Le Thyeste. Tragédie
LE THYESTE DE MONSIEUR DE MONLEON §
EPISTRE
A TRES-HAUT
ET TRES PUISSANT PRINCE
MONSEIGNEUR
LOUIS DE VALOIS,
COMTE D'ALLEZ,
Chevalier des Ordres du
Roy, Colonel, General de
la Cavallerie légère
de France, Gouverneur &
Lieutenant General pour
sa Majesté de ses Pays &
Armées de Provence. §
MONSEIGNEUR,
Apres l’estime que vous avez faite de cet ouvrage, je me persuade que je puis sans crainte l’exposer aux yeux du public, & que vous ne treuverez* pas estrange* la hardiesse que je prens de vous le dédier : Comme j’oze espérer que vous daignerez le recevoir, j’ay la vanité de croire que chacun l’estimera : & l’approbation que vous luy avez donnée me fait attendre celle de tout le monde.
Ceux qui par de favorables violences l’ont arraché de mon cabinet pour en mieux voir la conduite par sa représentation, bien qu’ils m’ayent exposé parmy les orages furieux de l’envie & de l’ignorance, sçachant dans quel port je suis en seureté, & ce que j’ay gaigné auprès de vous, seront ravis de m’avoir fait hazarder* si peu, pour acquérir de si grands trésors. Et certes en quelque degré éminent que la nature ayt eslevés les Princes, & quelques grands qu’ils se soient faits par eux-mesmes, comme il est asseuré que les affections des Rois, bien qu’elles n’augmentent ny leur vertu ny leur mérite, adjoustent de grands ornemens à leur gloire, & la font esclater* avec beaucoup plus d’advantage. Il est aussi très véritable, que quelques excellens que soient les ouvrages du reste des hommes, que l’estime de ces Princes fait leur plus bel esclat* ; & leur support, un puissant bouclier pour les mettre à couvert des trais* de la médisance, & de la jalousie : Et quiconque se peut vanter comme moy de posséder ces faveurs, comme il n’a rien plus à craindre, il n’a rien plus à souhaiter.
Ce n’est pas (MONSEIGNEVR) que j’eusse eu la témérité de croire que ce bien me pût arriver, ou que mon imagination se fust jamais flatee d’une prétention si haute, si vostre propre bouche ne m’eust asseuré que quelques petits & inutiles que soient mes devoirs &. mes services, ils vous seraient toutesfois agréables, & que je ne vous offencerois point en vous offrant une chose que vous avez estimée digne du jour : J'ay obey à cette voix, & je vous l’offre avec ma vie ; c’est peu pour un Prince : mais c’est tout ce que vous peut offrir,
MONSEIGNEUR,
Vostre tres-humble & tres-
obeïssant serviteur,
DE MONLEON.
AU LECTEUR. §
Si je t’avois donné cette Tragédie de la façon que Carcinome, ou Seneque l’ont traittee, peut-estre (Lecteur) y aurois-tu trouvé plus d’agreemens, & peut-estre aussi l’aurois tu estimée trop nue pour le Théâtre d’aujourd’huy. Les Grecs & les Latins ont fait à la Grecque, & à la Romaine, ce que je fais à la Françoise, & comme les esprits de ce temps embrassent davantage, il a fallu aussi dequoy davantage les contenter : J'ay tasché à le faire, non pas sans beaucoup de peine & de sueur, par l’entreprise d’un ouvrage ou plusieurs se sont lassez, et le peu de matière, et l’horreur du sujet ayant arresté leur plume ; m’ont fait prendre la mienne à dessein de rendre supportable aux yeux, & aux cœurs des moins cruels de la Nature, ce que la Nature mesme abhorre, & ce qu’on n’auroit jamais peu croire s’il n’estoit arrivé dans la race de Tantale.
On m’a voulu persuader que cet effort avoit favorablement réussi : Mais quand je considère mes forces, et le grand personnage qu’il m’a fallu soustenir, soit dans la disposition de l’Histoire, dans les pensées, ou dans les raisonnemens, une frayeur me saisit ; je rends les armes premier que* de combatre ; & si l’on tient pour fabuleux ce qu’Homère assure de ces Dieux qui combatoient pour les hommes, je n’ay pas dequoy soustenir leur opinion, & ma vanité ne m’aveugle pas jusques au poinct de les croire.
