Le Vassal généreux. Tragi-comédie
LE VASSAL
GENEREUX,
POEME
TRAGI-COMIQUE. §
À MADEMOISELLE
DE
RAMBOUILLET . §
MADEMOISELLE,
Depuis qu’un homme qui meritoit beaucoup, puisqu’il meritoit vostre estime; je veux dire mon cher et parfait Amy, feu Monsieur de Chandeuille (de qui je regrette sensiblement la perte, et cheris la memoire uniquement) m’eust donné l’honneur d’estre connu de vostre Maison, je fis vœu de ne mettre jamais rien au jour, qui n’en fust premier jugé digne dans l’Hostel de Rambouillet : de tenir pour maximes indubitables toutes vos opinions, et pour arrests souverains tous les sentimens de ces excellentes personnes, qui firent un miracle en vous donnant l’estre. Je pense m’estre acquité jusqu’icy fort religieusement de mon vœu. Et je m’asseure, MADEMOISELLE, que cette divine Angelique, qui vous aime et que vous aimez avec tant raison, ne me refusera pas la faveur de vous tesmoigner qu’elle m’a veu dans le dessein d’en user tousjours ainsi. Et certes à vray dire, il est bien doux d’avoir des juges aussi pleins de bonté que de connaissance, et de qui la censure et l’approbation se trouvent également utiles et glorieuses. Mon VASSAL GENEREUX, à qui vous avez fait l’honneur d’accorder la derniere apres avoir eu l’applaudissement du Theatre, va tascher d’obtenir sous vostre Nom celle des ruelles et des cabinets : ce seroit là qu’il entreprendroit vos loüanges, et qu’il diroit qu’on voit en vous;
Mais il sçait bien que la beauté de vostre portraict vous feroit rougir: que vous croyez que tous les miroirs vous flattent, et que vous apportez autant de soin à couvrir les rares qualitez qui sont en vous, que les autres en apportent à monstrer celles qu’ils pensent avoir. Mais comme l’esprit tient de la nature du feu, et qu’il a des lumieres aussi bien que luy, il n’est pas aisé de les cacher: ce sont des Soleils qui sçavent percer les nuées, et chacun les voit esclatter en vous à travers vostre modestie. Oüy, MADEMOISELLE, on les voit en tous vos discours; on les remarque en toutes vos actions, et le moindre de vos regards fait connoistre à tout le monde que vous estes une personne illutre qui possedez comme toutes les beautez du corps et de l’ame, toutes celles de l’esprit. Aussi recevez-vous une approbation tant universelle, que l’envie* mesme n’est point assez effrontée pour oser choquer un sentiment si general; et vous la forcez de faire tréves avec la Vertu, elle qui ne cherche qu’à la combattre : Apres cela, voyez si vous ne devez pas vous croire ce que tout le monde vous croit, et ce que veritablement vous estes; je veux dire l’ornement de nostre Cour et de nostre siecle. Et jugez si je ne dois pas me resjoüyr de vostre gloire, et la publier moy qui suis,
MADEMOISELLE,
Vostre tres-humble,et
tres-passionné serviteur,
DE SCUDERY.
AU
LECTEUR. §
Bien que mes ouvrages soient assez intelligibles d’eux-mesmes, je t’advouë que je devrois donner à la Coustume, ou plustost à ton impatience, les Argumens de toutes mes pieces : mais pour te les donner il les faudroit faire; et c’est à quoy je ne me puis resoudre. Excuse ma paresse, je t’en supplie; et te souvienne en ma faveur, que les Italiens appellent ce vice, celui des honnestes gens.
EXTRAIT DU PRIVILEGE DU ROY §
Nostre bien-aimé AUGUSTIN COURBE, Marchand Libraire en nostre bonne ville de Paris, nous a fait remonstrer qu’il a recouvré deux Tragi-Comedies nouvelles, composées par le Sieur SCUDERY, intitulées ; l’une, Le Vassal genereux ; et l’autre, Le Prince Déguisé, lesquelles il desireroit faire imprimer, s’il avoit sur ce nos Lettres necessaires ; lesquelles il nous a tres-humblement supplié de luy accorder. A CES CAUSES, Nous avons permis et permettons par ces présentes à l’exposant, d’imprimer et faire imprimer, vendre et debiter en tous les lieux de nostre obeyssance, lesdites deux Tragi-Comedies, conjoitement ou separément ; en telles marges, et tels caracteres, et autant de fois que bon luy semblera, durant l’espace de neufs ans entiers et accomplis, à compter du jour que chacune sera achevée d’imprimer pour la premiere fois. Faisans tres-expresses deffenses à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’imprimer, ny faire imprimer, vendre ou distribuer lesdites Tragi-Comedies en aucun lieu de ce Royaume durant ledit temps, sans le consentement de l’exposant ; sous pretexte d’augmentation, correction, ou autrement, en quelque sorte et maniere que ce soit ; ny mesme d’en extraire aucune chose, ou d’en contrefaire le titre. Mandons au premier Huissier ou Sergent sur ce requis, de faire pour l’execution du contenu cy-dessus, tous exploicts necessaires, sans demander autre permission. CAR TEL EST nostre plaisir. Donné à paris le onziesme jour d’Aoust, l’an de grace mil six cens trente cinq. Et de nostre regne le vingt-sixiesme.
Par le Roy en son Conseil.
CONRART.
Achevé d’imprimé ce premier Septembre 1635.
Les Exemplaires ont esté fournis, ainsi qu’il est porté
par le Privilege.
