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: 1 1 1 eJ j 1 J -
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ANNUAIRE DRAMATIQUE.
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Inp. de Delcambre, boulv. Pigale,
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ANNUAIRE DRAMATIQUE.
HISTOIRE ES THÉÂTRES Depuis leur fondation jusque jours, BIOGRAPHIE
DES ACTE-ORS ET ACTRICES de Paris et de la Banlieue.
PAR ADOLPHE BRÉANT DE FONTENAY ET ÉTiEUE DE CHAMPEAUX.
PREMIÈRE ANNÉE—\8UU—18/*5.
PARIS.
CHEZ L'ÉDITEUR,
RIE NOTRE-DAME DES-VICTOIRES, -11!, Chez tous les Libraires de Paris et des départements, dans tous les Cabinets de lecture et dans tous les Dépots
des Publications Pittoresques.
1845
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CALENDRIER POUR L'ANNÉE 1845.
JANVIER. FEVRIER MARS. AVRIL.
1 m. Cire. 1 s. Ignace 1 s. Aubin. 1 m. Hugues 1 j. Narciss 2 D. Purin. 2 D. Simplic 2 m. s Fr. P.
îv. Genev. 3 I. niaise 3 I. Camille 3j. Richar.
4 s. Rigob. 4 m. Jeanne 4m. Casimir 4 v. Isld.t'v.
5 D. Siméon 5 m. Cend. 5 m. Adrien 5s. Vinc.F.
61. Epip. 6j. Amand 6 j. Colette. 6 D. Pruden 7 m. Nicéias 7 v. Romual 7 v. Th.d'A 71. Hégés.1 8 m. Gudule. 8 s. J.deM. 8$. Philem 8m. Albert 9j. lulien 9 D. Apollin 9 D. Passlo 9 m. Mar. E.
lOv. Paul Ë. toi. ScholaxlOl- Victor. 10 j - Macair.
Ils. Alexan 11 m. Séverin Il m. Euloge 11 v. Léon 14 D. Césarie 12 m. Kulalie 12 m. Grégoi. 12 s. Zénon 13 I. B.deJC 13 j. Bénign 13 j. Ramire 13 D. Ermeni 14 m. Hiiaire. 14 v. Valent. 14 v. Lubin 141. Tiburc.
15 m. Maur 15 s. Faustin 15 s. Longin 15 m. Anasta.
16 j. Marcel. 16 D. J ulienn 16D. Rame. 16m. Fructu.
17 v. Antoin. 171. t)onat 171. Patrice 17 j- Anicel 18s. CsPàR. t8m. Hellade 18 m. Cyrille 18 v. Parfait <9 D. Sept. 19m. Publius 19m. Joseph 19s. Venanc 201. Se bas t. iOj. Eleutlie 20j. Joacbi. 20 D. S ni pi ce 21 m. Agnes 21 v. Zachar 21 v. Benoit 211. Anselm 22 m. Vincen 22 s. C.sPàA 22s. Basiliss 22m. Opport 23 j. Everen 23 D. Isabell. 21 D. Pâque 43m. Geerge.
24 v. Babyl. 241. Malhias 241. Gabriel 24 j. Léger 25 s. c. S P. 25 m. Ilérene 15 M. Annon 25 v. Marc é 26 D. Sexag-, 26m. Nestor 26m. Emma. 26s. Clet 27 1. J. Chr. -27j. llonor. 27j. Kupert 27 D. Zite 28 m. Cbari. 28 v. Teophil 2 v. Gontra 281. Valere 29 m. Fr. de S - ?9s Prisque 29 m. Pier.m.
30j. Bathild Epacte XXII. 30 D. Quasi. 50m. Catb. S.
31 v. P. N. Lettre Dom.E 311. Balbine Nomb. d'or 3.
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CALENDRIER POUR L'ANNÉE 1845.
MAI. 1 JUIN. 1 JUILLET. j AOUT.
lj. Ascens 1D. Pamphi Im. Romba lv. P. es-1 2 v. Athan. 21. Erasm 2 m. Vi. N D 2s. Alp. L.
3s. Inv. sC 3 m. Clloiide 3j. Anatol 3 D. Lydie 4 D. Moniq. 4m. Optat 4 v. Utrich 41. Domin 51. Pie 5 j. Bonifàc 5s. Zoé 5 m. N DjN 6 m. sJ.P L. 6v. Norber 6 D. Aogele 6m. Tr N S 7ns. Stanisla 7s. Mériad 71. Aubier 7 j. Gaetan 8 j, Désiré 8 D. Medard 8 m Procop 8 v. Cyriaq 9 v. Grégoi -91. Pélagie 9m. Ephre 9 s. Romai lOs. Antoni 10 m. Landry 10 j. Félicité 10 D. Laaren il D. Pentec fi m. Barnab 11 v. Julite il 1. Géry 121. Nérée 12j. Olymp. 12s. Gualbe1 12 m. Claire 13 m. Servais 13 v. A.deP. 15 D. Eugene 13 m. Radego 14m. Pacôm lits. Ruffin 141. Bonave 14 j. Atbana 15j. Dympn 15D. Modest 15 m. Henri 15 v. Assom 16 v. Honor. 16 1. F. Regi 16 m. NDdC 16 s. fioch l7s. Pascal. 17 m. Avit - 17 j. Afexis 17 D. Mamm 18 D. Trinit 18 m. Marine 18 v. Symph 18 I. Hélene 191. Julienn 19j. Gerv. P 19 s. V de P 19m. T-hecle 20 m. Bernar 20 v. Florent 2o D. Margu 20 m. Bernar 2lm. Polyeu. 21s. L. de G 2t 1. Victor 21 j. Jeanne 22 j. Fete D 22 D. Paulin 22m. Madele 22v. Symph 3 v. Didier 23 1.. Edilrud 23m. Apollin 23 s. Sidonie 24s. Sylvain 24m. N. SJB,24j. Loup 24 D. Barthel 25 D. Urbain "25 m. Guillau 125 v. JaieM 2S ]. Louis r 26 1. Pb.deN 26j. Babolei 26 s. Eraste 26 m. Rose ~6 1. Pb.del'Z ~)6 j. Babolci ~27 Ï). Pantalé 27 M. C&air,, 27 m. Jules 27 v. Adele 27 D. PantalÓ 27 m. Césaire 28 m. Germai 28s. Irénée 28 1. Anne 28 j. Augusti 29 j. Maximi 59 D. sP.sP. 29m, Manne 29 v. Médéri r;o v. Pelix ~-, O !. MartiPal 1529 0 mm. , iM,.tr~he 129 y. Médéri 30 v. Félix ML Martial 30m. \bdon 30 s. Fiaçre ois. PetroD. Cycle sol. 6 31 j. Ignac. 31 D. Ovide
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CALENDRIER POUR L'ANNÉE 1845.
SEPTEMB OCTOBRE NOVEMB. DECEMB.
I 1. Len s G 1 m. Remi 1 s. Touss FIOT S m. Just pi 2 j. Anges 2 D Trepa 2 m. Bibian 3 m. Sérapi 3v. Gérard 5 1.. Hubert 3 m. Fr. Xav 4 j..Rosalie 4 s. França 4 m. Charl.B 4 j. Barbe 5 v. Berlin S D. Aure S m Bertho 5 v. Sabas 6 s. Onésip C1. Bruno 6 j. Léonar 6 s. Nicolas 7 D. Clond 7m. Serge 7 v. Willidr 7 D. Ambioi 8 1. N.D.N. 8m. Brigitt S s. Relique 8 L Conce.
9 m. Orner 9 j. Denis 9 D. Matbur 9 m. Léocad 10m. Nicolas lu v. Paulin 10 1. André iom. Melchi 11 j. Vindici H s. Nicaise il m. Martin n j. Damaz 12 v. Raphae 12 D. "Vilfrid i2m. Réné 12 Y. Hermo 13 s. Aimé 13 l. Edouar 13 j. Brice 13 s. Luce 14 D. Ex. Cr 14 m. Caliste 14 v. Frédéri 14 D. gpiridio 15 I. Nicome ISm. Théres 15 s. Eugène 15 1. Mesmin 16 m. Cyprie 16 j. Gai 16D. Aimé- 16 m. Adelaid 17 m. Lambe 17 y. Hedwi 17 1. Aignan 17 m. 01. QT 18]. Sophie 18 s. Luc év. 18m. Mandé 18 j. Galien 19 v. Janvier 19 D. Savinie 19m. Elisabe 19T. Némese 20 s. Euslac 20 1. Caprais 20 j. Félix V 20 s. Philogo Ni D. Mathie 21 m. Ursule 21 v. Pr.N.D 21 D. Thoma 2^1. Maurie 22 m. Sévere 22 s. Cécile 22 J. Flavien S3 m. Lin 23 j. Hilario 25 D. Clémen 23 m. Victoir 24 m. NDdeM 24v. Maglois 24 I. JdelaC 24m. Yves 25 j. Firmin 25 s. Crêpin :5 m. Gatheri 23 j. NOEL 26 v. Justiue 26 D. Evialst 26m. G en. A 26 Y. Etienne 27 s. Com. D 27 1. Florent 27 j. Agricoh 27 s. Jean ér 28 D. Cbanm 28m. Sim. J. 28v. Sosthen 28 D. Innoce 99 1. Miitael 29m. Fare 29 s> Saturai '29 TbomC * so m Jérôme 5u j. Lucain 30 D. Av. And 30 m. Colon b Jlndic \rom.3. [ 31 v.IQuenli Let. dumarlC.j31 mJSylYesti
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OUVERTURE DE NOUVEAUX SALONS MEUBLÉS ET DÉCORÉS, Dont plusieurs peuvent contenir de 150 à 200 personnes, et donnant au besoin les uns dans les autres.
Rue de la Douane, 16; Tentrée par les grilles.
L'exiguité des appartements, tels qu'ils sont aujourd'hui, permet difficilement de réunir uu certain nombre de personnes, ne fut-ce que pour de simples soirées; mais l'embarras redouble dès qu'il s'agit d'un concert, d'un repas un peu considérable ; quant aux noces, il y a longtemps que l'on a renoncé à en faire chez soi; à défaut de local on se réfugie chez les restaurateurs, où l'on dépense beaucoup d'argent, sans y rencontrer souvent le confortable et la liberté qu'on serait en droit d'espérer d'y trouver.
Tant de vérités ont éveillé la sollicitude du propriétaire du magnifique local situé rue de la Douane, 16, Venlrée par les grilles ; il a songé que, placé assez près du centre pour que tout le monde soit à portée d'y venir, assez à l'écart pour qu'aucun bruit du dehors ne vienne en troubler les occupants, ce local, ou pour mieux dire ce riche hôtel, disposé et décoré avec un soin minutieux, distribué de la manière la plus commode, par emplacements distincts et tous de l'abord le plus facile, tant i l'intérieur qu'à l'extérieur, ayant des jardins et une cour d'honneur de toute beauté pour recevoir les équipages, pouvait devenir en quelque sorte la succursale, le complément des appartements particuliers, tout étant disposé dans ce local pour les concerts, les réunions électorales, publiques ou privées, les assemblées littéraires, les lenues d'ordres maçonniques et autres, ainsi que pour les bals, les banquets et les noces ; le service de la bouche pouvant être fait dans l'emplacement même, attendu que de vastes cuisines et des offices, pourvus de leurs accessoires, se trouvent aux abords de chacune des principales salles.
S'adresser, pour les locations, au local même.
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INTRODUCTION.
L'un des plus infatigables bavards de la fin du siècle dernier, Laharpe, l'auteur-compilateur du fatras pompeusement décoré du titre de Lycée ou Cours de littérature ancienne et moderne, lequel Laharpe faisait des pièces qui toutes n'étaient pas plus goûtées du public que des artistes, s'est avisé d'avancer que les speclacles en général étaient contraires à la loi de Dieu; puis, renchérissant sur ce premier axiome, et ne voulant épargner personne dans sa sainte excommunication, il a déclaré que le gouvernement français commettait une faute
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grave en tolérant même les petits spectacles!..
Il faut croire qu'en traçant ces lignes, le pudibond sceptique de 1794, était dans l'une de ces crises de mauvaise humeur auxquelles sont si sujets les auteurs qui ont souvent à subir un refus désespérant, de la pari de ces mécréants que le démon inspire et dont il fait à son gré d'jnlelligens directeurs, ou des artistes assez pervers, sentant déjà suffisament le roussi pour avoir du tact, du goût et voire même de l'esprit et du talent!. Pauvre Laharpe !. Elait-il bien nécessaire d'aller chercher ce que J'auteur du Devin du Village s'avisa de dire à propos des théâtres quoiqu'il ne regrettât pas d'y être représenté, et de publier un extrait des soporifiques sermons d'un certain abbé Poulie autre ergoteur d'aussi bonne foi que le compilateur qui lui fit des emprunts, pour prouver que les théâtres sont contraires aux bonnes mœurs, et qu'il vaudrait mieux que le peuple se livrât à des excès en tous genres que d'assister à des représentations non seulement amusantes,mais dans lesquelles les bonnes mœurs, les stnlimenls généreux, les hautes pensées, puissent être incessamment la conséquence d'ouvrages tracés avec art, écrits avec énergie, et capables par conséquent de ne laisser que de bonnes impression8 dans l'âme des spectateurs.
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Par bonheur, la raison et le bon goût ont faitjustice des diatribes deLaharpe et des écriTains dont il s'appuie, de même que le dédain le plus profond a flétri les paroles du ministre qui, du temps de la restauration, n'a pas craint de dire, en refusant une autorisation pour ouvrir uu nouveau théâtre u J'aime mieux qu'un ouvrier aille s'enivrer à la barrière, et qu'en rentrant il batte sa femme et ses enfants, plutôt que de le voir aller au spectacle !
Quant à nous qui avons pu acquérir une longue expérience et nous rendre compte des bons effets et des fâcheuses conséquences qui peuvent résulter de la fréquentation des théâtres pour la multitude, nous n'entendons pas nous exagérer l'importance des résultats heureux, ni aller jusqu'à croire qu'un homme deviendra, du jour au lendemain , généreux et bienfaisant parce qu'il aura vu l'avare, mais nous déclarons que la dose des bons effets l'emporte à tel point sur les mauvais, que, dans l'état avancé de notre civilisation, les théâtres sont devenus une nécessité; qu'il y a urgence d'y amener le plus de spectateurs posssible, et que parconséquent l'histoire générale, impartiale, minutieuse même de l'art dramatique en France offrirait un doub'e intérêt, puis que l'art et la curiosité publique y trouveraient également leur profit; quant à l'histoire des
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acteurs, servant de complément à la première, elfe serait non seulement piquante et souvent d'une originalité toute particulière, mais elle pourrait servir aussi à faire apprécieras conséquences successives d'une existence-mise encore par l'habitude, et par les imperfections.
ou le dangereux silence, de la législation qui régit les autres classes de la société, trop souvent en dehors du droit commun.
Par malheur, et en dépit de bien des essaté, cette histoire des théâtres est encore à faire; îl en èst de même pour celle des aètëurs; car il ne faut regarder que comme de simples documents et non comme un corps sérieux d'ouvrages les almandchs et les indicateurs qui ont été successivement publiés, tantôt à une époque, tantôt à une autre, et cela sans homogénéilé, sans rapports établis, en un mot sans être dominés tout au moins par un plan arrêlé.
Nous passerons sous silance des biographies scandaleuses, d'ignobles rapsodies qui furent produites dans l'unique but d'expioiter les artistes et les directeurs.
En attendant que no us fassions paraître les deux ouvrages dont nous venons de parler et pour lesquels nous prenons date, nous avons cru d evoir publier désormais chaque année l'historique tapide des directions de Paris et
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dr la banlîeme- ainsi que la biogcaphie des artistes qui s'y trouvent.
Dans certaines contrées on ne s'occupe que diispectacle et presquejamais on ne s'inquiète de ce qu'a été tel ou tel acteur, de son origine, d'où il sort, et à quelie étude il se livre. En France, et notamment" A Paris, c'est tout le contraire; les habitués aiment à savoir quels sont les acteurs qui paraissent devant eux ; allant jusqu'à chercher à savoir les détails de la yie privée, ils utilisent à leur manière les reuseignements que d'officieux discoureurs leur ont bien ou mal fournis dans les entreactes, et forts de ce qu'ils cioyent savoir, ils vont, surtout dans les théâtres populaires, jusqu'à juger de ce que sera le personnage d'unjirame ou d'un vaudeville par l'idée qu'ils se sont faite de l'acteur qui en sera chargé ; c'est aissi qu'en voyant le nom de M. Marly sur l'affiche qui annonçait Polder ou la peste de Marseille, ils savaient déjà que cet excellent artiste allait jouer un rôle d'honnête homme et de bon citoyen.
Nous pourrions multiplier à l'infini les ci-.
tations.
Par malheur, ces mêm es icnseigneufs ne s'acquittaient pas toujours avec un égal bonheur de leur obséquieux mission 3 non seulement, soit malice ou ignorance, ils donnaient up
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cours déréglé à leurs commentaires, comme à de fausses indications; sautaient à pleins pieds dans le domaine de la vie privée ; jetaient en avant les récits les plus absurde?, les plus controuvés; et si l'acteur avait éprouvé des déplaisirs, une chute fâcheuse à une autre époque, on en parlait avec addition et multiplication, mais on se gardait bien de citer les succès qui depuis avaient dû le consoler de quelque défaite fâcheuse. En rétablissant la vérité sur un point aussi important, notre annuaire mettra toutes les personnes raisonnables à même de connailre la vie artistique de chaque artiste; à ces détails déjà si intéressants, se joindront parfois des renseignements sur l'origine et la vie privée des acteurs: mais nous nous hâtons de faire remarquer à nos lecteurs que cette partie si délicate de notre ouvrage n'est plus à bien dire de notre fond, puisque tous les documents qui s'y rattachent nous ont été fournis ou ont reçu la sanction des artistes eux-mêmes. On comprendra aussi pour quels motifs nous n'indiquons pas la demeure de chaque acteur, il est des choses qu'il faut respecter. Le manque de temps ne nous a pas permis de parachever cette première édition autant que nous l'aurions voulu, mais déjà nous nous occupons du deuxième volume et nous comptons bien le rendre en" core plus digne d'intérêt que celui-ci.
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C'est au mois d'avril que nous comptons le faire paraître, attendu que c'est le renouvellement de l'année théâtrale, et que ce sera désormais à cette époque que nous espérons bien continuer à paraître. Pour rendre ce recueil toujours plus digne du public et des artistes, il nous faudra constamment de nouveaux matériaux: nous osons donc croire que ceux de de nos lecteurs qui posséderont d'utiles renseignements voudront bien nous les adresser, et agréer en échange l'expression de toute uotre gratitude.
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HISTOIRE DLS THÉÂTRES.
Académie royale de Musique.
Anne d'Autriche avait la passion du spectacle; c'était, au dire d'Augustin Challamel, un amusement encoie si nouveau en France, que Dame Anne, comme l'appelaient les Frondeurs, ne pouvant s'en priver, même pendant qu'elle portait le deuil de son royal époux, allait de temps en temps voir jouer le farceur Bruscambille à l'hôtel de Bourgogne; seulement son état de veuvage la rendit circonspecte, et alors elle n'assista au spectacle que cachée derrière ses dames d'honneur. On glosait à la cour, le curé de St-Germain-l'Auxerrois avait dit à la reine qu'elle commettait un péché, d'autres prélats soutenaient que S. M. avait Desoin de distractions, et Mazarin, enchanté qu'elle s'occupât ie moins possible des affaires de l'État, hochait la tête et donnait gain de cause aux indulgents conseiller^ : « Qu'elle
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amuse, pensait-t-il, je gouvernerai! » En con,quence: le voilà qui, lui-même, fait représenW en 'î645. au petit Bourbon, devant le jeune bi et sa mère, la Festa tatrale de la Finta rlzza. Ce genre de spectacle inventé par les hliens et passablement représenté pour l'éque, fit sensation à la cour; aussi, deqx ans lus taro, une autre troupe, venue exprès d'Itae, joua Orfeo ed Euridice, et IfL tragédie lyrilie d'Andromède.
Pour cette fois Dame Anne fut ravie; jamais 1 n avait entendu de mélodies plus entrain les, ni vu un tel luxe de décorations, un [ijeu de macbiues. Cet évènement occupait nies les têtes ; la reine fredonnait des moraux u Opéra. Maynard et Voilure ont entyé chacun un sonnet au cardinal au sujet ts machines de cette tragi-comédie italienne.
eux partis s'élevèrent aussitôt, les. uns soudaient que la musique ne pourraient s'ad@¡)r qu'à des paroles italiennes, les autres deandaient qu'on essayât des paroles françaiL L'abbé Perrin, de Lyon, introducteur is ambassadeurs près de Gaston, duc dOrjjns, composa bien vite la première pastore française que nous ayons eue; Cambert, rintendant de la musique de la reiue-mère, une musique passable sur eps paroles sount njauvaises, et qui n'en obtinrent pas
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moins un succès colossal; cette pastorale, en cinq actes, sans danses ni machines, fut jouée en 1659, à Tssy, afin disait-on. d'éviter la foule que cette nouveauté aurait attirée dans Paris.
Bientôt le marquis de Sourdéac fit connaître son génie pour les machines el s'associa au poète Perrin. au compositeur Cambert pour donner des Opéras. Ces trois fondateurs du théâtre lyrique firent représenter dans un jeu de paume de la rue Mazarine quelques pièces assez faibles.
Bientôt Perrin écrivit en collaboration avec son Cambert, Ariane et Adonis, dans le genre tragique, quand le cardinal fit jouer pour les noces de Louis XIV, l'Ercole amante; cet ouvrage eut peu de chance, on ne voulait plus que des paroles françaises, on attendait Ariane avec la plus vive anxiété : Mazarin meurt.
Ariane n'est pas jouée, et l'Opéra reste fermé pendant plusieurs années!
Cependant Sourdéac ne perdait pas courage ; en 1660, il fait représenter la Toiton d'or au théâtre du Marais, le plus obscur spectacle dei l'époque; le roi applaudit et la cour trouva,, comme on le pense bien, la pièce admirable..
Huit ans après la mort de Mazarin, Perrini obtenait, le 28 juin 1669, par lettres patentes la permission d'établir une ACADÉMIE de musique dans Paris, et dans toute ville de pro*.
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rince qui lui conviendrait. Véritable privilège, ¡;:ar Perrin pouvait prendre du public telles Gemmes qu'il aviserait; car défenses étaient saites à toutes personnes de jouer des Opéras lm de donner des représentations en musique itu en vers français, sans son consentement.
rGuis, les théâtres de musique' élaient érigés ;oar le roi sur le pied. des académies d'Italie, .e telle sorte, chose remarquable entre toutes, line les gentilshommes etdemoiselles pouvaient lebanter audit Opéra, sans déroger à leurs noblesse, privilèges, charges, droits, immunités.
Aux trois associés précisés vint se joindre, Iomme quatrième, un sieur Champeson, dont ["histoire ne fait que citer le nom : c'était sans IWoute un des types primitifs de l'actionnaire.
tcette race bénévole qui s'est tant propagée Hepuis.
Enfin, en 1672, eut lieu la première représentation de Pomone, encore jouée dans le jeu fie paume de la rue Mazarine. La pièce ne ;walait pas mieux que la précédente ; pourtant Icrelleci fut donnée pendant huit grands mois, Ille M. Scribe de ce temps-là, notre Perrin, ,n retira un gain de trente bonnes mille livres.
Beauchamp, surintendant des ballets du roi, avait composé les danses de Pomone. Nous mvons dit qu'en général les pièces de Perrin
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étaient plus que faibles9 cependant qn y rencontre quelques vers bien tournés ¿. témoin ce couplet d'une chanson.entre deux bergères, citée par d'Alembert, dans l'Essai sur la Musique, tome III :
Voici le printemps, Voici le beau temps.
Que toutes les fleurs sont écloses, Hélas ! et nous restons Languissantes et closeS"; Amour, de les bouton?
Quand feras-tu des roses?
Le poète avait des dettes ; quel auteur n'en a pas 2 — Sourdéac prétendit avoir payé ces dettes par dés avances, et fit main-basse sur le théâtre, expulsa Perrin, et joua bientôt les Peifies et le&.Plaisirs de l'Amour, par Gilbert, secrétaire des commandements de la reine Christine. Pauvre succès ! pauvre poète, qui mourut à l'hôtel d'Hervard ! Cet opéra fut le dernier de Camberl, qui, bientôt supplanté par Lully, s'en alla terminer ses jours en Angleterre, auprès de Charles II. Pour une ipodique somme, le yiolouiste Liilly oui la cession ciu privilège de Perrin, et Louis XIV, par lettres-patentes du mois de mars 1672, assura au musicien florentin la direction de lVkeadémie royale de Musique. Il était d'une aitarice et d'une rapacité provebiales. Du
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weste, homtne actif et de talent; aussi saréputation devint-elie européenne. C'est lui qui léomposa le fameux God save the King des Mfoglais.
Gçâce aux libéralités de Louis XIV, i'habUe compositeur fit construire un nouveau théâtre, vue de Vaugirard, près du Luxembourg, et y Monna, le 15 novembre 1672, les Fêtes de l'Aymour et de Bacchus. Au marquis de Sourdéac avait succédé Yigasrani, machiniste du roi, muinaulL succéda à Perrin. M. de Vilteroy et plusieurs autres grands seigneurs dansèrent Wans lepouvel opéra. Cadmus continua à aUi.
Ter la foule; et, quand la France eut perdu Molière, le roi donna à Lully la salle du PaiaisfIloJal, où se tint l'Académie de musique, depuis le mois de juillet 1673. Celte salle fut couverte par Alceste.Le célèbre Pécojirt y dansa gpour la première fois; Pécuurt, le précurseur Ule la Camargo, et qui faisait l'admiration de )lous les académiciens de danse i car il faut _Õavoir, comme l'observe encore A. Challamel, lllue Louis XIV, en 1651, avait iustitué unpantiémonium de l'art chorégraphique, voyant 'avec dépit u que la plus grande par4 des Aommes de qualité étaient peu capables d.'en.-.--
trer dans ses ballets. C'est pourquoi il, ■W pgé à propos d'elablir dans sa bonne i'
lit, , , z:~ 1 -
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Paris une Académie royale de Danse, composée des treize danseurs les plus expérimenlés. »
Une chose digne de remarque, c'est qu'aucune femme n ,.vait encore paru sur le théâtre de l'Opéra avant 161. - Que diraient nos ineptes flâneurs des coulisses de notre Acadé mie royale, si cet usage revenait, niaintenani que l'on commet encore la taule grave de laisser pénétrer des étrangers sur le théâtre qu devrait le mieux donner l'exemple d'une bonnt tenue ?
Or donc, en 1681, on vil pour la première fois des danseuses dans le ballet du Triompht de l'Amour. Antérieurement, des hommes déguisés en femmes tenaient ce gracieux emploi !.
A la mort de Lully, arrivée en 1687, son gen.
dre Nicolas de Francinet, maître- d'hôtel du roi obtint lasurvivance, et prit, en 1698, Dumont écuyer du dauphin, pour associé. En 1704liuyenet, payeur de rentes, succéda à ce!
deux derniers qui bientôt furent contraint: par la nouvelle gestion du cessionnaire, de reprendre ce théâtre. En 1712, le compositeui Destouches fut créé inspecteur général de ls régie de l'Académie royale, emploi équivalant à celui de commissaire royal. Destouches n'é.
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tait pas un musicien accompli ; il avait du goût et du chant ; ma" n'enteiidailpas. les choeur c'était Campra eL Lalétnde qui faisaient les symphonies ue ses opéras. Homme d intrigue, il avait fait entenure aux courti&aus, qu'elles ne ueyaieut être que la partie du simple musicien artisan. C'est qu'eu ellel il n'était pas capable de les faire. 1 Koy a travaillé en concurrence avecLamolte et Dauchel; il a donné vingt-un opéras ou ballets. Les Eléments et Caliirhué &ont les deux seuls ouvrages capables de rester au théâtre : c'est Desiouches qui tn. a fait la musiqueLes bals publics autorisés par le roi, eu date du 8 janvier 1715, eureut un règlement à part.
Pendant la première année de la régence r Opéra n'eut pas une granue vogue. Leduc d Orifans résolut de prucurer à ce théâtre le double avantage d élie salle de spectacle et salle de bal. Le père Sébastien, moine carme, trouva, après de nombreux essais, le moyen d'élever le plancher uu parterre au niveau de la scène; on sait qu'alors il n'y avait point de sièges dans le parterre. On pouvait rabaisser ce plancher à volonté; le premier bal de l'Opéra eut lieu le 2 janvier 1716. Un moine aida par conséquent à donner des bals masqués,
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un abbé contribua à la fondation de l'Opéra,' voilti d'étranges rapprochements. Eh 1719, l'Opéra était encore éclairé parties chandelles, ceJfat le trop célèbre Law qui, <!ans cette même année, leur substitua des bougies.
En 1733, Rameau donna Hippolyte et Àricie.
Peu de temps après, on représenta les Inaesi galantes. Alors s'opéra en France une révolution dans la musique. Le poêle de hameau - fut Cahusac, avec qui il donna jîlusieurs opéras qui furent parfaitement accueillis. Tel était l'Opéra, lorsque le t'oi, se déclarant le protecteur de ce théâtre, le mit pour l'administration entre les mains de M. le pré-1 vôt des marchands, sous l'autorité de M. le Î comte d'Argenson, ministre el secrétaire" d'état. Depuis, sa direction à subi bien des changemens. Sous l'empire, ce fut Picard, l'auteur de la Petite Ville, des Visîtandines et de cent autres pièces, né à Paris en 1769, jadis acteur, et depuis auteur plein d'esprit et d'observation, qui fut chargé de conduire l'Opéra sous la protection de l'empereur.
La restauration plaça ce théâtre dans les attributions du directeur général de la maison du roi, représenté par l'intendant général de l'argenterie, menus-plaisirs et affaires dfe la Chambre.
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Nombre de directeurs ont tenu tour à tour le sceptre de ce théâtre, à des conditions plus ou moins bonnes et avec des chances diverses: on eut pu en faire pour tout de bon ce qu'il a l'étrange prétention a l'étrange prétention d'être : le premier théâtre du. monde!. -Parmi tous ces administrateurs qui se sont succédés depuis longues années, il ne s'en est trouvé que deux assez capables pour marcher dans la voie du progrès, l'un d'eux avait cette activité, cette sûreté de coup d'œil si nécessaire pour surmonter les difficultés, déraciner la routine et remporter des victoires là où un esprit retréci ne recueillerait que des dettes, c'était M. Véron; l'autre avait le talent convenable pour entrer dans cette voie nouvelle, c'était M. DuponcheJ.
Sans doute, il y avait beaucoup à faire, sans doute il fallait sapper de vieux abus, lutter avec les mauvais vouloirs, combattre par la science nouvelle les traditions surannées, déblayer les coulisses de ses indécents visiteurs, donner aux costumes une vérité qu'ils n'ont pas toujours, et plus que tout changer de fond au comble le jeu des machines, supprimer les portans, abattre les bandes d'air, cacher les musiciens et les souffleurs, remplacer les trappes de Sourdéac par des trappes anglaises, il fallait en un mot que l'Opéra devînt un diorama animé; tout cela pouvait se faire, les
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ëssais ont été tentés et ÓiÙrèssi; en ce moment même on trouve à l'étranger un théâtre d'âjfrèfc ce système qui nous appartient et que nous nous laissons enlèver. ,
", Tout cela eut vraiment fait un spectacle vnique. digne d'attirer à Paris les hommes de goût, surtout si l'on eût pris soin de çonsiùé.
rer l'auteur des paroles comme quelque chose; sj de jeunes talents eussent pu se, faire jour jusqu'à ce beau théâtre avec la certitude que ie^.ouvrages, paroles et musique, eussent eu l'honneur d'alterner au moins avec les ravissantes productions d Héroid, de Rossini et d'Auber; mais loin de là, une camaraderie s'est organisée pour donner à elle seule tous les poèmes ; force a été aux compositeurs adtpis de n'accepter que ces fades productions, de telle sorte qu'en joignant à cet lal de choses des rivalités de femmes, un bon plaisir imposé par d'occultes médiocrités, on est parvenu à décourager les jeunes auteurs comme on avaitexpubé lesjeuues compositeurs et dans Cet étrange marche, toute rétrograde, le laisseraller fut poussé si loin que le théâtre ne changea même pas ses choriphées et laissa lrallquillement amasse des chevrons,à ses figurantes; de telle sorte qu'à l'exception de quelques gentilles remplaçantes, notre fière académie
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possède un personnel féminin moins passable que les Délassements comiques.
Ici nous ne tenons pas la même plume que dans nos journaux, nous ne voudrions pas d'ailleurs faire la critique de la gestion d'un ancien collégue, nous aimons beaucoup mieux penser que, doué d'un caractère peu persévérant, M. Léon Pillel, qui ne manque ni de tact, ni de goût, ni de bonne volonté, s'est laissé fasciner à la vue des immenses changements que réclamait son théâtre, et qu'une volonUî de bronze, mais celle d'un himme inascessible par conséquent à toutes les plus séduisantes influences, eut pu seule opérer; qu'il a fini par céder au courant ets'est laissé entraîner au gré des circonstances.
Les études sérieuses que nous avons faites à propos du théâtre en général nous donnent à croire qu'il serait encore temps, si M. Léon Pillet voulait faire volte-face, pour réprimer les ab\tP.i, et opérer cette artistique révolution qui devrasauver l'Opéra, et le lancer dans une voie où se trouveraient une gloire légitime et d'incontestables bénéfices.
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OPÉRA.
Directeur, Commissaire royal, Claqueur,
M. Léon PILLET; M. E. MON NAIS : Cerf David,
DUPREZ (Gilbert- Louis). né à Paris le 6 décembre 1806, d'un honnête bonneLier. -Élevé dans le village, où il avait élé BOllni, il annonça, dès le plus jeune âge, les dispositions musicales qui en firent ce qu'il est aujourd'hui.
Peu de chanteurs se sont peut-être donné autant de mal pour arriver, et ont eu des commencements aussi difficiles. Non favorisé de la nature sous lerepporl du physique, et privé de celte voix puissante que le travail le plus opiniâtre a pu seul lui procurer par la suite, ses premiers débuts ne luren! pas heureux, et l'on se rappelle le peu de succès qu'il obtint à l'Odéon, dans le Robin des L'ois, de Castilblaz. Duprez avait alor ? 19 ans. llebulé par la juste sévérité du public, il quitta la Fiance pour 1 Italie. Il y mena d'aboi une vjc toute nomade; ariiste ambulant d' une troupe ambulante, on le vit de bourg en bour g essayer d'acquérir ce qui lui manquait; puis recevoir ensuite à Turin, à Gènes. à Venise, à Milan, à Bologne, à Naples, dnus toutes les villes enfin de l'empire musical, les plus bruyants bravos que jamais ariiste ait entendu résonner à son oreille. Que de peines, que d éludes, que
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de tortures il lui avait fallu supporter pour eu arriver la ! Enfin, le 17 avril 1837, Duprez débutait àlAcadén ie royale de musique dans Guillaume-Tell. II était alors admirable, non comme coqiédien, Duprez ne le fut jamais; mais comme chanteur. Malheureusement on ne dompte pas impunément la nature, et l'instrument que Duprez s'était fait, quand même, ne tarda pas à se briser, On est forcé de dire, pour être impartial, que Duprez n'elt plus que l'ombre de lui-même, et de regretter ce pauvre Nourrit que l'ingratitude des hommes a poussé au suicide. Le public, a sans raison, détruit l'idole qu'il avait si longtemps encensée et qu'il applaudirait encore aujourd'hui. hélas!!!
LEVASSEtfR. — Il y a de celai quelques quarante ajijs : cétait aux environs de Beauvais; un -petit garçon à la figure mélancolique, à l'œil froiti et indifférent, s'était assis sur le talus d'un chemin vicinal, et regardait d'un air distrait les quelques vaches que son père avait confiées à sa garde. Voir toute la journée paître des génisses; assister le lendemain au même exercice ; grignoter un morceau de pain noir, et trouver toujours, en rentrant au logis, l'aspect de la misère et la mauvaise humeur qui est l'inévitable compagne de l'indigence, tout cela ne devait guère arracher le jeune pâtre à cette tristesse native, ou qui tout au moins l'avait enveloppé, dès le berceau, de son manteau glacial. Aussi l'enfant n'é-
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prouvait-il nulle envie d,e se joindre à ses camarades, pour partagnr leurs ébats : être seul, le plus loin possible de ia chaumière paternelle, et pouvoir chanier de toute l'étendue d'une voix déjà vibrante et accentuée les quelque& refrains que des musiciens nomades avaient fredonnés en sa présence, tel était son unique bonheur.
Un jour donc qu'assis an bord d'un chemin, et se croyant bïell seul, il se livrait avec plus de charme que jamais au seul divertissement qu'il aimât, ses accents vinrent frapper Ifs oreilles délicates d'un passant. Amateur passionné et fin connaisseur, le touriste s'arrêla lout-à-conp, redoubla d'attention. Plus de doute, le petit villageois possède un timbre magnifique, et, malgré l'ignorance profonde où il est des.règles du chant, siîb gouLle guide instinctivement, et ses modulations al les lent de ses dispositions.
