Esther
, tragédie tirée de l’écriture sainte.
publié par Paul FIEVRE
Mai 2002
M. DC. LXXXIX. AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
[par Jean Racine]
Privilège du Roi. §
Louis par la grâce de Dieu roi de France. À nos armées et féaux conseillers, les gens tenant nos cours de parlement, maîtres des requêtes ordinaires de notre Hôtel, prévôt de Paris, baillifs, sénéchaux, leurs lieutenants civils, et autres nos justiciers, et officiers qu’il appartiendra ; SALUT : nos chères et bien âmées les Dames de la Communauté de Saint-Louis, Nous ont fait remontrer que notre cher et bien aimé le sieur Racine, ayant à leur prière, et pour l’édification et instruction des jeunes demoiselles confiées à leur conduite, composé un ouvrage de poésie intitulé, "Esther, tiré de l’Ecriture Sainte", et propre à être récité, et à être chanté : elles ont considéré que cet ouvrage pourrait aussi servir à l’édification de plusieurs personnes de piété, et être principalement utile à plusieurs communautés et maisons religieuses, où l’on a pareillement soin d’élever la jeunesse et de la former aux bonnes moeurs : c’est pourquoi elles désireraient de le donner au public ; ce que ne pouvant faire sans avoir nos lettres de permission, elles nous ont très humblement fait supplier de le leur vouloir accorder. À ces causes, sachant l’utilité que le public en pourra recevoir, et ayant vu nous-mêmes plusieurs représentations dudit ouvrage, nous avons été satisfait, nous avons aux Dames de ladite communauté de Saint Louis permis et accordé, permettons et accordons par ces présentes, de faire imprimer ledit ouvrage tant les paroles que la musique, par tel libraire et imprimeur qu’il leur plaira, en tout ou en partie, en tel volume, marge, et caractère, et autant de fois que bon leur semblera, pendant le temps de quinze années consécutives, à commencer du jour qu’il sera achevé d’imprimer ; et de la faire vendre et distribuer par tout notre royaume : faisant défense à tous libraires, imprimeurs, et autres d’imprimer, faire imprimer, vendre et distribuer ledit ouvrage sous quelque prétexte que ce soit, même d’impression étrangère, sans le consentement des dites Dames ou de leurs ayant cause, sur peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende, applicable un tiers à nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, et l’autre aux dites Dames, ou leurs ayant causes, et de tous dépens, dommages et intérêts. Avec pareilles défenses à tous acteurs, et autres montants sur les théâtres publics, d’y présenter ni chanter ledit ouvrage, sou les mêmes peines. À la charge d’en mettre deux exemplaires en notre bibliothèque publique ; un dans le Cabinet des Livres de notre château du Louvre, et un en celle de notre très cher et féal chevalier, Chancelier de France, le Sieur Boucherat ; de faire imprimer le dit livre dans notre royaume, et non ailleurs, en beau caractère et papier suivant ce qui est porté par les règlements des années 1618 et 1686. Et de faire enregistrer les présentes ès Registres de la Communauté des Libraire et Imprimeurs de notre bonne Ville de Paris. Le tout à peine de nullité des présentes. Du contenu desquelles, nous vous mandons et enjoignons de faire jouir des dites Dames, et leurs ayant causes, pleinement, et paisiblement ; cessant et faisant cesser tous troubles et empêchements au contraire, ou un extrait des présentes, elles soient tenues pour bien et dûment signifiées, et qu’aux copies collationnées par l’un de nos amés et féaux conseillers et secrétaires, foi soit ajouté comme à l’original. Commandons au premier notre huissier, ou sergent de faire pour l’exécution des présentes, toutes significations, défenses, saisies, et autres actes requis et nécessaires, sans demander autre permission : car tel est notre plaisir. Donné à Versailles, le 3ème jour de Février, l’an de grâce 1689 et de notre règne le quarante sixième. Signé par le roi en son conseil. BOUCHER : et scellé.
Registré sur le livre de la communauté des imprimeurs et libraires de Paris, le 18 février 1689, suivant l’arrêt du parlement du 8 avril 1653, celui du conseil privé du roi, du 27 février 1663. Et de l’Edit de Sa Majesté donné à Versailles au mois d’aôut 1686. Le présent enregistrement fait à la charge que le débit dudit livre se fera par un imprimeur ou libraire. Signé J.B. COIGNARD, syndic.
Les Dames de la communauté de Saint Louis, ont cédé leur droit de privilège à Denys Thierry, imprimeur, marchand libraire, et juge consul à Paris.
Ledit Thierry a fait part du dit privlège à Claude Barbin.