ACTEURS §
- THEANDRE, Seigneur Franc.
- ROSILEE, Fille heritiere du Duc de Bretagne.
- LUCIDAN, Prince des Francs.
- POLICRANE, Page de Lucidan.
- ANDROPHILE, Roy des Gaulois.
- GLACITIDE, Reine des Gaules.
- LINDORANTE, Confident du Prince.
- PHILIDASPE, Confident du Prince.
- PERINTOR, Escuyer de Theandre.
- ARTESIE, Femme de Perintor.
- ALCASTE, Domestique de Theandre.
- PALINONDE, Heraut des Francs.
- ROSIMAR, Prince Gaulois.
- MENOCRITE, Prince Gaulois.
- ORCHOMENE, Prince Gaulois.
- LUCIDAME, Prince Gaulois.
- ALBERIN, Tambour des Francs.
- Chœur de peuple Gaulois.
- Chœur de Trompettes.
ACTE PREMIER. §
SCENE PREMIERE. §
THEANDRE seul.
STANCES.
ROSILEE.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
SCENE SECONDE. §
LUCIDAN seul.
ROSILEE.
LUCIDAN.
{p. 15}ROSILEE.
LUCIDAN.
ROSILEE.
LUCIDAN.
ROSILEE.
LUCIDAN.
ROSILEE.
ROSILEE.
LUCIDAN.
ROSILEE.
LUCIDAN
POLICRANE.
LUCIDAN.
SCENE TROISIESME. §
THEANDRE seul.
ANDROPHILE.
THEANDRE.
ANDROPHILE.
THEANDRE.
LUCIDAN.
ROSILEE.
ANDROPHILE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
ROSILEE.
LUCIDAN.
ROSILEE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
ANDROPHILE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
ROSILEE.
THEANDRE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
LUCIDAN.
ANDROPHILE.
Tout beau: vostre ame bienLUCIDAN.
ACTE SECOND. §
SCENE PREMIERE. §
GLACITIDE.
THEANDRE.
ROSILEE.
GLACITIDE.
THEANDRE.
GLACITIDE.
ROSILEE.
THEANDRE.
GLACITIDE.
THEANDRE.
SCENE SECONDE. §
LINDORANTE.
LUCIDAN.
LINDORANTE.
PHILIDASPE.
LINDORANTE.
PHILIDASPE.
LUCIDAN.
PHILIDASPE.
LINDORANTE.
PHILIDASPE.
LINDORANTE.
PHILIDASPE.
LUCIDAN.
SCENE TROISIESME. §
GLACITIDE.
ANDROPHILE.
LUCIDAN.
ANDROPHILE.
LUCIDAN.
ANDROPHILE.
SCENE QUATRIEME. §
LUCIDAN.
THEANDRE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
ROSILEE.
LUCIDAN.
{p. 45}ROSILEE.
LUCIDAN.
ROSILEE.
THEANDRE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
{p. 47}ROSILEE.
ACTE TROISIESME. §
SCENE PREMIERE. §
LUCIDAN.
PHILIDASPE.
LINDORANTE.
PHILIDASPE.
LINDORANTE.
LUCIDAN.
SCENE SECONDE. §
GLACITIDE.
THEANDRE.
GLACITIDE.
THEANDRE.
SCENE TROISIESME. §
PHILIDASPE.
LUCIDAN.
LINDORANTE.
LUCIDAN.
SCENE QUATRIESME. §
ROSIMAR.
UN CITOYEN.
ROSIMAR.
SCENE CINQUIESME. §
ROSILEE.
ARTESIE.
ROSILEE.
SCENE SIXIESME. §
ALCASTE.
ROSILEE.
ARTESIE.
SCENE SEPTIESME. §
LUCIDAN.
SCENE HUICTIEME. §
PALINONDE.
LUCIDAN.
SCENE NEUFIESME. §
PHILIDASPE.
LUCIDAN.
ACTE QUATRIESME. §
SCENE PREMIERE. §
THEANDRE.
PERINTOR.
THEANDRE.
PERINTOR.
THEANDRE.
SCENE SECONDE. §
LUCIDAN.
STANCES.
SCENE TROISIESME. §
ROSILEE.
ARTESIE.
ROSILEE.
ARTESIE.
ROSILEE.
ARTESIE.
ROSILEE.
ARTESIE.
ROSILEE.
ARTESIE.
SCENE QUATRIESME. §
THEANDRE.
ARTESIE.
{p. 100}PERINTOR.
ARTESIE.
SCENE CINQUIESME. §
LUCIDAN.
THEANDRE.
ROSILEE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
LUCIDAN.
THEANDRE.
PERINTOR.
ARTESIE.
ACTE CINQUIESME. §
SCENE PREMIERE. §
THEANDRE.
ROSIMAR.
MENOCRITE.
ORCHOMENE.
LUCIDAME.
THEANDRE.
ROSIMAR.
THEANDRE.
{p. 108}ROSIMAR.
MENOCRITE.
ORCHOMENE.
LUCIDAME.
THEANDRE.
ROSIMAR.
THEANDRE.
ROSIMAR.
THEANDRE.
ROSIMAR.
{p. 113}MENOCRITE.
ROSIMAR.
ORCHOMENE.
LUCIDAME.
ROSIMAR.
THEANDRE.
ROSIMAR.
SCENE SECONDE. §
GLACITIDE.
ROSILEE.
ROSIMAR.
THEANDRE.
LUCIDAN.
{p. 119}