Bajazet
, tragédie
publié par Paul FIEVRE
Mai 2002
M. DCC. LXXII. AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
Par Mr RACINE
EXTRAIT DU PRIVILÈGE DU ROI. §
Par Grâce et privilège du Roi, donné à Saint-Germain-en-Laye le 15 février 1672, Signé par le Roi en son conseil, D’ALENCE, il est permis au Sieur RACINE de faire imprimer, vendre, et débiter, par tel imprimeur et libraire qu’il voudra choisis, une pièce de théâtre de sa composition, intitulée BAJAZET, durant le temps et espace de dix ans, à compter du jour qu’elle sera achevée d’imprimer pour la première fois. Pendant lequel temps, faisons très expresses inhibitions et défenses à toutes personnes, de quelque condition et qualité qu’elles soient d’en faire imprimer, vendre, ni débiter, d’autre édition, que celle de l’exposant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de trois mille livres d’amende payables sans déport pour chacun des contrevenants, de confiscation des exemplaires contrefaits, et de tous dépens, dommages et intérêts. Outre les susdites peines, tous libraires, imprimeurs, et relieurs qui se trouveraient saisis d’aucuns exemplaires, seront privés et séquestrés du corps des libraires, sans pouvoir à l’avenir s’en mêler en aucune manière, ainsi qu’il est porté par lesdites Lettres.
Registré sur le livre de la Communauté suivant l’arrêt de la Cour de Parlement.
Signé, THIERRY, Syndic.
Première préface (édition 1672) §
Quoique le sujet de cette tragédie ne soit encore dans aucune histoire imprimée, il est pourtant très véritable. C’est une aventure arrivée dans le sérail, il n’y a pas plus de trente ans, M. le comte de Cézy était alors ambassadeur à Constantinople. Il fut instruit de toutes les particularités de la mort de Bajazet ; et il y a quantité de personnes à la cour qui se souviennent de les lui avoir entendu conter lorsqu’il fut de retour en France. M. le chevalier de Nantouillet est du nombre de ces personnes, et c’est à lui que je suis redevable de cette histoire, et même du dessein que j’ai pris d’en faire une tragédie. J’ai été obligé pour cela de changer quelques circonstances, mais comme ce changement n’est pas fort considérable, je ne pense pas aussi qu’il soit nécessaire de le marquer au lecteur. La principale chose à quoi je me suis attaché, ç’à été de ne rien changer ni aux mœurs ni aux coutumes de la nation, et j’ai pris soin de ne rien avancer qui ne fut conforme à l’histoire des Turcs et à la nouvelle Relation de l’empire ottoman, que l’on a traduite de l’anglais. Surtout je dois beaucoup aux avis de M. de La Haye, qui a eu la bonté de m’éclaircir sur toutes les difficultés que je lui ai proposées.
Seconde préface (édition 1675 et suivantes) §
Sultan Amurat, ou sultan Morat, empereur des Turcs, celui qui prit Babylone en 1638, a eu quatre frères. Le premier, c’est à savoir Osman, fut empereur avant lui, et régna environ trois ans, au bout desquels les janissaires lui ôtèrent l’empire et la vie. Le second se nommait Orcan. Amurat, des les premiers jours de son règne, le fit étrangler. Le troisième était Bajazet, prince de grande espérance, et c’est lui qui est le héros de ma tragédie. Amurat, ou par politique, ou par amitié, l’avait épargné jusqu’au siège de Babylone. Après la prise de cette ville, le sultan victorieux envoya un ordre à Constantinople pour le faire mourir. Ce qui fut conduit et exécuté à peu près de la manière que je le représente. Amurat avait encore un c, qui fut depuis le sultan Ibrahim, et que ce même Amurat négligea comme un prince stupide, qui ne lui donnait point d’ombrage. Sultan Mahomet, qui règne aujourd’hui, est fils de cet Ibrahim, et par conséquent neveu de Bajazet.
Les particularités de la mort de Bajazet ne sont encore dans aucune histoire imprimée. M. le comte de Cézy était ambassadeur à Constantinople lorsque cette aventure tragique arriva dans le sérail. Il fut instruit des amours de Bajazet et des jalousies de la sultane. Il vit même plusieurs fois Bajazet, à qui on permettait de se promener quelquefois à la pointe du sérail, sur le canal de la mer Noire. M. le comte de Cézy disait que c’était un prince de bonne mine. Il a écrit depuis les circonstances de sa mort ; il y a encore plusieurs personnes de qualité qui se souviennent de lui en avoir entendu faire le récit lorsqu’il fut de retour en France.
Quelques lecteurs pourront s’étonner qu’on ait osé mettre sur la scène une histoire si récente, mais je n’ai rien vu dans les règles du poème dramatique qui dut me détourner de mon entreprise. À la vérité, je ne conseillerais pas à un auteur de prendre pour sujet d’une tragédie une action aussi moderne que celle-ci, si elle s’était passée dans le pays ou il veut faire représenter sa tragédie, ni de mettre des héros sur le théâtre qui auraient été connus de la plupart des spectateurs. Les personnages tragiques doivent être regardés d’un autre oil que nous ne regardons d’ordinaire les personnages que nous avons vus de si près. On peut dire que le respect que l’on a pour les héros augmente à mesure qu’ils s’éloignent de nous : major e longinquo reverentia. L’éloignement des pays répare en quelque sorte la trop grande proximité des temps, car le peuple ne met guère de différence entre ce qui est, si j’ose ainsi parler, à mille ans de lui, et ce qui en est à mille lieues. C’est ce qui fait, par exemple, que les personnages turcs, quelque modernes qu’ils soient, ont de la dignité sur notre théâtre. On les regarde de bonne heure comme anciens. Ce sont des mœurs et des coutumes toutes différentes. Nous avons si peu de commerce avec les princes et les autres personnes qui vivent dans le sérail, que nous les considérons, pour ainsi dire, comme des gens qui vivent dans un autre siècle que le nôtre.