Préface §
La célèbre maison de Saint-Cyr ayant été principalement établie pour élever dans la piété un fort grand nombre de jeunes demoiselles rassemblées de tous les endroits du royaume, on n’y a rien oublié de tout ce qui pouvait contribuer à les rendre capables de servir Dieu dans les différents états où il lui plaira de les appeler. Mais en leur montrant les choses essentielles et nécessaires, on ne néglige pas de leur apprendre celles qui peuvent servir à leur polir l’esprit et à leur former le jugement. On a imaginé pour cela plusieurs moyens qui, sans les détourner de leur travail et de leurs exercices ordinaires, les instruisent en les divertissant ; on leur met, pour ainsi dire, à profit leurs heures de récréation. On leur fait faire entre elles, sur leurs principaux devoirs, des conversations ingénieuses qu’on leur a composées exprès, ou qu’elles-mêmes composent sur-le-champ. On les fait parler sur les histoires qu’on leur a lues, ou sur les importantes vérités qu’on leur a enseignées. On leur fait réciter par coeur et déclamer les plus beaux endroits des meilleurs poètes, et cela leur sert surtout à les défaire de quantité de mauvaises prononciations qu’elles pourraient avoir apportées de leurs provinces. On a soin aussi de faire apprendre à chanter à celles qui ont de la voix, et on ne leur laisse pas perdre un talent qui les peut amuser innocemment, et qu’elles peuvent employer un jour à chanter les louanges de Dieu.
Mais la plupart des plus excellents vers de notre langue ayant été composés sur des matières fort profanes, et nos plus beaux airs étant sur des paroles extrêmement molles et efféminées, capables de faire des impressions dangereuses sur de jeunes esprits, les personnes illustres qui ont bien voulu prendre la principale direction de cette maison ont souhaité qu’il y eût quelque ouvrage qui, sans avoir tous ces défauts, pût produire une partie de ces bons effets. Elles me firent l’honneur de me communiquer leur dessein, et même de me demander si je ne pourrais pas faire sur quelque sujet de piété et de morale une espèce de poème où le chant fût mêlé avec le récit, le tout lié par une action qui rendît la chose plus vive et moins capable d’ennuyer.
Je leur proposai le sujet d’Esther, qui les frappa d’abord, cette histoire leur paraissant pleine de grandes leçons d’amour de Dieu, et de détachement du monde au milieu du monde même. Et je crus de mon côté que je trouverais assez de facilité à traiter ce sujet ; d’autant plus qu’il me sembla que sans altérer aucune des circonstances tant soit peu considérables de l’Ecriture sainte, ce qui serait, à mon avis, une espèce de sacrilège, je pourrais remplir toute mon action avec les seules scènes que Dieu lui-même, pour ainsi dire, a préparées.
J’entrepris donc la chose, et je m’aperçus qu’en travaillant sur le plan qu’on m’avait donné, j’exécutais en quelque sorte un dessein qui m’avait souvent passé dans l’esprit, qui était de lier, comme dans les anciennes tragédies grecques, le choeur et le chant avec l’action, et d’employer à chanter les louanges du vrai Dieu cette partie du choeur que les païens employaient à chanter les louanges de leurs fausses divinités.
À dire vrai, je ne pensais guère que la chose dût être aussi publique qu’elle l’a été. Mais les grandes vérités de l’Ecriture, et la manière sublime dont elles y sont énoncées, pour peu qu’on les présente, même imparfaitement, aux yeux des hommes, sont si propres à les frapper, et d’ailleurs ces jeunes demoiselles ont déclamé et chanté cet ouvrage avec tant de grâce, tant de modestie et tant de piété, qu’il n’a pas été possible qu’il demeurât renfermé dans le secret de leur maison. De sorte qu’un divertissement d’enfants est devenu le sujet de l’empressement de toute la cour ; le roi lui-même, qui en avait été touché, n’ayant pu refuser à tout ce qu’il y a de plus grands seigneurs de les y mener, et ayant eu la satisfaction de voir par le plaisir qu’ils y ont pris, qu’on se peut aussi bien divertir aux choses de piété qu’à tous les spectacles profanes.
Au reste, quoique j’aie évité soigneusement de mêler le profane avec le sacré, j’ai cru néanmoins que je pouvais emprunter deux ou trois traits d’Hérodote, pour mieux peindre Assuérus ; car j’ai suivi le sentiment de plusieurs savants interprètes de l’Écriture, qui tiennent que ce roi est le même que le fameux Darius, fils d’Hystaspe, dont parle cet historien. En effet, ils en rapportent quantité de preuves, dont quelques-unes me paraissent des démonstrations. Mais je n’ai pas jugé à propos de croire ce même Hérodote sur sa parole, lorsqu’il dit que les Perses n’élevaient ni temples, ni autels, ni statues à leurs dieux, et qu’ils ne se servaient point de libations dans leurs sacrifices. Son témoignage est expressément détruit par l’Écriture, aussi bien que par Xénophon, beaucoup mieux instruit que lui des moeurs et des affaires de la Perse, et enfin par Quinte-Curce.