Le voyageur était riche, l'enfant doué des plus heureuses qualités : on divine donc aisément comment, au bout d'un certain nombre d'années, lepâlre, devenu artiste, put être présenté à Mme Gail., cette aimable' et gracieuse femme qui savait prêter aux jeunes talents les plus nobles encouragements, lé protectorat le plus ingénieux. Dès lors, Levasseur parut à l'Opéra, en 1820, mais pour n'y recevoir que des sifflets. Exilé momentanément de ce théâtre, il se décida à aborder la scène italienne. Celte dernière tentative fut plus
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lietireiise i car, sans savoir sç tçpir en ççèjie, sans connaître à peine l'idiûrqe toscan, 'y,r seiir se M grandement remarquer dans plitj sieurs rôles, notamment dans Je don Basile del Barbiere. Sa place était vraiment mat quéP à notre grand Opéra ; il ne tarda pas a y reparaitre, et, cette fois, avec plus de bonheur.
Chanteur d'un grand mérite, il eût pu deyenir un acteur habile, s'il se fût défait de cette sorte de timidité, de tristesse et de froideur, qui ont toujours dominé son caractère, au point de l'empêcher d'être jamais un homme aimable et sociable, mais qui cependant n'eut point assez d'empire pour étouffer en lui les principales qualités du cœur. ;.
Quand Levasseur sera ravi au monde musical, on lui érigera sans doute un monument digne de sa réputation et d'une fortune noble.
ment acquise. Quelle sera son épitaphe? —
Nous l ignorons.—Dira-t-elle bien la vérité?— Oui, si l'on peut y lire : Ci gît un homme à qui Dieu fit présent d'une voix magnifique. Il fut, en otttrc, bon père et bon époux.
MASSOL.-Grand et maigre, ce qui ne l'empêche pas u avoir un peu de voix'-et très peu d'autre chose.
DAROILHET. - A l'exemple de Dupr z, il nous est venu d'Italie avecunassez'beau timbre. Le perdra-t-il?
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MARIE.—M. Crosnier, directeur de l'OpéraComique, a été enchanté de le cé" à 1 Académie royale ue MUblque, pour n'avoir plus à lui compter les o0,000 lianes annuels, moyenuaut lesquels il l'avait engagé.
PRÉVOST (Ferdinand). il y a bienlougtemps qu'il chaule et qu'il joue.
LATOUK. —11 a débulé eu 14, nolauimeut dans la favorite. — C'est un grand Moubieur.
iNous venons ce qu'il uevieiiura.
SERD A.-Il a débulé le 2 mai 1827, dans les Mystères d'Isis, rôle du Grand-Prêtre : ami intime ue Draparnaud, l'auteur ue lhontaisnoTUS el du Prisonnier de Neuguit, il obtiui ue la bienveillance de cet écrivain, ue nombreux éloges, uaus l'Observateur des Ans el ues Xheàtres. Tout est permis à 1 amitié,, même les plus grands écarts. Draparnauu n est plus ; que la réputation de Serdaïui soitlégere 1 MM. CANAPLE, BREMONT, OCTAVE, MARTIN, .MO.i..llblt, .M.ElIl:US, figurent toujours avec un nouveau succès, comme guides ue gauche, et sous-olficiers ue remplacement, dans la tumultueuse légion du directeur P.'llet.
Mme STOLTZ. — Née en i809 ou 1810 de la iiière Nuël, portière d'une maison, boulevard du mont Parnasse. Ses premières éludes furent
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faites au Conservatoire ; oo dit qu'elle épousa on M. Lesci^ei, et qu'elle en est aujourd'hui séparée. Quelles qu'aient été les péiigrinations de Mlle Noël, elle est aujourd hui en grande réputation auprès du directeur de i Opéra. De mauvaises langues ne jurent même que par le couple Pillet-Stollz. Un plaisant disait dernièrement que lorsqu'il allait entendre Mme Lescujer à f Opéra, c'est qu'il avait le de sir de suivre un cours d'ostéologie. Quant à nous, nous résumons ainsi notre opinion : -une dma dans un squelette.'
Mme DORUS-GRAS. Elève de Fëar, de Rossiui, de Bordogni, cette lIéllcleue cantatrice lut admise dans la musique de la eu ambre au roi, a sa sortie du ConervaloJre, où elle avait remporté le premier prix de chaut. Quelques concerts eu province lui valurent de llrillanl succès et un eugagemeut au grand tliéàue de Bruxelles, où elle débuia par le roie de la reine ue Navarre dans Jean de Paris. Accueillie avec enthousiasme sur la scène comme elle l'avait été dans tous ses concerts, Mile Durus l'evllll à Pans et aborda notre Gr ande scène lyrique en 1850. Le comte Ory lui. sa pièce de uébuu Ou se rappelle assez la sensation que produisit, le taleui de Mme Dorus pour nous uispenser d'entrer dans des détails qui ne seraient après tout qu'une rediLe des mille et un é.oges qui lui furent si justement adressés aiors. — Depuis cette époque, l'étude n'a lait
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qu'accroître les précieuses qualités que possédait la jeune fille, et Mme Dorus-Gras est aujourd'hui la plus belle perle de l'Académie royale de musique. Rappeler que le 21 décembre 1832 Mme Dorus consentit à jouer au théâtre de l'Opéra Comique le rôle d'Isabelle dans le Pré-aiix-Clercs dont Mme Casimir, de méchante mémoire, avait interrompu les représentations, comme pour porter le dernier coup à ce pauvre Hérold qui, d'un pied déjà touchait à la tombe, c'est dire tout ce qu'il y a de beau et de généreux dans l'âme de cette femme, dont les attraits et le talent enivreront encore longtemps, nous en avons l'espoir, les yeux, les oreilles et le cœur du public.
Mme TREILLET-NATHAN. - Née à Marseille d'une mère italienne, appartenant à une famille haut placée dans la société, cette jeune et charmante fille, douée d'une organisation musicale, comme la nature seule en sait pétrir, ne brilla d'abord que dans les salons où son existence d'artiste semblait devoir se concentrer à jamais. Mais c'eût été une trop grande perte pour l'art dramatique vers lequel une vocation forte et vraie poussait Mlle Nathan et Dllprez, l'habile professeur, fut appelé à développer, par l'étude, cette voix de soprono, si belle, si puissante que le public a si justement appréciée et que nous aimons tant à applaudir. Ses débuts à l'Opéra, tout le monde le sait, ont été de ceux qui placent tout d'a-
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bord un artiste au premier rang, et lui don.
nent la mesure de ce qu'il peut faire, par le pas énorme qu'il vient de franchir. Rappelée après la représentation, Duprez dût recevoir avec son élève les bravos el les couronnes que le public enlhousiaste offrait au talent de la jeune fille comme au professeur émérite qui l'avait si heureusement guidée. Peu de jours après, une heureuse union mettait le comhle au bonheur de Mlle Nathan et les joies intimes s'associèrent dès lors à celles que lui promettait la scène. — Depuis Mme Treillct-Nathan a fait plusieurs excursions : les dillettanles de Bruxelles el de Bordeaux ont en comme nous à lui offrir des couronnes et des applaudissements; là, comme ici, Rossini. MeyerBeer, Hatevy ont'eu une interprète digne de leurs brillantes inspirations ; et si nous avons un vœu àformer c'est que l'administration de l'Académie royale de mu&ique nous donne souvent l'occasion de lui témoigner le plaisir que nous avons à l'entendre.
Mlle NAU, èlève de Mme Damoreau-Cinti avec qui elle a conservé, dit-on, des relations très intimes.
Mlle DE ROISSY, née le 13 juillet 1824, d'un médecin nommé Levéville, propriétaire d'une terre à Roissy, Elevée au couvent, des revers de fortune la forcèrent à utiliser les talents qu'elle avait acquis, les dons que la nature
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lui avait accordés, eL elle devin tprofeeseur dgi piano et de chant. Après l'avoir enienùud dans plusieurs concerts, Meyer-Beer lui cou-i seilia d'entrer au théâtre. Une de lioiasy sus les planches ?. Pouah! fil la lamine encrcû lée de ses vieux pré jugés. Mais la jeuu à tiile se cacha pour travailler1 et les utiles et précieuses leçons des Adolphe et Auguste NOW l'il ayant é.é mises à prutil, Miie ae Kqissyj déhula a seize ans el demi au théâtre de JBor-j ueaux dans Guillaume-Tell. Apres avoir jouéj avec un très hriilam succès, non seulement cet ouvrage, suais encore ^aus Kooert-U-JJiablel Lucie- etc., etc., iajeuuecaulauice vint à Pitis, compléta ses éluues soufl les ailes ue Jtfordcgm et ti')Iaievy, et le 17 mai iS41, elle uénutaii à l'Opéra uans le roi d'Alice, sans même qu'une repeuuoii lui eùl été accoruee. Justement appréciée par ie puoiic (iùus hubtrl, le k>hUire3 les Uuyuenols, mt Juive, la Muelte, le Seimrnl el eu générai dan* toutes leà pitcesoù elle a eu occabiou ue pren-j dre a piace Mme Dorus-Gras, pouique Mlle de lioiasy u a-l-elle plus de rOies auj uui'ti hui ?j Pourquoi belOule-L-Uu i éloigner de la scèneîl — 11 laudraii peui-éire pour avoir lit soiuliod de ce pi ubième, s adresser au couple JfiiielSloliz am la tête auquel repose la coiuonuti directoriale. Et quelle couronne, dirait J. J.
Miie JUËQL'iLLET. — Née d'une excellente FAMILLE en Ï813 ou 114. Ses études lureuB
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[poussées avec une telle ardeur, qu'à seize ans m U& Méquillet perdit sa voix qu'elle ne recouvra que peu à peu, grâce aux soins de Sandéraili. En 1855, quelques mois après la rmort de Mme Malibran, elle obtint un très anuccès dans un concert donné au Conservatoire. A cette époque, Mlle Méquillet pouvait avoir 22 ans. Une vocation réelle poussait la jeune caatatrice vers la carrière dramatique. Un voyage en Italie, et un travail ronsciencienx. achevèrent ce que la nature avait si bien commencé et Mlle Méquillet devait enfin débuter dans Zampa que Nourrit allait monter à Naples, lorsque la mort vint penlever noire délicieux artiste à celle qu'il ■ivait utilement aidée de ses conseils, ainsi iqu'à ses nombreux admirateurs. Le 12 mai H 839, elle parât dans Bélisaire; le rôle d'Irène IIi valut un beau succès et désormais le théâe eùL à se félicitei de sa nouvelle sociétaire, ui bientôt obtint de justes applaudissements dans Clara di Rosenberg. Rome et Florence [possédèrent ensuite Mlle Méquillet. Anna Boilena, le Bravo deMercadante, Robert-lc-Diable, jet grand nombre d'autres ouvrages, lui donnèrent occasion de déployer son beau ta(lenl, ce qui ne l'empêcha pas toutefois, à la tfin de son engagement, de se rendre à Milan > où, pendant trois mois, elle prit des leçons du k célèbre Lamperti. Plus tard elle visita J'AIllemagne et se fit remarquer dans quelques ; grands concerts, Enfin l'Académie royale de
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musique la possède aujourd'hui et le public apprécie de plus en plus le véritable talent de cette charmante femme, tout à la fois, délicieuse comédienne et excellente chanteuse.
- Mlle DAUBRÉ. — Première confidente de Mme Stoltz.
ÈLlE - Mme Elie qui figurait, comme remplaçante, en 1829, dans le corps de ballet, est aujourd'hui marchande de modes, rue Louis-le-Grund, 29. C'est une de nos plus habiles artistes dans ce genre. — Un cite rrincipalernent ses nouveaux bérets et ses coiffures historiques. (Historique.)
PETIPA.— Charmant danseur; il était digne par son talent de figurer auprès de Taglioni qui savait l'apprécier.
NOBLET (Lise). Née à Paris, et dès l'âge de six ans élève <!e l'Opéra, sous le grand maîlre Maze, elle débuta dans un pas de deux de la Caravane, alors que sa seizième année n'était point encore révolue. — Les premiers succès de Lise Noblet furent un triomphe si grand, que l'on vit l'admirable Bigottini en pâlir.
Depuis ses excursions à Londres, où elle exploita, par son talent, l'amour, les couronnes et les guinées de nos voisins, elle s'est fait remarquer dans une foule de ballets dont on a encore le souvenir, et dans la Muette de Portici,
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au son mérite comme mime s'est révélé dans tiouie son étendue. C'est un talent qui n'a pas e prix : demandez plutôt à M. le général ICIaparède, s'il revient de l'autre monde.
MmeCARLOTTA-GRÏSI, épouse de Perrot.
u—Elle débuta, en 1840, au théâtre de la Renaissance, dans le Zingaro. Ce début fut un rQur de force; car Mme Carlotta dansait et hbîvntait alternativement. Le succès fut prodigieux comme la gentillesse de la débutante.
Aujourd'hui cette jolie artiste a toul-à-fait Ibandonné le chant, et, comme danseuse, elle fiiit les délices des habitués de l'Opéra, En reironnaissance des études que lui a fait faire ¡¡on mari, elle s'en est séparée au bout de quelques années.
Mlle LEROUX (Pauline). L'une des nymohes les plus graraciuses de notre Grand Opéra, V débuté le 2Q décembre 18*7. par un pas daps aë divertissement de la Caravane; ce premier ¡I)as a été trop heureux pour qu'il ne doive pas i tre suivi de beaucoup d'autres.
Avant 483g, quand l'Opéra avait une bonne direction ce titéâtre possédait pi usieursclasses Je danse, graduées, suivies et d'où sortaient t'excellents danseurs. A l'âge de dix ans seuJeMent, Mlle Pauline Leroux, échappée de la Basse des enfants, se fil déjà remarquer par rhoblesse de seS poses, une vigueur d'exéion au-dessus de son âge, en un mot, par
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des dispositions auxquelles venait ajouter encore le minois le plus fin, le plus gentil qu'on puisse voir. Tant de qualités éveillèrent l'attention de Vestris ; le vieux zéphyre se hâta de la cultiver et commit le crime de ne pas nous en donner les prémices: c'est à l'étranger qu'eurent lieu ses grands débuts; de retour en France, l'élève de Therspsycore reparut à notre Opéra où Taglioni venait d'opérer une révolution. Mlle P. Leroux ne vit là, au dire d'Etienne Arago, qu'un stimulant pour des études nouvelles; « c'est au point, ajoute l'élégant narrateur, que notre artiste caresse toujours cette époque dans ses souvenirs; aussi aime-t-on à l'entendre dire : je dansais souvent à côté de Mlle Taglioni, et je fus très fière un soir, de l'entendre me dire tout bas : c'est bien! »
Après le départ de Taglioni, le rôle de la nymphe du Danube, fut confié à Mlle Leroux; elle se blessa cruellement à la jambe à l'une Les répétitions. Ce ne fut qu'au bout de trois années de souffrance et de travail qu'elle reparut dans un rôle nouveau, le diable amoureux, aux acclamations d'un public qui n'avait point oublié la courageuse artiste ; depuis cette époque, Mlle Leroux est arrivée ki tenir une place distinguée parmi celles de nos danseuses qui possèdent le mieux l'art de sé--
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duire et de plaire, soit par les pas les plus gracieux, soit par une pantomime énergique et savante.
Après avoir cité comme ehef d'emploi dans la danse MlteNoblet, nous donnerons les noms de MARIA, LACROIX, DUMILATRE, jolies personnes qui s'acquittent fort joliment d'un rond de jambe et dont les piroueries électrisent plus d'un amateur placé à l'orchestre. Parmi messieurs du corps de ba'.lel, nous parlerons cle IIOGUET-YESTRIS, de CORALI fils. Ce sont diès danseurs dont on aime à voir le nom sur l'affiche : quant à QUÉBIAÏT, ce qu'il y a de phifi remarquable dans son talent, ce sont les 4 0 années qu'il possède. MABILLE est célèbre P ar le bal de son père, et MAZILLIER ne pf jut, comme vous le savez, nous faire oublier t julil était bien froid au Théâtre de la porte jaint Martin.
Au nombre des figurants qui mérite ;nl une mention particulière, il faut citer M.. ADICE qui fait assez bonne figure, et M. CE LLARIUS le plus grand.polkiste qui soit au monde: quand on ne sait pas danser, ou po' ike. avis à tous les figurants passés, présent ,s et futurs qui veulent une réputation à bon compte.
Quant à ce- que l'on est convenu d'appeler les RATS de l'opéra, ils pullu Il y en a des
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jeunes, il y en a des vieuxy il y en a un qui s appelle t'ellarius ; ce rat est la sœur du polkiste il y en a d'autres qui se nomment MM:ER, MAP.QL'ET, CAMPAN, ROBERT, EMAROT, JULIENNE, GOUGIBUS. ROBERT, DROUET, PESÉ, COVPOTTE, etc. etc., on va jusqu'à en citer un qui s'est ingéré, tout l'al qu'il est, de prétendre à la conservation de sa vérin ; exemple bien dangerel¡x,iI faut en convenir, car si nos rats se jettent dans un pareil travers, ils pourraient bien un jour mourir tous d'une vertu rentrée.
et si les rats meurent, que deviendront les LIONs. Nous dirons, en passant, que nous regrettons de n'avoir pas vu débuter Mile Virginie LENOIR.
GARDOM ne se don le pas plus que Levaseur de ce que c'est que le théâtre; mais il a la voix richement timbrée et pleine de suavilé.
ne ténor léger on peut devenir bon acleur ; l'un conduit à l aulre.
THEATRE-FRANÇAIS.
Ce spectacle est le premior qu'ait eu la France; il remonte à 1552 environ. C'est à cette époque, dans le palais des anciens ducs de Bourgogne, que fut jouée la fléopâtre de Jodelle, autrement dit, la première pièce régulière représentée sur notre scène nationale.
Quarante-neuf ans après, en 1601, une partie
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des comédiens de ce théâtre alla s'établir rue de la Poterie, à l hôlel d'Argens, et lui donnèrent, on ne sait pourquoi, le titre de Théâtre du Marais. Voilà donc, au dire du dictionnaire de Babault, les deux plus anciens théâtres de Paris : celui de rhô tel de Bourgogne et celui dit du Marais. De là, ce théâtre passa VieiUe-Rue-du-Temple, où il resta jusqu'en 1649, qu'il fut fermé. Il rouvrit dans le même local, en 1635, et alla ensuite rue Michèle-Comte, où il demeura jusqu'en 1680. Un ordre du roi réunit alors cette troupe à celle de Molière, sous le titre de Comédiens du Roi, qu'ils ont gardé jusqu'à la révolution de 1789, et qu'ils reprirent en 1814. S. M. leur accorda la salle de Guénégaud, qui avait été bâtie pour rOpéa, Ils restèrent là jusqu'en lti89.
C'est alors qu'ils vinrent s'établir rue des Fossés-Saint-Germain, sous le nom de Comédiens du Roi, en leur hôtel. Ils abandonnèrent encore cette aalle en <770, et furent aux Tuileries, où ils jouèrent jusqu'en 1782. A cette époque, ils prirent possession d'une nouvelle salle bâtie sur le terrain de l'hôtel de Condé.
Ils y restèrent jusqu'en 1792 ou commencement de 1793. Cette salle, qu'ils occupent encore, a été construite de 1787 à 1790, sur les dessins de Moreau. Depuis 1793 jusqu'à 1799, ont peut dire qu'il n'exista plus de ThéâtreFrançais. 11 est à remarquer que presque tous les artistes en renom des grands théâtres prirent une part active à la révolution, mais
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pas toujours dans la même ligne. Il s'en suivit des haines réciproques, parfois de l'animosilé : force fut donc de se séparer et de chercher à fonder plusieurs agglomérations d'acteurs, prétendant chacune représenter le lypé de l'antique Comédie-Française. C'est ainsi qu'il y eut successivement quatre, cinq et jusqu'à six Théâtres-Français, jouant à lenvi les chefs-d'œuvre de notre scène, el n'ayant tous qu'une existence végétative. Enfin, en 1799, des amis de l'art dramatique parvinrent à rapprocher les enfants égarés de notre grande scène, dans la salle qu'ils occupant aujourd'hui, rue de Uichelieu. Bientôt, la troupe recomposée se recruta de jeunes talens déjà préparés dans des théâtres, d'élèves sagement et fructueusement dirigés. Cet ain,i que Mlle Mars, douée de tous les charmes de la figure et de l'esprit, sortit des Jeunes-Elèves de la rue de Thionville, aujourd'hui rue Dauphine. Il en fut ainsi de Firmin jeune, de Mlle Rose Dupuis et nombre d'autres artistes qui complétèrent la réunion la plus admirable, la plus riche de grands talents dont la scène française ait jamais pu s'enorgueillir. Ils ouvrirent, le 30 mai 171)9, sous le titre de Théâtre-
Français de la République. Le Théâtre-Français était régi autrefois par des réglements du roi, sous la surintendance de gentilshommes de la chambre, qui, le plus souvent, ne se doutaiept pas de l'importance du poste que leur confiait le bon plaisir du monarque.
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Voulant singer les, anciennes eeniumes, Napoléon fit un nouveau règlement, sous la surintendance de M. de Rémusat. La restauration, qui n'avait ni rien appris ni rien oublié, ne nvinqua pas de rétablir bien vite chez les comédiens ordinaires du roi les errements de l'ancien régime. Depuis lois, Messieurs dela Comédie-Française essayèrent de différentesformes de gouvernement, sans avoir encore pu irouver une bonne théorie, difficile à rencontrer vérité, impossible même à mettre et pratique, tant que les petites intrigues, les implacables jalousies elle désespoir de vieillir armeront les sociétaires contre les pensiomraiies, les ingénues de 1799 contre les débutanles de 1844, et que, pour eombte de malheur, ceriains artistes, otibliant leur origine et la faiblesse de leur talent, eSploiteBont certains engoÛIlle-nt et tel protectorat occulte , pour empêcher d'airiver et les jeunes auteurs et les nouveaux adeptes de Melpon ène et de Thalie, Un tel éll de eboseg estdoubleir-cnl funeste; car, s'il compromet la gloire de la scène nationale, de ce théâtre possesseur de tant de chefs-d'œuvreque l'univers entier admire et nous envie, il est fatal également pour les artistes consciencieux, pour les quelques acieurs d'un talent épmiYé que nous possédons encore, qui Ëe- trouvent • ainsi ré-iuiks à subir les offensants caprices de quelques femmes. audacieuses et tiacassières, qu'il serait pourtant bien facile de ra-
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mener dans la ligne du devoir, si une volonté ferme savait ou voulait enfin se prononcer conformément à l'esprit de son mandat.
Commissaire royal, M. BULOZ.
LJGIER. — Né à Bordeaux le H décembre 1797, il commença pal' être clerc d'avoué, puis commis dans une maison de commerce. —En 1819, il vint à Paris, et entra au Conservatoire, où il reçut de l'habile Saint-Prix des leçons dont nous avons eu depuis la preuve qu'il avait su profiter. — Le 24 janvier il débuta au Thl"âtre.Français dans Néron, par le rôle de Britannicus, et dans Andromaque, par celui d'Oreste. — Accueilli favorablement, il devint pensionnaire. — Plus tard, il visita Bordeaux, Lyon, Marseille, et d'autres- villes du midi ; même accueil partout, accueil flatteur et mérité du reste. - En 1821 il fut engagé à 10déon, où il créa entre autres rôles, celui de Rienzi, dans l'ouvrage de M. Drouineau. —En 4838, il retourna aux Fiançais ; mais des tracasseries, suscitées par la jalousie, l'en firent quitter au bout de dIx -huit mois, et il aPa jouer à la Porte-Saint-Martill le rôle de Marino-Faliéro.- Ligier n'avait alors que 30 ans, et cependant il prêlaà la physionomie du vieux doge un cachet admirable de grandeur et de noblesse. — Le 2 septembre 1829, Ligier retourna prêter l'appui de son talent à l'Odéon, qui rouvrait ses portes au public, sous la direction de M. Harel; et enfin, en novembre 1830, après avoir mis le comble à la réputation
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qu'il s'était déjà acquise, il revint au Théât re Francais reconquérir une place que la retraite de Lafont rendait vacante, et qui lui appartenait de plein droit. — Qu'ajouter à tout ce qui précède?.. rien, car vous avez dû voir ce grand artiste dans Louis XI. dans les Enfants d Edouard. et vous avez lu sans doute la pièce de vers qui lui fut adressée lors (le la replésentation du premier de ces ouvrages, et qui se terminait ainsi : En le voyant. la France consolée Croit voir son grand Talma, sortir du mausolée.
SAM SON.—Né à Saint-Denis le 2 juillet 1793.
- On le vif d'abord figurer (ne prenez pas ceci pour un jeu de mof.) chez un avoué (le Corbeil et dans un bureau de loterie de la CroixRouge, à Paris.—Samson aimait pperduement le théâtre : il y allait souvent ; il était du resfeécrit là haut qu'il serait comédien; vous ne vous étonnerez donc pas si. en I R11, il entra au conservatoire impérial de déclamation. rùil eût à profiter des leçons de Michelot. leçons qui lui valurent bientôt un premier prix. —Dijon et Besançon le possédèrent en 181;; : TCouen en 1 RIO ; et enfin l'Odéon en 1818. alors que les artistes de ce théâtre étaient réunis à la :tHe Favart. — Samson sut se placer en première ligne dans les Comédiens, le Voyage à Dieppe.
les deux Ménagr., Amour pt Intri!,,iie, le Présent du Prince. les deux Anglais, comme dans les rôles de l'ancien répertoire, etc. — En 1826, le
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Figaro du faubourg Saint-Germain était acquis au Barbier de Séville du Théâtre-Français. —
En mai 4851. il entra au Palais-Royal, où il se fit applaudir dans le Philtre, Rabelais, etc. —
En février 1832, il fit sa rentrée au ThéâtreFrançais, et il n'est pas besoin de dire le succès qu'il obtint dans BertrandetRalôn, comme dans tous les rôles qu'il a abordés avant et depuis.—Samson esl un acteur spirituel, un spirituel auteur, et un professeur habile. Cet artiste là était né coiffé.
FIRNIIN. - Né en Picardie, tl'ufi - honnête commerçant qui, quelque temps avant la révolution vint s'établir à Paris, dans les environs du théâtre Français. Des revers de fortllne accablèrent bientôt sa famille. Son père disparut et l'enfant dut songer à se choisir une carrière. — Le théâtre des jeunes élèves le reçut au nombre de ses favoris et les premiers pas (le Firmin sur la scène lui valurent un succès, prélude de tous ceux dont devait* s'enrichir plus tard sa couronne d'artiste. —A seize ans, il débuta au théâtre Louvois dans l'amour et la raison. — Quelques années p!..
lard il-parut au théâtre Français : Seïdc de Mahomet et Dormilly des Fausses Confidences, furent deux rôles qu'il aborda avec tant de bûnheur que @ Geoffroi, lui-même, e critique toujours sévère et souvent injuste fit du nouveau venu un éloge pompeux. — Lorsque FOdèon était dirigé par Alexandre Duval, Fir-
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min y passa quelque temps et procura daas licarmentad. de Lemercier et les deux frères, Nu il avait à cœur de justifier les espérances rue le pubiic fondait sur lui. — Revenu au théâtre Français, il s'essaya tour à tour dans ■it co nié aie et dans la tragédie, el c'est alors "u'il devint 1 acteur remarquable que vous connaisse». — Charles VII, Sylla, Fanstus, le Vasse, et lie nos jours, Henri III, Hernani, 9on-Juan d'Autriche, Mlle de Belle-Isle, la Popularité, la Calomnie, le Jeune AIari; en un mot toutes les pièces dans lesquelles ce délieux coniédien à pu trouver un rôle ont élé oourlui autant d'occasions de recevoir les bravos d'un public éclairé..— Firmin est un des vieux soutiens de la scène française ; puisse selie-ci le cunserver longtemps encore dans "intérêt de l'art comme dans celui des jeunes artistes qui doivent étudier les traditions de sa bonne école.
DESMOUSSEAUX. - Hoi des rois, qui a vu ipusser pendant «un régne autant de rois pour iiioul de bon que dé. rois de théâtre. Du reste, jeteur consciencieux, homme excellent, parBut un peu du nez, par exemple ; mais il fau t iii pardonner, c'est à force de contrefaire ferullle pour la corriger de ce défaut, qu'il il fini par le contracter lui-wêt::e, Du reste, le Ulez n'empêche pas le talent; demandez plutôt * ProYopt et à Chollet.
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BEAUVALLET. — C'était le Talma de la banlieue, quand la rue Richelieu possédait le sien. Du reste, l'un était à l'autre ne que te Théâtre Montmartre est au Théâtre-Français.
Ennuyé des claqueurs extra-muros, il vint i-l l'Odéon! ,. Même public, même enthou- siasme Ce pauvre faubourg Saint-G^rmaiu est si près de la barrière 1 -D'ailleurs, Beauvallet débutait dans Britannicus; il remp!is- sait le rôle de Néron, et il avait une.yoix à briser les tympans les mieux organisés—L 0 déon s'écroula : l'Ambigu offrit un refuge au tragédien d'outre-Seine, et Beauvallel, l'homme né du mélodrame, y hériLa de la réputation de l'anciefl Fresnoy : on l'appela le boucher du boulevart du crime. - Disous-Je franchement, Beauvallel a de l'intelligence; il comprend bien ses rôles et s'applique à les bien rendre ; mais , bon Dieu ! quelle voix et quels gestes! — Beauvallel quitta l'Ambigu pour le Théâtre-Français, où il débuta par le rôle d'Hamlet. Plus lard, il créa avec un égal bonheur le rôle du Nègre dans la pièce de ce nom. Cette pièce ne valait pas l'acteur : l'une
n'est plus au théâtre, l'autre y a toujours une
loge. — En définitive, Beauvallet a créé avec un mérite réel le rôle de Marat, ce qui lui valut l'honneur de devenir sociétaire ; e4, de-
puis, il joue avee assez d'agrément.—C'est en outre un excellent peintre, un très brave homme etun fort mauvais auteur,—A preuve: j
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PROVOST. — Admirable dans tous les rôles nui demandent de la finesse du coup- d'oeil, de l'ironie; rôles qu'il remplit d'après nature.
r Provost, c'est le renard du bon Lafontaine levenu comédien.
PERRIER. - Une étincelle dérobée au foyer ie FleuryGUYON.—Lorsqu'il faisait les dé'ices des gpectateurs de l'Ambigu-Comique, nous avons lté des premiers à demander dans nos journaux son entrée au Théâtre Français., où sa tttace était marquée. Avec une âme de feu, une sensibilité profonde, Lazare pouvait derenir un des plus grands rois de notre scène tationate. Pourquoi oublie-t-il quelquefois que a pourpre ne se porte pas comme la bure du fâlre ?
GEFFROY. - De la tenue.mais c'est froid !
(lléaumur.) BRINDEAU.— Ex-aelenr très froid du théâTe des Variétés. — Jeune, assez joli garçon , nais d'un blond fade et d'une suffisance intlutenable ( en scène seulement), il fait ses rfforls pour ressembler aux pouparts d'une marchande de corsets, quand il pourrait être ! bien en s'en tenant au naturel.
RANDOUX. - Né 4 Paris, le 15 décembre
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1822, élève du collége Stanislas et du collégé royal de Saint-Louis, Randoux, destiné d'abord à la médecine, puis au commerce, obtint enfin de sa famille la faveur de se livrer à l'étude de l'art dramatique. Samson ci Michelot furent ses professeurs, et il obtint le premier prix du Conservatoire, Il serait superflu de rappeler les succès qu'il a obtenus extra-muros dans le Cid, Tancrède, Otello, Pierre de Portugal, ele , etc. V, public de la banlieue ne l'a point encore oublié. Nous nous en tiendrons donc à dire que , le 10 octobre 1843 , il débuta au Théâtre-Français; qu'il joua Curiace auprès de Mlle Rarhel, Nemours de Louis XI, Hippolyte de Phèdre, rôle qui lui valut le rappel; et qu'enfin Randoux est un artiste plein d'avenir, qui sera bientôt sociétaire, s'il ne faut que du mérite pour le devenir.
MAILLART,—fils du correspondant dramatique, qui entend peut être le mieux la mise en scène. ( Le correspondant. ) — Il est assez triste pour un ex acteur de la Gatté. ( Le fils ) MIRECOUR, — On prétend que sa cinquantième année vient de sonner. —A quoi faut il s'en rapporter?. Est-ce à son acte de naissance ? est ce à la manière dont il joue ?.
Fleury à soixante quinze ans ne paraissait en avoir que quarante. Mais Fleury était un des aigles de la Comédie-Française. et Mire.
cour ! ! !
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LA-BAS. —Espérance! ! !
Air : Le vois-tu bien là-bas, là-bas, Là-bas, là-bas, dans ces nuages?
Ah ! dit le public trigle et las, C'est trop d'inutiles voyages.
Claqueurs, courez vers ces parages, On vous paiera, doublez le pas, Pour applaudir là-bas, là-bas !
Là-bas, là-bas.' (Déranger.) MARIUS — Son homonyme n'est pas à Rotne, mais à la Porle-Sainr-Marlin.
RICHÉ.—Nous l'avons connu au Théâtre de M. Comte et au Gymnase des Eniants, - Il était, ma foi, gentil à cette époque.
MICHAUD, - et non Michot, de ronde et spirituelle mémoire. Quel dommage !
PAUL-LEROUX. — Né à Vitry-Je-Français d'un aubergiste émérilc. Eli'"e favorisé du Conservatoire; il s'est essayé à la banlieue et est actuellement a,x Français. C'est un joli garçon et il a vingt-cinq ans ; mais cela ne suffit pas pour bien jouer la comédie. M. Paul Leroux est depuis longtemps en âge de comprendre une telle vérité.
MATHipN. — Domestiques (Emploi des).
MAINVIELLE, — Inamovible.
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MAUBAN. — Arrière-ban.
Mlle RACHEL. — Il y a quelque part dix-huit ans, une pauvre petite fille, chétive comme on l'est à cinq ou six ans, les traits amaigris par la faim, couverte pour ainsi dire de haillons, parcourait les boulevards et les rues de Paris, hantait les cales et les établissements publics.
guitare au bras, sébile en main, miaulant quelques flonflons et arrachant ainsi à la pitié l'obole qui devait nourrir toute une famille. Plus lard, celle pauvre créature, dépourvue de la plus mince instruction et ne possédant en fait de goût que celui que peut donner l'odeur de la pipe et les propos choquants des tavernes, dut, pour complaire ai. x vues ambitieuses de ceux qui lui avaient fait un sort, hélas! si piteux, s'essayer sur des théâtres d'amateurs : Plus tard encore, c'est-à-dire en 1857, cette même enfant débutait au théâtre du Gymnase dans la Vendéenne < t l'accueil qu'elle obtenait était loin de satisfaire l'avaricieuse pensée de ceux qui spéculaient sans pitié sur la frêle créature dont nous traçons l'exquisse biographique. Le théâtre Molière eu t aussi sa part des malencontreux essais de l'ambulante chanteuse dont nul ne pouvait prévoir alors que le nom serait plus tard dans toutes les bouches. Aujourd'hui, grâce à l'on ne sait qu'elle puissance occulte, à quelle métamorphose miraculeuse, cette pauvre petite mendiante, cette canlalrice d'estaminets, cette débutan e sans mérite, est une femme
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recherchée de ceux qui possèdent de l'or; [tpplaudie de ceux qui savent apprécier le ? aient, de quelque part qu'il vienne, qu'il tioil un effet de l'inspiration ou de l'élude! Les jrarnïs l'adulent et convoitent un de ses sourires; l'aristocratie ploie le genou devant elle et mendie une seule de ses caresses : Cette temme, c'est Rachel !
Mlle lIANTE. — Autrefois la guerre éclata isntre nos premiers théâtres et nos premiers artistes. — L'Odéon et les Français, George et DucheSllois, Mars et Mlle Mante étaient les Miiférenls champions qui, pour juge, avaient tconvié le public au combat artistique qu'ils 'avaient à se livrer. - Enfin en 1822, Talma giii avait ouvert les portes du Tliéâtre-FranF à Mlle Mante, vit un instant tressaillir lie Mars, qui, depuis, a eu le temps de se rassurer. — Mante n'a pas tenu tout ce qu'elle promettait ; et certes, ou ne lui adressera pas tujourd nui ce mauvais quatrain qu'elle reçut (jadis : A Lon char, Manie, Rose et charmante, Joyeux tinours* Seront toujours !
Mme DESMOUSSEAUX. — La reine des Duègnes, et l'idole des marchands de tabac.
Mlle ANAlS,- Cette actrice, gentille autrefois, spirituelle encore, après une courte ap-
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parition aux Français, débuta à l'Odon, où or la vit tour à tour dans la comédie et la-traffé die. — Misaël des Machabées, Juliette de Ro, méo, Henrietfe dps Femmes Savante*, Marianm du Tartuffe, Y Homme habite, la première Al1 faire, les deux Anglais, la Bossue, et les mères, dernier ouvrage de Picard, lUi donna rent occasion de faire valoir ses qualitH d'artiste. — Rouen et le théâtre Bonne-No velle ont possédé la petite Anaïs, puis FOi déon encore une fois, et elle est enfin revenu, au théâtre de la rue de Richelieu. - L'âge n'a pu vieillir ses yeux, et si vom l'avez vu dam Louis XI et dans les Enfants d'Edouard, vou^ conviendrez que les rîdes n'ont rien* enlevé l'expression de sa physionomie." Mme NOBLET (ÀJexandrine) .-Née à Paris, - 31 ans. — A 16 ans elle débuta au Théâtre Français. — Le succès qn'elle oblint excita M haine, et les rivalités; malgré les applaudis»
ments du public, elle ne-fut point admise p la société administrative du théâtre. — Mnfl Alexandrine Noblet dut donc aller suivre ai faubourg Saint-Germain la carrière qu'ellf s'élait si brillamment ouverte rue Richelieu.