Quoy qu’il en soit, (Lecteur) & quelque jugement que tu en fasses, apprens que la disposition du sujet est absolument mienne, et que j’ay eslevé sur le fondement de l’histoire & de l’antiquité un ouvrage à la moderne. Les enrichissemens que j’ay rencontrez parmy leurs matériaux en font l’embellissement ; et bien que je me sois rendu plus prodigue qu’eux à m’estendre, pour contenter les esprits de ce siècle, je n’ay pas toutefois voulu sortir de leurs estroites règles qui me semblent si judicieuses, & si parfaites, que sans elles, (quoy qu’au jugement de plusieurs, il s’en rencontre tous les jours) j’ay de la peine à croire qu’aucun Poëme puisse estre agréable. Regarde donc si j’auray péché contre mon dessein ; monstre moy charitablement mes deffauts, alors tu recognoistras par mes actions de grâce, & de combien je te seray obligé, & combien me sera douce cette correction. Je laisse dans leurs foiblesses, et leur bigearreries* ceux qui s’estiment parfaicts, leurs cerveaux ont besoin d’hellébore, et tels esprits sont plus dignes de blasme que de louange : quand on présume moins de soy, on mérite davantage, & par la seule humilité nous nous eslevons au trosne de la gloire.
Parle donc hardiment, je suis exempt de cette erreur, & de ce crime, & pour t’en asseurer, je sçay que je suis homme.
Extraict du Privilège du Roy. §
Par grâce et privilège du Roy, il est permis à Pierre Guillemot Marchand Libraire à Paris, d’imprimer, ou faire imprimer un livre intitulé Le Thyeste, Tragédie, compose par le Sieur de Monleon : Et deffenses sont faites à tous Libraires & Imprimeurs d’imprimer, ou faire imprimer, vendre ny distribuer aucun desdits Livres, sans sa permission, ou de ceux qui auront droict de lui, & ce pendant le temps & espace de huit ans, à compter du jour que ledit Livre sera parachevé d’imprimer pour la première fois, à peine aux contrevenans, de trois mil livres d’amende, confiscation des exemplaires qui se trouveront contrefaits & de tous despens ; dommages & intérests, ainsi qu’il est contenu plus au long ausdites Lettres de Privilège. Donné à Paris le sixiesme d’Aoust mil six cent trente-huict. Par le Roy en son conseil, Signé
CONRART.
Achevé d’imprimer le 9. Aoust 1638,
Quelques fautes reconnues depuis l’Errata. §
Page 81. il y a changer, il faut charger. Page 88. Scène 2. Criton sans voir Atree s’est estonné, il faut mettre est.
ERRATA §
Lecteur, je te laisse des fautes que je n’ai point reconnues, et qui sont miennes, tu les corrigeras, s’il te plaist : pour celles de l’imprimeur, elles sont les moindres, tu suppléeras en lisant quelques syllabes qu’il a obmises, et changeras plusieurs lettres qui font une autre prononciation. A la page 6, vers 6 il y a fefons pour fesons. Page 46, vers 1 noyoit dans, il faut dedans. Page 48. il y a deux fois ces, dans la page 93. A la marge, après trois ou quatre verres, il faut adjouster il se lesve : ainsi plusieurs autres de cette qualité, ausquelles on peut suppléer, & ce qui me semblent de peu d’importance.
ACTEURS. §
- ATREE.
- THYESTE. Frères.
- MEROPE. Reyne, femme d’Atree.
- THEANDRE
- LYSIS. Deux Princes sortis de l’inceste de Thyeste avec Merope.
- MELINTHE. Confidente de Merope.
- CRITON. Confident d’Atree.
- LYCOSTENE. Confident de Thyeste.
- THEOMBRE. Conducteur des Princes.
- ORONTE.
- Deux PAGES.
ACTE I. §
SCENE PREMIERE. §
ATREE seul.
SCENE SECONDE. §
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE, il resve* quelque temps.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
LETTRE DE THYESTE A ATREE.
THYESTE.
CRITON.
Je plains sonATREE.
CRITON.
CRITON.
ATREE.
SCENE III. §
ATREE seul.
SCENE IV. §
ATREE.
MELINTHE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
SCENE V. §
MELINTHE seule.
SCENE VI. §
MELINTHE.
CRITON, il porte des fruits empoisonnez.
MELINTHE.
CRITON.
MELINTHE.