On peut dire que l’unité de lieu est observée dans cette pièce, en ce que toute l’action se passe dans le palais d’Assuérus. Cependant, comme on voulait rendre ce divertissement plus agréable à des enfants, en jetant quelque variété dans les décorations, cela a été cause que je n’ai pas gardé cette unité avec la même rigueur que j’ai fait autrefois dans mes tragédies.
Je crois qu’il est bon d’avertir ici que bien qu’il y ait dans Esther des personnages d’hommes, ces personnages n’ont pas laissé d’être représentés par des filles avec toute la bienséance de leur sexe. La chose leur a été d’autant plus aisée qu’anciennement les habits des Persans et des Juifs étaient de longues robes qui tombaient jusqu’à terre.
Je ne puis me résoudre à finir cette préface sans rendre à celui qui a fait la musique la justice qui lui est due, et sans confesser franchement que ses chants ont fait un des plus grands agréments de la pièce. Tous les connaisseurs demeurent d’accord que depuis longtemps on n’a point entendu d’airs plus touchants ni plus convenables aux paroles. Quelques personnes ont trouvé la musique du dernier choeur un peu longue, quoique très belle. Mais qu’aurait-on dit de ces jeunes Israélites qui avaient tant fait de voeux à Dieu pour être délivrées de l’horrible péril où elles étaient si, ce péril étant passé, elles lui en avaient rendu de médiocres actions de grâces ? Elles auraient directement péché contre la louable coutume de leur nation, où l’on ne recevait de Dieu aucun bienfait signalé qu’on ne l’en remerciât sur-le-champ par de fort longs cantiques : témoin ceux de Marie, soeur de Moïse, de Débora et de Judith, et tant d’autres dont l’Écriture est pleine. On dit même que les Juifs, encore aujourd’hui, célèbrent par de grandes actions de grâces le jour où leurs ancêtres furent délivrés par Esther de la cruauté d’Aman.
Noms des personnages §
- ASSUERUS, roi de Perse.
- ESTHER, reine de Perse.
- MARDOCHÉE, oncle d’Esther.
- AMAN, favori d’Assuérus.
- ZARÈS, femme d’Aman.
- HYDASPE, officier du palais intérieur d’Assuérus.
- ASAPH, autre officier d’Assuérus.
- ÉLISE, confidente d’Esther.
- THAMAR, israélite de la suite d’Esther.
- GARDESdu roi Assuérus
- CHOEURde jeunes filles israélites
- LA PITIÉ
PROLOGUE §
LA PIÉTÉ. fait le Prologue. §
LA PIÉTÉ
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Esther, Élise §
ESTHER
ÉLISE
ESTHER
ÉLISE
ESTHER
ÉLISE
ESTHER
SCÈNE II. Esther, Élise, Le Choeur. §
Une des israélites, chante derrière le théâtre.
une autre
toutes deux
TOUT LE CHOEUR, entrant sur la scène par plusieurs endroits différents.
ÉLISE
ESTHER
UNE ISRAÉLITE seule, chante.
TOUT LE CHOEUR
UNE ISRAÉLITE, seule.
TOUT LE CHOEUR
SCÈNE III. Esther, Mardochée, Élise, Le Choeur. §
ESTHER
MARDOCHEE
ESTHER
MARDOCHEE
ESTHER
UNE DES PLUS JEUNES ISRAÉLITES
MARDOCHEE
ESTHER
MARDOCHEE
ESTHER
SCÈNE IV. Esther, Élise, Le Choeur §
ESTHER
SCÈNE V. Le Choeur. §
UNE ISRAÈLITE,seule.
TOUT LE CHOEUR
UNE AUTRE ISRAELITE
TOUT LE CHOEUR
LA MÊME ISRAELITE
TOUT LE CHOEUR
UNE DES ISRAELITES
UNE AUTRE
TOUT LE CHOEUR
UNE ISRAÈLITE, seule.
UNE DES PLUS JEUNES ISRAELITES
UNE AUTRE
TOUT LE CHOEUR
UNE ISRAÈLITE, seule.
UNE AUTRE
UNE AUTRE
UNE AUTRE
TOUT LE CHOEUR
DEUX ISRAELITES
DEUX AUTRES DES PLUS JEUNES
TOUT LE CHOEUR
UNE ISRAÈLITE, seule.
TOUT LE CHOEUR
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Aman, Hydaspe. §
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
SCÈNE II. Assuerus, Hydaspe, Asaph, Suite d’Assuerus. §
ASSUERUS
SCÈNE III. Assuerus, Asaph. §
ASSUERUS, assis sur son trône.