— A la chute de l'Odéon, elle suivit M. Hare J à la Porte Saint-Martin, où le rôle de Jennv dans Richard d' Arligton. lui donna l'occasion de se inoutrer si profondément pathétique J Le 16 mai 1833, elle reparut enfin au Théâtre J Français, et le mérite réel qu'elle a déployé et
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qu'elle déploie encore dans tous les rôles qu'elle aborde, sont une preuve qu'elle n'aurait jamais dû en sorlir.
Mme LEONTINE-VOLN YS.—M. Fay n'a jamais fait qu'une merveille; c'est Mme Léontine, dont ou affirme qu'il est le père. Elle est pourtant bien jollo !. Après avoir fait courir le public de toutes les provinces connues et à découvrir, ou sait comment la petite Fay devint l'enfant gâlé des Parisiens, y compris les Goths, les Visigoths, les HolteuLots et les Anglais, qui s'accoquinenl dans notre belle capitale. — On sait que, devenue grande el belle, elle n'en resta pas moins une excellente et délicieuse comédienne, et que le Gymnase lui diil autrefois sa fortune. — On fait qu'au Théâtre-Français elle aob cnu des succès qui firent bleu des jaloitses, et qu'aujourd'hui.ah!
M. Volnys, que vous ê.es heureux!
Mlie PLESS1S. — Les biographes ne sont pas toujours exacts; souvent ils se contredisent; c'est au lecteur à rechercher la nieilJeure version, et à démêler la vérité au milieu des diverses opinions émis-es. — Selon quelques-uus, Mlle Plessis est née à Metz; selon d'autres, et nous partageons cet avis, elle est née à Paris, dans une petite mansarde qu'habitait Mme Plessis, sa mère, compagne alors d'un sieur Vigier, ouvrier cnei le célèbre coutellier Placier. — Mile Plessis était venue au
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monde dans le modeste logement des époux Vigier, malgré l'absence prolongée du chef de la communauté, qui s'était cassé une jambe en voyage, et s'il trouva, à son grand étonnenement la famille augmentée, il n'en consentit pas moins, à son retour, à reporter ses affections sur la jolie petite créature, qui, certes, n'était pas fautive. — Ce pauvre Vigier remplit jusqu'au bout le rôle de père qu'il s'était imposé! La belle enfant reçut de l'instruction, fut lancée au Conservatoire, et non seulement elle est devenue une délicieuse femme, mais uns charmante actrice.—Honneur à Mlle Plessis qui fait maintenant 1,200 fr. de rente à son père adoptif.
Mlle DOZE ( Léocadie). -Née le 20 octobre 1823, au château de Pont-Kallek près de Hennebau. — En 1836, c'est-à-dire à treize ans, elle entra au conservatoire pour prendre des leçons de harpe : la ferveur des études, dit Eugène Briffault, dans la galerie des artistes dramatiques, altéra la santé de l'élève ; il fallut renoncer à l'instrument chéri. Samson donna les premiers soins, les premiers conseils à Mlle Doze ; Mlle Mars acheva de transformer la belle jeune fille en bonne comédienne, et le théâtre Francais eut bientôt à corrpier une sociétaire de plus. — Agnès de l'Ecole des femmes et Angélique de l'Epreuve nouvelle sont les deux premiers rôles dans lesquels la débutante se montra la copie vivante de son dernier
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modèle. — Depuis, Fanchette de la Belle fermière, Charlotte des Deux frères et quelques auties rôles importants ont fini de valoir à Mlle Doze l'affection et les bravos de ceux qui ne se font pas les séides d'une coterie, les champions des petites rivalités.
Mlle AnA LDI (Mar-ie-Louise BETTONI), née à Milan, le 25 décembre 1825. Etre jeune et belle ; posséder toute la sublime énergie qui convient à l'Emilie des Horaces, à l'Eryphile d'Iphigénie; sentir bouillonner dans ses veines le feu divin, cette même ardeur poétique et sacrée qui semble jaillir à chaque strophe dans les écrits d'Arioste et du Tasse, dans chaque scène des drames trop peu connus, trop peu appréciés parmi nous de Métastasé, d'Alfieri ou d'Aspostolo Zeno Ohl tout cela doit inspirer le désir de réciter à leur tour les vers pompeux de Corneille, de ressusciter les tendras héroïnes de Racine et de vouer en un mot un culte mérité aux muses de notre France !. Oui, mais cet idiôme si beau, si harmonieux des rives de i'Adige, comment en -- faire disparaître la cadence pour arriver à prononcer la plus positive de toutes les langues modernes, et s'emparer de ce dialecte : sévère, ne l'échauffer que par l'inspiration et "', non par l'accentuation ?. Que d'obstacles, quel travail pour des élèves nés sur les bords de la Seine, mais à plus forte raison, que de difficultés, que de presque insurmontables ef-
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forts pour la jeune fille née sous un autre ciel et qui, durant toute la première partie de sa vie n'a connu que la langue maternelle; eu bien, cette quasi-transfornaation n'a point effrayé Mlle Aratdi.
Elle fut, dès son enfance conduite au théâtre par sa mère qui aimait passionnément le spectacle. Les ballets d'action frappèrent tout d'abord l'imagination de la jolie enfant; retenir les principales situations de ces ouvrages, les poses des artistes qui y figuraient et les reproduire en détail avec une surprenante exactitude, fut tout d'abord l'occupation de Marie-Louise; un nommé Bidello, mail re de ballets, logé dans la maison voisine ne tarda pas à remarquer le manège de la petite espiègle; quand elle se croyait seule, elle déclamait et dansait, sans penser qu'on l'examiniit de la fenêtre placée en face de la sienne. Un beau jour le Signor se préseule chez ses parents, surmonte, non sans beaucoup de peine, les préjugé. qui ne sont pas moins contraires au théâtre en Italie que parmi nous, et grâce à ses soins, des l'âge de quatre ans la jeune merveille parut sur le théâtre de la Canobinna.
où elle réussit au point qu'on la demanda aussitôt à la Scala. Des succès si surprenants. vu l'âge de la naissante artiste, la firent bientôt appeler comme danseuse et comme mime, sur tous les théâtres de l'lLalie !. Il fallut bientôt que des leçons savantes vinssent diriger tant d'heureuses dispositions.
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Paris seul possédait des maîtres capables; Marie-Louise vint pour être formée par eux !.
Le Gymnase, la Porte-Sainl-Martin voulurent néanmoins avoir les pFémices de ce talent précoce, auquel notre public fit le meilleur accueil. Le choléra survint alors : la pauvre enfant perdit sa mère, et ses études chorégraphiques furent suspendues. Par bonheur, son père, qui professait la langue italienne, employa ce temps d'interruption forcée à cultiver l éducation de sa fille, à l'initier aux beautés de nos auteurs classiques, bien qu'il fût loin de songer qu'un jour la jeune italienne deviendrait pour la France une tragédienne de premier ordre. Mais suivons cette existence, dont les incidens sont eux-mêmes tout-à-fait dramatiques.
Le Théâtre-Nautique s'ouvre : Henry, qui a connu Marie-Louise à Naples, tient à l'avoir pour remplir le rôle difficile de Jemmy dans Guillaume-Tell. Il ne s'était pas trompé : âgée seulement de dix ans, Marie fut vivement applaudie. Albert, notre élégant maître de ballets, voulut l'avoir pour élève. Bientôt, Gênes, Londres et d'autres grandes villes firent à la nymphe adolescente un accueil tel que son père crut pouvoir solliciter des débuts pour elle à notre grand Opéra. Vain espoir! les jours, les mois s'écoulaient, et des difficultés insurmontables, celles dont une sombre jalousie entoure toujours le talent à son aurore, finirent par dégoùter la trop confiante syl-
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phide. tour cette fois, ce n'était plus un enfaùt, mais l'une dés plus jolies femmes qne l'on pùIt voir ; elle pouvait mettre à exécution le fïrojet qu'ellenourrissait depuis longtemps.
Ellefeçnt donc des leçons-de Béauvallet, et, peu de mois après, elle fut reçue comme pensionnaire au Théâtre-Français, et debni a sous le pseudonyme d'ARALM. — Pourquoi changer le nom de Bettoni, sous lequel elle riait bonnne comme artiste d^ la clause? — Mais qu'importe ! réussir était tout, et le plus brillant succès accueillit la courageuse débutante.
Si vous ne connaissiezpas, cberlecteur, ce que c'est quele machiavélique gouvernement de la Comédie- Française; si vous ne saviez pas que c'est une Venise au petit pied avec son conseil des Pix, composé d'êtres tous aimables et sucrés en leur particulier, implacables et jaloux à l'excès quand ils sont Téunis, quand la majorité devient un être anonyme et coJlecHf, Vous-croiriez que jeuue et vraiment belle, ayant pour le moins autant d'âme -que Rachel qui est laide, notre débutante avait pu obtenir des rôles, puisque Je public l'a acceptée avec enthousiasme, et que ce public est juge suprême et paie encope, en outre de l'argent qu'il donne à la porte, la subvention de ce théâtre. Erreur. — Comme tant d'autres, Rraldi a négligé la carrière dans laquelle elle se faisait un nom; elle s'est laissé prendre; à de vaines promesses; a consacré des
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yeilles sans nombre à travailler sans relâche pour se rendre digne de justifier les bonnes dispositions du parterre, et voilà qu'en date du 19 juin dernier, une lettre jésuitique vient annoncer qu'elle ne devra plus compter appartenir à la Comédie-Française, à la fin de son premier engagement, c'est-à-dire au 31 octobre!.
On nous objectera, à ce sujet, que s'il y a eu dans l'espèce des machinations féminines, ou des intriguas souterraines, il y a auprès de la Comédie-Française un commissaire royal dont le premier devoir est de faire régner l'équité dans cette étrange société; tout cela est vrai, et nous croyons sincèrement, quoiqu'en dise notre ami Alexandre Dumas, aux excellentes intentions de M. Buloz ; mais ce fonctionnaire est, dit-on, à la tête d'un journal important, et nous savons par expérience comDien une feuille doine de mal el réclame de soins.,..
Reste à savoir s'il est tout-à-fait logique de cumuler les difficiles mais lucratives fonctions de commissaire royal et celles non moins laborieuses. mais souvent plus chanceuses de journaliste.
Quant à Mlle Araldi, il a été question, plusieurs fois, d'un rapprochement que nous souhaitons, dans l'intérêt des deux parties.
gme MÉLINGUE ( Théodorine ), -El ève du conservatoire, elle débuta à l'âge de dix-sept ans,, au théâtre du Gymnase et se posa tout
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d'abord en artiste qui a des dispositions et de l'avenir. — Tour à tour applaudie aux Folies Dramatiques, puis à l'Ambigu. où elle créa si merveilleusement le rôle d'Héloïse, dans Héloïse et Abeilard, elle obtint plus tard unsuccès aussi grand que mérité dalls Rita l'Espagnole, pièce que le théâtre de la Porte Saint-Martin monta pour ses débuts. Aujourd'hui Mlle Théodorine est devenue Mme Mélingue et elle tient une place honorable au Théâtre-Français.
Douée d'une physionomie expressive, d'un bel organe, d'un jeu passionné et entraînant, cette artiste distinguée par ses qualités privées comme par son talent dramatique a drdk aux éloges de tous les écrivains de bonne foi, et aux applaudissemens des juges consciencieux.
Mlle AVENEL. ( Maria Aline ) - Née à Elbeuf, d'une famille honorablement placée dans le commerce. — Des revers de fortune engagèrent sa mère, veuve alors à venir se fixer à Paris; Aline entrait à cette époque dans sa douzième année. -Trois ans aprè > Sr. Aulaire la comptait au nombre de ses élèves et, en 1836, alors que le conservatoire fut réorganisé, elle était admise aux leçons de MM. Michelot, Samson et Prévost. — En 1838, Mlle Avenel, s'étant fait eulendre dans le Démocrîte amoureux, rôle de Cléanthis, obtint le second prix, fut pensionnée, et dès le 8 juin de l'année suivante elle débutait au théâtre Français par le rôle de Lisette des Folies amou-
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Yeuses, - A ppelée a faire tour à tour ses preu.
rves dans le Dépit amoureux, r Amour et la iraison, le Légataire universel et les Femmes mavantes, la jeune et jolie soubretle obtint un rai succès, et fut engagée, ce qui ne l'emjpêcha pas cependant de prendre part une conde fois au concours du conservatoire.
* Entendue dans le deuxième acte du Tar\tujfe, elle obtint le premier prix et depuis leette époque, Mlle Avenel, dont le talent pemble croître à rhaque rôle qu'elle est appelée â créer, s'est attirée de justes bravos mon seulemènt dans tout le répertoire ancien, miais encore dans les nouveaux rôles dont llelle a dû être l'aimable interprète.
Mme M1RECOUR. — Epouse du comédien Se ce nom, et prenant son mari pour moèle.
Mlle DENAIN. - - L'actrice de tous les théâHres de Paris qui s'habille le mieux: demandez plutôt à Camille et à Barenne.
A-l-on besoin d'nours quand on est si jolie!
Mlle BROHAN. - Elle était charmante au rVaudeville, où elle a créé un rôle dans le Tir tau Pistolet, le 18 août 1830. - Elle manque un (peu de dignité à la Comédie-Française. —
[Hais on ne peut pas tout avoir, et Mlle Brolban possède déjà tant de qualités!
Hégisseur, Contrôleur géiunral, Claqueur,
M. Ch. Desmçers ; M. LAUnBftT; LEVACHBR.
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OPÉRA-COMIQUE,
De tous les genres cIe spectacles en favem parmi nous, l'Opéra-Comique a été celui qu s'est trouvé primilivemeui le plus en rappor avec les goûts, les penchants el les habitude!
de la nation française; celle assertion, qui depuis longues années l'on a appliquée ai Vaudetille, revient de droit à IOpéra-Cnmi, que, ou, pour mieux dire, peut convenir éga, Jument aux deux genres, car leur origine es la même, et cette origine la voici : Depuis qu< la France est France, les nationaux de ce beai pays ont aimé, fait et fredonné des chansons chaque province a eu ses chants de guerre d'amourettes et de festins; les airs n'élaien pas plus finement tournés, sans doute, que le rimes n'étaient riches; mais qu'importe Iquani l'expression s'y trouvait, et que le sentimen découlait à plein bord de ces chants aussi naturels qu'énergiques? Eh bien ! dès que dan les fêtes données par de grands seigneurs il !
eut des entremets, ou proverbes mêlés dl prose et de chants, tandis que d'un autre cÓh le peuple se réunissait et célébrait à sa ma, nière ou les grands événements du jour, ou seulement le plaisir d'assister à quelque soi lennité, ou se livrait à quelques autres ébat.
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tements, on dit des chansons, on improvisa des espèces de représentations, et dans ces proverbes grossiers, dans ces dialogues dépourvus de combinaison, mais non de malice et de gaîté, les interlocuteurs durent avoir soin d'iulercaler, à litre de dictons, de saillies ou d'exemples, les couplets qu'ils avaient puretenir, quand en 1100, Guillaume d'Anjou, ou en 1152, Bernard, Pami de Pétrarque, se faisaient remarquer par leurs poésies el leurs chansons, ou bien encore, lorsqu'en lt62, les couplels de l'empereur Frédéric Barba rousse, qui mérita 4 être cité parmi les bons chansonniers de son époque, furent sans nul doute répétés et commentés par ses troupiers.
Nous trouvons donc la première origine du vaudeville dans un couplet cité, à tel ou tel psftpos, dans un dialogue improvisé ou préparé à L'avance, puis nous passons de ce genre à celui du vaudeville tel que nous le possédons, et pour lequel il n'a fallu que composer des paroles ad hoc sur des airs connus, comme pour arriver à notre Opéra Comique, il n'y a eu qu'à composer des airs nouveaux sur des paroles nouvelles. Sans doute nos compositeurs actuels et nos auleurs d'aujourd'hui ont pris à tâche de dénaturer tout cela et de justifier trop bien et trop souvent le mot de Figaro; Ce qui ne vaut pas la peine détre dit, on le chante; vérité s'il en fut, à laquelle on pourrait donner un sanglant corol• laire. Demandez plutôt à MM. tels et tels.
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Bu reste l'Opêra-Comique a subi, comme les autres théâtres une foule de commotions, qui, tontes ont contribué à lui imprimer une altitude irrégulière et à le faire sortir de son genre primitif, On peut fixer la fondalion de ce théâtre à l'an 1678. — Il était ouvert durant la foire de St.-Laurent et de St.-Germain. Ce fut en cette même année que la troupe d'Alard et de Maurice représenta un divertissement intitulé Les forces de l'amour et de magie, pastiche bizarre, orné d'un dialogue révoltant, de plaisanteries de mauvais goût, de sauts périlleux, et de danses excentriques dont nos pères nefaisaient pas fi ! Cet ouvrage rappelait ce que nous venons de dire sur l'origine du genre; néanmoins il eut du succès et nos comédiens forains continuèrent avec plus ou moins de bonheur jusqu'en 1715, où ayant traité avec les syndics et les directeurs de l'Académie Royale de musique, ils donnèrent à leur spectacle le titre d'Opéra-Comique. Les pièces ordinaires étaient, ou des vaudevilles sans dialogue parlé mais totalement composés de couplets sur des airs [connus, genre qui a été repris depuis, comme le prouve La moisson, opéra en 2 actes de M. C. A. B. Sewrin , jouée sur le théâtre de la rue Favart le 5 septembre 1783, ou des pièces dont le dialogue était en vers libres ou alexandrins avec des couplets intercalés, ou bien d'un dialogue en prose, entremêlé de couplets sur des airs connus. On y jouait
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encore des pièces parlées, entremêlées d'airs rnouveaux, tout en admettant des lazzis et de fia pantomime entre chaque scène, à peu près Mans le genre du théâtre Italien, dont nous étions dire un mot; entin, c'est là que se risqua la parodie des pièces des grands théâtres, spécialité que le vaudeville de 1792 a exploité bvec autant de bonheur que d'esprit, mais que île vaudeville abatardi et tourné en quenouille ■e 1844 se garde bien et pour cause derésusaciter.
Favart et Panard ont composé pour le théâtre Ne la Foire de charmantes pièces; et Lesage a eréé les plus jolis ouvrages de l'Opéra-Conmique ; il devaii y avoir en effet plus (f étoffe Mans la cervelle de l'auteur de la servante justifiée et dans celle de l'auteur du Gilblas qu'il m y en a maintenant dans toutes les grosses ilétes réunies de nos principales camaradies, Miors même que MM. Dennery, Jouhaut, Clairirille, Guénée seraient les présidents des dits omptoirs dramatiques.
Quant au théâtre Italien, où l'on jouait des pièces écrites en français, mais souvent n'éanlque (lei canevas dans lesquels les acteurs étaient libres de jeter des passages imqproYiâés et des lazzis sans nombre comme le Ivrouventles pièces deDominiqueBriancollelli aIs, auteur et acteur, pièces jouées en 1710, 12, i >, et années suivantes, Regnard ne déMaigua pas de lui donner des ouvrages ; mais toutes ces créations avaient dan> l'origine le
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type .italien, c'est-à-dire que optait toujours Arlequin, Pierret,Scaramouche, le Docteur aux prises avec des personnages nouveaux. Plus tard on s'éloigna de ce genre devenu monotone et l'on donna de temps à autre des ouvrages d'ungenredifféi en t, ainsi que le prouve.
le théâtre de Favart et de beaucoup d'autres auteurs conmporains.
Les déplaisirs que la comédie française, jalouse des succès du théâtre de la Foire, suscita à ce dernier, rejaillirent sur le théâtre Italien; dans sa préface de son théâtre Italien, édition d'Anvers. an 4713, Dominique fils attaque vertement le théâtre Français) en nous apprenant que c'est sur les plaintes, de ce dernier que la comédie italienne, bannie momentanément de Paris, est réduite à courir la province en dépit des soins et des démarches de Dominique. Ne pouvant obtenir de rentrer dans la capitale, le directeur-auieuracteur a pris le parli de faire imprimer ses ouvrages; lout le dialogue est écrit en vers alexandrins, mais nombre de scènes ne sont indiquées que par un rapide scenario et laissées par conséquent aux soins de Ilacteul' chargé d'improviser partie en parlant, suivant les idées, et de mimer le surplus; on peut juger de ce genre fort difficile pour les acteurs par Le prince généreux, La femme fidèle, Arlequin gentilhomme par hasard, l'Ecole galante, etc.
Depuis Favart, le genre de la comédie ita.lienne s'est tellement rapproché de celui de
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Dpéra-Comique qu'il a fini par se réunir à ri, après avoir donné naissance au vaudeville, n que nous l'avons connu il y a peu d'anèes.
Nous venons de dire que la comédie francise s'apercevant que le public désertait son ftéâlre pour courir à celui de la Foire, intrirua de tout son pouvoir contre celui-ci; et m effet, se targuant de leurs privilèges, nos 'rands seigneurs dramatiques, dignes prédéEsseurs par la vanité de quelques-uns de nos Mntemporains, obtinrent que les acteurs fosiins ne pourraient faire des représentations irdinaires. Ces derniers condamnés à ne point sarler, firent de la pantomime, tanais que des )ommes à gage, distribuaient aux spectateurs lIes cartons, sur lesquels on imprimait en :tfose ce que le jeu des acteurs ne pouvait tendre. Bientôt on eut recours à un expédient [•lus piquant ; on écrivit des couplets sur des ilirs connus, que l'orchestre jouait, que channient les distributeurs et que le public, mis in bonne humeur, entonnait sonvent en chœur; ne qui donnait au spectacle, une gailé toute lommuDicative, Voyant toutes ses attaques Déjouées, la comédie française, renonça à ses manœuvres, et cette fois l'Opéra-Comique fut rupprimé. A cette époque les comédiens itaiiens avaient obtenu vers 1716 de venir à Paris ;t n'y faisaient que de minces affaire; en 1721 i.ls quittèrent leur hôtel de Borgogne pour s'installer à la Foire où ils jouèrent trois années,
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pendant la foire seulement. S'étant pas plus heureux dans cet établissement, ils se décidè.
rent à l'abandonner. On vit encore reparaîtra l'Opéra-Comique en I72i, mais en 1745 il fui encore aboli et l'on ne joua plus à la Foire que des parodies et des pantomimes Enfin, en 1752, Monnet établit ce théâtre ? la Foire St. Germain et depuis lors ils n'a pas cessé d'exister; c'est pour lui que Vadé, Favarl, et Sédaille, Douvergues, Philidor et Dunis travaillèrent, chacun dans leur genre, et tous avec succès ; la comédie italienne pour laquelle on a bâti depuis, la salle Favart, a fini, comme nous l'avons dit, par se réunir a re théâtre, qui reçut pendant un laps de temps, le nom de Théâtre Faydeau, mais il possède enfin son véritable titre; devenu scène de premier ordre autant par le mérite des auteurs et des compositeurs qui l'ont enrichi de leurs productions, que par le talent d'acteurs qui, pour la plupart ont passé, en laissant de tristes souvenirs: ce théâtre est maintenant l'une des gloires artistiques, de la France.
Après bien des commotions, il avait trouvé en M. Crosnier un directeur habile, un homme plein de tact, d'expériences et de gcut. Sa retraite ne ferait pas oublier sa gestion.
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Opéra-Comique.
Directeur, M. CROSNIER"; s, j M. CERTAIN; sSeeccrrééttaaiirrees s, J j M. AUBERT; M. HENRI; Régisseurs, M, COLOGNE; ( M. PALLIANTI; Inspecteur du matériel; M. BELVIL ; Inspecteur de la salle, M. MACHU.
Claqueur, M. TARKHEIN.
CILOLLET, — né à Paris vers l'année 1797.
Son père était maître de chapelle à St.-Eustache; lui, fut enfant de chœur, c'était logique.
À 44 ans, Chollet était un excellent serpent; à quarante-sept ans il prend beaucoup de tabac. — N'oublions pas de dire toutefois qu'avant de perdre sa belle voix et de s'adonner avec passion au nasillement, cet artiste de mérite a rendu de grands services au ihéàtro de rOpéra-Comique où ildébuta, non sans avoir fait longtemps partie des chœurs des Italiens et de 1 Opéra : nous l'avons dit, avant tout, Chollet fut enfant de chœur. Après quelques représentatiôns en Suisse et au Havre, il débuta à Paris', puis alla à Bruxelles, puis
fut l'intime ami de Mlle Wenzel qu'il eût un jour la fantaisie d'abandonner; puis. puis. En résumé Chollet a été admirable dans La Fiancée, Fra-Diavolo, les Deuxnuits, dans Zampa el dans une foule d'ouvrages DE M. Scribe qui, en reconnaissance des nombreux u&C,.
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qu'il lui avalu, prépare, dit-on, pour l'ex chanteur, une pièce intitulée : la Prise de tabac.
ROGER, — 30 ans environ. — E:ève du cou-' servatoire, il débuta à l'Opéra-Comique en 4836, et obtint du succès. Roger n'a pas une voix étendue, mais il a de la métLoùe, Il est fâcheux qu'il soit si petit.
MOCKER (Ernest ), — né a Lyon le 16 juin 1811. Destiné à l'état ecclésiastique, il vint étudier le chant sacré à Paris, en 1825. Trois ans après, il entra â la société des concerts du conservatoire qu'il quitta pour remplir l'emploi de timballier à l'orchestre de l'Opéra.
Enfin, le '13 août 1830, il débuta à l'Opéra-Co- mique dans la fête du Village voisin. Bientôt il doubla avec beaucoup de succès le chanteur ChoUet qui alors nasillait beaucoup moins. —
Lors de la déconfiture de ce théâtre, il visita successivement le Hâvre, la Haye, puis Toulouse, où pendant cinq ans, il obtint les plus beaux succèq. - Bref, le U juin 1839, il reparut à l'Opéra Comique, dans Polichinelle. L'on sait que le rôle de Monlauciel dans le Déserteur a placé cet artiste au premier rang.
HENRI, — c'était autrefois un ouvrier bijoutier. - Il fut une excellente basse-taille el un excellent comédien. — Aujourd'hui Henri est régisseur par intérim et il charge souvent les rôles qu'on lui donne.— On ne peut pas tou-
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jours avoir élé, et être ; cependant Henri serait aujourd'hui le même si le rôle de Biju dans le Postillon de Lonjumeau ne l'eût jeté dans Je travers que nous lui reprochons.
GRARD, — après s'être formé en 'province, cet artiste est enfin arrivé à l'Opéra-Comique, précédé d'un renom mérité. Une laille avantageuse, une voix souvent belle, l'habitude de la scène; que de qualités pour plaire au public parisien !. par malheur un accès de vanité est venu compromettre un si brillant assemblage; mais nous le .répétons, ce n'était sans doute qu'un accès, et les nèvres les plus violentes sont celles qui ont le moins de durée.
GRIGNON, — portant à la scène le même air de franchise et de bonhomie qn'on aime à lui trouver à la ville; de chanteur remarquable dans les concerts, Grignou est devenu artiste de mérite sur le théâtre, ce qui ne veut pas dire qu'il a été tout à la fois bon acteur; mais avec du travail et du temps, tout cela s'est mis à l'unisson : aussi l'Opéra-Comique se glorifie-t-il davantage chaque jour de posséder un tel pensionnaire.
AUD RAN. -Trente-huit ans environ. Apfès avoir été applaudi à Lyon, à Bordeaux, dans toutes les villes domidi enfin, il est venu s'instaîer à rOpéra-Comjque, La Part du Viable,
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la Sirène, et dernièrement le Maçon, sont des ouvrages où il a paru avec avantage. Ce n'est pas un chanteur extraordinaire , mais il plait et il occupe dignement sa place sur notre seconde scène lyrique.
MOREAU-SAINTI. — Acteur quia de la tenue, pas du tout de voix et un grand fils.
M AS SET.—Ex-chef d'orchestre du théâtre des Variétés, charmant ténor, qui manque de jeu et de tenue, ce qui n'est guère pardonnable quand on a passé la quarantaine. Il ne faut, dit-on, désespérer de rien : Massetgagne un peu depuis Richard Cœur-de-Lion.
RICQUIER. — On prétend que les hommes de talent sont ordinairement polis. S'il fallait juger du mérité de Ricquier par son urbanité habituelle, il en aurait bien peu. Cependant, nous dirons avec impartialité qu'il fait exception à la règle: il n'a pas de politesse, mais il ne manque pas de talent. Après s'élre fait applaudir en province, il se fait aimer à l'OpéraComiqae, et sa dernière créaliou, dans la reprise du Maçon, lui vaut -des éloges. Il faut toujours opposer la justice à l'orgueil.
SAINTE-FOY. — C'est le seul" trial que nous possédions aujourd'hui à l'Opéra-Comique et peut-être en France. Artiste parti de très bas, il progresse depuis Camille. LeDéser-
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teur, les Deux Gentilshommes et Wallace en ont donné la preuve. Il y a du mérite à arriver par le travail et la conscience.
EMON. - Doublure de Moreau-Sainli, auquel nous le préférons, parce qu'à nos yeux le naturel est quelque chose. Doué d'une mémoire telle qu'il apprend et joue un rôle dans les vingt-quatre heures, sans y être déplacé : c'est un homme très utile.
DUVERNOY — Il n'a jamais été bon, pas même au Second-Théàtre-Français : comme comédien et comme chanteur, le public le supporte. Bon public, va!
GIRAUD. - Peu de moyens, mais acteur assez convenable.
LAGET. — Ténor en herbe, qui promel et qu'on ne fait pas assez travailler.
CARLO. — (Voir ci-dessus).
a DAUDË. — C'est un excellent metteur en scène, dit-on.
VICTOR. — Il était autrefois chef de comparses, et il double aujourd'hui Ricquier!
PALLIANT!. — Régisseur estimable, il se
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condamne quelquefois aux rôles de bouchetrous, dans l'intérêt de l'administration.
Mlle LAVOYE. — Elève de Mme Damoreau, elle a débuté, il y a quelque part deux ans, à l'Opéra-Comique, dans VAmbassadrice.
Le rôle de la Sirène, sa dernière création, J'a placée à une hauteur qui n'est pas encore, selon nous, celle à laquelle elle peut atteindre.
On a tout à espérer d'une artiste qui possède
tant de mérite et qui n'a pas vingt ans.
Mme CASIMIR, (Alphonsine-Virginie-tfarieDubois), née à Paris. — Toute enfant, elle entra au Conservatoire. A quinze ans, elle débuta à l'Opéra Comique, dans Jeannot et Colin et dans le Nouveau Seigneur. Sa voix était.
faible alors; elle obtint peu de succès. Dans le rôle du page de Jean de Paris, nous nous rappelons qu'elle pouvait à peine chanlerson couplet de la romance du second acte : elle y fut sifflée. Un moment, elle parut aux Italiens; mais elle retourna au théâtre de ses premiers essais, où elle se fit remarquer depuis dans Zampa, le Proscrit, et surtout le Pré-auxClercs, dont elle interrompit si fâcheusement les premières représentations. Non mauvaise, mais méchante !
Mme BOULANGER. — L'une des meilleures et des plus gracieuses actrices que l'OpêraComique ait jamais comptées parmi ses plus utiles et ses plus intelligentes artistes. Qu'im-
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porte, après tout, que la voix ait fléchi quelquefois, quand le timbre en étaitsi agréable, si pénél rant, et quand le jeu le plus fin, la diction la plus spirituelle, formaient une compensation constante, et mille fois plus importante, sauf quelques rares omissions ?
L'une des créations qui ont valu à Mme Boulanger les bravos les mieux mérités, a été le rôle de Beitha, dans les Gondoliers de MM.
Etienne de Cbampeaux, et A. jJréant de Fontenay, musique i'.e H\5n%h\Cagliostro a fourni, dernièrement encore, à Mme Boulanger, l'occasion d'un nouveau triomphe qui, nous l'espérons bien, ne sera pas le dernier.
Mlle DARCIER.—Jeune et gentille, avec de joli&yaux, une aine brûhnte et une voix étendue, que pouvait délirer Mlle Darder èn sortant iïu Cou&ervjtoire? Des débuts ! Les sians ont été brillants, et, chaque jour, son talent comme comédienne se révèle de nouveau et et acquiert de la force. Jolie perle, à laquelle l'œil du plus exigpant lapidaire n'apercevra bientôt plus un défaut, Mlle PREVOST. — Elle a été très mince et bonnjj cantatrice. IJlle est maintenant très grasse et bonne comédienne.
Mlle MVILLY.-Charmante dans les rôles de page. La manière dont elle a joué dans la Part du Diable et dans Sainte-Cécile nous fait
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regretter qu'on ne lui donne pas davantage l'occasion de se produire.
Mme POTIER. — Femme du compositeur, chantant faux quelquefois, travaillant beaucoup et ne jouant pas du tout mal. Sortie de l'Opéra-Comique, elle y est rentrée, et son nom témoigne tous les jours, sur l'affiche, du bon accueil que lui fait le public, et de la manière convenable dont elle remplit les rôles qui lui sont confiés.
Mme ANNA THLLLON. - Cette blonde anglaise a débuté à la Renaissance dans l'Eau merveilleuse et son succès fut complet. On entend peu ce qu'elle dit et ses bras sont d'une longueur démesurée; mais onjlui doit de fort belles créations : les Diamants de la couronne, le Duc d'Olonne, la Part du diable, le Puits d'amour, Sainte Cé île, et beaucoup d'autres libretti, dont la musique est de M. Aubert qui l'estime beaucoup.
Mme SAINTE FOY, — après avoir fait partie des chœurs, elle remplit maintenant quelques rôles dont elle ne s'acquitte pas mal.—Espoir.
Mme LESTAGE, — depuis qu'elle a débuté dans la Dame blanche, elle continue à doubler Mme Boulanger.
Mme ¡"{;:LIX,-femme de l'acteur Félix du vaudeville. Elle n'est déplacée nulle part.
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Mlle ZEVACO, — débutante dont nous donnerons la biographie dans notre prochaine edition.
Mlle QUIDAN, — fille d'une ancienne oureuse de-loges, sœur de Mme Robin, cantatrice en renom en province.
THEATRE ITALIEN.
Eit-ce parce qu'on paie les artistes de ce théâtre un prix qui devient quelquefois fabuleux; est-ce parce qu'ils abusent de l'engouement d'une portion de'la sociiié, qu'en général on les trouve bouffis d'orgueil. insociables œt regardant du haut de leur chromatique les Ulres acteurs leurs confrères, ceux-là même hjui se contentent de mériter les suffrages d'un (public bien aussi connaisseur que celui de la ÉSalle-Ventadour, et pour qui la modéstie est tout d'abord une importante qiialité? Si nous ommes forcés, pour nous tenir dans le vrai, Ide lancer cette boulade et de fustiger la sotte wanîté de certains acteurs, nous nous hâtons Me dire aussi que la troupe italienne a possédé txjes personnes modestes et gracieuses, autrefois" comme aujourd'hui; sans compter qu'en poutre de leur urbanité , ces artistes aimables Iont toujours été de ceux qui avaient le plus UncQnleatable talent. Il nous suffirait de citer
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la bonne Mme Barilli ; Barilli lui-même, si digne d'être l'époux d'une telle femme; et, de nos jours, ce Lablache qui se fait autant aimer dans le monde qu'on est heureux de l'applaudir sur la scène.Avant la révolution, la troupe, vraiment italienne, eut à subir bien des commotions.
Enfin, vers 1789 ou 1790, elle allait jouer, en alternant d'un jour l'au tre, avec les acteurs du Théâtre-Français, dans la salle de la foire Saint-Germain, au préau d'icelle, sur l'emplacement même où l'on a bâti le marché actuel.
Justifiant tout à fait son titre, celle foire offrait tous les charmes du genre; c'est-à-dire, escamoteurs , paillasses, charlatans et bêtes féroces! Jugez un peu du voisinage et de ses attraits pour nos virtuoses, qui, domiciliés - aux quatre coins de la capitale, se crottaient jusqu'à l'échine pour arriver, et traverser toute cette beuglante cohue l, , La direction d'alors s'avisa de se procurer, en guise d'omnibus et de gondole, le plus spacieux, le plus rococo des carosses de la cour. De la sorte, les artistes étaient pris et ramenés à domicile. L'idée n'était pas mauvaise, mais la tournée était longue. Le hasard a voulu que cette même voiture fût choisie par Louis XVI pour la fuite de Varennes.
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Opéra Italien.
Directeur. — M. VATEL.
Régisseur général. — M. TADOLINI.
Contrôleur en chef. — M. DELATRE.
Préposé à la location. — M. MORIN.
Claqueur.,. Personnage anonyme.
