’Agarite.
- LIZENE, rival de Policaste.
- CORINTIE, sœur de Lizene.
- LE COCHER de Medon.
- LES PESCHEURS (I et II).
ACTE PREMIER §
Scene premiere. §
le roy.
Celidor.
SireLe Roy.
Celidor.
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
ACTE I.
Scene II. §
Agarite.
Le Flaman.
Agarite.
Le Flaman.
Celidor.
Agarite.
Celidor.
Agarite.
Celidor.
Agarite.
Celidor.
Agarite.
Celidor.
Agarite.
Agarite.
Celidor.
Agarite.
Celidor.
Agarite.
Celidor.
Agarite.
Celidor.
Agarite.
Celidor.
Medon.
Celidor.
Medon.
Agarite.
Celidor.
Adieu doncqueACTE I.
Scene III. §
Medon.
Agarite.
Medon.
Agarite.
Medon.
Agarite.
Medon.
Agarite.
Medon.
ACTE I.
Scene IV. §
Phenice.
Amelise.
Phenice.
Le Roy.
Phenice.
Le Roy.
Phenice.
Celidor.
Phenice.
Le Roy.
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Medon.
Le Roy.
Celidor.
ACTE II §
Scene premiere. §
Agarite.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Policaste.
Lyzene.
Policaste.
Lyzene.
Agarite.
Lyzene.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
ACTE II.
Scene II. §
Lyzene.
Corintie.
Lyzene.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Corintie.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Corintie.
Celidor.
Achevez sur unCorintie.
Celidor.
Corintie.
Scene III. §
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Le Cocher.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Scene IV. §
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Celidor.
Celidor.
ACTE III. §
Scene premiere. §
Medon.
Lyzene.
Agarite.
Lyzene.
Agarite.
Medon.
Lyzene.
Agarite.
Medon.
Lizene.
Agarite.
Lizene.
Corintie.
Medon.
ACTE II.
Scene II. §
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Policaste.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Policaste.
ACTE II.
Scene III. §
Medon.
Medon.
Corintie.
Lizene.
Medon.
Lizene.
Corintie.
Medon.
Corintie.
Medon.
Lizene.
Corintie.
Medon.
Lizene.
Lizene.
AUX DAMES.
Medon.
Celidor masqué representant l’un des Quatre-vents, le Balet finy dit les vers suyvants.
Medon.
Corintie.
Medon.
Corintie.
O nopceMedon.
Corintie.
Medon.
Corintie.
Medon.
Corintie.
Medon.
Corintie.
Medon.
Acte IIII. §
Scene premiere. §
[Pescheur] I.
[Pescheur] II.
[Pescheur] I.
[Pescheur] II.
[Pescheur] I.
[Pescheur] II.
[Pescheur] I.
[Pescheur] II.
[Pescheur] I.
[Pescheur] II.
[Pescheur] I.
[Pescheur] I.
[Pescheur] I.
[Pescheur] II.
[Pescheur] I.
[Pescheur] II.
[Pescheur] I.
[Pescheur] II.
[Pescheur] I.
[Pescheur] II.
[Pescheur] I.
ACTE IIII.
Scene II. §
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Medon.
Le Roy.
Medon.
Medon.
Le Roy.
Le Roy.
Le Pescheur.
Le Roy.
Le Pescheur.
Medon.
Le Roy.
Medon.
ACTE IIII.
Scene III. §
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
ACTE IIII.
Scene [IIII]. §
Le Roy.
Medon.
Phenice.
Le Pescheur.
Phenice.
Le Roy.
Medon.
Le Roy.
ACTE IIII.
Scene V. §
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
ACTE IIII.
Scene VI. §
Le Roy furieux*.
Acte V. §
Scene premiere. §
Policaste.
Agarite.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
[Policaste.]
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Agarite.
Policaste.
Phenice.
Policaste.
Policaste.
Phenice.
Amelise.
Scene II. §
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Peu de chose meCorintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
Celidor.
Corintie.
ACTE V.