ASAPH
ASSUERUS
ASAPH
ASSUERUS
ASAPH
ASSUERUS
ASAPH
ASSUERUS
ASAPH
ASSUERUS
SCÈNE IV. Assuerus, Hydaspe, Asaph. §
HYDASPE
ASSUERUS
HYDASPE
ASSUERUS
SCÈNE V. Assuerus, Aman, Hydaspe, Asaph. §
ASSUERUS
AMAN, tout bas.
ASSUERUS
AMAN
ASSUERUS
AMAN
SCÈNE VI. §
ASSUERUS, seul.
SCÈNE VII. Assuerus, Esther, Élise, Thamar, Partie du Choeur. §
ASSUERUS
ESTHER
ASSUERUS
ESTHER
ASSUERUS
ESTHER
ASSUERUS
ESTHER
ASSUERUS
ESTHER
ASSUERUS
ESTHER
ASSUERUS
HYDASPE
ASSUERUS
ESTHER
SCÈNE VIII. Élise, Partie du Choeur. §
ÉLISE
UNE DES ISRAELITES
UNE AUTRE
ÉLISE
UNE DES ISRAELITES, chante.
LE CHOEUR, chante.
LA MÊME ISRAELITE, chante.
ÉLISE
UNE DES ISRAELITES
UNE AUTRE
UNE AUTRE
LE CHOEUR, chante.
UNE ISRAÈLITE, chante.
UNE DES PLUS JEUNES ISRAELITES
ÉLISE
UNE AUTRE ISRAELITE
LA JEUNE ISRAÈLITE
LE CHOEUR, chante.
UNE ISRAÈLITE, chante.
ÉLISE
UNE AUTRE ISRAELITE
ÉLISE
UNE AUTRE ISRAELITE
LE CHOEUR
UNE ISRAÈLITE, seule.
UNE AUTRE, seule.
LA MÊME, avec une autre.
LE CHOEUR
LA MÊME, seule.
UNE AUTRE
LE CHOEUR
ÉLISE, sans chanter.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Aman, Zarès. §
ZARES
AMAN
ZARES
AMAN
ZARES
SCÈNE II. Aman, Zarès, Hydaspe. §
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
AMAN
HYDASPE
SCÈNE III. Élise, Le Choeur. §
UNE DES ISRAÉLITES
UNE AUTRE
LA PREMIÈRE
L’AUTRE
LA PREMIÈRE
ÉLISE
UNE ISRAÉLITE
UNE AUTRE
UNE DES PLUS JEUNES
ÉLISE
UNE DES ISRAÈLITES
UNE AUTRE
UNE TROISIÈME
LE SECONDE
LA TROISIÈME
UNE ISRAÉLITE
TOUT LE CHOEUR
UNE ISRAÈLITE
UNE ISRAÈLITE, seule.
UNE AUTRE
UNE AUTRE
UNE AUTRE
TOUTES ENSEMBLE
UNE ISRAÈLITE, seule.
UNE AUTRE
SCÈNE IV. Assuerus, Esther, Aman, Élise, Le Choeur. §
ASSUERUS, à Esther.
ESTHER
ASSUERUS, la relevant.
AMAN, tout bas.
ESTHER
AMAN
ASSUERUS
ESTHER
ASSUERUS
ESTHER
AMAN
ASSUERUS
ESTHER
ASSUERUS
ESTHER
ASSUERUS
UNE ISRAÈLITE
SCÈNE V. Esther, Aman, Le Choeur. §
AMAN, à Esther.
ESTHER
AMAN
SCÈNE VI. Assuerus, Esther, Aman, Élise, Gardes, Le Choeur. §
ASSUERUS
SCÈNE VII. Assuerus, Esther, Mardochée, Élise, Le Choeur. §
ASSUERUS, continue en s’adressant à Mardochée.
SCÈNE VIII. Assuerus, Esther, Mardochée, Asaph, Élise, Le Choeur. §
ASSUERUS
ASAPH
MARDOCHEE
ASSUERUS
ESTHER
SCÈNE DERNIÈRE. Le Choeur. §
TOUT LE CHOEUR
UNE ISRAÈLITE
UNE AUTRE
UNE AUTRE
UNE AUTRE
UNE AUTRE
TOUT LE CHOEUR
UNE ISRAÈLITE, seule.
DEUX ISRAELITES
L’UNE DES DEUX
L’AUTRE
TOUTES DEUX, ensemble.
UNE ISRAÈLITE, seule.
TOUT LE CHOEUR
UNE ISRAÈLITE, seule.
UNE AUTRE
TOUT LE CHOEUR
UNE ISRAÈLITE, seule.
UNE AUTRE
UNE AUTRE
UNE AUTRE
TROIS ISRAELITES
L’UNE DES TROIS
TOUTES TROIS ENSEMBLE
TOUT LE CHOEUR