LABLACHE (Louis). — Né à Naples, en 1795, un Marseillais et d'une Irlandaise; élève du Conservatoire Délia Pietà de Turchini, il mon"ade telles dispositions que, dès son enfance, faisait ses premiers essais sur le théâtre de 'an-Carlino. A l'époque de la jeunesse où une évolution s'opère dans la voix, Lablache, oyant que Ja sienne ne lui permettait plus, on pas d'augmenter, mais de soutenir même R réputation qu'il s'était déjà faite, de chancurilse fit violoniste et contre-bassier. Enfin, ï nature eût le dessus; Lablache recouvra oule la plénitude de ses moyens, conlinua ses tudes vocales, et entra à dix-sept ans au héâtre de Palerme où il n'eùl, comme seconde lasse, que des rôles peu importants à remplir l'abord. Pendant cinq années il demeura pres[u'inconnu. Grâce à Rpssini, il fut alors en:agé par VJmpressario de Rome, et de ce moment Lablache ne compta plus ses jours que tar des succès. Turin, Milan, Naples, toute Italie enfin, applaudit avec enthousiasme L cette révélation presque subite d'un talent
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colossal, et lui décerna le litre d'Eroe del canto * En 1830, Lablache vint pour la première fois, recevoir les applaudissements Ju public parisien dans Il malrimonio secreto, et depuis cette époque, les vrais dillettanli attendent ayec4 impatience le retour de la saison qui doit rou-i vrir les portes du théâtre italien et leur rame mener Lablache. i MARIO DI CANDIA. - Rien ne se perd, j rien ne s'oublie par le temps eu nous sommes, car la publicité est toujours là, palpitante et avide pour enregistrer les bonnes et les mauvaises actions. Le public et la presse aiment à rendre justice aux artistes, à leur prodiguer des encouragements, à se montrer induit gent pour leurs fautes, pour leurs erreurs; mais ce que l'on pardonne le moins, c'est l'oubli des bienséances: écorchez, accidentellement, souvent même, les oreilles des speclateurs, mais ne manquez jamais d'égards envers ces derniers. Or, si nous en croyons le Charivari du vendredi 8 novembre 1844, M. Mario aurait failli, deux fois pour une, aux. lois des convenances : « l'année dernière (1843), au concert donné à la salle Favart, le 2 ou le 3 ayril-, en venant sur la scène, devant la plus brillante société de Paris, chanter en petite redingote et en cravate négligée, quand le plus humble des choristes avait fait les frais d'un habit noir et d'une toilette de cérlDonie; » la dernière fois en refusant de chanter, le mardi 5 no-
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vembre dernier, le duo de la Lucia di Lamertwoor, avec Ronconi qui, lui-même, au dire du National, avait commis la faute de quitter son costume avant d'avoir achevé son rôle.
Agir de la sorte, c'est manquer tout à la fois au public, sans l'argent duquel il n'y aurait pas de OLéALe, ainsi qu'aux auteurs, et aux compositeurs, sans lesquels il n'y aurait pas d'acteurs.
RONCONI (Georges-Alexandre), né à Venise, le 6 déceu.bre 181-2. Sa nature artistique se révéla de bonne heure. Pacini, le compositeur, fut le pi emier à remarquer ses naissantes dispositions et à les cultiver; il devint le mentor du jeune baryton et le présenta, encore enfant, dans les plus brillantes réunions de la ville des lagunes. Les parents de llonconi prétendant faire de lui un officier, le placèrent au collège militaire de Milan. Parler de patrie à défendre, et songer sérieusement au métier îles armes dans l'Italie dégénérée, c'est commettre un non-sens ; car, des Romains et des Goths, que reste-t-il ! le nom. Mais enfin, quand ce n'eûl été que pour devenir soldat du pape, Ronconi dût apprendre le par leflane droit!.
des touiiourous des bords du Pu. L'officier en herbe goûta peu ces nobles instructions, et trouvant dans son aimable sœur un excellent professeur, il n'hésita pas à attaquer, non une redoute, mais i'un des morceaux les plus difficiles et les plus brillants au sein de la so-
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ciété Philo-dramatique de Milan. Le succès fu tel, que le père du virtuose, éclairé sur sa vol cation, n'arrêta plus son essor .En 1851, à pein< âgé de 19 ans, Ronconi débuta à Paris dans 1 Straniera, puis passa de ville en ville, obtenant partout des bravos mérités; revenu à soi point de départ, Figaro-Ronconi a été accueil!
avec enthousiasme par la haute société.pari-j sienne; un orage passager a failli troubler c bon accord, mais nous ne doutons pas que l'ar tiste soit revenu d'un moment u'erreur. M. FORNASARI a de la sensibilité; sa Toi semble avoir gagné depuis l'année dernières mais pourquoi son chant manque-t-il de ca ractère et de nuances dans les intonations? il n'est que trop vrai que par suite sans douta d'une génante préoccupation, il va par foi jusqu'à négliger la Justesse et la mesure.
Nous disons que les .anglais qui se piquent d'être musiciens, prétendent que cet artistei chante passablement; il faut croire alors que le climat d-e Paris lui est contraire, ou que nos voisins, trop disposés à l'engouement, par lent de ce qu'ils ne connaissent pas. MORELLI. — Nous lisions naguère dansl la Sylphide, que cet artiste trouvait toujours moyen de ne pas produire d'effet avec l'une des plus belles voix qu'il soit possible de ren- contrer. j Quel dommage!
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TAGLIAFICO. — Tel brille au second rang, gui s'éclipse au premier. Vanté, prôné sans mlénagement par des amis maladroits, Tagliallco qui s'était fait applaudir dans les concerts ta voulu monter sur la scène, sans se rende compte que sa voix, un peu rude, mais éner-.
çique dans UlUialon, se fait à peine entendre sur un théâtre; son chant, est mou et mal Pccenlué, sa tenue embarrassée, son geste auche, sa diction pénible.
CORELLI, — Mieux vaudrait s'abstenir de araill'e que d'arriver sur un théâtre pour sampromettre en quelque sorte l'ouvrage qui s'y joue en ce moment.
« Soyez pluiôl autre chose que chanteur, si vous n'ayez aucune des dispositions voulues rouu devenir. »
M. GIUMALDI. — On attend toujours qu'il lie décide à comprendre que pour être acteur it chanteur, il faut du travail et de la persévérance.
DIAFORI. — Même objection.
Mme GRISI, — réunissant le physique le lilus avantageux à la voix la mieux timbrée; ragédienne qui rappelle parfois le jeu correct
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et chaleureux de Duchesnois ; cantatrice qi mérite les bravos d'un public d'élite.
Mme PERSIANI, — quand on est l'idole d public, que l'on est jolie et que l'on possèd une voix ravissante, un jeu spirituel et péné trant, peut-on se montrer jalouse des succè obtenus par d'autres artistes, et cela dans ui enrploi tout différent.?
Mme BRAMBILLA. - Intelligence et bo vouloir peuvent mener bien loin; que! dom mage que la voix soit un peu voilée sur le notes basses.
Mme BELLINI. - Un nom justement aim.
et qui doit porter bonheur à la femme qui 1 possède.
Mme MAIRANA. - C'est beaucoup d'avoii uu joli filet de voix, mais avec le public fran çais, il faut avant tout du jeu et de l'expres sion : qu'un bon avis en vaille deux.
Mlle AMIGO, - La plus belle nullité qui l'on puisse voir.
ODÉON.
En outre de l'origine, commune au Théâtre Français et aux théâtres de la Foire, on peu
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trouver encore celle de rOdéon, dans le trouble qui, durant l'époque la plus orageuse de la révolution de 1789, ont divisé les acteurs de la scène française et donné lieu à la fondation de cinq à six troupes concurrentes" ainsi que nous L'avons raconté dans le résumé historique du théâtre-Français; c'est à la salle de la ru*; de Louvois que se réfugièrent Tes artistes qui ont jotré ensuite ; en 1805 ce spectacle avait le titre de Théâtre de Vimpèraijricer Plus tard, il ouvrit dan la salle de l'Odéon; ce Focal a été deux fois la proie des flammes.
Reconstruit en i308, i\ fut rouyert le 13 juin de la mêmç année. Il a été successivement sous la direction de MM. Du val, tloberl, et éjcigé en société. Les comédiens fatigués de l'incertitude de leur sort. demandèrent pour directeur, M. Picard, qui avanl d'être nommé à la direction de l'Opéra, avait été auteur, acteur, sociétaire el liirecleur du théâtre Louvois qu'on appelait alors daçs le monde dramatique la petite maison de Thalie. Cette société fut installée le premier janvier 1816. Le vendredi20 mars 1818,on s'aperçut à trois heures de l'ajirès midi, qu'un incendie, dont on n'a jamais biep ponnu la véritable cause, dévorait une partie de ce monument. Les progrès furent si Rapides qu'à quatre heures le théâtre n'existait plus.
Les malheureux comédiens sociétaires: perdirent ainsi dans un moment Routes leurs ressources et utes roUfS espérances* leUf
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infortune inspira un intérêt général. Deux représentations furent données à l'Opéra et ils reçurent la permission de jouer dans la salle Favart; là, ils obtinrent l'un des plus grands succès dont il puisse être lait mention dans les annales dramatiques, c'était pour la Famille Glinet de M. Merville, l'un de nos camarades du caveau, société ressuscitée il y a dix ans par MM. Eugène Décour et Etienne de Champeaux.
Le privilège de l'Odéon fut continué à M. Picard; depuis que les comédiens sont retournés à ce théâtre, bien des directeurs se sont succédés, et nombre de combinaisons ont été tentées pour attirer la foule; c'est ainsi que l'on y a joué des opéras de genre, ce qui rendait indispensable un personnni double, celui du chant et celui du drame. Après tous ces essais, aussi peu heureux les uns que les autres, ce théâtre est rentré dans la voie qui lui convient le mieux, c'est de jouer la haute tragédie et la comédie de genre.
Grâce à l'activité de M. Lireux, le directeur actuel, et au zèle infatigable d'une troupe dévouée, ce théâtre donne maintenant des pièces constamment renouvelées ; les artistes font de remarquables progrès, et plusieurs d'enlre eux promettent à la scène française de ramener enfin ses plus beaux jours.
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Odéon.
- Directeur. — M. LIREUX.
Régisseur.
Contrôleur en chef.
Inspecteur de la salle.
Préposé à la location.
Claqueuf, - PORCHER, Architecte du théâtre, M, HEUDEBERT, place Dauphine, 6; avantageusement connu pour ses constructions, et notamment pour ses bâlimens de fantaisie, en style renaissance ou gothique, dans le genre du charmant caste bâti par cet artiste à Ville-d'Avray, dans le terrain dit esCinquante Arpents.
BOUCHET. —École deTalma et deLigier.
et c'est tant mieux ! Après avoir paru avantageusement dans la tragédie classique, il s'est distingué dans la comédie imitée des anciens.
Conscience et talent. qualités fort rares aujourd'hui, même chez les artistes.
MILON, l'un des meilleurs imitateurs de [Firmin.
MAUZIN. — Il s'est fait remarquer dans un (grand nombre de pièces, notamment dans les tnuées (TAristophane et la Ciguc. Cet acteur qui appartitmt à la bonne école, rappelle lt jeu iplein de rondeur et de finesse de Cartigoy.
MIRECOUR.
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VALMORE. — On prétend qu'il est élève de M. Moëssard-Monthyon.
SAINT LÉON. — De la tenue et de la sagesse. dans le rôle de Socrate.
MOXROSE (Louis), fils d'un artiste aimé et méritant de l'être; il rappelle par la finesse et le mordant de son jeu, un père qui, luimême, avait été le digne successeur des Dazincourt et des Dugazon.
DÉROSELLE. - Fatigué du théâtre, on pré.
tend qu'il fait aujourd'hui des boisseaux et et des litrons, rue des Prouvaires. C'est un homme plein de mesures et dont le talent a peu de poids.
BARON. — C'est un Marquis, mais ce n'est pas le Baron que choyait tant Molière. Quel responsabilité qu'un tel nom! Il y a cependant de l'espoir et de l'avenir. Attendons !
BARRÉ. — Il prétend ne pas connaître d'entraves. On dit qu'il joue très bien. aux barres.
BIGNON. — Cela rime très bien avec guignon; mais il ne faut pas s'en rapporter aux rimes. Demandez plutôt à l'auteur décoré de la Némésis.
ROUVIERE. - Il représente Plutus dans les ;
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nuées iï Aristophane. On ne pouvait mieux choisir, car c'est un artiste, riche de talent, qui tient à la vérité antique pour le débit, pour les poses, pour le costume et qui ne néglige rieu en vue de l'art. Ecole de Talraa.
BALLANDE. — Talent de dire et d'enseignar.
SAINTE-MARIE. - De la tenue, une excellente diction et du coup-d'œil, toutes qualités qui rappellent Damas dans ses beaux jours.
QUÉLUS. — Les sculpteurs prétendent qu'il a un bras magnifique.
MONROSE (Eugène). — Il se glorifie chaque jour de porter le nom d'' son père, et d'avoir un frère plein de verve et de talent VORBEL. — Juge irréprochable, notaire consciencieux, il serait au besoin un excellent commissaire et un bon adjoint.
BOILEAU. — Ne confondez pas Il n'est point l'héritier du grand législateur de la poétique française.
LÉON. — Ancienne doublure de Féréol au théâtre de l'Opéra-Comique. Excellent dessinateur.
ROGER, non de Beauvoir. — Nous lui souhaitons de devenir artiste aussi remarquable
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dans la haute comédie que l'est son homonyme de l'Opéra-Comique? dans l'emploi des ténors.
VÉRITÉ., — L'amour-propre qu'on lui suppose est-il un mensonge ?
CHOTEL, - Dès. son arrivée à ce théâtre, il s'est fait remarquer dans le rÓie de Monaldeschi de Christine. — Avenir.
HARVILLE, — CRETTE, — PÉRÈS, - gens fort utiles au second théâtre-Français qui n'est pas très exigeant.
M. PAYRE Mm PA YRE
les deux font la. il n'y a
qu'une letlre à charger : encore est-elle grecque - la lettre.
Mme DORVAL, — nous "ne vous dirons pas l'âge de Mme Dorval : nous essaierons seulement de vous mettre sur la voie en vous disant qu'elle est née en 179-2. — 18 ans après, elle faisait les délices de la ville de Bayonne sous le surnom de la petite boulotte. — De retour à Paris, Mme Dorval a pleuré à laPorte-StMarlin, puis elle est allé pleurer en province, puis elle est revenue au théâtre-Français, puis elle rerepleure aujourd'hui à l'Odéon. C'est peut-être pour cela que les vrais admirateurs de cette artiste lui attribuent tant de succès de larmes. Pleurs à part, Mme Dorval ne manque pas de talent.
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Mlle BOURBIER.—40 ans ; fille d'un garçon boucher, mort à la suite des armées francaises- en Espagne. — Il y a longtemps de cela, Mlle Bourbier débuta au théâtre Français, elle y échoua et alla pendant plusieurs annés jouir d'un repos complet dans une maison de campagne de Passy, d'où elle s'échappa, à la veille d'un beau mariage qu'elle était appelée à faire pour aller en Russie où sabeauté, bien plus que son talent, lui procura une ample moisson d'écus et de diamants. Mlle Bourbier n'est plus jeune, elle n'a point acquis ce qui lui manquait comme artiste. mais elle a 15,000 fr.
de renies!.
Mlle MAXIME. — II n'y a pas longtemps encore, cette sévère tragédienne débuta au Théâtre-Français. Nous nous rappelons qu'à côté de Rachel, elle reçut de justes applaudissements. c'est peut-être ce qui empêcha qu'elle tût engagée. Mlle Maxime a du talent et sa place est à la rue Richelieu. Espérons qu'elle y arrivera en dépit de la jalousie et » de l'intrigue.
Mlle VOLET, — trop bien comme femme, t trop jolie comme actrice pour ne pas exciter [la jalousie de ses compagnes. Elle est fille de Coraly, l'habile chorégraphe de l'académie i royale de musique.
Mme CBAPUIS. -Jusqu'à présent on s'était imaginé, que toutes les caméristes de théa."
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treavaieni un nez retroussé et, la figure ronde.
Mme Cbapuis nous prouve maintenant qu'avec ôn' nez hyaciath-ien et un visage klein-inien on peut être une excellente soubrette.
Mme DUPONT, — confidente irréprochable, ayant en conséquence gardé jusqu'à ce jour le sevret de son talent.
Mme HALLEY. — Elle a souvent pris les rôles de Mme Dorval el pleure moins qu'elle.
Elle appartiendrait à la bonne école si sa diction était plus claire et moins timorée.
Mlle FITZ-JAMES. — Nom heureux, annonçant toujours une jolie femme. Mlle VALÉRIE. -
MUe BERTHAULT. — Elle était bijen dans le Domioo-Noir à l'Opéra-Comique.
Mme LAURENCE. — Espérance.
Mlle STELLA. — En bon français, jolie étoile commençant à briller.
Mme GRASSOT. — Toute la rondeur, toute la franchise des duègnes qui ont briIté avec le plus d'éclat à la Comédie française.
Mlle YAMINI. — Nièce d'un excellent fumiste du fauboutg Montmartre : il ne lui manque quhine taille plus Élevée et quelques de-
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grés (centigrades) de chaleur, pour arriver au faîte de la gloire artistique.
VAUDEVILLE.
L'homme que l'on a surnommé le législateur de notre Parnasse, a dit : Le Français né malin créa ou forma le Vaudeville, et cinquante infolios peut-être non tus, mais approuvés par MM. les Censeurs royaux de l'époque, ont été employés à prouver et à démentir l'emploi des mots créa et forma. Biide-Oison consulté, a répondu : Il — y — a — un — pâ — â — té!
Réponse trop sublime pour ne pas avoir notre assentiment.
Or donc, ce Vaudeville-chanson des anciens jours, soit-disant inventé par Olivier Basselin du temps de Charlemagne, et dont nous parle Boileau, a plus tard aidé à donner le jour au Vaudeville-Théâtre, ceci ne fait point de doute; seulement, si son prédécesseur avait la nation toute entière pour mère, son arrière petit-fils digne rejeton de bonne maison, eût l'honneur d'avoir plusieurs pères, sans compter que la Comédie italienne, telle qu'elle a été de par Favart et Panard, l'Opéra-Comique aidé de Philidor, de Duni et autres, peuvent très bien revendiquer les droits de la plus étroite parenié ; mais passons de suite à notre Vaudeville-Théâtre. Qui est-ee qui a pu donner l'idée d'ouvrir une salle de spectacle avec ce titre
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sur son fronton? un petit Opéra-Comique de Panard, joué à la foire Saint-Germain en 1737,1 intitulé le Vaudeville; pièce emblématique ) comme on en faisait tant alors et qui servit, grâce au succès qu'elle obtint, à arrêter le genre, à l'adjoindre comme gentil auxiliaire à celui de 1 Opéra-Comique proprement dit; mais qui, plus tard, ayant acquis assez d'importance pour s'élancer touL seul, a fait songer à fonder le théâtre que nous avons tant aimé, théâtre qu'une direction quenouillère, à l'heure qu'il est, fait dévier de sa route et distrait de son véritable genre; mais qui tôt ou tard reprendra son aimable et joyeuxEessor.
Or donc, nous diL Babault, jusqu'à l'établissemenL de ce théâtre dans une ancknne salle de danse dite le Panthéon, rue de Chartres, en janvier H792, ce genre de spectacle n'avait pas eu de local spécial. L'Opéra-Comique de la foire Saint-Laurent, où l'on avait joué les pièces de Piron, Favari, Panard, Lesage, d'Orneval, Anseaume, etc., ayant été réuni à la Comédie italienne, le Vaudeville y fut successivement subordonné aux pièces ariettes, aux comédies, aux drames qui finirent par le persiffler :
Bonhomme Vaudeville, Demeurez donc tranquille; Amusez-nous par vos propos, Et par vos jolis madrigaux; En fait ne quittez pas vos hameaux.
Bcnhqjame Vaudeville. w;.;
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Telle fut l'audience de congé que Sédaine fit signifier en musiqtie, à MM. Piis et Barré, qui avaient donné pendant dix ans, seize Vaudedevilles, dont quatre surtout avaient valu plus de trois cents mille francs au théâtre de la isalleMauconseil, et n'avaient rapporté à leurs auteurs qu'environ douze cents francs!/!
M. Scribe n'existait pas en ce temps-là 1
Par un sentiment de vengeance assez pardonnable, M. de l'iis, qui, longtemps après, devait devenir secrétaire-général de la Préfecture de police, conçut en 1790, l'idée de transporter son répertoire sur un théâtre ad hoc, après avoir toutefois sollicité de la Coniécie italienne une pension modique et trop méritée qui lui fut refusée. De concert avec un bailleur oe-londs, et Rosière l'excellent acteur, chargé non-seulement de jouer les baiJis, mais à qui on attribuait le titre de père de ce Laporte qui joua si parfaitement les arlequins; enfin avec l'assistance de Barré, le nouveau théâtre s'ouvrit et continua même durant les années les plus orageuses de noIre révolution. Després, Deschamps, Radet, [ Desfontaines, vinrent enrichir le naissant i répertoire de leurs piquants ouvrages; par malheur la discorde jeta plus d'une fois ses brandons dans les réunions de nos coupletiers.
On fil un crime à Piis de s'être intéressé au théâtre des Troubadours et il fut éliminé.
Malgré ces guerres toujours nuisibles, toujours désolantes, r administraI ion de ce théâtre, te-
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nue d'une main ferme par Barré, prospéra. On n'en saurait dire autant s'il fallait parler de cette même direction quand elle passa successivement dans bien des mains. En ce moment, monsieur-madame et madame-monsieur Ancelot y font jouer leurs pièces, ce qui ne veut pas dire que toutes les réclames insérée chaque jour dans les journaux pour annoncer de perpétuels succès, ne puissent pas recevoir trop souvent le démenti le plus concluant.
Vaudeville.
Directeur MM. ANCELOT.
(Jusqu'au 31 décembre à minuit).
Directeur succédant.
Régisseur HYPPOLITE.
Sous-régisseur BALLARD.
Iuspecteur de la salle.Contrôleur.
Préposé à la location.
Claqueur BLONDY.
FERVILLE—Cet artiste a produit une trop grande sensation lorsqu'il était au gymnase pour qu'il soit besoin d'énumérer les rôles qu'il a créés. Ferville n'est pas jeune, mais le talent chez lui ne vieillit pas. Comme correspondant des artistes, il a offert à ceux-ci un appui loyal et constant.
ARNAL. — Né à Paris le 31 décembre 1798.
Vrai caméléon au moral. Changeant, par orga-
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ganisation, de forme et d'esprit. C'est l'acteur da monde le plus gai; c'est l'homme du monde le plus triste. Souvent, mauvais camarade, refusant de paraître dans nn bénéfice à moins de 300 fr.
d'indemnité; quelquefois généreux au point d'abandonner toute une recette au pauvre qui a sollicité l'appui de son talent. Arnal, fils d'un épicier, élève d'un frère ignorantin , artiste renommé aujourd'hui, poète compris et apprécié, a été tour à tour artisan et employé; poltron au théâtre, il s'est montré brave jadis; soldat du roi de Rome à quatorze ans, pupille et tirailleur ensuite, il a prouvé, comme il le dit lui-même dans son épitre à Bouffé, qu'uu cœur battait dans sa poitrine d'homme. Ses premiers débuts chez Doyen eurent lieu dans la tragédie. C'était un contre-sens, et le théâtre des Variétés l'acceuillit dans les chœurs. C'était déjà quelque chose pour un homme qui se vantait d'en possé • der un. Arnal, devenu bouche-trou, se fit bientôt remarquer dans les Jocrisses; mais sa véritable réputation ne date réellement que depuis ses débuts au Gymnase. Alors il y eut un revirement complet dans le talent d'Arnal qui, jusque-là, s'était montré à-peu-près le même dans tous ses rôles. Il acquit à cette époque une originalité extrême ; il détint type, et nous n'entreprendrons pas de dire les nombreux succès qu'il a obtenus ; notre cadre se refuse à l'énumération de toutes
les pièces dont il a fait la fortune, li-eéi^ans doute fait celle du Vaudeville, J.(.,.P.\)W
Mme. Ancelol ne s'y était opposé/
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BARDOU. — Acteur plein de talent, de fi-' nesse, de rondeur et d'intentions comiques.
Quel malheur d'appartenir à une direction Ancelotique avec de pareilles qualités ! 1 LAFERRIÈ, RE. -Acteur doué d'une fausse chaleur qui perd tout son effet par l'exagération du mouvement et la monotonie des gestes; nous sommes forcés de croire qu'il ignore tout-à-fait l'art de manier le débit et l'action.
HYPPOLITE. - Régisseur de la scène, il s'occupe en ce moment d'inventer un cabriolet en miniature qui puisse y circuler avec agrément et son talent ? fouette cocher!
FÉLIX. — Débite ses rôles avec assez de verve et d'entrain; mais pourquoi ue pas cherchera acquérir de l'élégance dans le geste, de la distinction dans les altitudes, quand ces qualités si importantes vous manquent totalement?
AMANT. — Possède la première de toutes les qualités : du naturel.
FLEURY. — ( Francis de Plunkett), né à Bruxelles en 1822 ; élève de l'école militaire de Saint-Cyr, qu'il quitta lorsque Mme Doche, sa sœur, entra au théâtre; il débuta à Bruxelles, puis vint au Vaudeville, où il a créé plusieurs rôles avec assez de bonheur. Depuis que Mme Doche a signé un nouvel engagement avec un autre théâtre, M. Fleury ne joue plus, ou d
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moins on ne le fait plus jouer. Suivra-t-il sa sœur au Gymnase?.
ADOLPHE DEMION. — Sorti des ateliers du célèbre Ingres pour entrer dans la carrière dramatique, cet artiste s'essaya d'abord chez Doyen, puis au théâtre Molière, où il remplissait les seconds comiques. Le Luxembourg et le théâtre Saint-Antoine durent à leur tour 1 applaudir, et depuis 1840, il fait partie de la troupe du Vaudeville. C'est un acteur qui travaille, et, avec cette qualité, on arrive toujours.
BALLARD.- C'est l'un des anciens pensionnaires de ce théâtre. Il était rue de Chartres et brillait peu. Il est aujourd'hui place de la Bourse, régisseur et bouche-trou. C'est un artiste stationnaire.
MEUNIÉ. — Jeune premier humide. Il est aux rôles d'hommes ce que Mme Dorval est aux rôles de femmes. une fontaine lacrymative.
RICHARD. — Tout petit garçon d'un tout petit talent, mais qui promet. Richard deviendra peut-être cœur de lion.
LECLËRE. — Bas comique que le théâtre de Rouen a possédé. C'est un acteur inégal qui n'est pas tous les jours aussi mauvais, mais qui semble prendre à tâche de ne pas devenir meilleur.
CAMIADE. — C'était une utilité à l'ancien
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théâtre de la Gaîté; c'est une utilité au Vau-1 deville. ''1 LIÉVENNE. - Le mauvais dans ce qu'il ade moins bon.
ADOLPHE. - Petit comique: artiste distingué qui promet et qui certes n'en restera pas, s'il travaille, aux 2,-JOO fr. d'appointements qu'il reçoit, dit-on. Il est des artistes que l'on paie beaucoup plus et qui valent un peu moins.
Système des compensations selon Azaïs.
DELVIL. — Il a été engagé avec sa femma pour jouer les pièces de M. et Mme Anceiot.
dis moi qui tu hautes.
ROGER. — On trouve des valets portant des noms de maîtres. ( Voir l'article Opéra-Comique.) LUDOVIC, BACHE, DESBIRONS. — Ils deviendront peut-être quelque chOfe sous une meilleure direction.
Mme THÉNARD, — fille de l'excellente Mme Bousigues, née le 3 mars 1S0, à Nîmes. On peut remplir très bien l'emploi des jeunes Dug'zoos et s'occuper de perpétuer sa race: Mme Bnusigues en a donné la preuve en produisant Mme Thénard. Après avoir brillé, encore toute jeune au théâtre de Nantes, Mlle Gabrielle-Reine-Bou't
sigues débuta en 1827 à l Opéra-Comique dan,,, le Chaperon, Virginie, les Deux jaloux, et Jo-
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conde. Malgré sa gentilesse et se3 dix-huit ans, Mlle Gabrielle n'obtint pis un brillant accueil; ce qui ne l'empêcha pas toutefois d'épouser M. Thénard, alors artiste du théâtre de Versailles. —
Mme Thénard a créé au Vaudeville une foule de rôles que nous n'avons pas besoin d'énumérer.
Elle possède un jeu spirituel, une assez jolie voix, et eUe est aimée du public : que voulezvous de plus?. Il parait que Mme Bousigues faisait bien les choses !
Mme DOCHE. — Avant tout, M. le rédacteur, est-il bien vrai que cette artiste soit jolie? Comme un ange. - A-t-elle du talent? - Elle monte à cheval comme la première écuyère du cirque national. - Enfin a-t-elle de la yoix?Elle sait s'habiller, choisir ses étoffes, distribuer ses dentelles et diriger sa couturière et sa modiste avec un tact admirable. — C'est à merveille, mais vous oubliez de me répondre.— Non pas, monsieur, seulement j'ai voulu être conséquent avec l'évidence. En toutes choses ne faut-il pas commencer par les questions les plus sérieuses ? or, aux yeux de Mme Doche et de ses courtisans, le travail, qui donne le talent, et le mérite qui résulte de constants efforts sont d'une importance moindre que les courses au bois de Boulogne, que la toilette et que les hommages, tels fades soient-ils, qu'on obtient toujours quand une mise recherchée vient entourer vos attraits d'un prestige nouveau. -
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Mile ATALA-BEAUCH ÊJNE. - De la teuue, de la distinction et beaucoup de grace ; avec cela on peut faire son chemin.
Mme GUILLEMIN. — La duègne des duègnes.
- Elle n'a rien perdu de son naturel et de sa Verve : on l'applaudissait à l'ancienne salle, on -l'applaudit à la nouvelle: le vrai talent a toujours <des admirateurs.
Mme MIRA. — Pour la première fois depuis qu'il s'est vu directeur, M. Ancelol avait ecgagé une actrice de bon aloi. - Pour ne pas se trouver en contradiction avec lui-même, il lui a confié pep de rôles. On n'aime pas à prouver que l'on se trompe. Mme Mira quitte ce théâtre.
— CAPON (Victorine). — Pour une femme courageuse, c'est un nom effrayant. Mlle Victorine n'a rien cependant qui doive faire peur.
Elle est gentille et passable, comme actrice malgré son nez.
— Mile JULIETTE. — Quel aplomb!!!.
— Mlle JII LIA. — Beaucoup de grâce, et des dispositions que toute autre administrations em.presserait d'encourager.
- Mlle RËNE. — ttre figurante, c'est pëâ !. être laifle, c'est beaucoup !. Ces deux qualités réunies forment un tout, dans lequel 16
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public ne trouve pas son compte, ni l'administration non plus.
— Mlle SAINT-MARC. — Intelligence et gentillesse : voyez-la plutôt dans Satan !
— Mme DELVIL. — Télégraphe dramatique.
— Mlle BALLAURI, (Clotilde). — Née à Turin le 1" avril 1817 : ex-pensionnaire du couvent de Sainte-Scholastique, puis engagée dans le corps de ballet du grand théâtre de Lyon, mademoiselle Ballauri devint bientôt une charmante danseuse. Malheureusement elle s'aperçut que sa santé diminuait à mesure qu'elle voyait progresser sou talent, et force lui fut d'abandonner la danse pour le chant. Actrice à Vienne, Valence, Saint-Etienne, puis à Strasbourg, où les bravos les plus bruyants lui furent prodigués, Mlle Ballauri appartient maintenant au théâtre du Vaudeville. C'est une jolie personne qu'on aime à voir.
— Mlle BRASSINE. - Débutante affligée de 17 ans et d'une figure qui en annonce 25.
Mlle Brassine, qui est beaucoup plus jolie au jour qu'à la lumière, promet cependant.
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THEATRE DES VARIÉTÉS.
Il est dit que notre grande révolution de 1789 aura fait surgir de toutes les sphères sociales des êtres exceptionnels. C'est de ce nombre que fut Mlle Montensier, aussi remarquable par son énergie, par les vastes entreprises qu'elle a su diriger, que par son goût prononcé pour les procès.
C'est elle qui a fait construire, en 1795, sur les dessins de Louis, la salle de l'académie de musique, rue Richelieu; salle qui a été démolie après l'assassinat du duc de Berry. Mlle Montensier fut en outre directrice de plusieurs théâtres et eut l'heureuse idée d'ouvrir au Palais-Royal la jolie salie qui reçut on nom.
Ce même amour pour la chicane, cette aimable attraction qui rapprochait sans cesse Mlle Moutensier de tous les suppôts de l'autre de Thémis, durent troubler la bonne harmonie qui eût dû régner entre sa fondatriceetlesjoyeux apôtres de la folie.
Le théâtre du Palais-Royal, frère puiné du Vaudeville, avait adopté un genre plus grivois, mais non moins attrayant et surtout pour le moins aussi vrai : à la rue de Chartres, les pièces de salon, les peintures des mœurs de ce qu'on nomme je ne sais pourquoi la bonne compagnie : au Palais-Royal, rien que des pièces en un acte, mais quatre par soirée, à savoir : une pièce
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presque sérieuse, une autre toute de folle gaîté, une troisième, et non la moins bonne, offrant dans un cadre rapidement esquisse, pétillant d'esprit, admirable de mérité, un tableau populaire, du grivois assez décolleté pour faire sourire les bons vivants et faire baisser les yeux aux prudes lts plus renforcées, sans cependant les faire rougir; puis enfin un ouvrage mixte, uu croquis tout d observation, hérissé de pointes et mordant, oh! mais mordant jusqu'à enlever la pièce sur la peau trop irritable de quiconque pouvait se reconnaître dans cette peinture, où les mœurs du petit peuple et celles des gens dumondese trouvaient démasquées àl'aided une fictioD; de telle sorte qu'en sortant oe la bonbonnière du t'alais-Royal, après avoir applaudi aux spirituelles bêtises de Jocrisse, aux bons mots si naïfs de Cadet Roussel, ainsi qu'aux fines réparties de Scarron, chacun s'en retournait content : les habitants du paradis dans leurs faubourgs, les gens des premières galeries dans la naissante C haussée-d Antin, tous riant à gorge déployée, ceux-ci répétant les coups de patte lancés contre les muscadins, ceux-là fredonnant les couplets dirigés contre les travers des classes inférieures.
On nous objectera qu'en parlant du théâtre Montensier, nous faisons de 1 histoire aucienue, et que telles qu elles sont aujourd hni, ayant pour directeur un homme d'esprit, mais qui dédaigne les leçons du passé, pour sous-directeur un excellent garçon qui met tout son amour à monter sa garde, et pour claqueur le plus fragile
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de tous les vitriers de la rue Aumaire, les Variétés issues, ou faisant suite au joli théâtre que nous venons de citer, n'en offrent pas même l'ombre, eu dépit du jeu excentrique de presque tous ses acteurs et de la nullité des pièces que lui fournit la plus étrange camaraderie que les marais du Parnasse aient pu enfanter. Nous ré* pondrons que c'est grand dommage et que si nous n'avons plus les Désaugiers, les Francis, les Moreau, les Rougemont pour alimenter le répertoire, et les Dubois, les Tiercelin, les BOFquier, les Vernet, les Brunet, les Pauline, les B«royer, les Jenny Vertpré pour le jouer, on pourrait encore trouver de dignes successeurs à tous ces talents qui jadis ont fait la fortune de ce char.
mant théâtre.
Cette question a été agitée naguère; mais, les rats de l'Opéra consultés en masse, ont certifié que M. Roqueplan était un excellent directeur ; de son côté la Commission des auteurs a reconnu que si le vieux Nestor était le plus sage des grecs, eela n'engageait pas son moderne homonyme à lui ressembler en la moindre chose. Par ainsi les Variétés sont bien et duement parfaitement dirigées! ! !
Mais ceci noua fait oublier de dire que, fondé en 1790, le théâtre Montensier est resté au Palais' Koyal jusqu'au 1" janvier 1807, qu'alors il fut transféré au théâtre de la Cité, là où est le Prado de Chîcarde renommée, dans une salle qui était autrefois une église, portant l'éxécrable nom de saint Barthélémy; durant cette émigration moti-
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vée par des débats judiciaires, on coiislruisit La salle du boulevard Montmartre, à côté des paoo ramas et du passage que l'on venait d'y établir.
Ce fut donc le 1% juin 1807 que le théâtre Montensier fit son ouverture dans son nouveau local, en prenant le titre de Variétés.
Qaund il plut à Napoléon de fouler aux pieds des droits acquis, en supprimant d'un trait de plume nombre de directions dramatiques, le nouveau César daigna ne point frapper d'ostracisme ce théâtre, à la sollicitation, dit-on, de Cuizot, actrice plus jolie que spirituelle, maja qui exerçait un grand empire sur le cœur iacandesçeut de l'archi-chancellier.
La pièce d'ouverture intitulée le Panorama lM Momus, par Désaugiers, Francis etMereau, est un petit chef-d'œuvre du genre. Nous regrettons que l'espace nous manque pour offrir à nos lecteurs quelques-uns des pétillants couplets qui fourmillent dans ce charmant prologue; nous ne citerons que celui-ci : il démontre de quelle manière les auteurs d'autrefois entendaient le genre adopté par ce théâtre; ou jugera si nos auleuu d'aujourd' hui savent ou veulent suivre la même ligne. C'est la Variété qui parle : Air : Au sein d'une fleur tour A tour.
La marotte et le verre en main, Parfois une mnse burlesque Peut des enfants de Tabirin Présenter l'image grotesque ; Mais que le portrait soit flatté, Craignons l'exacte ressemblance !.
Blessons un peu la Térité, N8 blessons jamais la décence.
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Variétés.
Directeur. — M. NESTOR Roqceplan ; son frère Ca.
mille est l'un de nos meilleurs peintres.
Sous-Direcleur. — M. HENRIOT, possesseur d'une barbe magnifique et d'une tête légère; chas" seur dans la 4e compagnie du 4« bao laillon de la 2e légion.
Régisseur. — M. Davesne, ex-artitte de l'Ambigu; Il entendrait fart bien la mise en pièce, si les acteurs des Variétés n'avaient pas contracté la mauvaise habitude de fer;; mer l'oreille aux meilleurs conseils.