C’était à peu près de cette manière que les Persans étaient anciennement considérés des Athéniens. Aussi le poète Eschyle ne fit point de difficulté d’introduire dans une tragédie la mère de Xerxes, qui était peut-être encore vivante, et de faire représenter sur le théâtre d’Athenes la désolation de la cour de Perse, après la déroute de ce prince. Cependant ce même Eschyle s’était trouvé en personne à la bataille de Salamine, ou Xerxes avait été vaincu, et il s’était trouvé encore à la défaite des lieutenants de Darius, père de Xerxes, dans la plaine de Marathon. Car Eschyle était homme de guerre, et il était frère de ce fameux Cynégire, dont il est tant parlé dans l’Antiquité, et qui mourut si glorieusement en attaquant un des vaisseaux du roi de Perse.
ACTEURS §
- BAJAZET, frère du sultan Amurat.
- ROXANE, sultane, favorite du sultan Amurat.
- ATALIDE, fille du sang ottoman.
- ACOMAT, grand vizir.
- OSMIN, confident du grand vizir.
- ZATIME, esclave de la sultane.
- ZAÏRE, esclave d’Atalide.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Acomat, Osmin. §
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
SCÈNE II. Roxane, Atalide, Zatime, Zaïre, Acomat, Osmin. §
ACOMAT
ROXANE
SCÈNE III. Roxane, Atalide, Zatime, Zaïre. §
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
SCÈNE IV. Atalide, Zaïre. §
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Bajazet, Roxane. §
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
SCÈNE II. Roxane, Acomat, Bajazet. §
ROXANE
SCÈNE III. Bajazet, Acomat. §
ACOMAT
BAJAZET
ACOMAT
BAJAZET
ACOMAT
BAJAZET
ACOMAT
BAJAZET
ACOMAT
BAJAZET
ACOMAT
BAJAZET
ACOMAT
BAJAZET
ACOMAT
BAJAZET
ACOMAT
BAJAZET
ACOMAT
SCÈNE IV. Bajazet, Atalide, Acomat. §
ACOMAT
ATALIDE
SCÈNE V. Bajazet, Atalide. §
BAJAZET
ATALIDE
BAJAZET
ATALIDE
BAJAZET
ATALIDE
BAJAZET
ATALIDE
BAJAZET
ATALIDE
BAJAZET
ATALIDE
BAJAZET
ATALIDE
BAJAZET
ATALIDE
ACTE III §
SCÈNE PREMIERE. Atalide, Zaïre. §
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
SCÈNE II. Atalide, Acomat, Zaïre. §
ACOMAT
ATALIDE
ACOMAT
ATALIDE
ACOMAT
ATALIDE
ACOMAT
SCÈNE III. Atalide, Zaïre. §
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
SCÈNE IV. Bajazet, Atalide, Zaïre. §
BAJAZET
ATALIDE
BAJAZET
ATALIDE
SCÈNE V. Bajazet, Roxane, Atalide. §
ROXANE
BAJAZET
SCÈNE VI. Roxane, Atalide. §
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
SCÈNE VII. §
ROXANE, seule.
SCÈNE VIII. Roxane, Zatime. §
ZATIME
ROXANE
ZATIME
ROXANE
ACTE IV §
SCÈNE PREMIERE. Atalide, Zaïre. §
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE lit.
ZAÏRE
ATALIDE
SCÈNE II. Roxane, Atalide, Zatime, Zaïre. §
ROXANE a Zatime.
ATALIDE a Zaïre.
SCÈNE III. Roxane, Atalide, Zatime. §
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
ATALIDE
ZATIME
ROXANE
SCÈNE IV. §
ROXANE, seule.
SCÈNE V. Roxane, Zatime. §
ROXANE
ZATIME
ROXANE
ZATIME
ROXANE
ZATIME
ROXANE
SCÈNE VI. Roxane, Acomat, Osmin. §
ACOMAT
ROXANE
ACOMAT
ROXANE
ACOMAT
ROXANE
ACOMAT
ROXANE
ACOMAT
ROXANE
ACOMAT, lui rendant le billet.
ROXANE
SCÈNE VII. Acomat, Osmin. §
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
OSMIN
ACOMAT
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. §
ATALIDE, seule.
SCÈNE II. Roxane, Atalide, Zatime. §
ROXANE
ATALIDE
ROXANE
SCÈNE III. Roxane, Zatime. §
ROXANE
ZATIME
ROXANE
SCÈNE IV. Bajazet, Roxane. §
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
BAJAZET
ROXANE
SCÈNE V. Roxane, Zatime. §
ROXANE
ZATIME
ROXANE
SCÈNE VI. Roxane, Atalide. §
ATALIDE
ROXANE
SCÈNE VII. Roxane, Atalide, Zatime. §
ZATIME
ROXANE
SCÈNE VIII. Atalide, Zatime. §
ATALIDE
ZATIME
ATALIDE
ZATIME
ATALIDE
ZATIME
ATALIDE
SCÈNE IX. Atalide, Acomat, Zatime. §
ACOMAT
ATALIDE
ACOMAT
SCÈNE X. Atalide, Acomat, Zatime, Zaïre. §
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
ATALIDE
ZAÏRE
SCÈNE XI. Atalide, Acomat, Zaïre, Osmin. §
ACOMAT
OSMIN
ATALIDE
ACOMAT
OSMIN
ATALIDE
OSMIN
ACOMAT
SCÈNE DERNIÈRE. Atalide, Zaïre. §
ATALIDE
ZAÏRE