CRITON.
CRITON.
CRITON.
MELINTHE.
CRITON.
MELINTHE.
CRITON.
MELINTHE.
CRITON.
MELINTHE.
CRITON.
MELINTHE.
CRITON.
SCENE VII. §
CRITON seul.
SCENE VIII. §
LYCOSTENE.
CRITON.
LYCOSTENE.
CRITON.
LYCOSTENE.
LYCOSTENE.
CRITON.
LYCOSTENE.
CRITON.
LYCOSTENE.
ACTE II. §
SCENE PREMIERE. §
CRITON.
LYCOSTENE.
CRITON.
LYCOSTENE.
CRITON.
LYCOSTENE.
CRITON.
LYCOSTENE.
CRITON.
LYCOSTENE.
SCENE II. §
ATREE.
LYCOSTENE.
ATREE.
LYCOSTENE.
ATREE.
LYCOSTENE.
ATREE.
LYCOSTENE.
SCENE III. §
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
SCENE IV. §
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
CRITON.
SCENE V. §
ATREE.
ORONTE.
ATREE.
ORONTE.
ATREE.
ORONTE.
ATREE.
SCENE VI. §
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
SCENE VII. §
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
THEANDRE ET LYSIS.
ATREE.
THEOMBRE.
ATREE.
SCENE VIII. §
MEROPE.
MELINTHE.
MEROPE.
MELINTHE.
MELINTHE.
MEROPE.
MELINTHE.
MEROPE.
MELINTHE.
MEROPE.
THEANDRE ET LYSIS.
MEROPE.
Il faut donc à monMELINTHE.
MEROPE.
THEOMBRE.
MEROPE.
THEOMBRE.
MEROPE.
THEOMBRE.
MEROPE.
MELINTHE.
MEROPE.
THEOMBRE.
MEROPE.
MELINTHE.
SCENE IX. §
MELINTHE.
MEROPE.
MELINTHE.
SCENE X. §
MELINTHE seule.
Ces véritablesFin du Second Acte.
ACTE III. §
SCENE PREMIERE. §
ATREE seul.
SCENE II. §
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
ATREE.
CRITON.
SCENE III. §
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
Son amour partageeATREE.
MELINTHE.
ATREE.
CRITON.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
MELINTHE.
ATREE.
SCENE IV. §
ATREE.
CRITON.
ATREE.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
Certes ce secret me faisoitATREE.
CRITON.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
SCENE V. §
CRITON.
MEROPE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
ATREE.
MEROPE.
ATREE.
Toy-mesme as fait leSCENE VI. §
MEROPE seule.
SCENE VII. §
CRITON.
MEROPE.
CRITON.
MEROPE.
CRITON.
MEROPE.
Fin du troisiesme Acte.
ACTE IV. §
SCENE PREMIERE. §
THYESTE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
THYESTE
LYCOSTENE.
THYESTE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
SCENE II. §
CRITON, voulant sortir apperçoit Thyeste.
THYESTE.
CRITON.
THYESTE.
THYESTE.
CRITON.
THYESTE.
CRITON.
TropTHYESTE.
CRITON
THYESTE.
SCENE III. §
LYCOSTENE.
THYESTE.
LYCOSTENE.
THYESTE.
ATREE, du sueil de la porte.
THYESTE, regardant le tableau.
LYCOSTENE
THYESTE.
ATREE, à part.
THYESTE, continuant sans voir Atree, & regardant tousjours le tableau.
LYCOSTENE
ATREE, à part.
THYESTE
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
SCENE IV. §
CRITON seul.
SCENE V. §
CRITON.
ORONTE.
ORONTE.
CRITON.
CRITON.
ORONTE.
CRITON.
ORONTE.
ORONTE.
Fin du quatriesme Acte.
ACTE V §
SCENE PREMIERE. §
ATREE seul.
SCENE II. §
CRITON, sans voir Atree, est estonné* de voir une profonde nuict, lors que* le Soleil devoit faire plus de jour.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
CRITON.
ATREE.
SCENE III. §
CRITON, continuant
Mais ce PrinceTHYESTE, Il se lesve.
SCENE IV. §
THYESTE.
CRITON.
THYESTE.
CRITON.
THYESTE.
CRITON.
THYESTE.
CRITON.
THYESTE.
SCENE V §
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
THYESTE.
ATREE.
FIN