Inspecteur de la salle.
Directeur au petit pied.
Vrai maître Jacques du théâire.
Sous-régisseur.
AGminislraleur.
Fabricant de léclamesSous-caissier.
Préposé à la distriLution des billets de faveur.
Juge de paix-amateur, accepté par la troupe.
Grand récipiendaire des auteurs éconduits et des débutantes admises à l'essai; l'obligeance personnifiée.
M. Palissier, propriétaire à Montmartre, rue Véron, N. 14.
Préposé à la location des loges, M.
Chef d'orchestre, M.
Contrôleur en chef, Toni, le moins aimable de tous les cerbères.
Claqueur. — BOURLIER , peintre-vitrier-Iogeur, rue Omaire. lï.— Claqueur ambulant des Délassements comiques; entrepreoeur gené- ral de la garde des cannes, parapluies et éperons du vestiaire de la Porte-Saint.
Mart:n et autres lieux.
Lieutenant de la claque. - BANDOZY. — Perruquier vé" téran.
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Dépositaire des billets d'auteurs. - VALIN, rue Montmartre, 181.
- BOUFFÉ. — Son père était fabricant de cadres lorés ; comme presque tous les acteurs il commença inaperçu et joua sur des théâtres de société; quand le 14 avril 1821, on ouvrit la jolie ;.alle du Pallorama-dramatique, sur l'emplacement fle l'ancien café du Bosquet, Bouffé parut à côté He Serres, de Vautrin, de Francisque, de Mme uiobert. tous artistes qui ont fourni la plus rhouorable carrière; mais la place du Pauvre LBerger fut bientôt marquée, elle était hors ligue; jet depuis lors, Bouffé succédant à l'excellent Bassuage, de la Gaité, dans Robinson Crusoé, dans lles Mauvaises langues de village; venant aux Nouveautés créer d'une manière admirable le rôle du maître à danser de Jean et surtout celui de Caleb dans la pièce de ce nom, où Armand Villot se montrait si glacial et Mme Albert si ravissante ; passant plus tard au Gymnase pour y soutenir de toute la force de son talent une inexplicable direction, et venant enfin ramener par lui seul le public aux Variétés ; Bouffé, disonsnous, a partout fait preuve de tact, d'esprit et de la plus judicieuse observation. Son jeu si vrai, si exact, si consciencieux a ceci de particulier, qu'il n'est point chez lui l'effet d'un mouvement spontané ; ce grand artiste crée, combine, établit ses rôles, travaille énormément et n'improvise jamais, sans que pour cela son jeu plein de finesse et d'intention, sente le moins du monde le calcul et la méthode.
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Si quelqu'un nou* demandait l'âge de cet homme que ses qualités rendent aussi recowr mandable que son mérite artistique le place haut, nous répondrions que.les artistes de la trempe de Bouffé ne comptent pas les années; chez eux râme joue bien plus que le corps et l'âme ne saurait vieillir. -
LEPEINTRE jeune — Un spirituel écrivain a dit de cet excellent comique: « Ses jambes l'ont illustré; sa bouche l'a fait célèbre; ses deux petits bras l'ont rendu fameux; il joue avec luimême ; sa personne est la plus bouffonne des comédies. » — Nous n'ajouterons rien à ce portrait : tout Paris connaît cet artiste qui rivalise lui-même d'originalité et d'esprit avec son talent.
— L'ingratitude du Vaudeville l'a fait frapper à la porte des Variétés : Lepeintre méritait d'autant moins qu'on lui fit de mauvais tours que, si en lui il y a quelque chose de plus grand encore que son mérite dramatique, c'est la bonté de son cœur; c'est en un mot la plus belle âme que Dieu ait voulu créer.
ODR Y. - Caricature ébouriffante qui après avoir passé par l'emploi des utilités au théâtre de la Gaité, puis à la Porte-Saint-Martin, puis encore au théâtre des Panoramas, sortit enfin de son obscurité dans un rôle pour ainsi dire muet de Quinze ans d'absence. Depuis cette époque jusqu'à nos jours. et il y a longtemps. Odry n'a perdu aucun de ses tics, aucun de ses gestes. —
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Dès son début le saltimbanque type s'était révélé.
— Il ne lui manquait plus que de devenir poète et Pieu sait ce qu'Odry met de poésie dans ses productions !
LAFONT.-Depuis tantôt quarante ans ce jeune homme s'est.entendu dire qu'il était beau, et il l'a cru ; qu'il avait du talent, et il l'a cru; qu'un jour peut-être il pourrait bien aller rejoindre son camarade Brindeau sur les planches naguère illustrées par la présence de Fleury, de Michelot, d'Armand, et il l'a cru!. de façon qu'à force d'accumuler croyance sur croyance, Lafont a fini par se croire pour tout de bon un excellent acteur. Nous sommes loin de dire le contraire; il l'a été une fois, aux Nouveautés, vers 1820, dans le rôle de JEAN.
HYACINTHE. « Qu'est-ce après tout QUI le talent d'Hyacinthe! Un nez. (Constitutionnel, lundi, 16 décembre 1844.) — Fils du perruquier du théâtre Comte, Hyacinthe dut faire ses premières armes au milieu des enfants que son père bichonnait. On le remarqua dans les petits Jlaraudeurs, et bientôt ses dispositions furent asstz prononcées pour que l'on reconnût en lui la graine (i'un acteur.
Mais son jeu inégal, tantôt d'une joyeuse franchise, tantôt horriblement chargé, fit dire aux connaisseurs : « Ou Hyacinthe sera un Monrose, ou ce sera le successeur de Bobèche : » r'ft-'
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lecteur à juger dans laquelle des deux catégories il faut placer le comique des Variétés, 1 NEUVILLE. — S'il y a vraiment du urérite à ne faire qu'imiter tout le monde, LeclerC" et Camille Fontalard étaient des artistes d'un grand mérite, car Neuviile est loin deJes valoir; mais si l'on réduit à la juste appréciation le métier de grimacier, nous demanderons ce qu'il faudra penser de celui des Variétés. Il en est de ce genre de travail comme des parades que débi- tent les bateleurs : elles vous arrachent parfois un rire involontaire, mais bientôt la réflexion vous fait rougir de cet accès d'hilarilé : un artiste doit-il borner ses soins à produire sur le public le même effet que les jongleurs des 1 rues ?
DUSSERT. — Bon gros garçon qui, après les Journées de Juillet, parut sur le théâtre du petit Lazary, tenu par Frenoy, l'ex-Talma de l'Ambigu; avant les glorieuses journées, cette bonbonnière était desservie par les marionnettes, achetées à la vente de Joly, l'ancien acteur du Vaudeville; sitôt après les évènements, des jeunes gens remplacèrent les Fantoccini, et Dusserl se montra, non rempli de talent, mais de bonne volonté; engagé plus tard aux Variétés peur remplacer l'irremplaçable BosquierGavaudan, n'ayant ni la voix fraîche, ni Je-jell de son prédécesseur, Dussert se contenta de faire pour le mieux. N'enlevant aucun rôle,
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m'en compromettant aucun, personne ne gagne plus loyalement que lui ses appointements. Il (s'appelait autrefois Narcisse.
HOFFMANN, (André-Talma). — Fils d'une bonne vieille donneuse d'eau bénite à l'église St.-Jem, aujourd'hui Notre-Dame-de-Lorette, le jeune André aima mieux monter sur les planches que d'user son printemps à pousser la verloppe, car il était ouvrier menuisier. Un joli théâtre avait été construit, en 1831, par les soins de M. Laurent, l'ex-directeur del'OpéraItalien, dans le jardin de Tivoli; on y jouait d'amusants vaudevilles; c'est.là qu'André parut dans l'habit de Buffon, pièce de MM. Eugène Décour et Étienne de Champeaux ; l'acteur et l'ouvrage eurent du succès; de là le débutant, encore inexpérimenté, s'en alla en province, et nous le voyons maintenant aux Variétés où, au dire des réclames insérées par son administration, il déploie un véritable talent. Bourlier, qui ne s'y connail guère, soutient que rien n'est plus vrai, et le public, qui sait à quoi s'en tenir sur la véracité des articles communiqués, répond froidement aux prôneurs d'André : u Ni bien, ni mal 1 » KOPP. — On l'avait remarqué au théâtre Saint-Marcel, où son jeu, qui n'était pas sans entrain, rappelait parfois, mais à distance, celui de notre spirituel Vernet. Les Variétés ont produit sur Kopp un fâcheux effet; loin de progresser, il semble s'être endormi sur la route: effet
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immanquable des mauvaises pièces sur les 8C teurs, et l'on joue rarement des chefs-d'œuvre-t à ce théâtre. à prêtent. >
PÉRET, (Charles). — Comique appartenant la bonne école. Ce n'est pas aux Variétés d'à, présent qu'il s'est formé, il y a apporté ses bornes, qualités; surtout qu'il ne les perde pas !. Rien, de contagieux comme de mauvais exemples.
LIONEL. — Ancien pensionnaire du théâtre du Panthéon, cet acteur prouve, par sa tenue en scène et son pçnchant pour la danse excentrique, qu'il a fait son profit des leçons qu'il est facile de recevoir à la Chartreuse et à la Chaumière. Tout cela peut être charmant pour faire un joyeux Titi, mais un bon acteur?.
Jamais.
CACHARDY. — Cet artiste rappellerait un peu Gonthier, touj ours si regretté par les habitués du Gymnase, s'il n'avait pas un jeu tout à la fois prétentieux et glacial.
EMMANUEL. — Anciennement épicier à la barrière Pigale, il a l'honneur d'être le père du célèbre FOUYOU.
HENRY, (Jules). - De l'inexpérience, mais beaucoup de bon vouloir; une administration qui s'occuperait moins des coulisses de l'Opéra et un
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oeu plus de son propre théâtre, ferait de ce jeune lomme un excellent acteur en lui confiant de lions rôles, en le dirigeant dans la bonne voie.
ERNEST.—Artiste qui sort de Saint-Antoine lit ne demande qu'à travailler.
CASIMIR.— De mauvaises habitudes acquises MI province et dont il serait bien temps de se iéfaire.
RENAUD. - Excellent facteur de la petite ooste dramatique.
AMÉDÉE. —Joli nom que porterait bien un aeune premier pour tout de bon.
MlleDÉJAZET (Virg1'nie).-Que dire de cette iiimable femme, de cette excellente actrice, que Jout le monde n'ait dit et pensé mille et mille ois? Douée de l'esprit le plus subtil, du tact le )lus heureux, du physique le plus spirituel et du ¡:oup d œil le plus pénétrant, elle a su plaire et se faire aimer dès sa plus tendre enfance. A l'âge Je cinq ans, elle remplissait au Vaudeville le rôle le la fée Nabotte de la Belle au Bois dormant.
gn 1821, quand le Gymnase fit son ouverture, Virginie y parut pour y créer, avec une égale nstinction, une foule de rôles d'un genre totalement différent les uns des autres. En 1830, Désazet appartint au théâtre des Nouveautés, puis [ille passa au Palais-Royal ; et c'est là qu'elle se
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montra plus sémillante, plus digne que jamais de bravos réitérés d'un public appréciateur. Main tenant, nous allons la voir aux Variétés, don sans doute elle fera la fortune. Quelqu'un a dit « Si j'étais femme et actrice, je voudrais m'appt lerDéjazet; étant homme si j'étais jeune, je von drais être aimé d'elle. »
Mme BOISGONTIER.-Vers le commence ment du siècle actuel, une pauvre femme par courait les rues de Paris en criant des tas di pommes, et portant sur son éventaire une petit fille, dont la mine égrillarde et le sourire malii fixaient l'attention des passants; s'arrêter pou donner le sein à la jolie enfant et savourer quel ques roquilles de trois-six, était le seul dé, sœuvrement de la marchande. Quelques année après, quand sa fille put marcher seule, elle en à son tour un éventaire, emboîtait le pas à ma, dame sa mère et, comme elle, goûtait de et sacré chien tout pur du bon Dieu, dont la desservante de Pomone faisait toujours ses plui chères délices. Une rencontre fortuite, tenani tout à la fois du roman et de la typographie, ar.
racha la gentille Annette à son éventaire et à se: fruits. Dès lors une quasi-révolution s'opéra en elle, et à ça près de son bon cœur et d'une déga., geance sentant toujours un peu la Halle, on ne put guère reconnaître, dans la jolie personne qui débutait au théâtre, la pauvre petite qui naguère criait : les Anglais, à un sou le las 1 Croquez mangez la rainette, en v'là d'ia bonne!
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Les allures populaires d'Annelte, devenue tlisa Hoisgonthier, l'ont servie dans plusieurs rôles; trop franche pour se croire une grande actrice, elle peut compter sur des bravos mérités toutes les fois qu'elle ne sortira pas du cadre pour lequel )a nature l'a faite.
Mlle FLORE. - Néed'uneemplnyée au théâtre Montensier où elle joua, après Mlle Mars, le rôle du petit frère dans le désespoir de Jocrisse. Sa réputation d'actrice date de l'ouverture du théâtre des Variétés, époque à laquelle son talent se révéla dans le Panorama de Jlomu, rôle de la bouquetière. On la vit au Vaudeville, à l'Odéon, sur les bords de la Seine un jour de désespoir et de désillusion ; aujourd'hui elle est revenue au théâtre qui l'a vu naître et où l'on aime tant à la voir. Flore est une bonne comédienne et une excellente femme. L'amitié que lui témoigne le public doit la consoler des tracas que des intrigues de coulisses lui ont causés jadis.
LUCIENNE CARPENTIER. — Petite-nièce d'un des meilleurs comiques de la première troupe du Vaudeville, elle a vu le jour, en 1824 , dans la Picardie. Elle était destinée à l'emploi de dame de comptoir chez un négociant, mais sa vocation l'a emporté. Aprèl des études spéciales, elle a joué la comédie en Proviace pendant dixhuit mois, et depuis avril 1844, elle double la première amoureuse aux Variétés, Son joli phy-
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sique, sa bonne tenue et ses manières distinguées disposent le public à favoriser le développement de son intelligence. Qu'un bon directeur lui soit en aide, et Mlle Lucienne deviendra une actrice remarquable.
Mme PAUL-ERNEST. — Charmante actrice dont le jeu spirituel, la tenue décente contrastent heureusement avec les allures plus que populaires de quelques-unes de ses compagnes.
Mme JOLIVET. — A repris l'emploi dans lequel Elomiie et Flore, dans leur jeunesse, avaient acquis un renom mérité. Dire que Mme Jolivet possède UH talent égal à celui de ces deux artistes, serait avancer une chose qu'elle-même ne croit pas; néanmoins elle n'est pas dépourvue d'un certain mérite; elle est encore l'une des actrices qui comprennent le mieux le véritable genre des Variétés.
Mlle AUZY, (Alice). — Toute la fatuité, toute la préleniieuse vanité, moins le talent, des grandes coquettes de nos premiers théâtres.
Mme THIBAULT. — Intelligence et entente parfaite de la scène : avec cela on peut faite son chemin.
Mlle VOLET, (Marie). — Jolie comme sa f œur qui obtient à l'Odéon autant de bravos pour son Jlent que d'hommages poursa beauté.
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Mme VALENCE. — Son extrait de naissance a été perdu, mais ce qui ne l'est pas pour le public, c'est la jolie voix de cette aimable actrice, Mme PITRON. — Transfuge de l'Opéra-Comique; quand un compte de 56 à 43 ans d'âge peut-on se décider à émigrer?
GYMNASE-DRAMATIQUE.
Ce théâtre, dont la salle a été construite avec une étonnaute rapidité, a fait son ouverture le 23 décembre 1820.
Comme il arrive trop souvent, cet établissement destiné dans l'origine à représenter des comédies en un acte, des vaudevilles et des opéras inédits et écrits par de jeunes auteurs, est totalement sorti du genre qui lui était assigné ; une fois M. Scribe admis pour y donner un certain nombre d'ouvrages chaque année, on a renoncé aux ouvrages lyriques, aux comédies parlées, les jeunes compositeurs ont été éliminés, de même que les jeunes auteurs, à moins que ces derniers ne consentissent à fléchir le genou devant le foornisseur en titre, fcfin d'obtenir de ce despote dramatique qu'il daignât lire, soidisant r etuueher, et faire représenter les ouvrages, pompeusement illusltts de son nom !.
Dire à quelles conditions nombre de pièces ont été ainsi représentées serait tout à la fois rniver de vieilles blessures et entrer dans le domaine
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privé de certaines existences ; c'esl ce que nous ne voulons pas faire.
Après avoir obtenu dans le monde élégant un succès d'une assez longue durée, ce théâtre est redevable à la plu étrange gestion d'être descendu à un état alarmant de marasme et d'abandon.
Grace au ciel, le directeur qui a causé tout ce dommage n'y ettptus, et M. Montigny, le directeur actuel, travaille avec un zèle infatigable à ramener le Gymnase dans la bonne voie ; espérons que le public appréciera tant d'efforls et prouvera par sa présence qu'il sait rendre justice au courage et à la persévérance.
Gymnase- Dramatique.
Directeur. - M. MONTIGNY.
Régisseur. - M. MONTVAL.
Sous-régisseur. — M. LEROUX.
Préposée à la location. — Mlle DUHAMEL.
Contrôleur en chef. — Un grand monsieur, qui, dit-on, s'appelle Petit.
Dépôt de billets d'auteurs. - Chez l'horloger' boulevard Bonne-Nouvelle Prosper.
Claqueur en chef. — M. SAUTON, NUMA (Marc Beschefer). — Fils d'un bon et honnête bourgeois; né à Vincennes, il fut élevé à la pension Bazyre, d'où il s'élança au lycée Charlemagne. On le destinait au commerce de
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draperie. Après quelques éludes de médecine entremêlées de quelques essais chez Doyen dans les rô;es de Marty, il parvint après un assez grand nombre de tentatives infructueuses, à débuter au théâtre de Versailles, où il produisit une sensation difficile à décrire. Son engagement, ligué pour trois années fut rompu avant terme; le dédit fut payé, et Numa vint débuter au Gymnase en 1823. Xeus n'avons rien à ajouter. Tout le monde -ail ce que vaut cet habile comédien ; sans effaci r PerU'l, qu'il n'imite point, il s'est fait un genre à lui et s'est élevé à la hauteur de son devancier. Il faudrait citer tous les rôles qu'il a créés pour énumérer tous ses succès.
DELAFOSSE.—Voici encore un de ces hommes dévoués, et dont l'extérieur plein de grace et de belles manières semble être en rapport avec les qualités; en un mot, un de cet artistes que la comédie franchise eût dû songer à s'attacher et qu'elle s'est hâtée bien au contraire de repousser de sa camurilla, parce que de tels acteurs ne savent que travailler afin de centupler leur talent. Né à Paris, élève ou Conservatoire, Delafosse entra aux Français en 1823 : laborieux comme Fleurv, il était de son écoie, il se fit applaudir dans le Misanthrope.
Plus tard, M. Harel l'appela à l'Odéon, pui. à
la Porte-Saint-Martiu ; là, nous l'avons vu créer un nombre considérable de grands rôles, comme ceux de Fabiano, de Marie Tudor; Henry VIII, de Catherine Howard; M. Aubray, de Richard, d'Arlington.
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Vers 1827 ou 28, Delafosse ayant quitté la Porte-Saint-Martin, remplit à Amsterdam les premiers rôles, et de retour à Paris. il fut appelé au Gymnase pour jouer l'emploi de Ferville et de Gonthier, emploi qui avait laissé de granis souvenirs et que Delafosse remplit maintenant avec distinction.
DELMAS. — Les premières années de Delmas ont élé remplies par une foule d'incidents; issu d'une farnille distinguée, il se destinait au barreau. Le goût du théâtre l'emporta : en 1829 cet artiste fit partie d'une troupe de province pour y remplir les grandi rôles , c'est ainsi qu'il fut assez heureux pour jouer avec Mlle Mars. A Bordeaux il eut de vrais succès et déja Paris l'appelait à lui quand un directeur d'outre-mer vint tourner li tête au jeune comédien et lui faire une offre trop illusoire. Delmas partit donc avec son jeune enfant. mais au bout de quelques mois, après être arrivé sous le ciel du tropique à 4000 lieues de la France, la direction fléchit et les acteurs furent bientôt plongés dans la plus effroyable position. Après mille tribulations Delmas s'estima trop heureux de revoir la France!. Hélas ! sur cette terre aimée, de nouveaux chagrins attendaient le malencontreux artiste; ayant perdu pendant son absence une partie de sa famille, il se trouva tout à la fois déshérité par elle et totalement oublié par le public qui ne se souvenait plus de son ancien succès.,.. Que devenir et comment se refaire une
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seeonde fois une réputation ? -- Delraas ne voulut plus rester en province. Arrivé à Paris il trouva à entrer au théâtre du Luxembourg et se hâta d'accepter. Soutenu par un granl courage, faisant preuve d'expérience et de talent il se fit remarquer dans nombre de rôles, puis il passa au Panthéon: c'était encore un pis de fait Deux mois après il était appelé au Gymnase !.. Là, de grandes émotions l'attendaient; de ses débuts dépendait tont son avenir, mais quelle tâche, quelle épreuve !.. Jouer un rôle fait pour Bouffé, répété par lui et qu'on annonce en lettres de deux pouces de haut !.. Il y avait de quoi trembler !.
Delmas s'en remit à la grace de Dieu et au bon vouloir du parterre, et le lendemain la Presse a dit : «Delmasn' est pas Bouffé, il ne le sera peutêtre jamais. mais il sera Delmas et c'est déjà quelque chose.
ACHARD. — Né à Lyon, il fut d'abord destiné à la fabrication des foulards ; mais on peut être tisseur et avoir des velleités dramatiques. à
preuve qu'un soir Achprd qui, jusque-là, s'était contenté de chanter toute la semaine tandis que ses camarades travaillaient, et d'assister tous les dimanches aux représentations du théâtre des Célestins, remplaça un acteur malade et se tira si bien d'affaire qu'il fut immédiatement engagé pour Lons-le-Saulnier dont le théâtre n'ouvrit jamais; ce qui lui donna l'occasion d'adopter la carrière qu'il avait tant enviée et de faire bientôt partie de la troupe de Grenoble. Plus
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expérimenté, Auhard revint plus tard se faire, applaudir par ses compatriotes; puis il alla de nouveau courir les champs et enfin s'arrêta à Bordeaux où Déjazet alla donner des représentions. — Nous devons Acliard à Déjazet et nous l'en remercions. Qui n'a vu Lionel, le Commis et la Gristtte et tant d'aulfcs jolies bleueltes où Acliard, tantôt seul, tantôt à côté de son lutin protecteur, était si franchement comique, si drôlement gai? — Achard est arrivé avec sa verve entraînante au Gymnase et Déjazet a également quitté le théâtre du Palais-Royal. Diable !.. cela devient triste pour les abonnés de la bonbonnière Dormeuil ( Style réclame).
KLEIN. - Ancien bijoutier, il s'est fait remarquer dans le Siège du clorher, au théâtre de l'Amhigu: c'est de l'histoire ancienne. Il est aujourd liui propriétaire et n'a pas cessé d'avoir la figure comique: c'est de l'histoire moderne. A cause de son ex-profession, on dit qu'il a une bague au doigt (figure).
RÉBARD (Jean-Ifnptistc-Hippolyte). — Né à Paris, d'un brave tailleur, qui voulut en vain que son fils se livrât aux douceurs des reprises perdues. Rébard fut joaillier, et, pensant qu'il pouvait devenir un bijou pour l'art dramatique, il alla s'exercer dans les théâtres de société. Il patut quelque temps au Cirque-Olympique, puis aux Folies-Dramatiques, où il joua si comiquement le rôle de Bertrand dans Robert-Macaire; ce stffr-
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fcfes lui valût l'entréedes Variétés, où nous l'avons fu sérieusement bien drôle, et maintenant il est 'o Gymnase où l'administration de M. Poirson en 1 tiré grand parti et dont le public l'a pris en affection. Il serait vraiment fâcheux que les nouveaux directeurs le privasseut d'une juste solliiîitude. ,
t BERNAHD-LÉON. — Après avoir attiré la Ioule au théâtre du Gymnase dans le Coiffeur et e Perruquier, il a tiré sa poudre aux moineaux au [théâtre du Vaudeville. Revenu au Gymnase, lil a prouvé qu'il n'avait eu qu'un seul tort dans sa vie, lui acteur, si gai: c'est d'avoir été directeur de la Gaité.
I GEOFFROY —Ex-premier comique de Rouen, pque l'adminislration sage et prévoyante de M.
ftlootigny a su s'attacher pour longtemps. Geoffroy, appelé à jouer les rôles grimés du répertoire îjde Numa, possède deux qualités bien rares dans son emploi : de la chaleur et une grande netteté )dans le débit.
n k * SYLVESTRE. — C'est un ancien acteur qui rmet à la caisse d'épargnes et qui a joué aux Variétés : il n'en met point dans son jeu.
- RHOZEVIL. — Jeune amoureux jadis au théâtre des Folies-Dramatiques; il est revenu transi au Gymnase. A la dégageance singulière de ses bras, on le croirait plutôt né pour être tambour que pour être acteur.
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DESCHAMPS, (J/tlien). - C'était autrefois 1%, coqueluche de B^lleville; il se fait applaudir aui jourd'hui au boulevard Bonne-Nouvelle. Comme amoureux, il ne manque pas de chaleur; mais nou espérons le voir atteindre un plus haut degré. ,1 '1
TISSERAND. — Fils d'un laboureur, il s'est fait peintre sur porcelaine pour prendre ensuite, au théâtre, l'emploi des Gontier. On ne pt'ut pas dire qu'il soit mauvais; on se demande s'il est) réellement bon. I 'i LANDROL. — Il tient an Gymnase l'emploides Dannwil, c'est une bonne ganache. 1 BORDIER. — Depuis 22 ans il est an Gym nase. Soigneux, et bon père de famille au théâtre, il compte cependant plus d'années que de succès. »
ot 1
Mlle N ATHALIE. - inaperçue au théâtre St.-Antoine, elle s'et fait remarquer aux Folies Dramatiques dans la Fille de l'air : du talent mais trop d'amour propre.
Mlle FARGUEIL. — Possède une jolie voix.
Elève du conservatoire, elle conserve toujours les bonnes traditions.
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ROSE CHÉRI. —Née àEtampes en 1825; son p ère appartenait à cette époque à une troupe t.I'Opra-Comique. Après avoir fait, enfant, les Hélices d'une fête de famille à Bourges, RoseIChéri, cultivée par son père, reçut en 1854, conjointement avec sa sœur Anna, des applaudissements pour ainsi dire frénétiques à Nevers, iClermont, Auxerre, Chartres, Limoges, Perrigueux.On se rappelle les débuts inopinés de Mlle Rose-Chéri au Gymnase un soir qu'au moment Me joner une jeunesse orageuse, Mlle Nathalie, se trouva indisposée. C'était en juillet 18&2.
IDepuis, Mlle Rose-Chéri a été surnommée la Werle du Gymnase et nous ne craignons pas d'afJfirmer qu'elle pourrait l'être du théâtre-Français.
Mlle ANNA .CHÉRI,-née à Etampes en 1826.
C'est en tous points la sœur de Mlle Rose.
Mlle DESIRÉE. — Soubrette de 18 ans qui ine manque pas de finesse et d'esprit.
Mlle WALLÉE. — Partie du Gymnase des LEnfants, elle est aujourd'hui au Gymnase du Tboulevart Bonne-Nouvelle. Diction gastronomi.
,que, c'est-à-dire empâtée. (Sans calembourg.) Mme J.AMPQUIN. — Ex-artiste de la Gaîté et
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du Cirque Olympique : c'est une femme à cheval sur les rôles de Julienne.
i Mlle LAUBRY. — Une foule de zéios. 1 Mlle FERNAND. — 20 ans. Elle a débuté en 18H. dans Rodolphe et donne beaucoup d'espoir dans les rôles de jeunes premiers. Mme MONTVAL, — c'est la femme du régisseur, elle se trouve bien mise en scène.
- j i THÉATRE DU PALAIS-ROYAL.
Ouverte par Mlle Montensier. cette salle, qui a longtemps porté son nom, est restée longtemps fermée, puis rouverte pour devenir un café-spectacle, qui fut, en 1815, horriblement saccagé.
Revenue enfin à sa première destination sous la titre qu'elle porie aujourd'hui, elle a été constamment fréquentée. Les pièces qu'on y représente rappellent quelquefois le genre originairement adopté par les Variétés. •
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Administrateur, MM. DORMEUIL.
Secrétaire, MONGELAS.
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Régisseur-général, MM, COUP AHT.
I Sous-régisseur, ALLAHD.
Iuspectenr de la salle, GUEFFIER.
Préposée à la location, Mme LAZARE.
Chef d'orchestre, M. GUÉNÉE, ex-musicien de l'Opéra et compositeur.
Claqueur, DUHAHD.
SAIN VILLE. - Ex-acteur de la banlieue qui possède de trente-huit à quarante ans, et dix mille francs d'appointements au théâtre du Palais-Royal, où il remplit avec un talent remarquable les pères-dindons.
DERVAL. — Jadis il a remplacé Lafont, au théâtre des Nouveautés, dans le rôle de Jean.Dernièrement, le théâtre des Variétés lui a fait des propositions pour suivre Déjazet; mais, fidèle au public qui lui témoigne de l'amitié, il n'a pas voulu quitter la seconde scène témoin de ses succès.-Talent et gratitude.
TOUSEZ, (Alcide).-Talent de convention selon nous, qui, tout en n'imitant personne, manque d'un type particulier. - Cependant, comme il amuse et fait rire - nous sommes désarmés.
LEVASSOR.-Après avoir chanté des chansonnettes su théâtre du Palais-Royal, il est allé chanter des chansonnettes au théâtre des Varié-
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tés; après quoi il est revenu près de ce bon Dormeuil qui ne peut pas le soulfrir dans la Tête dj Singe. 'Et le public donc?.
LHÉRITIER.-Ancien acteur de la banlieue et du théâtre de Tivoli, il poursuit tranquillement ici sa paisible carrière.
LEMÉNIL,- Les niais de mélodrame ont fait, au théâtre de la Gaîté, la réputation de cet acteur, qui ne fait pas grand bruit au Palais-Royal.
Tel brille au second rang, qui s'éclipse au premier.
GERMAIN.-Amoureux plein de chaleur et de bonne volonté, quijoint aux qualités d'un artiste plein d'avenir, celles qui dbliuguent l'homme privé.
GRASSOT.—Comique qui jadis était au Gymnase et qui possède le talent de se grimer.
RAYEL.— Excellent comique qui nous vient de Bordeaux et que nous avons eu l'occasion d'applaudir au Vaudeville.— Le rôle de Félix dans l'Etourneau lui a valu un succès tout ré- cent encore.—Ce n'est pas le dernier.
MEYNADIER.- Brave Provençal qui joue les inutilités avec un aplomb tout particulier.
BARTHÉLEMY, (Etienne-Toussaint). - Né à Paris, ex-artiste de tous les thcâsreg de société,
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et peintre en bâtiments. 11 a été directeur du théâtre des Batignolles et a fait ensuite partie de la troupe du théâtre de Tivoli où il remplaçait Lacase, de Vibeube mémoire. Plus tara, il lui engagé au théâtre du Palais-Royal où ii est encore aujourd'hui, Gemme homme, il mérite la considération des geus de bien; comme entrepreneur de peinture, il mérite la confiance deb propriétaires j comme artiste, il n'est déplacé nul part.
DUBLEIX. — Si vous avez eu le malheur de fréquenter le théâtre Saint-Marcel, vous avez dû y voir un comique bien mauvais.
ALLARD. — Sous régisseur du théâtre, il remplit au besolu quelques rôies et fait partie lies iuutilités utiles.
LACOURIÈRE. — C'est le gendre de Lepeintre cadet. Comme comique, les Etudlants ont pu l'appiaudir au théâtre du Luxembourg : imitation -de l'acteur Legraud, il donne de 1 espoir.
MAbSON. — Maître de chapelle à l'église Saint-Roch, qui tut a'abord ciiel ues chœurs à rce théâtre, et qui se chai ge aujourd'hui de certains bouis de rôles. Le jape lui doit une uispense î BERGER. — Fils d'un honnête et sauvage menuibier, qui lui l'un des direcieuis du Gymnase des erifams. Berger a commencé chez Comte où il promettait beaucoup, Promettre et fteuir ,_ C'est désolant.
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Mme DUPUIS.—Nous lui avons donné desii cères bravos au théâtre des Funambules, quai elle s'appelait Charlotte Bordes; depuis not l'avons applaudie dans Dieu vous bénisse et dai Un enfantillage! La pétillante Charlotte a cou mencé comme Léontine Fay ; elle est jolie et du talent ; c'est dire assez que Mme Dupuis m< rite l'accueil que lui fait chaque jour le public.
Mme LEMÈNIL. — Elle est un peu moii maniérée ici qu'elle ne l'était au théâtre de 1 Gailé. Cependant elle n'en est pas moins la fil de ce brave Gougibus. on l'assure. 1 Mme GHASSOT. — C'est une jeune premièi à qui l'âge a donné de l'expérience.
il Mme RAVEL — Un proverbe dit : qui t ressemble s'assemble; cette dame est l'épouse d Ravel: il faut convenir que sous le rapport d talent les proverbes sont quelquefois d'affreu menteurs.
Mme MOUTIN. — Duègne respectable, artisl pleine de qualités privées.
Mlle ALINE DUVAL. — Partie du théâtre d M. Comte, elle a paru au théâtre du Panthéon et fait aujourd'hui les grisettes au théâtre dl Palais-Royal, Il ne lui manque qu'un peu d'a plomb pour être appréciée à sa juste valeur. Mlle SCRIW ANECK, — Appréciée au théâtn
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Saint -Antoine elle tient ici l'emploi des Déjazet el y mérite des applaudissements. Notre opinion se résume en un seul mot. Avenir!
Mme DUVERGER. - Jolie femme de 20 ans, qui nous arrive de province el qui a débuté dans Fiorina, vaudeville de MM. Mélesville et Carmouche. Elle a un peu de talent et beaucoup de voix.
Mlles PAULINE DEBËS et ESTELLE. — De rien peut-on faire quelque chose?. (Problème posé par M. Jacques Arago, avant qu'il n'ait perdu la vue).
PORTE-SAINT-MARTIN.
On ne songeait pas plus, en 1781, à employer cette saile pour un théâtre stable, qu'on n'avait l'idée,quand on bâtit lOpéra où il est situé,après l'assassinat du duc de lîerry, et qu'on s'avisadodétruire la salle située rue Riehtlieu pour transférer ce spectacle dans le local actuel, local provisoire et réellement effrayant pour le public, qu'on n'avait l'idée de l'y laisser si longtemps.
A Paris, on ne redoute rien ; il est peu de théâtres convenablement construits, soit pour que l'incendie puisse y être maîtrisé, soit pour que le public trouve,- en cas de sicrotre, des escaliere spacieux, des issues commodes, des sorties multipliées. Que le fen s'empare avec violence de Fun de ces théâtres, pendant la durée d'une repi ésentation, et grâce aux savantes dispositioude ceux de nos architectes que l'on gratifie du titre d'habiles constructeurs, et auxquels on ac-
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corde les récompenses les,-plus magnifiques, sur deux mille spectateurs, il n'y eu aura pas lé quart de sauvés ! mais qu'importe !. diront certaines gens !.
Pour revenir à la Forte-Saint-Mai lia, cette salle a été construite eL décorée dans resVaçe-de 75 jours, lors de l'incendie de l'Opéra qui vint s'y installer jusqu'en 1794. M. Saint-Romain en obtint l'ouverture en 1814 pour un autre genre de spectacle. On essaya de changer le genre et même le nom de ce théâtre ; sous le titre de Jeux Gymniques une troupe y donna des représentations d abord fort brillantes, puis tellement dispendieuses, par le nombreux personnel qu'elles exigeaient qu'il fallut y renoncer. La danse a toujours été demandée à ce théâtre et, comme d'ailleurs les spectacles du boulevard soumis jusqu'en 1830 aux règlements qu'il plut à Buonaparie de leur imposer, durent avoir chacun un corps de ballet, la PorLe-Saint-Martin, s'est principalement fait remarquer par le nombre de ses danseurs. Quand M. Harel, abdiquant le sceptre de l'Oa-éoa, vint s'établir sur le boulevard, 1 congédia la chorégraphie el fit son possible pour transformer la Porte-Saint-Martin en second Théâtre-Français; les maladresses du premier pouvaient auloriser les tentatives du second, et déjà M. Harel possédait un certain nombre d'artistes bien capables de rivaliser avec les vaniteux sociétaires de la rue Richelieu, Provost, Delafosse, Lockroy et même Mlle George formaient une brillante ayant-garde ; mais M.
Harel que les hommes superficiels om qualifié de directeur capable, d'homme de tact el d'esprit, M. Harel à qui nous n'accordions que de l'audace. dont la capacité ne se révélait dans les IIWJaeIJlts critiques que par l'adoption des mesures
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les plus ruineuses el les plus désespérées, M. Ra- rel, disons nous, esclave des impérieux caprices de sa compagne, ne sachant agir que par soubresauts et non imprimer à sa direction une marche uniforme et progressive, pouvait remporter de temps à autres des victoires éclatantes, mais dont il ne relirait aucun fruit, attendu qu'après un succès, il s'arrêlait tout court jusqu'à ce que les effets d'uue nouvelle détresse vinssent l'arracher à sou assoupissement. On a prétendu que depuis son départ de la Porte-Saint-Martin, M. Barel avait donné plusieurs pièces auxquelles nous supposons bien qu'il a fait quelque chose, ne fût ce que d'y jeter de ces mots déchirants d'égoïsme, et de désenchantement qui ne peuvent jaillir que d'un cœur profondément oLcéré.