Scene derniere §
Le Roy.
Policaste.
Phenice.
Le Roy.
Policaste.
Amelise.
Policaste.
Le Roy.
Amelise.
Phenice.
Le Roy.
Phenice.
Le Roy.
Phenice.
Le Roy.
Le Roy.
Policaste.
Le Roy.
Policaste.
Le Roy.
Policaste.
Le Roy.
Le Roy.
Policaste.
Le Roy.
Medon.
Le Roy.
Agarite.
Le Roy.
Medon.
Policaste.
Le Roy.
L’exempt.
Corintie.
L’exempt.
Celidor.
Le Roy.
Amelise.
Le Roy.
Celidor.
Le Roy.
Celidor.
Corintie.
Le Roy.
Corintie.
Le Roy.
FIN
PRIVILEGE DU ROY. §
Louis, par la grace de Dieu, Roy de France & de Navarre, A nos amez & feaux Conseillers les Gens tenans nos Cours de Parlement de Paris, Roüen, Tholoze, Bordeaux, Rennes, Aix, Dijon, Grenoble, Metz, Prevost dudit Paris, Seneschaux de Lyon, Poictou, Anjou, Baillifs, Prevosts & tous autres nos justiciers & Officiers qu’il appartiendra, Salut. Nostre bien amé François Targa, Marchand Libraire de nostre bonne ville de Paris, nous a fait remontrer qu’il a nouvellement recouvré un Livre, intitulé, Agarite, Tragi-Comedie, faite par le sieur Durval, lequel il desireroit imprimer & mettre en vente. Mais il craint qu’aprés les frais qu’il a déja faits, & qu’il luy convient faire pour la perfection dudit Livre, quelques autres Imprimeurs & Libraires ne se voulussent ingerer de l’imprimer, & mettre en vente, & le frustrer par ce moyen du fruict qu’il espere de son travail, Nous requerant tres-humblement nos Lettres à ce necessaires. A ces causes, Nous avons audit exposant, permis & permettons par ces presentes, de faire imprimer, vendre, & distribuer ledit Livre pendant le temps & espace de six années à compter du jour qu’il sera parachevé d’imprimer. Pendant lequel temps Nous avons fait tres-expresses inhibitions & defenses à tous Imprimeurs & Libraires de nostre Royaume, & à toutes autres personnes, de quelque qualité & condition qu’ils soient, d’imprimer, ou faire imprimer, vendre, ou distribuer ledit Livre, sans le congé de l’exposant, Sur peine aux contrevenans, de cinq cents livres d’amende, & confiscation des exemplaires qui se trouveront imprimez, & mis en vente au prejudice des presentes. Voulons en outre qu’en mettant au commencement, ou à la fin de chacun desdits livres autant de cesdites presentes, ou l’extraict d’icelles, qu’elles soient tenuës pour signifiées et venuës à la cognoissance de tous. A la charge de mettre deux exemplaires de chacun dudit livre en nostre Bibliotecque, gardée aux Cordeliers de nostre bonne ville de Paris, & une autre és mains de nostre tres-cher et feal le Sieur Seguier, Chevalier, Garde des Sceaux de France, avant les exposer en vente, à peine d’estre décheu du present Privilege. S i vous mandons que de ces presentes vous ayez à faire jouïr plainement, & paisiblement ledit exposant, et au premier nostre Huissier, ou Sergent sur ce requis, faire pour l’execution desdites presentes, tous exploicts requis & necessaires sans pour ce demander aucun congé & permission et nonobstant Clameur de Haro, chartres Normande, prise à partie, & lettres à ce contraires. Car tel est nostre plaisir. Donné à Paris, le treiziesme jour de Mars, l’an de grace mil six cens trente cinq, et de nostre regne le vingt-cinquiesme.
Par le Roy en son Conseil.
Signé
FARDOIL.
Achevé d’imprimer le deuxiesme jour de juin mil six cens trente-six.
Les Exemplaires ont esté fournis en la Bibliotheque du Roy, & à Monseigneur le Chancelier.