Maintenant la Porte-Saint-Martin revient à ses plus beaux jours sous la direction de deux frères qui savent à quoi s'en tenir en fait de théâtre et de mise en scène; comme auteurs ils ont fait leurs preuves, et comme directeurs ils laisseroat un renom mérité.
Directeurs el administrateurs: MM. COGNIARD, frères.
Régisseur général : MOESSARD — Monthyon.
Contrôleur : ALBERT.
Prépoé à la location : Préposé en chef à la garde des parapluies BOURLIER, claqueur des Variétés et autres tieux.
Sous-préposé pour la garde des cannes, RAYMOND, ex-sacristain de l'église SainleGeuevleve, et agent de placement mortuaire,
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attaché à l'administration des pompes funèbres.
Claqueur suprême: PORCHER capitaliste; experruquier.
Lieutenant-général de la claque, THIÉBAUTPied-bot et cordonnier.
MARIUS. — Né à Ternay, près Lyon, le 23 juin 1809, d'un propriétaire aisé, maire de sa commune, Marius, dont on voulait faire un archevêque ou tout au moins un curé, s'échappa de la maison paternelle à 12 ans, eL entra chez un fabricant de châles à Lyon. Du jour où le j eone apprenti eut sacrifié trente sous pour voir jouer Talma dans Régulus, il ne rêva plus que théâtre, et bientôt, jetant non pas le troc aux orties, mais le tablier au vent, il débuta à Lyon dans Egiste d'Hippolyle et dans Tartufe; un beau succès fut la récompense de son aptitude et des soins de son professeur Devillier. Après avoir fait partie d'une troupe nomade, parcouru le midi de la France, le Piémont, et avoir été trailé par les Rouennais en véritable enfant gâté, il vint à Paris et fut engagé à la PorteSaint-Martin, où il est aujourd'hui aimé et apprécié.
CLARENCE. — Cet acteur fit longtemps les beaux jours du théâtre de Belleville, et c'est avec regret que les Sévestes le cédèl ent à MM. Cogniard. 11 débuta à la Porte-Saint-Martin dans Mathilde ou dans les deux Serruriers, et il y fut également bon : un physique avantageux, une excellente tenue, une grande intelligence, en voilà plus qu'il n'en faut pour réussir à la scène ; cet acteur ira loin.
GRAILLY (Eugêne). — Encore un des élèves
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des théâtres de la banlieue. Cet acteur, assez médiocre d'abord, dut beaucoup à la bienveillance et aux conseils de Mlle George qui, dans ses tournée; dénartemenlales, ne pouvait jouer sans.avoir Grailly à ses côtés; fixé tout-à-fait à la Porte-Saint-Martin, et livré à lui-même, M. Eugène Grailly paraît avoir profité des leçons de son professeur, et c'est un sujet, sinon brillant, cru moins fort utile.
ALBERT (Alfred). — Il était avec son père à l'Ambigu, l'un en qualité de contrôleur-général, et lui comme acteur-dessinateur ; son père et lui sont en ce moment à la Porte-Saint-Martin, toujours avec les mêmes qualités. M. Alfred Albert. lefils, destine parfaitement les costumes, et son père contrôle parfaitement les billets.
MATHIS. — Tout ce que je sais sur cet artiste, c'est qu'il vient de Montmartre ou de Belleville, et qu'il est maintenant à la PorteSaint-Martin.
MARCHAND. — Un des doyens de cette vaste scène, superbe dans les Gendarmes et dans les forts. delahal'e : bon gros garçon qui a dit supérieurement : la cavalerie n'est pas l'infanterie ; et vice versa, dans la fameuse Revue de 1841.
FRÉDÉRIC LEMAITRE. — Que dire de ce grand acteur que tout le monde ne sache ; parti du point le plus obscur, de l'ancien Cirque, où il était presque comparse, et des Funambules, quel acteur a fait un plus rapide chemin et développa DÏIIS do talent. Depuis bientôt vingt ans, Frédéric Lemtflre fixe les regards de tout le monde dramatique, et chacune de ses
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créations, dont le nombre çstinfini, est empreinte d'un cachet particulier; ses derniers rôles, don César de Bazan et Georges Maurice, dans la Dame de Saint-Tropez, prouvent que le grand artiste n'a pas encore dit son dernier mot, et que nous conserverons longtemps encore le talent qui a opéré une révolution daus l'art dramatique. Pourquoi l'homme ne vaut il pas l'artiste?
M. TOURNAN (Pierre-Bernard ). Né à Caen, le 28 octobre 1804, figurant au Luxembourg en 1825, puis artiste en province. M. Tournan est une des plus anciennes colonues du temple de la Porte-St.-Martin; comique, il joua longtemps ce qu'on appelle les utilités; son nom sur Tafâche fulparconséquentlongtemps en tête de la queue; depuis la direction de M. Harel il est devenu presque un sujet. Le comique et l'intelligence ne manquent pas à cet artiste, mais il a la malheu reuse habitude de charger beaucoup trop ses rôles; cependant il en a quelques-uns où il est à peu près bon.
M. RAUCOURT. - Raucourt iious vient de la Gascogne, et ne dégénère pas. Le théâtre St.Martin lui a ouvert ses portes à son arrivée à Paris et il s'y distingua par beaucoup de métiers, de la verve et de l'originalité Son rôle de début dans la Duchesse de la Vauballière fut un triomphe, et lui fit croire qu'il était né pour le vaudeville : erreur qui le conduisit au théâtre du Palais-Royal où il n'eut aucun succès; rentré à la Porte-Sf.Martin, il y retrouva ses avantages. Le Lugarto de Mathilde fut une de ses plus grandes victoires. Cet -acteur affectionne les monologues tels que la Croix d'Acier, le Fou de Bicêtre, etc. Estce que les répliques ne le frapperaient pas ?
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M. JEMMA. - Jemma n'a pas loin de quarante ans ses premiers essais sont obscurs ; on ne le connaît bien que depuis ses -débuts à la Porte-St.-Martin : ils ne furent pas très brillants.
Un accent méridional très prononcé,une machoire lourde, de l'hésitation dans la démarche et dans le regard, ont longtemps nui à ses progrès; mais sa grande persévérance et une intelligence profonde ont fini par le faire admettre au nombre des bons ac'eurs ; entre autres rôles, où il se distingua, il faut compter celui qu'il créa dans Mathilde; la Dame de St.-Tropez, lui a fourni un type où son accent et sa lourdeur sont devenus des qualités.
M. GRAS ( Anatole ). —J'ignore le commencement de cet artiste; il n'a paru pour la première fois à mes yeux qu'au théâtre du PalaisRoyal, où il se distingua peu et d'où il sortit à la suite d'une querelle, dans laquelle la joue de son directeur, M. Dormeuil fut, dit-on, compromise.
Entré à l'Ambigu-Comique, il fit preuve d'une grande intelrigence. Je ne sais pourquoi il en est sorti encore; toujours est-il que nous le retrouvons à la Porte-St.-Martin avec ses défauts et ses quahtés, qui sont la sécheresse et une diction distinguée; M. An itole Gras peut avoir quarante ans et est bon père.
VISSOT.- Camarade de Moëssard, dont il partage tes travaux comme régisseur, Vissot est de la création de la Porte-Sdiut-Martio, et jamais acteur n'a vu tant de révolutions dans un même empire. Qaoiqu'il ait beaucoup brillé dans le Juif de la Pie Voleuse, vous voyez que noaaremontons un peutiaul; il faut convenir, et Vissot en convient lui-même, qu'il n'a jamais été ce qu'on uppeHe
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vulgairement un bon acteur. Tel il fat à son aurore, tel vous le retrouvez à son couchant; il n'a avancé ni reculé : c'est le type des Bornes de M. de Lamartine. Il faut cepeudant qu'il y ait quelque chose dans un homme pour qu'il soit resté trente ans dans un même théâtre.
MOESSARD.- Le bon, l'honnête Moëssard nous vient de Bordeaux. Ses débuts à ta-PorteSaint-Martin remontent à l'année 1815 oa 1816, c'est-à-dire presque à la réouverturede ce théâtre, qu'il n'a jamais quitté depuis. Doué d'un excellent masque, d'une parfaite rondenr, cet acteur a toujours été vu avec plaisir, surtout dans les Tabliers et les Financiers. M. Moëssard a joue.
même les têtes couronnées, témoin Louis XVI, auquel il ressemblait tellement que l'autorité interdit son rôle. Devenu vieux, M. Moëssard se repose de ses fatigues en remplissant la place de régisseur à la Porte-Saint-Martin On le retrouve cependant quelquefois dans des rôles où il est encore très plaisant; mais le plus fort de ses travaux est maintenant de faire frapper les trois coups et de gagner des prix Monlhyon.
GABRIEL. - Venu da Mont-Parnasse, où il jouissait d'une réputation immense, M. Gabriel se distingua particulièrement par la qualité de sa voix. Il fut d'abord enlevé aux Séveste par le théâtre du Panthéon; mais l'ambition le prit et il débuta â la Porte-Saint-Martin, où le monde s'est rappelé la manière dont il chantait lajomance de Richard dans la Revue de lS'il et 1941.
C'est un comique assez vif, d'une figure agréable, au regard pétillant; et cependant, avec tout ce4 il fait peu rire, et n'est véritablement supérieur que quand il chante, -
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NESTOR (non Roqueplan).-Cet acteur comimence à s'alourdir. D'abord au Gymnase, après ttre venu de province, il se fit remarquer par msspz de verve et de comique. Devenu ensuite directeur-acteur à Reims, sa gestion fut longue, Ibrillanle et lucrative; car M. Nestor ne la quitta iqu'avec une petite fortune. Entré à la Portesaint-Martin, quand MM. Cogniard en prirent les irênes, il n'a pas failli à ses anciennes qualités, et lies Parisiens ont retrouvé leur Nestor du Gymnase. mais, hélas! un pea vieilli.
M. DUiOIS. — Longtemps au théâtre de rVersailles, où il e-it fort aimé, M. Dabots vini.
ïaire partie des premiers de la troupe formée ipar MM. Cogniard ; c'est un comiqne un peu lourd, mais cependant fort potable; il n y a plus m attendre de progrès de sa p.ire l'âge y niellant IOrdre, mais à tout prendre le public s'en accommode, et en cela, il fait preuve de justice.
M. PERRIN. - Fils de l'acteur Perrin, ancien earlisle du Vaudeville, mais non de la charmante Ifemme qui porta ce nom d'une façon si hrillaIHe, imaishélas îpendantune si courte durée; cetarliste )débuta fort jeune au théâtre du Gymnase sous le ipseudonyme de Bérenger, dans un emploi qui prit d'abord son nom, mais qui ensuileful appelé lIes Taigny. Parti en province ou à l'étranger, il rnous revint à la dernière réouverture de la [Porle-Sainl-Martin, grandi, assez expérimenté, [mais cependant toujours entaché de la froideur > qu'on avaitremarquée dans sa première jeunesse, ,el qu'on avait pris pour de la timidité. D'une cassez, bonne tenue, il a cependant un jeu lourd Jet n'a pas tout-à-fait tenu ce qu'on était en droit )d'attendre de lui; mais il est encore jeune et n'exemple de Clarence le dégelera peut-être.
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M. MENIER (Paulin). - Fils de l'acteu Menier, si distingué à l'Ambigu, puis à la Porte Saint-Martin dans le Chasseur noir. ElevtJ pa le soin de sa tragédienne de mère, ce jeunt homme aurait quelque talent s'il avait moins d suffisance et d amour-propre. Il fit ses premier essais chez Comte, passa ensuite à l'Ambigu, e définitivement se fixa à la Porte-Saint-Martin on le dit beaucoup plus plaisant à l'estaminet dl son théâtre que sur son théâtre même.
M. Ch. LINVILLE. — Récemment engagé la Porte-Saint-Martin, fie jeune acteur p.pssad'g bord du théâtre de Belleville à celui des Déla sements comiques, où il ge distingua dans quel ques rôles ; son grand défaut, qui pourra s'oppose à se progrès c'est de croire son talent arrivé l'apogée de celui de nos artistes les mieux faraéi dans son emploi, ce qui l'empêche de s'aperce-I voir de sa raideur et lui jouera le mauvais tourl de ne jamais se corriger ; il y a cependant quelque chose dans ce jeune homme ; mais qu'il - rentre un pau en lui-même, qu'il s'examina bien et qu'il travaille. Mlle VELDEMAN (Elisa ), - Née à Paris, le 3 avril 1826, admise dès l'âge de dix ans comme élève dan la troupe d'cuLlOl';, dirigée par M.Castelli, où elle jouaitJe vaudeville daus l'emploi des Duêjnes. Par la suile, à l'envi de sa sœur noetle, elle s'est mise à li danse, et l'on re- j marqua qu'elle avait quelque disposions. Api èj sept ans de voyage dans toute la Fr;;uce et à l'étranger, et après avoir rempli avecavaa- j tage tous les rôles, et dansé fur torifc les 1 héâtre des villes qu'elle a parcourues, elle est arrivée À
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Paris à la fin de son engagement EUe avait 17 ans, elle est entrée au Gymnase des Enfants, passage de l'Opéra, où elle fil plaisir pour sa danse principalement : mais l'incendie de ce théâtre e;¡t venu la déranger dans ses petits succès; c'est alors qu'elle parlit pour Londres, avec M. Laurençon qui la fort fia daus ion art, et où elle obtint drs bravos etdes couronnes, Puis en revenait en France, Boulogne, Calais, Abbeville, Amiens, tontes ces villes furent témoins des succès qu'elle obtint. Revenue à Paris pour terminer l'engagement qu'elle avait contracté, elle parut sur le théâtre de Bellcviile, dans un vaudeville : le Gamin de Paris, où elle remplissait le rôle de la mère Meunier, et dans les ballets tels que la Fille mal gardée, Pygmalion, les Six ingénues, etc.. où elle remplissait les rôles d'hommes, premiers amoureux.
C'est alors qu'elle fat remarquéepar MM. les directeurs de la Porte-St.-Martin qui l'engagèrent immédiatement.
Mlle VELDEMAN (Rosette ). - Née à Paris, le 16 juin 1837. Élève, comme sa sœur de M.Castelli, mais admise un an avant, elle a su. par ses heureuses dispositions pour la danse, se faire remarquer au bout d'une année d'étude.
Elle se trouvait une des premères pour la danse, et le public des villes qu'elle a visitées, comme sa amr, a su le lui prouver par des bravos et des couronnes. Ses succès n'ont pas été moins grands dans le vaudeville où les premiers emplois lui oui été confiés, tels que la Fille de l'air, Margot, Elisa du Gamin de Paris, etc., - enfin, elle n'a pas quitté sa sœur, et les clauses de son engagement à la Porle-St.-Marliu sont les mêmes que celles de sa sœur.
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Du reste, elles ne se sont pas quittées peu.
dant 7 ans.
Toujours ensemble au Gymnase des Enfants OÙ Rosette créa avec avantage le rôle de Joseph vendu par ses frères, elle eut du succès, et le joli pas de la Sylphide qu'elle dansait avec si sœur lui a mérité également bien des bravos.
Mlle ANDREA. — Cette jeune actrice est dj l'école de Mlle Angèle. En bonnes camarades elles ne veulent pas se surpasser. Ce touchant accord n'est pas du goût du public, mais il satisfait leur âme, et c'est déjà quelque chose. »
Mlle MIDOY (Clarisse). — Voilà encore une élève de M. Comte, mais celle-ci lui fait honneur. En sortant du passage Choiseul, Mlle Clarisse, sous le nom d'Alice, débuta au Luxembourg et bouleversa toutes les écoles" puis elle alla visiter Lisbonne, et y bouleversa la cour de dona Maria. Revenue en France, elle parut am Panthéon et y rebouleversa les écoles qui ne l'avaient point oubliée. Delà, elle passa à la Gaité,, où, dans le rôle de Marie de la Grâce de Dieu, elle révolutionna le public. Fixée maintenant à la Porte-St.-Martin, elle y soutient dignement: sa réputation à côté de M. Frédéric Lemaîlre, et quel dommage qu'elle ne puisse pas se défaire d'un!
certain biaisement assez fatigant ! quel malheur surtout qu'elle engraisse ! *
Mlle ANGÈLE. — Venue, je crois, de la Renaissance après diverses pérégrinations, elle apporta à la Porte-St.-Martin la monotonie et lai glace de son jeu. Cependant elle lient comme uneautre sa partie dans un drame, et sa voix brmoye aussi bien que celle de toute princesse de: boulevard. là
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Mlle THÉODORE. — Cette jeune personne sest la fille do l'excellente actrice qu'on a applaudi si longtemps au Gymnase. Sous un si bon maître, selle ne pouvait pas être mauvaise; aussi le théâtre fde la Porte St. Martin la regarde-t-il comme une [de ses bonnes pensionnaires.
Mme DUBOIS. — Double de Mme S.t-Firmin.
"Cette actike est, je crois, la femme de l'acteur rattaché au même théâtre. En femme soumise, 3e!le n'a ni plus ni moins de talent que son mari.
:Voir l'article Dubois).
Mme S). FtRMIN. — Femme de l'acteur St.IFirmin d intelligente mémoire, Mme St.-Firmin Jtenait à l'Ambigu-Comique l'emploi des Duèziies; )C'est en cette qualité qu'elle a passé à la Portent,-Martin ; on lui voudrait un peu plus d'ampleur )dans son jeu Mais en somme, celle actrice ne ipeut rien déparer, et c'est une des bonnes jduègnes que possède la Capitale.
Mme LtONlDE. - De Ilauniarcliais aux Fo- Ilies-Dramaliques, des Folies à l'Ambigu, et de ll'Ambigu à la Porle-St.-Martin, Mme Léonidea (promené partout son entrain et son laisser aller ) quelquefois un peu trop grivois. C'est uneLéoni line au petit pied. Cependant sa gaité est assez jgoûlée du parterre, et puis véritablement Mlle Léonide est une excellente femme, vivement regrettée de toute la ville de Brie-Comte-Robert, sa patrie' Mlle PAULINE AMAND. — Mlle Pauline Amand est une jeune femme toute ronde, au visage enfantin, ayant une petite voix claire et fraîche, qu'on est étonné d'entendre sortir d'une
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poitrine si rebondie. On a le tort de lui faira jouer de légères jeunes filles, quoiqu'elle les exprime, avec assez d'intelligence ; mais elle le veut, et tout ce que Mlle Pauline Arnaud veut, M. Th.
Cogniard le lui accorde.
Mlle LORRY. - Cette jeune et frêle actrice vient de chez Comte, où sa première jeunesse1 s'écoula au milieu des succès les plus fabuleux; alors elle avait une intelligence et une voix charmante; maintenant l'imelligeuce a fait uii pas rétrograde, et la voix est devenue aigre et poiuloé.
Mme JOURDAHN-REY. — Cette active a de la tenue et de l'intelligence; lorsqu'elle parut venanl de province au théâtre de la Renaissance.
on lui fit un accueil empressé; pastiée à laJVrteSaint-Mariii), eile s'est fait distinguer dans le drame de Mathilde, et l'emploi des jeunes premières est assez bien tenu par elle.
Mlle GRAVE. — Sortie je crois du Palais-Royal où ses beaux yeux se faisaient remarquer dans des rôles insignifiants; Mlle Grave vouait prendre un plus brillant essor, filera débuter au Gymnase et se fixa définitivement à la porte Sainl-Martiu, où, comme Mme J. Rey, elle ae fait distinguer par sa tenue, l iaieiligeuce et la aetteté de son jeu.
BALLET.
Mlle NOBLET. — Fidèle au nom des Noblet, cette jeune danseuse est très remarquable et ne sera.t pas déplacée à l'Opéra qui la demandera un jour.
Mlle RICHARD, -t Cette jeune fille était
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"iimeuse en naissant ; toute petite on l'applaudit onlemps aux Funambules, puis à la Gaîlé et Butin on l'applaudit à la porte Saint-Martin.
Mlle NECHR (Etisa). - Venue du GymnaseEufaiitio j celle danseuse a devant elle un bel venir chorégraphique.
Mlle CAMILLE. —De la gentillesse, mais peu le forces réelles.
Mlles PAILLER (Adèle). CLERMONT. - U y i trenie ans que nous voyons pirouetter ces deux lanseuses, et nous croyous toujours les voir pour a première fuis; elles mourrout en dansant.
MUe IlÉLOISE. — Quelque jeune néophite parfaitement inconnue.
THÉATRE DE LA GAITÉ.
L'origine de nos anciens théâtres, a été à peu »e choses près la même ; et ce qu il y a de remarmahle, c'est que, pour cette spécialité, les ILêmes uses ont produit presque toujours les mêmes fets, bien qu'à des époques et dans des circonluLces difféienles ; c'est ainsi que les plus granits commotions publiques, réagissant sur les enreprii-es particulières, ont amené, avec la grande dévolution de 1789, uue ère nouvelle pour nomire de théâtres, en les affranchissant du joug qui jisqu'alors les avait lems dans la plus humble iOsiLioo; c'est également de la même manière ue plusieurs spectacles soumis, avant 1850, à un ségime entièrement secondaire, se sont relevés Fpoçlanémenl et ont pris rang avec des scènes adis mieux favorisées.
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C'est en 1760 que le théâtre de la Gailé fu construit. Par les soins de Nicolet, il a été le pluj ancien des boulevards. Son titre primitif étail celui de Théâtre des grands danseurs du roi, on y représentait des pantomimes; on y yoyaij des sauteurs, des jongleurs, et des sauts périlleux sur la corde raide. Lors de la levée des quatorz armées, en 1792, plusieurs de ces danseurs, se voyant en partie supplantés par des acteurs par lants, prirent bravement leur parti en échangeant leur balancier contre un mousquet ; c'est notamment dans la seconde compagnie francbedu Lou vre que s'enrôla une partie de ces jeunes gens J mauvais marcheurs, comme le sont tous les dan, seurs, ils eurent à souffrir d'abord; mais leui bravoure et leur joyeuse humeur les firent généralement aimer. On en vit quelques-uns obtenii et mériter des grades honorables. Cette salle, reconstruite en 1808, fut incendiée le 21 février 1835 et rebâtie immédiatement Diverses administrations se sont succédées ej plusieurs d'entre elles ODI laissé les plus honorables souvenirs; le nom de madame Bourî gnignon, de MM. de Pixérécourt, Marty, ell msiulecant Mayer, seront cités toutes les foial qu'il sera question d'invoquer, comme exemplesi la loyauté réuuieà l'entente de la scène, les bonnes traditions s'alliant au talent d'innover dans un art] dont les limites semblent s'étendre chaque joui davantage. * À
Directeur, MM. MAYER.
Régisseur, VAREZ.
Sous-régisseur, -FOURNEL.
Contrôleur etinspecteur de la salle, GÉNHARD.
Préposé à la location, MERLE. ,
- [Ce n'est pas le mari de Mme Portai.]
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Claqueur3 Ménissier, ex-cartonnier, se disant homme de lettres et payant fort bien à déjeuner quand on consent à entendre la lecture d'un de se"ambreux manuscrits. Tra-Ia, la, la!
DELAITRE. — C'est une monnaie de Bocage mélangée de Frédéric-Lemaitre. H faisait aussi partie de l'Administration Cès-de-Caupenne.
JOSEPH. — Cet artiste, qui peut avoir 50ans, appartenait à ce théâtre du temps de Mme Bourguignon, son ex-directrice; médiocre acteur alors, il se distinguadepuis au Cirque-Olympique dans les rôles populaires. Revenu au théâtre de la Gaîté, il y tient une place honorable. Joseph a réellement du mérite aux yeux de ceux qui aiment le naturel.
DESHAYES. — Il y a cinq ans environ qu'il joua à ce théâtre, comme amateur. Ayant fini par obtenir un engagement, il est aujourd'hui la coqueluche des habitants du marais !
SAINT-MARC.- Ancien garçon épicier, genre de Fresnoy. Du reste, beau garçon à bonnes fortunes, ayant le bonheur de ressembler là un homme de lettres. connu. Grosse nature, sans apprêts, acleur à coups de hache.
SURVILLE. — 30 ans. Il fit ses premières armes au théâtre deSéveste; puis au théâtre de TAmbigu lorsque l'administration Cès-de-Caupenne s'adjoignit le théâtre de la Gaîté. Maigre comme homme et comme artiste, Surville ne manque pas toutefois d'intelligence et de tenue.
FRANCISQUE HUTIN. — Fils d'un cartonnier du cloître; Saint- Jacques -l'Hôpital , il a
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longtemps appartenu au théâtre de M. Comte.
Tout jeune encore, il montra de très-grandes dispositions et un naturel précieux. Le public de l'Ambigu l'a traité en enfant gâté, celui de ce théâtre l'adore et le choyé. Francisque le mérite après tout, car c'est un excellent comique.
SERRES. — Frère de Mme Lartey, maîtresse de pension à Belleville. Si réputation date de loin, et l'on ne peut oublier qu'il créa le rôle de Bertrand de l'Auberge des Adrets. Tour à tour à la Porte-Saiut-Martin et aux Variétés, Serres a été partout le même, c'est-à-dire un acteur plein de verve, de gaîté et d'entrain.
DUBOURJAL. — Fils d'un ferblantier; il s'exerça d'abord à la banlieue, puis obtint un beau début au théâtre de l'Ambigu; à cette époque déjà, c'était un artiste rempli de naturel et de gaîté, mais d'un comique quelquefois un peu chargé. Il joua quelques temps au théâtre des Variétés; puis on le vit acteur et régisseur au Panthaon. 11 fait aujourd'hui peu de bruit; mais sa probité l'a fait nommer secrétaire perpétuel de la société des artistes dramatiques, créée et présidée par M. le baron Taylor CHARLET. — Bon acteur, un peu froid. Ne pas confondre avec M. Charlet ex-artiste du Cirque, puis fondateur du théâtre Saint-Marcel, pais agent de remplacement, puis. Ici les renseignements nous manquent — puis enfin courtier en bois à brûler qu'il offre avec facilité de paiement.
PRADIER. - te type des honnêtes raisonneurs au théâtre et à la ville — Il débuta à Pa-
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ris au Panorama dramatique où les généraux de division avaient en lui un digne interprète; passé
à l'état de curé au théâtre de la Gailé ( voir la Grâce de Dieu), Pradier tient avec un certain talent les bouche-trous et les utilités - artiste consciencieux et honuôte homme.
FOURNEL, — Il s'est trompé d'administration — c'est à PHôtetdes postes qu'il devrait être employé — on ne peut pas porter une lettre avec plus de grâce que lui.
EUGÈNE — ROSIER — ÉDOUARD - AMÉLIE. — V'lan! vian ! ,,'lan !. Tohu-bohu —
Mlle MÉLANIE. - N-ous ne connaissons bien cette artiste que depuis son apparition à la PorteSaint-Marlin, en l'an de Notre-Seigneur. Il faut remonter haut — son premier succès fut dans Viclorine.-A la Gaité elle soutint la réputation de finesse qu'elle s'était faite et joua fort agréa- blement les travestit, les soubrettes, les paysannes et les grandes artistes du temps passé.- Sa voix est fraîche et Mlle Mélanie n'a qu'un défaut, c'est de marcher avec le siècle et de ne pas progresser.
Mlle LÉONTINE. — Le plus bel éloge que nous puissions fjiie de cette artiste, c'est de l'appeler la Déjazet du théâtre de la Gailé; ce qui ne veut pas toutefois dire qu'eile soit l'autre.
Mlle ABIT. — 24 ans — Elle a appartenu à 1 a banlieue et à visité la province accompagnée de sa mère et de sa sœur qui n'est pas sans mérite —Au théâtre du Panthéon elle était aimée et le rôle de la Voisin l'a fait distinguer ici — Il y a
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chez Mlle Abit de l'énergie, du zèle et un peu d'exagération.
Mlle FftENEIX.— 22 ans, jolie blonde, au regard doux, à la voix fraîche, qui débuta au théâtre Beaumarchais darïs Rose et Colas; elle le quitta pour les Délassements-Comiques en 1841.
C'était alors une amoureuse, supportable; aujourd'hui elle jouit d'une réputation que fui a valu le rôle d'Amél:e des 7 châteaux du diable.
STEPHANIE, surnommée LA BONNE. pas comme actrice.Engagée en l'an. ( on a oublié lequel ), comme Danaïde à la Porte St.-Martin, ce qui fit croire qu'elle s'échappait du comptoir de quelque. ( cherchez lecteurs ). Elle est restée à ce théâtre, la Porte St.-Martin, pour y jouer les Jeunes inutilités, qu'elle remplit avec fort peu de talent. Plus tard, elle entreprit la jeune mère, toujours avec fort peu de talent; mais cepeudant avec une certaine distinction de tenue.
Passée à la Gaîté, cette artiste sans âge connu prit l'emploi des mères un peu plus âgée; soit changement d'air ou de terrain, elle finij par avoir un certain talent de oiction, et devint une artiste fort bonne à voir et à entendre; l'expérience vient avec l'âge, mais quel âge 1.
Cherchez lecteurs! ( Enigme).
Mme CHÉZA. - L'une des pierres fondamentales de la Gaîté, l'une de celles que le feu de 1835 n'a pu calciner, ni détruire.
Elle tient en ce moment l'emploi de mère de Jft Grdce de Dieu, celui des duègnes des sept châteaux du diable et celui de paysaune criarde, dans une foule d'autres pièces aussi détestables Que e. deux raptOdieJ. -
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Mme LAGRANGE. — Une grasse aimable 1 dame, ayant un np7 pointu et quelques faux airs t de Léontine. Douée d'un talent qui ne passe pal; la rampe et qui va copendant quelquefois jus- qu'aux avant scènes ; au demeurant la meilleure femme du monde.
Mme PAULINE, — jeune amoureuse, taillée sur le patron de toutes les amoureuses passées, présentes et futures.
Mme COURTOIS, — ROUSSET, — Mlle CLARA — Nous prions les personnes qui auraient pu découvrir ces dames, de nous dire ce qu'elles en pensent.
AMBIGU-COMIQUE.
L'origine de ce théâtre remonte à 1772. C'est le sieur Audinot qui en fit bâtir la salle sur le boulevard du temple, sant décorée de colonnes et de voûtes gothiques dont la décoration rappelait assez la chapelle d'un vieux monastère.
En 1805 il fut administré par M. Corse de joyeuse mémoire, excellent administrateur et acteur plein d'originalité : c'est lui qui joua le rôle de Mme Angot au sérail. dans la pièce de ce nom, avec un succès colossal.
Dans la nuit du 13 au li juillet 1828 anniversaire de la mort de M. Audillot, ce théâtre a été consumé à la suite d'une répélilion dans laquelle on avait essayé l'effet d'un feu d'artifice. En moins d'une heure la salle fut comp'étement détruite Le 19 du même mois un nouveau privilège était accordé jusqu'en 1840 à Mme veuve Audinot et à M. Sennepart; c'est alors que l'Am-
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bigu fut reconstruit sur le boulevard SahitMartin ; depuis lors plusieurs directions se sont succédées entre autres, celles de MM. Lemetayer, oès-de-Caupenne, Decormon, directions qui fu-rent peu heureuses, et aux quelles a succédé celle" de M. Antony Bérand. S'il suffit d'une connaissance parfaite du théâtre, d'uu talent supérieur pour la mise en scène, et d'une persévérante autorité peur réussir, M. A. Béraud devra voir prospérer son administration.
Directeur. M. ANTONY BËRAUDRégisseur.
Contrôleur en chef.
Claqueur en chef. TARKHEIM, ex-limonadier.
SAINT-ERNEST. — Aucun artiste n'a peutêtre eu autant que lui besoin de peisévérance et de force d'âme pour se faire jour dans une carrière qu'il idolâtrait — Élevé au collège d'Orléans, il alla achever ses éludes à Clermont* études qui n'eurent point nn grand résultat parceque notre jeune homme aimait bien mieux lire des mélodrames ou réciter des vers que de n'appesantir sur Ovide et sur Virgile. Sans autre préambule nous vous dirons que Saint-Ernest tourmenté du désir de monter sur les piauches vint à Paris, où d'abord il fut forcé de se faire professeur; non pour former des élèves, mais pour vivre — Renvojé, justemenlparce qu'il récitait encore des vers au lieu de donner îles pensums il fut copiste chez Talma; puis il servil les maçous jusqu'à ce qu'eiitu ii trouvii moytnde courir la province; de jouer Hamlet au théâtre de Lyon, dans une représentation au bénéfire d'ouvriers sans ouvrages ; de débuter à la Porte-
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Saint-Martin dans les Victimes cloilrées ; de recourir encore la province ; d'être engagé au théâtre du Pambéon et enfin d'allinr à l'Ambigu tÙ il débuta dans un petit rôle du CUTé-Mérino.
Saint-Ernest a rempli trop de rôles et a trop souvent reçu les applaudissements du public pour que nous entrions dans de pins grands détails. A 38 ans, Saint-Ernest est un excellent père noble.
ALBERT. — Cet artiste ne dit pas mal ; mais il a selon nous un organe détestable.- Du reste, il est aimé du public et a créé plusieurs rôlesd'une manière assez remarquable, notamment celui de Paul, dens Paul et Virginie.
MÉLINGUE. — 32 ans — fils d'un journalier de Caen — Étienne Mélingue ne croyait certes pas monterun jour sur les planches lorsqu'à douze ans il entra en apprentissage chez Je menuisier Mathurin; mais la destinée est plus forte que la volonté des hommes et les vocations, toutes tardives qu'elles soient, n'en sont pas moins des vocations. — L'histoire des premiers jours d Ëtienne ressemble à celle de tous les ouvriers qui, peu ravorisés de la fortune, mais doués d'une assez grande énergie d'âme et de cœur, aiment à ne devoir qu'à eux le peu de bien être dont ils ont à jouir. Paris reçut un jour Mélingue; il avait quitté le sol natal, le toit paternel pour la grande ville où il pensait faire un séjour plus productif; — de menuisier il était deveuu sculpteur en bois.
dessinateur à l'académie de Caen, praticien ; et peu de temps après son arrivée dans la capitale des beeux-arts, des voleurs et des mendiants, Étienne avait à sculpter les ebapilanx des colonnes de la Madeleine.— Un an plus tard il paraissait sur le théàtl e de Mme Saqui pour obliger uu
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pauvre comédien bénéficiaire qui manquait d'un père noble pour sa représentation — c'est de ce moment que date la carrière dramatique de Mélingue qui, dès ce morn* nt aussi, courut les théâtres de société, Chantereine et la banlieue — Engagé pour la Gouadeloupe en janvier 1830, il partit et obtint des succès là, où d'abord il n'allait chercher qu'une existence moins végétative. — La révolution de juillet arriva ; son tonnerre alla gronder jusque dans les pays noirs, exploités par les blancs; le théâtre fut fermé et Mélingue ne trouva rien de mieux que de faire des portraits et de les vendre, bien entendu, jusqu'à ce qu'il lui fnt possible de revenir à Paris, où il n'y a pas de noirs et où les hommes s'exploitent avec un peu plus de formes, sinon de procédés.
Que dire de plus?.. Mélingue, engagé par M. Harel fit sensation à la Porte-Saint-Martin — Le rôle de Buridan dans la Tour de Nesle, celui de Cromwel dans une pièce de M. Delanoue, celui d'un nègre dans les Américains de M. Dépagny et d'autres qu'il serait trop long d'énumérer, lui attirèrent de la part du public une faveur méritée.-Le théâtre de l'Ambigu se l'accapara ainsi que Mlle Théodorine, devenue Mme Mélingue, lorsqu'Étienne venait de recevoir l'offre d'un brillant engagement pour St-Pétersbourg , — et l'Ambigu fil bien : Mélingue est un artiste seigueux et utile.
CHILLY. — Sous la direction de M. Harel, cet artiste se fit remarquer dans plusieurs rôles importants : la Tour de Nesle, le Bravo e! nnn.i)re d'autres ouvrages lui fournirent loccaion de faire preuve de zèle, et qui plus est, de progrès constants. Tenant maintenant à l'Ambigu l'un des
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-premiers emplois, il obtient la récompense de son assi'luiié et de ses études : savoir donner aux personnages que l'on est appelé à représenter uue expreaMon vraie et historique au besoin ; soigner sa diction ei posséder l'art important de disposer les costumes, telles sont les qualités qu'on retrouve toujours dans les acteurs de mérite, et que Chilly possède au plus haut degré.
- BOUTIN — Délicieux comique qui a copimencé chez Seveste, qui a fait partie delà troupe du Palais-Royal, et que M. Dormeuil a laissé partir; ce qui explique sa présence à l'Ambigu. Il ne faut pour faire l'éloge de Bon tin que rappler la manière dont il a joué le rôle de Roussillon dans rOuvrier.A la ville comme au théâire, Boulin est d'une gaité cammunicative; il a de l'esprit, fait assez gentiment la chanson et vide à merveille un excellent flacon. Boulin est tout à la fois un bon comédieu et un charmant viveur.
CULLIER. — C'est le doyen des acteurs de ce théâtre et l'une des plus foites colonies de l'ancien mélodrame. Coiume artiste c'est un digne et excellent homme.
COQUET. — Enfant de Paris, tour à tour peintie en décors et artiste à la Banlieue; il débuta le 10 mars 1838 sur le théâtre du Panthéon et le 4 jura à lAmbigu où, depuis cette époque, il a créé plus de soixante rôles comiques. Le nombre est assez coquet !
ADALBERT. — Bijoutier en 1834, acteur nomade ensuite. Au théâtre Montmartre il rempli les amoureux et les Achard. Après avoir été artiste à Vaieuciennes, au théâtre St.-Antoine en 1840, à Hambourg, en 1842, Adalbert débuta à l'Ambigu-Comique dans Eulalie Pontois et
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dans la Nuit de Venise. Il a rempli fort comiquement le rôle du Parisien dans le Naufrage de la Méduse, et en général il n'est déplacé dans aucui rôle, parce qu'il les joue tous avec une conscience que beaucoup d'artistes n'ont pas.
LATOUCHE. — Cet artiste débuta, il y, a 7 ans au théâtre du Luxembourg, dans les Pé cheurs Napolitains et éprouva une chute co plëfé; il fut un peu plus heureux au théâtre d mont-Parnasse. Plus lard il exploita les théâtrei de l'Allemagne, de la Pologne et de la Russû avec Mlle George. La il fut un peu plus heureux encore. A son r etour il fut engagé au théâtre de Belleville, et maintenant il est à l'Ambigu, Apr'és avoir été un peu plus heureux parloulil4 est à croire que M. La touche finira par avoir tout-à-fait du bonheur.
ANTONIN-RICHÉ. — Né à Paris, papetier d'abord ; marchand de nouveautés; puis, compositeur d'imprimerie ensuite. Soldat à 18 ans. il obtint son congé après la mort de son pèl e, (RU ché était fis unique) et alors il entra chez Se^ veste. A prè" une courte apparition aux Variétés où il débuta en 1834, dans le rôle de Veruet, il retourna à la Banlieue qu'il ne quitta plus quel pour venir débuter à l'Ambigu, dans le Miracle des Roses. Le Corsaire du 19 août deruier disait :i qu'en travaillant Aritcnin pouvait arriver à îei créer une place honorable dans le répertoire.
M& MARTIN, (Virginie). — Née à Paris loo 28 avril 4 817. Destinée d'abord au commerce, elle abandonna un jour cette carrière pour faire!
partie d'une troupe qui exploitait les départe..
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tntc du Nord. Des études sérieuses semblaient voir mener Mlle Virginie sur l'une de nos pre- îères scènes; mais les circonstances, plus fortes uveut que la volonté, la conduisirent au théâtre s Rouen; elle y reçut plus tard un brillant acleil. A Milan elle joua avec beaucoup de succès, côté de Mlle Mars ; enfin elle débuta à l'Amgu, dans Jeanne Hachette. Parmi toutes les éaliausqui valurent à Mlle Martin, les applausemen's du public, nous citerons la Lescombat 1 elle a été vraiment remarquable. Depuis cette toque surtout, nons comptons cette jolie pertnue au nombre de nos bonnes actrices.
Mme GUYON. — Excellente diction et bonne ane.
Mlle LUCIE. — Pas trop mal.
Mlle JOUVE (Hortense). — Jeune Jouve-en 'lle. Musique dHérold.
Mme LEMAIRE, Mme SYLVAIN, Mme tESLAKL)ES, Mme BOUTIN, Mme MATHILtE. Mme FISCHER, Mme RAClE, Mme.
1ARLOT (Séraphine). — Dames tort respectaies et quelquefois respectées.
Mme ADALBERT. — Fille du bijoutier où àdatbert travaillait en 1834. Elle débuta au tbéâre Montmartre, Buivit son mari en Province mssi bien qu'au théâtre St.-Antoine et le précéda te deux ans au théâtre de l'Ambigu, où elleyoue Drt agréablement l'emploi des Soubrettes.
Le théâtre de l'Ambigu potstde encoreMM. MA- rHIS, VERNER. LACRESOMSIÈRE, STAJNNILLE, hOUSQUET, DARIS V1ALLER, LAURENT, DESCHAMPS, DIDIER, LAURÉ et nous
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affirmons que si la qualité n'équivaut poinl la quantité, ces artistes du moins ne son t j sifflês ; ce n'est pas tant. * mais c'est quel chose. - * 1 CIRQUE NATIONAL on CIRQUE OLYH - Vers 1786, l'écuyer Astley s'avisa d'adjoio à son manège du faubourg du Temple un amp théâtre pour placer des spectateurs, et de don à ses élèves, plutôt comme délassement entre leçons du soir que comme un spectacle organii des intermèdes dans lesquels on vil tour à t l'escamoteur Préjean d'habile mémoire, des o bres chinoises, création toute nouvelle alors qu'un petit bossu fort ingénieux, le sieur Sér phin faisait manœuvrer avec beaucoup d'adresa A la révolution, la famille Astley regagna l' gleterre son pays natal, et Franconi père, e touré de ses enfants, profita de l'ouverture j Jardin des Capucines, 'situé sur remplacement) la rue de la Paix ; jardin transformé en arche 4 Noé depuis que les nonnes avaient été chasséd de leur couvent, ainsi que leurs vertueux voisii tles Jacobins; jardin qui n'en était pas un, tant était négligé, tant il s'y éleva spontanément d baraques pour les parades et de maisonnette pour des cafés, sans compter le bal de Grosse situé sous les charniers mêmes; construction don il reste un fragment occupé par les sapeurs-p«M piers, et le théâtre des Jeunes comédiens, qu occupait à peu près l'encoignure de la rue NeuvliI Sainl-Augustin, où maintenant sont ouverts la magnifiques magasins de parfumerie de Guer lain.
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Dqnc Fcanconi père plaça son cirque au coin boulevard à gauche et y attira la foule par Mbileié de ses écuyers.
uus lard, ayant obtenu TautorigatioD de reprémter des mimodrames; pièces à grand specta- • s dans lesquelles il y avait toujours des cheJUx; pièces où un petit nombre d'acteurs pre[dent la parole, le plus brièvement possible, hicyienvent pour expliquer et faire compreudre iciion, l« £ _y VI. Franconi ouvrirent le , aste cirne du Mont-Thabor, entre la rue de ce nom et ille Saint-Honoré.
K)n sait qu'ensuite on le vit dans l'ancien amiiithéàtre d'Aettey qui fut incendié et qu'il prit place qui lui convenait le mieux sur le boulerrd du Temple, où maintenant nous le voyons lire les mains de M. Gallois, successeur de Heureux M. Déjean, et qui sans doute, comme dernier parviendra à continuer à ce théâtre mé, à ce panorama vivant de nos gloires natiofies, un succès acquis par de permanents efforts.
a reste, M. Gallois u'est point étranger à l'art matiqne: il ne fait que rentrer dans la carrière ','il a déjà parcourue.
Directeur. MM. GALLOIS.
Régisseur. SIGNOL.
Claqueur. WALHIN, dit Lamarche non d'ancdne.
SlGNOL. — Un des plus anciens acteurs de tris. Tons les mélodrames de Guilbert de Pixéré[urt ont eu un rôle pour Signol. Il était le niais hligé de toutes les élucubrations des auteurs à eux style et à idées noires. Brave homme s'il i fat et enfant de la baile, il veut mourir comme m commencé. sur les planches?
ILEBEL. — Excellent comique qui a été fort
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aimé en province; notamment à Dijon. Il y concierge du théâtre et se chargeait en outre cette époque. d'imiter Polier, dans les rôles c celui-ci créait ou avait créés. Lebel est loin d'è jeune; mais il n'a rien perdu de sa gaitéetdi verve.
WILLIAM. — FiI de M. Addison, professi de langue anglaise. C'est encore un des ne breux ajtistes qui ont fait leurs premiers pasi la scène du passage choiseul et q-ui ont tenu, qu'ils promettaient. 4 LAURENT —Ex-arlequin du théâtre des 1 nambules.-Autant d'aplomb que de souplesse corps et de roideur de caractère —Laurent, t venu auteur, transporte vaniteusement authéâi du Cirque toutes les charges féériques de Mère-l'Oie, des Infortunes de Pierrot, et de et bamboches qui, du moins, avaient le mérite d'ê amusantes, et qui, par conséquent n'étaient D de lui. i DUPUlS.-Né à Paris en 1809.-Élevé au minaire. dont il se fit exclure par suite des goût pour les Funambules, il devint batteur d" mais l'amour du théâtre le dominant quand ment il prit place en 1831 parmi les figurants de Gaîté. et se fit remarquer dans un bout de rt du Petit Homme rouge.— Devenu régisseur- néral, puis acteur du théâtre Dotsay, on le v en 1836, acteur et directeur-gérant du Luxebourg.-En 1838, il débuta à la Porte-Saint-M; tin dans le rôle du Bailli de la Pie voleuse, eU soir même de ce début, il signa un engagemto avec le Cirque-Olympique, où différents rôll notamnien Clicol de 1s Vivandière et le Bon
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ieringuinos. des Pilules du Diable; Don Quixhottc de la Manche et Piqlteprune de la Corde le Pendu, lui ont mérité d'assez nombreux applaudisse me a's.
HOSTER.—Nous ne l'avions jaunis si bien re marqué que dans le rôle de l'Ecorché de la Corde BB Pendu.—11 est comique par sa figore, et sur, t par sa maigreur extrême. — On nous a dit, is nous ne l'affirmons pas, qu'il a rempli ja[lis dans les foires et sur les places publique?, 'l'emploi de Y Homme-squelette.
SALLERIN.- Dam toutes les pièces où il se lirouve un Monsieur, c'est à lui qu'on en confie le rôle.
CHËRI-MËNAU.—Excellent général dans les pièces militaires du Cirque-Olympique; il a mérité ce titre par la longanimité de ses services.
c'est toujours quelque chose.
Mme GAUTIER — Sœur de Bouffé. — Elle a joué un peu partout et semble adopter de préférence les rôles de génie! —Sans manquer de talent, elle est bien loin de posséder celui de son Trère.—C'est une fortune qui n'est pas tonjours iiérédilaire dans les familles.
MUe PÉLAGIE.-Grosse boulotte qui joue avec ne gatlé ravissante et communicative les rôles »4e soubrettes.- Emploi des Margots.
Mme ROUSSEL.-Avec une figure vieillotte, uoique jeune, elle n'est pas trop mal dans les Tôles d'hommes.
Nous venons de dire un mot sur chacun des sartistes les plus saillants du Cirque-Olympique;
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nous nous contenterons de mentionner les àu-1 tres.- La troupe nombreuse et singulière de ce théâtre a le bonheur de compter une effrayante quantité d'utilités et d'inutilités, dont les noma ont l'avantage d'êlre restés inconnus : aiusi, s'il faut en croire la Corde de Pendu, il possède un gendarme qui s'appelle FLEURY; un sergent dul guet qui se nomme PRÉAULON ; un chef de cui-j sine qui s'inlitule BARBIER; un eunuque qui sé désigne METTEAU ; une foule de bourgeois quise baptisent BANET et MARIN; et cent autres genil de métiers divers que leurs parents ont ainsi dé-i signés : FERDINAND, ARNOLD, BOURDLER, PATONNELLE, FRANCISQUE et VAN. celui-Iâ nous vient du bon côté ! — Quant au beau sexe dont se sont enrichies les coulisses du Cirque, il purte le nom de GUILBAUT, de DUMONT, de MÉCHIN, de LAURENT, de CLORINDE; et nous sommet porcés de dire que si le fameux Paris était apfeléde nouveau à donner la pomme, il serait fort embarrassé de choisir parmi cet essaim de jeunes et vieilles beautés.—H est probable qu'il la garderait; ces dames n'étant généralement pas à roqu er.
FOLIES-DRAMATIQUES.
Ce théâtre, créé par une société d'actionnaires, à la tète desquels se trouvait un M. de Cournol, homme d'affaires qui, depuis, a exploité le théâtre de Grenelle, eut d'abord pour directeur défont i, Léopold, auteur de mimodrames et de mélodra- mes fort en vogue autrefois. M. Mouriez, également auteur et de plus marchand de robans, l prit ensuite les rênes directoriales qu'il céda pour un moment aux frères Gogniard. C'ut.oua
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la direction de ces derniers que les FolUs arrivèrent à l'état de prospérité qui ne les a point abandonné depuis. Une chose mal expliquée, dit-on, dans l'acte de cession, laissait à M. Mouriez le droit de renvoyer, du jour au lendemain, ses successeurs, et il en profita. Aujourd'hui, il -porte encore la couronne et ne parait pas disposi à la céder; ses coffres s'en trourent si bien !
Directeur, MM. MOURIEZ.
Régisseur, Contrôleur, * HERBET.
Claqueur, « ELIE.
DUMOULIN. —Qai ne connaît, sur le boule vard, M. Dumoulin? Avec son camarade Palaiseau, il partage la doyenneté du théâtre des Folies; c'est un comique sans prétention, d'une nature assez grossière, mais franche, jetant le mot sans y penser, mais faisant toujours de l'effet; comme Palaiseau, il aspira à de plus hautes destinées et crut réussir au Gymnase; revenu de son erreur, il retrouva ses Folies, soupuhlic, ses habitudes, et depuis ce temps, il n'a jamais eu l'envie de courir de nouveau les aventures.
REY (Hippolyte). — Encore une vocation manquée; quelle en est la cause ? nous l'igoorons; toujours est-il que M. Hippolyte Rey, après avoir été à la Gallé où il était assez bien, a quitté ce théâtre pour aller à la Baulieue, aux Variétés, et de là est revenu aux Folies, où noas souhaitons qu'il se tienne. sans l'espérer.
POTIER (Charles). — Il est le fils aîné de notre célèbre comédien à jamais regrettable.
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L'intention de son père n'était pas d'en faire un acteur, car il l'avait placé à seize ans chez un notajre deMeudon; mais sa vocation l'en, porta; e, malgré le mécontentement paternel, Chéries Potier s'engagea dans une troupe de comédiens, et alla faire ses premières armes à Varsovie; après avoir mangé de la vache enragée, il reparut à la Banlieue, au théâtre du Mont-Parnasse, où il fut distingué par le directeur d'alors du Vaudeville ; il prouva à ce théâtre d'excellentes intentions; mais ce ne fut gu'aux FoliesDramatiques que fcoii talent se forma tout-à-fait.
Il y tient une place distinguée, et nous ne doutons pas qu'après avoir commencé faiblement, M. Chai les Potier ne finisse avec une réputation digne du nom qu'il porte.
CHOt. — Cet acteur est un des meilleurs grimes que nous connaissions ; beaucoup d'entente de la scène, des intentions toujours comiques, ropt de cet artiste une des plus précieuses acquisitions de lM. Mourriez.
PALAISEAU. - Un des doyens de ce théâtre, cet acteur est l'eufaul gâté du parterre des Folies, et cependant, malgré sa popularité, il lui vint dans l'esprit de chercher d'autres triomphes. Son ambition le porta à débuter au PalaisRoyal ; mal accueilli sur cette scène, il revint au théâtre de ses premiers exploits, et fut persuadé de cette maxime : qu'il vaut mieux être le premier dans un village que le second dans Rome. -1 FRANCE, FERDINAND, COUTARD, DOUGLAU. — Quatre talents qui mûriront peutêtre, mais qui, pour le moment, sont à l'état de verjus.
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YILLOT (rmand). — L'histoire dramatique de cet acteur est toute une odyssée. D'abord au Vaudeville, il suivit M. Bérard aux Nouveautés, ensuite il voyagea, je crois puis parut à Beaumarchais qu'il dirigea, de là il vint rendre la vie au théâtre du PanLeon, et enfin se fixa aux Folies-Dramatiques. Partout il déploya une grande intelligence, beaucoup d'esprit, quelquefois trop dans tous tes rôles ; il a de la verve, de l'entrain ; il ut un peu le même partout ; mais on l'aime et il le mérite. L'âge de cet acteur se perd dans la nuit ds temps, mais son ingratitude envers le Vaudeville qui l'avait élevé, ne s'ouIbliera jamais.
ANATOLE. — Assez beau garçon, quoique d'une beauté un peu commune; longtemps cet acteur fut d'un froid insupportable. Depuis quelque temps il commence à s'échauffer, et tout fait espérer qu'enfin il prendra un rang distingué dans l'emploi si exigeant d'amoureux et de [premiers rôles.
ALEXANDRE. — Venu du théâtre du Panthéon, où il b illait fort peu, cet acteur est entré aux Fulies, où il ne brille guère d'avantage : c'est la doublure d'Anatole. Comme homme privé, cet artiste a cependant de l'esprit, il écrit même des vaudevilles qui ne sont pas plus bêtes que d'autres.
BELMONT. — Raide, grimaçant et assez prétentieux, M. Belmunt est presque un des doyens de ce théâtre; avec tous ses défauts, il 1 lui rend cependant des services, el il a abordé tel rôle où il était fort plaisant. On l'aime assez ï dans l'endroit.
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HEUZEY (Ferdinand). — Cet acteur, dont nous ne cou ¡¡;s,ons pas les antécédents, est fort bon da. s les grumes et les caricatures. 11 est consciencieux, et sou comique est communicatif.
Mlle JUDITH. — Rien de plus trompeur que les noms propres; vous croiriez tout d'abord qu'avec sou nom biblique, notre jolie comédienne fait frisonner jusque dans leurs cravates les Hulophernes des avant-scènes, erreur!.
Mlie Judilli est la douceur même et n'est pas plus capable d'égorger un général que d'assassiuer un rôle. elle joue trop bien pour cela, sans compter qu'il y a en elle beaucoup d'avenir.
Mlle LEROUX. — Excellente soubrette qui, par la vigueur de sa voix, ne serait pas déplacée dans une pièce militaire à condition qu'elle serait chargéedu commandement. « Grenadiers!.. à vos rangs!.. Tourlouroux! garde à vous!
Mme LEGROS. — Ménagère dramatique, bonne pour tout faire; passable dans tous les rôles, n'importe à quel emploi ils appartiennent.
Mlle CLARA. —Ingénue de vingt-deux ans qui promet.
Mme PATURELLE. — N'est pas encore décidée à jouer cûnvenablement; elle nous prie d'at tendre.
Mme ADAM. — De la bonne volonté.
Mlle ADÈLE. — A vingt-trois ans, eli est comme Fanchou. si elle n'a pas sa vielle elle a l'espérance.
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Mlle FLORENTINE. - Véritable lutin, élevé au théâtre du sorcier Comte. Bavarde, jolie, jabotant sur le compte de ses compagnes au'ant que sur elle-même, parlant avant d'avoir réfléchi, et remplissant à merveille l'emploi des travestis. Mlle Florentine a un goûtprotioncé pour.
les pantalons cullans et les bottes à éperons.
DÉLASSEMENTS-COMIQUES.
Il y a déjà eu sur le boulevard du Temple, vis-à-vis la rue Chariot, un théâtre portant ce titre, mais il n'avait pas de troupe stable. Celui que nous possédons a été élevé sur l'emplacement où était située la salle deMmeSaqui, brave et excellente femme envers qui la fortune s'est montrée cruelement capricieuse. On pourrait donner au théâtre actuel le surnom de bonbonnière du boulevard, tant elle est bien disposée.
La troupe est généralement bien composée; on y compte même quelquestaients qui ce seraient pas indignes d'une scène plus relevée. Quant aux actrices, elle sont presque toutes jolies, avantage qui ne se trouve ailleurs que par exception.
La fondation de ce théâtre mérite d être racontée. Il s'agissait de jouer au Cirque, il y a quelques années, cette pièce de l'Empereur, qui a si longtemps attiré la fou'e. L'adminislration se trouvait dans une grande perplexité ; tous les rôles étaient aisément pourvu-, mais celui de Napoléon? Où trouver un acteur qui lui ressemblât? Goberl avait su imiter le nouveau César avec beaucoup de bonheur, mais Gobert n'appartenait pas alors au Cirque; le directeur aux abois s'en allait donc demandant à (outle monde un empe-
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reur. « Qui diable jouera donc mon empereur?
répétait-il la larme à l'œil — Moi, s'écria un gros acteur assez mâdiocre, transfuge de la PorteSaint-Martin. — Vous, mais mpn cher Edmond, vous n'y pensez pas ?.. Vous n'avez rien de l'empereur, mon a!ûi, pas même le'nez! — C'est là justement que je vons attendais. j'ai le nez, mon nez naturel, en pied de marmite, c'est vrai; mais je possède un talent tout particulier pour fabriquer des nez; comptezauruioî. vous verrez bien!)) Et en effet, dès le lendemain Edmond vint répé- ter avec un nez tellement napoléonien que les plus vieux chevaux de la troupe, ceux qui avaient servi du temps de l'empire, hennirent de joie eu croyant reconnattre la balle de-Napoléon. La pièce et l'auteur, l'une portant l'autre, allèrent aux nues. Cependant quand Paris et la proviuce eu- rent vu et revu l'empereur, il fallut songar à donner un autre ouvrage ; oui, mais ce n'est jamais impunément qu'on porte une couronne; demandez plu/Ól à Mlle George ; à force de commander, pour de rire, on devient impérieux pour tout de bon, et quand on veut dire au gar- çon du restaurant d'apporter un beefteak, ou à sou dômes ique de vous préparer un bouillon.
en finit par se poser de trois quarts comme un autocrate recevant un corps diplomatique. C'est ce qui et arrivé à Edmond. Ne pouvant pas être potentat politique, il s'est fait dictateur dramatique, en fondant le théâtre des Délassements comiques, de concert avec notre confrère Ferdinand Laloue, lequel après avoir partagé t'cmpire, a cédé sa place et sa moitié au moius retors de tous les marchands de soie en bottes. Il est ficheux qu'avec ce penchant à la domination absolue, surviennent toujours des abus, et que la race des courtisans et des flagorneur» vienne inooutl-
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nent exploiter les caprices du pouvoir. Acteurs servîtes et auteurs pied-ptats trouvent à exploi ter les faiblesses d'un directeur. En pareil cas, la Justin cède le pas à l'arbitraire; on en peut juger pir le choix souvent étrange des pièces qui fle donnent aux Délassements, pièces qui nepassent que grâce à l'attrait irrésistible de tous ces jh minois que la direction a du moins le bon esprit d'y faire paraître: Tout possède dans ce théâtre un cachet exceptionnal d'originalité avec ses 48 ans le directeur en chef, propret, coquet, pimpant, papillonne et partage son temps entre sa vergette, un petit brin de jeu, sans qu'il y ait rien à y redire (C,eQt ■dans un cercle) , puis, ses répétitions, ses airs de maussade) ie et une galanterie qui serait presque du grand monde si le langage galoppé du cirque n'en venait parfois rembrunir les accès. Le directeur en second mêle, à la bonhomie boutiquière du quartier Saint-Denis, un coup d'œil assassin, capable de frapper au cœur les actrices les plus farouches ; de plus. il est possesseur d'un fils boiteux, galant, et chez qui le sentiment ne cloche pas: le régisseur liume sa prise, rajuste son faux-col et se contente de rêver des succès présumables, sans rien faire pour en recueillir de Ilouveanx, car il en a jadis obtenu de mérités t pourrait bien en briguer encore. mats pour ceia - il faudrait travailler Le caissier, posspsseur d une barbe qui fdit par sa beauté, la barbe â celle du sous-directeur des Variétés, pourrait être cité comme un vrai Figaro dramatiqueadroit comme un singe, jovial comme un mardi: gras, s'entendant mieux à faire nombre de bonnes fortunes, qu'à en faire une seule, solide et coneoIldée. Quant au claqueur, il se hérisse contra les obstacles, il rêve l'empire universel du
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coup de mains; la couronne de Porcher est son cauchemar, et sa seule pensée, son seul but consiste à s'emparer, fleuron par fleuron, de ce diadème. Y réussira-i-il? Pourquoi pas ? On nous a prouvé un milliard de fois que pour devenir quelque chose, fût-ce assureur dramatique ou barbouilleur, point n'était besoin de tact, d'expérience, d'esprit et de goût, mais d'audace et de suffisance.
Directeur, — M. TRTQUEREZ(Edmond).
Administrateur, -M. DICRÉ, marchand de soie en bottes, — capitaliste.
Régisseur général, — M. MENISSIER, l'un des plus habiles- metteurs en scène que nous ayons, et qui s'est fait remarquer comme auteur, par une foule d'ouvrages, représentés sur différents théâtres, notamment à l Opéra-Comique.
Caissier, - M. MARC.
Contrôleur en chef, — M. MAIGNAN.
Préposé à la location, — Mme MENISSIER.
Claqueur, — BOURLIER. Odryqu'il a claqué, a dit qu'il n'était pas surprenant qu't fit métier de soutenir des vers, puisque ledit Bourlier est vitrier.
SÉVIN, — Artiste plein de chaleur et d'entrain ; de l'art, un jeu franc, une voix agréable, un excellent extérieur rendent cet artiste digne de paraître sur une scène plus vaste:sa place serait marquée aux Variétés, où il rappellerait, avec avantage, Bosquier Gavaudan, l'aimable chanteur qui, certes, n'est pas remplacé par Dussert.
CONSTANT, ( Magne. ) — Natif de Rouen, jadis ferblantier: il ne s'est décidé à affronter
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rampe qu'à l'âge de vingf-quatre ans, au café d'Apollon.Depuis lors il a parcouru la province et nos principales villes. Marseille, Toulon, Amiens, ont applaudi à ses progrès; devenu ténor el bon jeune premier, il parut avec avantage à la Porte-SL-Manin, et s'en alla passer ensuite une grande demi-douzaine d'années à Versailles. C'est là que notre Désaugiers vint lui-même le chercher pour lui faire reprendre, au Vaudeville, l'emploi resté vacant, lorsque Gontbier passa de ce théâtre au Gymnase. Picard sut aussi l'apprécier et le fit débuter avec bonheur daDs le rôle d'Egiste de Méropeet celui de Valère du Tartuffe.
Après tant de périgrinatioM, nous voyons maintenant Constant aux Délassements,oii depuis l'ouverture il a constamment justifié l'accueil d'un public qui l'apprécie comme un acteur consommé, et où il obtient l'amitié de tous ses camades par l'excellence de son caractère.
SAGEDIEU. — Parisien, SU ans, gros garçon, dont les couleurs vermeilles annoncent une existence dégagée de privations et d'ennuis. En 1831, Sagedieu était coupeur de gants ; mais le feu sacré coulait dans ses veines, el grâce à Perrin, alors au Gyranase, et qui n'a jamais eu de réputation que celle de sa femme, il joua Cour de la bonne graine, dans un petit théâtre dont les bureaux ne s'ouvraient jamais, mais dont les billets se plaçaient à domicile : pauvre public, pauvres acteurs! cependant, M. Leméteyer qui venait à cette époque de prendre la direction du théâtre Molière vint à la cour de la bonne graine pour entendre un jeune premier et il engagea un comique. C'était Sageàieu, qui bientôt se
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distingua dans la Fille du Bourreau et José Maria. En 1834, Sngadieu "inearcéra volontairement aux Folies-Dramatiques : les Romans sous presse et le Portrait, lui valurent, entre autres pièces, plus ou moins sans cooséquenee, 1 un succès franc et mérité; mais Sagedieu a la bon sens d'aimer à vivre et on Je tU quitter les Folies-Dramatiques pour les Funambnles qui payaient non pas mieux, mais beaucoup plus. Le théâtre Dorsay le posséda plus tard et s'en trouva bien jusqu'à ce qu'il plûl à Sagedieu d'aller passer cinq mois en province où, comme à Paris; il jojia avec agrénjent les Arnal et lesVernel.Après ses périgrinalions. il rentra au théâtre Dorsay et fut le seul de la troupe qui fut conservé lorsque l'ancienne salle de Mme S&qui, subit une éclatante métamorphose et devint le théâtre des Délassements-Comiques. Il en est encore là ce pauvre Sagedieu, et vous avez pu l'applaudir dans le Ménage de Rigolette, la Traite dqê blancs, Lady Henriette, le Roi des goguettes, la Nuit du meunier, Sainte Catherine etc. En résumé, Sagedieu est un excellent viveur et un bon commédien, étudiant beaucoup plus à la goguette et en scène que dans son intérieur qu'il fréquente ppiu: re qui le force quelquefois à manquer de mémoire et à prendre du souffleur ; mais nous n'en doutons pas, grâce à sa verve et à son originalité, Sagedieu sera bientôt sur une scène plus relevée et c'est alors seulement que nous pourrons, dire sur lui notre dernier mot.
RAOUL,—jeune acteur de la banlieue qui promet, mais.
DESORMES.- Nous serions tentés de ne pas faire le même çompliment à ce jeune homme, qui,
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du reste, joue fort bien les vieillards, ayant un peu d'amour-propre, mais pas trop. Il est de fait qu'il s'acquitte fort bien de l'emploi des grimes.
On n'a pas oub'ié de quelle manière il a rempli le rôle de M. Martin.-Pièce qui a commencé la vogue de ce théâtre.
Ancien élève de Tivoli, il aurait bonne envie de se croire la coutre-épreuve de Bouffé.
Halle-là !
GUSTAVE.—H se croit du talent ; par malheur, lui seul est de cet avis.
EMILE-D'excellentent idées, uncomique souvent dp bon aloi, et, ce qui est excessivement remarquable, assez de modes lie.
TOURTOIS.- Êlevé au séminaire, cet artiste en a conservé les habitudes, et souvent il en tire bon parti ; car il ne manque ni de comique, ni d'intelligence. Il en donne doublement la preuve comme excellent graveur-ciseleur. Nous dirons, on ou're, que si le prix Monthyon était donné à tous ceux qui le méritent, il y a longtemps que Tourtois serait lauréat.
BRISBARE.-Son frère est auteur et produit des ouvrages assez agréables; ma;s il trouve que notre artiste joue si bien qu'il ne yeut jamais lui confier des rôles. Ayez donc des parents !
DAIGLEMONT (Victor), né à Montpellier le premier juin 1M6—Destiné d'abord à la carrière militaire, il la quitta pour mon!er sur le théâtre.
Bieqlôt il parcourut la province, et finit par tenir le premier emploi dans le drame comme dans le vaudeville. A Paris, noas l'avons connp avantageusement sur le théâtre du Luxemhpurg; et
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maintenant, grâce à sa tenue, à son jeu, à son extérieur, nous sommes fondés à croire qu'il ne sortira des Délassements que pour paraître sur une scène d'un ordre supérieur.
BRÉVILLE.-N'ayant pas réussi dans la carrière commerciale, cet acteur a voulu tater de la carrière dramatique. A cheval sur la théorie, il apprend un rôle comme on fait une addition, et le récite comme on rend compte d'une tenue de livres.
OCTAVE.— Il était bouche-tron au PalaisRoyal ; min's il a vu jouer Arual et s'est attaché à l imiter. Ombre d'un corps, il va jusqu'à croire que le public prendra un jour le change. Pas si bête, dit le public.
POIZARD,- Long de sa personne, long dans son débit, il ne craint pas qu'à la longue le public ne s'impatiente d'un jeu monotone et filandreux.
DUPRÉ.- Erreur n'est pas compte, mais Dupré s'est trompé de date pour venir au monde; il ne nous offre maintenant que la menue-monnaie de Beauvalet, tandis que sa voix creuse comme la carrière de la barrière d'où il sort ( la banlieue), eùt fait, en 1804, les délices du public qui applaudissait aux tartines soufflées des Frénoy et des Tautin.
JOLLY.— Raide et gourmé, il possède un excelle'nt tailleur, aussi voyez sa mise : C'est là tout son talent, je ne sais s'il suftit.
HENRI.—Extrait d'amoureux; chaleur phosphorescente. C'est pâle, c'est froid.
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RHÉAL.- Époux de la maman Rhéal, grelotant sous le poids dé sa chaîne. Condamné à perpéluilé aux présides conj ugales !.
DARCOURT (Mlle Cécile.) -Elle est la Joséphine du Napoléon des Délassements; par exemple, nous avions fait la remarque que celle jolie personne , que le préside il de la cour d'assises interpellait sous le nom de la fille Daine, quand elle fut appelée en témoignage dans la déplorable affaire Jémot, (J'avait pas toujours son nom écrit de la même manière sur toutes les affiches de son théâtre. Ainsi, tantôt c'était en énormes capitales : Mlle Cécile D'HARCOURT ; une autre fois, en lettres minuscules, suie Darcoar Or, pourquoi perdre ainsi d'un jour à l'autre la particule nobiliaire et deux lettres? Des renseignements positifs nous ont éclairés. 11 n'est pas de beaux jours sans nuages, et le temps n'est jamais au beau fixe avec une impératrice étourdie, presque jeune et adorant les hommages et les offrandes. Or, l'affiche devient pour les initiés le baromètre du ménage impérial. La cour de la souveraine ne s'est-blie composée que de cinq ou six courtisans, Sa Majesté a t-elle daigné accorder un gracieux sourire à son trop sensible monarque, les capitales grasses et grosses sont mises en védetles ; le gros-canon ronfle sur l'affiche, et le Cécile d'HARCouRT se lit d'une lieue; le temps est-il au variable, le caractère baisse, ce n'est déjà plus que Mlle C. d'Harcourt ; l'H supprimé indique de la bouderie; le retranchement de l'apostrophe devieut le précurseur de l'ouragan; mais quand le lecteur découvre dans un coin Mlle Darcour, il peut être sûr que l'impétueuse reine a repris le langage énergique de sa jeunesse, a jeté son bonnet par-dessus les moulins
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et que, friste et pensif, [éfugié dans sa tente, c'est-à-dire son cabinit, l'autocrate gémit sur l'iucoustance des f eniimes el notamment sur leu, gigantesque coquetterie.
Mlle Ddrcourl, conserve encore, n algré ses vingt-sept ans, un goût prononcé pour la-Chat(mière; aussi, dit-on que lorsqu'elle peut déposer les insignes suprêmes, elle n'a de bonheur qu'en allant dans ce charmant séjour, affronter les cabinets de verdure, écouter, mais sans conséquence, les doux propos des commis marchands de dentelles, et pincer innocemment la Polka, en concurrence avec son amie Clara Fontaine.
ELÈONORE FLORENTIN. — Elle a joué les gnsettes d'après nature jadis au Panthéon; les Délassements possédant deux empereurs, il était tout nalUlel qu'ils eussent deux souveraines. Si le sceptre d Éléonore n'est pas aussi brillant que celui de Mlle Darcoui t, il n'eu vaut pas moins son pesant d'or. Aussi ne répondons-nous pas que la paix soit toujours bien sincère el bien durable entre les deux Agrippines; malgré ses trente-deux ans, S. M. Eléonore Ire est encore jolie, et sait prouver qt e la cornette de Frétillon vaut bien le diadème argenté de la fille -du Ciel.
Mme BERGEON. — ADge et démon au physiqùe et au morar Aussi remplit-elle ces deux rqles au naturel. De l'esprit, de la gentillesse, sablant le Champagne comme un anglais, et faisant l'exercice comme un garde-française. Si. avec une voix agréable, une taille bien prise el un charmant visage, Mme Bergeon eut voulu tra varier jadis, autant qu'elle le fait à présent, elle
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eût p~t prendre rang avec nos meilleures actrices du Vaudeville ou du Palais-Royal.
Mlle BRUNE VAL. —Tout au plus vingt ans, mais promettant beaucoup dans la carrière diplomatique. des coulisses. Enfant de la courtiile, née du donneur de cachets de Desnoyers et d'une dunie qui tpéculait sur les noix venes et les harangs saures, elle a l'qir jésuitique et patelin d une éainle-iiitouche, joignez à cela son goût prononcé pour les denteife- noires, et vous comprendrez poor quel motif ses camarades et autres l'ont dotée du surnom de Mme Lafarge. A propos de son jeu, nous allions oublier de dire qu'elle joue parfaitement. de la pruuelle avec les avant-scènes.
Mme RBÉAL, veuve de l'excellent Lacaze, Duègne intrépide, vieux tisou inextinguible, et joignant à son talent comme artiste, celui non moins remarquable d'excelieule marchande à la toilette. Ici, comme j;,dis ;;u Vaudeville, elle s'elltenuussi bien, dit-on, à échanger les cachemires que les billets doux.
Mlle CAROLINE BADER. — Ex-élève du Gymnase-Enfantin; jolie personne qui compte dÍ-liepl années pour l'âge et en possède quarante pour l'expérience.
Mme LUDOVIC. — La quintessence des bonnes duègnes; indulgente, tensible, obligeante à l'excès, riche de souvenirs, elle rappelle par son jeu, parles étincelles qui jaillirent parfois de Bes yeux affaibli», ce charmant refrain de la grand'mère de Bêrauger : Combien je regrette Mon bras si dodu,
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Ma jambe bien faite El le temps perdu. •
M le MARIE BAUCHÊNE - Sœur d'Alala, jeune personne qui possède uue jolie voix.
Mlle LEONTINE. — Utilité prétentieuse; du reste l'un des meilleurs grenadiers dans la détestable pièce des Filles du Maroc.
Mlle BLANCHE. — L'amitié la plus dévouée doit avoir ses bornes; voilà ce que répond notre confrère M. L. quand Mlle Blanche s'avise de lui demander des rôles et en obtient toujours un refus trop bien motivé.
Mlle BALAGNY. —Nous la citom pour stigmatiser sa conduite; au mépris de ses engagements, elle a fait une fugue pour aller jouer à Bruxelles; déserter et passer à l'en'iemi est une double faute quand on a eu pour père l'une des victimes des trois jours. Mais qu'est-il arrivé?
C'est qu'à Bruxelles on a sifflé la transfuge punie par où elle avait péché.
r Mlle DELHIOT. — Ex-choriste de l'OpéraComique, compte à peine dix-neuf ans. Après avoir été apprentie chanteuse, elle est apprentie actrice, passant ainsi sa vie en de perpétuels essais, elle se consolera eu disant: Je vieillis et f apprends toujours.
VALENTINE. — On peut être une fort jolie femme et rester une nullité dramatique; éi preuve.du reste, si Mlle Valentine ne lient pase encore une place parmi les grands artistes, elle est en revanche, à ce qu'on nous assure, d'une habileté rare dans l'art de briller au milieu d'uni
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cercle et d'employer ces petits morceaux de carton, recouverts de figures étranges et qui furent inventés pour distraire de sa folie un monarque français.
THEATRE CHOISEUL.
Après avoir été divertir par ses délicieux tours de cartes et de physique, toutes les cours de l'Europe: après avoir failli être brûlé comme sorcier, M. Comte songea à s'installer définitivement à Paris, et à créer un établissement utile, uue nouvelle école dramatique où l'enfance pût étudier le grand art du comédien.
Mais on n'arrive que progressivement dans ce monde, et si, le 12 jnin HW, M. Comte obtenait de Dubois, alors préfet de police, la permission d'ouvrir un théâtre dans la salle Thionville, il dut d'abord s'en tenir à deux acteurs : c'était du moins un commencement. Plus tard, M Comte transporta ses pénates à l'hôtel des Fermes, dans une salle au premier étage; il occupa ensuite l'ancien cirque de la rue Monlhabor, puis il revint à l'hôtel des Fermes ; mais alors il y avait déjà amélioration, et ce fut au rez-de-chaussée, que les petits auteurs de M. Comte et le fameux Jacques de Falaise, durent recevoir leur public.
De ce moment, le théâtre des jeunes élèves marcha vite et bieu; transporté au passage des Panoramas, il put désormais agrandir son cadre : des talents en herbe lui échurent en partage; des auteurs qui devaient un jour avoir un grani nom se mirent à l'œuvre pour la bonbonnière des Panoramas, et la foule se porta aux représentations offertes par le physicien du roi et sa jolie
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petite troupe. L'existence d'un théâtre dans un passage pouvait offrir des dangers, et M. Comte reçut bientôt Tordre de bâtir le sien rue Neuvedts-Petits-Champs, sur l'emplacement de l'ancien jardin des finances. Nous eûmes dès lors le théâtre Choiseul, auquel nous devons une grande quantité d'artistes renommés, au nombre desquels nous citerons Mmes Verneuil, Clarisse, Atala Bauchène, Varlet, Lory, Florentine, Aline Duval; puis MM. Emile Taigny, Charles Pérey, Francisque Hutin, William, Ratel, etc., etc.
Mais ce n'est pas seulement sous ce rapport que le théâtre de M. Comte a été utile à l'art; s'il fut une pépinière d'artistes, il a aussi ouvert la voie à bon nombre d'auteurs : Emile Vanderburch, l'héaulon, Dumanoir, Maillan, E. de Champeaux, A. Bréant y ont entre autres donné leurs premiers essais.
En résumé, le théâtre de M. Comte a, dès son début, réalisé l'utile Dulci du vieil Horace et la faveur dont il a joui constamment s'explique par ce motif seul.
L'espace nous manque aujourd'hui pour parler de la troupe actuelle du théâtre Choiseul. M.
Comte, du reste, doit dit-on, y apporter quelques changements. Nous remettons donc à notre prochaine édition le travail que nous voulons faire à cet égard. Duresie,cejoli théâtre aune spécialité de moralité dont son répertoire est une preuve vivante, et qui en fait le théâtre choisi des maîtres de pension et des pères de famille. M. Comte vient de faire décorer sa salle de la façon la plus gracieuse. C'est aujourd'hui l'une des plus cott es et des plus belles de Paris.
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THEATRE BEAUMARCHAIS.
Depuis environ six années que ce théâtre a été ouvert au public, il a éprouvé df grandes et nombreuses secousses. Propriétaires et directeurs ont voulu spéculer les uns sur les autres, et de ce conflit d'intérêts, de cette réunion d'hommes cherchant à s exploiter avant d'exploiter convenablement leur théâtre, il est résulté une cacophonie qui, continuellement, a compromis le succès d'une opération dont le résultat était cependant important, et pour les jeunes auteurs qui ont besoin de se lancer, et pour les artistes qui ont besoin de se faire connaître, et pour le quartier qui a besoin d'un théâtre. Après MM. de Tully, de Villeneuve, et Anténor Jolly, de triste mémoire, bien des hommes ont eu la prétention de diriger le théâtre Beaumarchais, entre autres MM. Déadé. auteur médiocre qui prend le nom de Saint-Yves, et Maurice Alhoy, écrivain spirituel qui a obtenu de nombreux succès, mais qui manquait peutêtre de ce sérieux et de cette ténacité que réclame la qualité de directeur, quand on veut prospérer et bien faire. Aujourd hui la direction de ce théâtre est entre les mains de M. Chavena, 1un des membres de la société de; auteurs, et qui, a force d'activité viendra à bout, nous l'espérons, de sortir victorieusement de la lourde épreuve qu'il s'est imposée.
Directeur, MM. CHAVENA.
Régisseur, GRANVILLE.
Contrôleur, GAUDILL1ER.
Claqueur, BRIÈHE, fils d'un fruitier du marché des Jacobins, ayant plusieurs cordes à son
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arc, et d'autant plus indulgent qu'il connaît le prix des tolérances.
Si le théâtre Beaumarchais existe encore dans quatre mois et qu'il ait une troupe, nous donnerons la biographie de ses acteurs. Nous dirons seulement un mot des principaux chefs d'emploi.
BRÉMONT. — Acteur à toutes mains ; il ne lui manque que la voix. qu'il a perdue.
LEBAILLY. — Ex-acteur de Belleville; il pourrait être ailleurs.
TÊTARD. — Sculpteur par état; comique par entêtement.
FERDINAND. — A rencontre de Brémont, il a trop de voix et fait un usage démesuré de ses gestes.
CLEMENT. — C'est un second Lepeintre jeune, comme artiste et comme gastronome.
JOUANNE. — Ex-perruquier, transfuge des Délassements : progrès.
MORAND.- Élève du théâtre Comte, gagnant peu et s habillant fort bien.
Mme DELILLE. — Sortie des Folies-Dramatiques pour entrer au théâtre Beaumarchais, elle possède le talent d'avoir 1,500 francs de rente sur l'état. et par l'état.
Mme LEBAILLY. — Ingénue de 22 ans, petite, modeste et orte de son ingénuité. au théâtre.
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Mme MÉSANGE. — Jouant bien, mais chantant mal.
Mlle ISOLINE. — Cette jeune personne doit bien sentir ses rôles, s'il faut s'en rapporter à la Jongueur de son nez. Jadis soubrette au théâtre Saint-Marcel elle était sentie du public.
Mlle MINIÉ. — Chantant sans cesse : El moi j'en ris , Tant je suis bonne fille ! »
(Béranger. )
THEATRE DU PANTHEON.
Directeur. MM. DEBRAY et BLANCHARD.
Claqueur. BRIÈRE (Voir au théâtre Baumarchais).
Ce théâtre qui semble avoir pour mission d'ouvrir et de fermer, a eu pour directeurs, une niasse d'individus qui n'ont jamais su lui assurer une existence positive et durable. Au nombre de ceux-ci. nous citerons M. Théodore Néze!, le gendre de M. Porcher qui en avait alors affermé la claque. Directeur et claqueur ont échoué dans cette opération, et aujourd'hui ce malheureux théâtre, pourvu d'une malheureuse troupe est encore à l'agonie sous l'agonisante direction qui n'a pas reculé devant une mission rendue si difficile par celles qui l'ont précédée. On parle de perrer une rup sur l'emplacement de ce théâtre, cela servirait au moins à quelque chose.
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l THÉATRE DU LUXEMBOURG.
La danse de corde et les pantomines arlequinades, à peine quelques petites pièces dialoguées jouées sous cette même corde, tel était le spectacle que ce théâtre offrait avant 1S30. En 1826, un épisode tragi-comique faillit mettre en désarroi toute la troupe funambulesque Le Pierrot, le Déburau de ce théâtre, un nommé Blanchard, était tambour de la garde nationale; à force de faire des culbutes pour son directeur, l'ambition s'empara de lui et il songea à devenir directeur à son tour. Il loua en conséquence un effroyable galetas dans le cul-de-sac Coquenard, et y dressa un théâtre de marionnettes; machines, décorations, il avait tout arrangé lui-même, dégrossi ses acteurs dans quelques bûches, et barbouillé ses décors sur des feuilles de carIon. Le total de la dépense s'éleva à cinquante écus !. Et comme il ne possédait rien que ses baguettes, il lui fallut devoir ces cinquante écus; les bonnes, les moutards n'affluèrenl pas dans sa baraque, les créanciers furent sourds aux supplications de polichinelle, la peur s'empara de Pierror, et pour fin de compte, il quitta furtivement Paris après avoir fait rependre le bruit d'une mort violente. On fit des recherches sans nombre, Pierrot avait disparu, comme le prophète Elie, âme et corps. On prit le parti de l'oublier, les créanciers en firent aulant, et l'on ne fut pas peu surpris quand, après les grandes journées, le mélancolique Blanchard revint un beau jour chez son ancien capitaine pour lui demander à le faire réintégrer tambour dans la milice citoyenne.
Comme d'autres théâtres, celui du Luxem-
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bourg a secoué le joug en 1830 et s'est lance dans les représentations du vaudeville et du drame. Depuis quelques années que la direction actuelle tient le timon de cette entreprise, de grandes améliorations ont eu lieu; la mise en scène dirigée avec talent a beaucoup gagné et les pièces mieux choisies ont fourni à des artistes pleins de zèle, à de forts jolies actrices, l'occasion de se signaler et de faire des progrès tels, que plusieurs acteurs que nous remarquons sur de grands théâtres, sont issus de celui dont nous nous occupons en ce moment.
De son côté, le public appréciant les efforts éclairés et constants de la direction actuelle se porta volontiers à ce spectacle auquel il ne manque qu'un local plus spacieux pour prendre rang parmi nos meilleurs théâtres secondaires.
TOUR NE MINE. - Directeur.
MONNET.— Régisseur et pères nobles.
PIERRE. — Second régisseur.
GRIGNY. - Premier comique.
LEQUI EN. -Jeune premier, premier rôle.
PROSPER. — Deuxième comique, grimes.
RAIMOND. — Jeune comique.
CIÏERUBINI. — Deuxième amoureux.
BEROU. — Jeune amoureux.
ANGERAND. - Second comique.
DELALONDE. - Second comique.
LAPIEHRE. — Troisième rôle.
AUGUSTIN. — Utilité.
YOLSAY. — Utilité.
Mmes ACHILLE.—Premier rôle et mère noble.
MEREY.- Jeune première.
MARiE. - Jeune première.
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LEQUIEN. — Grimes.
FANNY. — Utilité.
GRIGNY—Ingénue.
LÉONIE. - Ulililé, FRANCiKE, CLARISSE, EVELINA, CECILE — Choristes.
MM. ST-JL LES. PERRIER, ADOLPHE, BORIE, ANTOINE. — Choristes.
BRIDET. — Chef d'oiehestre.
HARDY. — Contrô eur principal.
ACHILLE. — Tailleur-costumier.
Mme CHAPON. — Costumière.
FUNAMBULES.
Encore un théâtre qui doit sa position aux évènements de 1)350. La dame de corde a fait place à des vaudevilles et à des pantomines dialoguées. Pendant quelques années les pièces à couplets, fort convenablement jouées attirèrent la foule, c'est alors qu'on a donié les Tambours au bivouac, le Canard, Diète i l Bombance, le Bucheron des Ardennes Robert le pauvre diable DU la Bouteiile à l'encre, parodie de Robert le Diable, etc. Maintenant ce genre est en partie sacrifié aux pièces arlequinsdes, qui fournissent au plus spirituel de tous les pierrots, l'acteur consciencieux dont de bien grands artistes devraient chercher à avoir la finesse et l'intelligence, à Déburau, en un mol, l'occasion d'amuser une assemblée toujours nombreuse. Le livre qu'on peut traiter de pamphlet lancé par Jules Janin contre cet excellent horrn e et contre son théâtre, n'a fait qu'accroître le Lvh.Lre ues spectateurs.
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PETIT-LAXARI.
Ce nom de Lazari est célèbre dans les faites des jongleurs et des pitres. Le théâtre qui en porte le nom ne servait qu'à des iiiarionetles et faisaimt de tristes affaires, quand soudain, après 1830, le directeur Frénoy enrôla quelques ouvriers et les transforma en acteurs jouant avec les décors des fantocciois ; rien n'était comique comme de voir entrer eu scène ces acteurs forcés de passer en se baissant sous les bandes d'air; le W ou du souffleur était au milieu du théâtre et par couséquent souvent derrière les personnages quand ceux-ci descendaient l'avant-scène.
THEATRES DE LA BANLIEUE.
Les Théâtres de la Banlieue forment la limite entre les Théâtres de l'ans et ceux de la province ; ils sont la véritable pépinière dramatique; c'est l'avenir du Théàre en France, aussi pensons-nous que la direction des BeauxArts devrait porter à ces établissements une attention sérieuse.
Tous les Théâtresde Paris sont aujourd'hui peuplés des élèves de la banlieue.
Au Thtàtre Français, Beauvallet, Régnier, Brindeau, Maillard ; au Gymnase, Tisserand, Julien Deschamps, Sylvestre, Félix; Laft-rière au Yaudeville, sur les autres scènes, Alcide Tousez stainville, Surville, Eugène Grailly, Clarencc, et tant u'auires que nous pourrions citer attestent les heureux resullats d une administration habilement dirigée. Mais il faut le dire, le goût du public porté tout à fait vers le drame, s'éloigne de plus enplus des ouvrages classiques qui seuls peuvent foimer les veritab'es comédiens. Aussi dans cette foule de sujets qui sortent chaque année des Théâtres de la banlieue nous voyons beaucoup d'appelés aux Théâtres secooduires, et très peu
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d'élèves dignes de notre première seine. C'est là qu'une haute intervention a beaucoup à faire; nous ne blâmons pas M. le Directeur des Théâtres de la banlieue de monter de préférence le répertoire qui seul attire le public à ses Théâtres; mais il nous semble que la direction des Beaux-Arts à l'aide d'une légère subvention pourrait compenser la différence des recettes, et obliger M. Sevesto à porter ses soins vers le répertoire classique, et nul doute alors que M. Seveste, homme de goût et de tact, en dirigeant les jeunes talents dans une voie nouvelle ne nous donne dans quelques années quelques sujets brillants pour le Théâtre Français, comme il en a doté tous les autres Théâtres de Paris. Cette idée, dans l'intérêt de l'art dramatique, ce bel héritage que nous devons conserver et augmenter en France, attirera nous l'espérons l'attention sérieuse de M. le Directeur des Beaux-Arts.
THÉATRE MONTMARTRE.
Troupe sédentaire, spectacle quotidien.
MM. JULES SEVESTE, directeur privilégié, demeurant à Paris, faubourg Montmatre, 86.
ADRIEN. — Caissier.
ASTRUC. — Inspecteur-général.
Régisseur. MM. SAVIGNY.
Acteurs. KALKAIR. Mraes LEBEL.
ROSNY. ERNEST.
LERICHË. ANGEI.INA.
GASPASY. BOUSQUET.
SEGUIN. GABRIELLE.
JOSSET. BALTHAZARD.
MARTIN. JULIE.
LANDUOL. DUPRAS.
BRÉJOT. Chef d'orchestre: FRAMENCE. MURATET.
AUGUSTE.
CHARLES.
EUGÈNE.
THÉOPHILE GIBOUS. ;
RAOUL.
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THEATRE DU MONT-PARKAISB.
Troupe sédentaire, spectacle quotidien.
Régisseur. PRUDENT.
2e Régisseur. BADIN.
Chefd'orchMlre. MEURIOX.
MM. ARSÈK. Mmes FRANTZIA.
AUGIJSTI-N. ABEL.
TRONCHET. DKMANGlSE.
LOltGPRÉ. CLARA.
FRtnÉRIC. MARAT.
JULIEN. ANNAT.
BARD. ADELINE.
ROULET.
Régisseur général. MM. BARRBT.
Deuxième régisseur. RIQCIER.
THÉATRE DES BATIGNOLLES.
Troupe ambulante. — cinq représentations par semaine.
MM. PASCAL.
DARCIER.
E, CAPON Lachèvre.
E. PETIT. Mmes ESTHER.
Chef d'orchestre. — M. BERRÏ. CAMILE.
DARRUL. POSTEAS.
MANUEL. OWASLEKIG.
MERRY RICHARD.
ACHILLE. AMEDINA.
MONJOURE. SOPHIB.
LAINÉ.
BUSSIÈRE.
THEATRE DE BELLEVILLE.
Troupe sédentaire.
Directeur délégué par M. SEVESTRE, M. Paul DVLILI, Les Théâtres de Grenelle, Sl-cloud, SL-Denis et Passy sont également desservis à certains jours de la semaine
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par des troupes ambulantes que M. Seveate fait dirige par M. Lagardire, donl le talent tragique a fait époqui et qui donne aux jeunes élèves confiés à ses soins, le traditions de nos grands maîtres et par M. Tillet.
Quant à l'aperçu de la vie de ces jeunes élèves, el" sera donnée au moment où leur talent aura marqué leiH place dans un théâtre de Paris; jusqu'à cette époque travail, économie forcée, espérance dans l'avenir; c'est l'histoire générale de tous ceux qui font leur premier pal dans la carrière dramatique.
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TRAVAUX
DES THÉÂTRES EN 1844.
Le nombre des ouvrages repris à été de 20 pour les lifTérenti théâtres. C'est dans le cours de cette année que Gymnase a eu le tardif bonheur de voir partir M. Destre-Poirson ; que le théâtre anglais a été ouvert; qu'a u lieu l'inauguration du monument bizarre élevé à Molière; que s'est opérée au théâtre Choiseul l'expulsion Tojetee de longue main, des élèves au-dessous de seize as, et que s'est effectuée l'étrange défense aux théâtres e quatrième ordre d'avoir de grandes affiches et de uuer de grandes pièces. Il y aura donc toujours de rands personnages qui s'occuperont de petites choses!..
mfin l'incendie du théâtre de la Providenee, à Neworck.
IOn a joué à Paris 263 pièces nouvelles, dont 192 vaurvilles de 209 auteurs et 13 compositeurs, savoir Grand oéra, 6; Français, 9; Opéra Comique, 9; théâtre lilien, 1; Odéon, 26; Vaudeville, 26; Variétés, 27; rmnase, 18; Palais-Royal, 22, Porte-Saint-Martin, 8j t lié, 10; Ambigu, 7; Cirque, 2; Folies, 19, DélasseImls, 29; Panthéon, 10; Beaumarchais, 24; théâtre )otseul, 10.
On n'a pas à citer un seul cheC.d'œuvre dans ce Uurd Lljet.
[De tous les vaudevillistes, M. Bayard est le seul qui ) été joué au théâtre Français.
M. Brisebarre çompte pour 'sa part 10 vaudevilles, et mom collectif de Clairville, quatorze ou quinze pièces, pjui ne veut pas dire que les deux frères aient fait, en '(4, une plus grande depense qu'à l'ordinaire, de boa ut, de pureté de style, de logique et d'entente de la ta*.
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PRIX DES PLACES A TOUS 1E THÉÂTRES DE PARIS n DE LA BANLIEUE
OPÉRA.
Avant-scène des premières } Idem du rez-de-chaussée, > f » Premières loges de face, ) Avant-scène des secondes, }I Balcon des premières, 7 ISo Stalles d'orchestre, ( Idem de première galerie, 7 Deuxièmes loges de face, ) Orchestre, 7 80 Première galerie, ) Premières loges de côlé, l s a Baignoires de côté, ) Deuxièmes loges de côté, ) Troisièmes loges de face. ( S * Cintre, , Parterre. * »
FRANÇAIS.
Avant-scène du rez-de-chaussée. »
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Balcon des premières, i Stalles de balcon, ï 1 60 Id, d'orchestre, a 60 Loges de la première galerie, i Premières loges de face, 1 Baignoires de face, ) Premières logts de eôté, ) Orchestre, 5 ¡s » Première Illerie,
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Deuxièmes loges de face, 5 » Deuxième galerie, 5 » Troisièmes loges de face, C ! 7$ Cintre i Parterre, ! 20
OPÉRA-COMIQUE.
[Loges de la galerie avec salon,
[Premières loges de face avec salon, f 7 50 LAvant-scène de la galerie, 4 Idem des loges de la galerie, ) [Fauteuils et stalles de balcon,
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Stalles d'orchestre, ; Deuxièmes loges de face, fermées, 1 3 Avant-scène des troisièmes, V 5 * Baignoires, ) Deuxièmes loges découvertes, * 2 » Troisièmes loges découvertes, J l ISo Parterre, Í i Ko Troisièmes loges de face, fermées, 1 25 Cintre, 1 t a
VAUDEVILLE,
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VARIÉTÉS.
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GYMNASE.
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PALAIS-ROYAL.
Stalles el loges de balcon, J Avant-scènes, j 5 10 Loges fermées, de face, i Stalles d'orchestre, i 4 » Première galerie, l Avant-scènes des deuxièmes, J Premières découvertes, i Baignoires, C 2 50 Deuxième balçon. )
Troisièmes loges, 2 » Seconde, 1 50 Partetre, 1 25
PORTE - SAINT-MÀRTIN.
Avant-scènes des premières et du rez-de-
chaussée, f Id. des deuxièmes, avec salon, j a » Première! loges de face, grillées, 1 Premières loges découvertes, Premières loges grillées, de face, 4 > Stalles de balcon d'avant-scène, 4 > Id. d'orchestre, Id. de balcon de face. j 3 n Baignoires, i Orchestre,
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AMBIGU.
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Premières loges de face, premier rang, 4 » Id. de balcon, I Stalles de première galerie, Ç 3 30 Loges du foyer, A Baignoires grillées, I Première galerie, l 2 aU Avant-scènes des deuxièmes, i Orchestre, 1 Baignoires découvertes, f Deuxièmes loges découvertes, <- 2 » Deuxième galerie de face, if Premier et deuxième balcon, 1 o Parterre, 1 Troisième amphithéâtre, „ 7à Quatrième amphithéâtre, a 80
GAITE.
Avant-scènes des premières et du rez-dechaussée, j. Premières loges de face, 1 Baignoires fermées, f 4 » Stalles de balcon et d'amphithéâtre, 3 ,, Premières loges découvertes Deuxièmes loges de face, ( '2 ISo Stalles d'orchestre et orchestre adossé, J Avant-scènes des deuxièmes, 2 2S Première galerie de côté, 2 „ Orchestre, 1 75 Pourtour, f 50 Deuxième galerie. j 1 25 Troisième avant-scène, 1 l 25 Parterre, 1 , Troisième galerie, „ <0 Quatrième amphithéâtre, » 40
CIRQUE.
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FOLIESDRAMA TIQJJES.
Avant-scènes du rez-de-chau»ée, s no Id. d'entre-sol, 5 M Id. des premières, S * Stalles de premières, de face, ) So Bal.on, .;:0 5 2 50 Baignoires rrilléOf" t t Avant-scènes, 1 Stalles d'amphithmtrg, t 7s Orchestre, i 1 ¡s Ayant-scènes dej troisièmes, i i go Parterre, t 71S Premier amphithéâtr., J (f 76 Deuxième galerie, « 60 iliime galerie Il 30
DÉLASSEMENTS COMIQUES
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PANTHÉON.
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BEAUMARCHAIS.
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FUNAMBULES.
Avant-scène, 1 5o Premières de face, 1 SU Bilcon 1 » Orchestre, » 7.
Premier amphithéâtre, » 73 Deuxième orchestre, » So Deuxième amphithéâtre, » no Parterre, » 40 Secondes, » 4o Troisièmes, » 2*
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LAZARI.
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THÉÂTRE DE BELLEVILLE.
Avant-scènes, 2 2 Loges de face, 1 00 Baignoires, 1 aO Loges de la galerie, 1 80 Loges de côté, 1 Orchestre, 1 Il Pourtour. t Il Première galerie, 1 » Parterre, » 7S Amphithéâtre, » So
THEATRE MONTMARTRE.
Avant-scène, 2 » Balcon, stalles, fauteuils, 1 73 Premières loges de face, t 75 Première loges de côté, 1 00 Baignoires, 1 23 Stalles d'orchestre, 1 20 Orchestre, première galerie, t » Parterre, "5 Deuxième galerie, 7o Amphithéâtre, 00
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Théâtre Cholaçul.
Avant-scène des premières et du rez-dechaussée, S » Première de face, 3 Il Loges du pourtour, 3 » Stalles des premières, 3 »> Stalles d'orchestre, 3 » Premières loges de côté, 2 n Première galerie, 2 » Pourtour, 2 » , Stalles des secondes, 2 » Parterre, 1 • Secondes, 1
LAXUYÉ.
Une erreur faite à l'imprimerie ne nous a point permis de mettre la biographie de M. Laluyé à la place qu'elle devait occuper dans notre ouvrage ; mais comme nous faisons tout ce qui dépend de nous pour amoindrir les imperfections qui peuvent entacher ce premier tirage, nous allons nous exécuter. — Vaut mieux tard que jamais.
Vous avez dû rencontrer , trottinant sur le boulevard, tête haute nez en l'air , pieds en dehors, un tout petit homme, qu'à sa démarche précipitée et souvent prétentieuse, on prendrait pour un céladon qui craint de manquer son rendez-vous, ou pour un adroit débiteur qui cherche à dépister les recors. — Ce petit homme, c'est Laluyé, né à Versailles en 1803, d'un brave bijoutier qui, bon chrétien, et voulant mériter le ciel n'avait consenti à mettre au jour un héritier que pour en faire un enfant de
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chœur. — Mais ce n'était pas là le fait du chorégraphe en herbe, et celui-ci voulut bientôt quitter l'église pour le collège, où, il faut en convenir, 1 il s'appliqua beaucoup plus à sautiller qu'à poursuivre d'utiles études; ce qui ne l'empêcha pas toutefois d'entrer plus tard dans celle d'un notaire de Paris. — Nous n'entreprendrons pas de vous dire tous les jetés-battus, tous les écarts auxquels s'adonna le petit clerc: sa plume était dans ses jambes, sa tête était dans ses pieds. — Les clients dansaient de colère aux inexactitudes du saute-ruisseau : — Laluyé quitta donc le notariat , et se rappelant que Grim , maître de danse des pages de l'empereur, lui avait donné à Versailles les premières notions, il alla trouver Gardel, maître des ballets de l'opéra, et celui-ci le fit entrer au conservatoire. — Bref, figurant à la porte Saint-Martin en 1820, puis ensuite secrétaire particulier d'un avocat , Laluyé, tout petit qu'il est, se maria en 1824, et trois ans après il rentrait comme coryphée à la porte Saint-Martin.
Demandé par les mimes anglais pour donner en 1831 des représentations à Tivoli, il obtint beaucoup de succès dans l'emploi des arlequins.-Les anglais allèrent aux folies dramatiques, il les y suivit; ils parcoururent la province il y alla avec eux, et comme partout l'accueil du public lui était favorable, il n'adonna désormais à la chorégraphie, adopta un genre particulier, et devint dès lors un daneeur à la mode et un professeur émérite. — Laluyé est un singe fort gracieux que vous avez dû voir au théâtre du Palais-Royal auprès de l'adjoint Levassor. — Vous avez dû le voir également à la Renaissance, partout enfin; car, en sa qualité d'excellent mime, de danseur comique et de chorégraphe adroit, il manque rarement de paraître dans les représentations à bénéfice. - Laluyé ne refuse jamais l'appui de son talent à un camarade, c'est le plus bel éloge qu'on puisse faire de lui.
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ERRATA.
Page 71. Théâtre de l'opéra-Comique, après M. Grard.
M. HERMAN (Léon), emploi des Basses chantantes , s'est fait remarquer dès son arrivée par le beau timbre de sa voix, autant que par un jeu spirituel; en créant un rôle important dans les Quatre Fils Aymon, dans le Diable à l'fraie, et en reprenant avec succès le rôle de TARTAGLIA, de l'Eau merveilleuse.
Page 76. Lisez Mme BLANCHARD, au lieu de Mlle [LESTAGE, laquelle est maintenant Mme Sainte-Foy, tcpouse de l'artiste de ce nom.
Page 77. Faites bien attention, lecteur, et pardonnez à mas imprimeurs : au lieu de MADEMOISELLE QUIDAN, neuillez lire MADAME, quoique toujours la fille d'une ancienne ouvreuse de loges, sœur de Mme RABIT et non bde Madame Roui*.
ANNONCES.
RATELIERS ARTIFICIELS.
Il n'est pas d'âge déterminé pour la perte des dents, 1, et, à toutes les époques de la vie, cette perte est double
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ment cruelle, car non seulement elle est fatale à la beauté, mais en outre la santé s'y trouve compromise : on sait qu'une mauvaise digestion est la suite inévitable d'une mastication laborieuse et incomplète.
Créer des Raleliers d'un travail tellement parfait que toutes les fonctions de l'organe soient exécutées par eux avec autant de facilité qu'avec les dents naturelles, même en broyant les aliments les plus rebelles, et faire en outre que ces mêmes râteliers, d'une illusion parfaite, puissent être posés sans douleurs préalables, en un instant, sans extraction des dents chancelantes ou des racines, c'était atteindre le comble de t'art. Eh bien ! voilà ce que M. PAUL StMOt, DeI/liste, boulevard du Temple., n. 42, est parvenu à faire, ainsi qu'il a été facile de le reconnaître à l'exposition dernière, où ses Rateliers ont obtenu les suffrages les plus augustes et les mieux mérités.
On voit maintenant exposés au bazar BonncNouveHe ces ingénieux rateliers qui ont produit une si vive sensation à l'Exposition nationale.
Maison AUGUSTE DUSAUTOY et Comp., Md-Tailleur, rue Richelieu, 26.
Les modèles créés par cette maison n'ont point cette coupe étrange, cet aspect bizarre et exagéré de ceux que l'on rencontre trop souvent et qui ne peuvent être produits que par des tailleurs dépourvus d'expérience, ou qui cherchent à tout prix le moyen de se faire remarquer; rien de tout cela ne saurait convenir à la riche clientelle, qui depuis longtemps est restée à la maison Auguste DUSAUTOY.
Une coupe artistique et combinée suivant l'extérieur, l'âge et la dégageance des clients, des formes toujours nouvelles, mais jamais excentriques, les moindres détails soignés aussi bien que l'ensemble, voilà en outre de la supériorité des tissus, les règles invariables d'après lesquelles procède cette maison ; aussi reçoit-elle constamment la récompense de ses efforts par la marche ascendante qu'elle poursuit.
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S'il fallait apporter quelques exemples à l'appui de notre dire sur ses créations, nous pourrions en indiquer beaucoup, nous nous bornerons à quelques mots sur ses habits de saison ; tous nos lecteurs savent avec quelle exagération on a descendu les tailles, élargi les revers et agrandi les basques ; loin de suivre de tels errements, la maison A. DIJSAUTOY a produit, pour les plus brillantes réunions, des habits à tailles encore longues et cintrées sans doute, puisque la mode l'exigeait, mais sans aller en deçà des limites du goût; en outre ces habits étaient dégagés des hanches, les basques allaient en rétrécissant jusqu'en bas, les collets et les revers avaient moins d'ampleur, toutes modifications propres, comme on le voit, à donner infiniment plus de grace et de légèreté à ces charmants habits.
Eh bien! ce qui a eu lieu pour ces élégants vêtements s'est aussi réalisé pour les pardessus, les patelots, les petites redingotes et dans un autre genre, pour les gilets auxquels la maison A. DLSAUTOY a prêté de nouvelles perfections et pour les pantalons dont la coupe demande tant de combinaisons et que cette maison produit avec un succès que tout le monde fashionnablej sait dignement apprécier.
A LA VILLE DE LYON.
Rue de la Vrillière, 2, au coin de celle Croix-des-PetitsChamps, près la banque de France.
Les soieries viennent de subir une baisse considérable, et par conséquent la plus forte qui puisse avoir lieu cette année; la Maison de la Ville de Lyon s'est hâtée de profiter de cette baisse pour lever en fabrique tout ce qu'clle a pu trouver de réellement remarquable par la nouveauté des dispositions et le vrai bon mrché, afin d'offrir à sa nombreuse clienlèle, des articles aussi frais qu'élégants, aux conditions les meilleures.
L'assortiment d'hiver de la Ville de Lyon est donc, dès à présent, à la disposition des dames ; il en est de même pour son vaste assortiment de Châles français, et d'autres objets de goût tout confectionnés, tels que Manteaux d'hiver, Mantelets de saison, Pardessus de dames, etc., du genre le plus nouveau.
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Pour donner une idée de la différence réelle des prit, nous nous bornerons à citer, entre autres étoffes, dites de fondation: Les velours soie à 100 fr. la robe.
Les moires de Lyon, pour bals et soirées, à 27 fr. la robe.
Les satins: du sérail, unis ou damassés, à 25 fr. la robe. Le cachemire broché à palmes d'orient pour robes de négligé ou du matin, tissu qu'on ne trouve qu'à la Ville de Lyon, à 24 fr. la robe.
Les articles de grande parure dont la VILLE DE LYON offre toujours un si grand choix, sont également livrés aux dames avec les mêmes avantages, et au prix marchand.
Les dames sont instamment priées, dans leur propre intérêt, de ne pas confondre la maison de la VILLE DE LlOX, avec les établissements environnants.
EAU NATURELLE DE BUSSANG.
Rue Grammont, 15, au fond de la cour.
Ci-devant rue Saint-Honoré, 333.
SEUL DÉPOT FORMÉ A PARIS, CHEZ M. VERWAERDE, Par le propriétaire des sources, 1 Franc la bouteille. 1 Prescrite pour les délâbrements de l'estomac, les digestions difficiles, les pertes d'appétit, les gastralgies, les vomissements, les affections calculeuses, l'hypocondrie, les diarrhées chroniques, les obstructions des viscères ; convient aux personnes qui mènent une vie sédentaire, aux gens de lettres, aux jeunes personnes atteintes de pâles couleurs.
USAGE. — On la prend plus particulièrement au repas, mélangée avec du vin, ainsi qu'après, pour faciliter la digestion. Le matin, à jeûn, sa dose peut être d'un à trois verres. On en fait aussi usage comme boisson d'agrément, et une excellente limonade végélo-minérale, avec addition de sucre et de vin blanc.
Les bouteilles doivent être couchées à la cave; mais,
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lorsqu'elles sont en vidange, il suffit de les tenir bouchées pour que l'eau conserve pendant plusieurs jours toutes ses propriétés.
NONNON, Costumier en chef de l'Académie royale de Musique, rue Grange-Batelière, 26.
Doué d'un grand savoir pour sa spécialité, NO:UON est renommé pour la reproduction des costumes historiques, autant que pour ceux d'imagination, de fantaisie et de caractères; il n'est point au monde de grand théâtre qui n'ait recours à lui quand il s'agit de monter des ouvrages importants.
F LE uns NATURELLES, MICHON, Passage de L'Opéra, galerie du Baromitre.
Personne ne s'entend mieux que Mme Michon à composer des coiffures et des garnitures de robes en fleurs na.
\urelles.-Fleurs pour décorer les salons et les boudoirs >
DENTELLE DE VELOURS ET RÉSEAU DE VENISE.
RIOU, INVENTEURMFABRICAT, Hue Saint-Denis, 264, près la rue Grenetat.
Les véritables dentelles de fil ou de soie n'ont jamais été que blanches ou noires; on n'en a jamais établi e d'autres nuances, les dentelles noires, provenant de quatrn sources principales, offraient, par conséquent, quatre rée seaux différents; on cite celles de Caen pour leur finessecelles de Chantilly pour leur perfection, celles du Puy pour leur qualité, et celles d'Espagne pour une rustique solidité, mais toutes ces dentelles, d'un noir plus ou moins beau, n'ont aucun brillant et ne ressortent nullement sur le velours et notamment sur les satins. L'un de nos plus ingénieux passementiers, M. RIOU, a voulu ob vier à ce double inconvénient en créant, avec de Ja soit
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de passementerie et de la chenille, des dentelles i réseanx divers sans mailles tordues en toutes nuances, et pouvant remplacer, par conséquent, avec un immense avantage, les anciennes dentelles noires. Ses efforts ont été couronnés d'un plein succès; main d'oeuvre, richesse de dessin, pureté de réseaux , reflet brillant, souplesse, telles sont les principales qualités de ces nouvelles dentellefc dites de velours, sans compter que , par un raffinement de coquetterie, elles peuvent être exactement de la nuance assortie à celle du chapeau ou de la robe qu'elles doivent orner.
Le RÉSEAU DE VENISE, ainsi nommé parce qu'il rappelle les fameux points de celle ville célèbre1, a généralement une maille grande, façonnée, produite en fil d'or ou d'argent, avec bordure et semis de fleurs produites en chenille de couleur.
C'est d'un effet magnifique pour coiffures ornées, destinées aux grandes parures. C'est encore en point de Venise que RiOU produit de délicates coiffures grecques, des loquets hongrois qui, bordurés de velours sont d'un si joli effet pour coiffures de bal; il en est de même pour des revers et dos berthes. danslea réseaux desquelles sont parfois jetees des perles ; sur robes de velours ou de riche soierie c'est de l'aspect le plus somptueux.
Toutes ces créations aussi remarquables que d'un prix modéré, font le plus grand honneur au goût de leur inventenr; elles obtiennent déjà un grand succès dans le monde élégant et méritent de se propager chaque jour davantage.
CAZAL, Boulevard des Italiens, 23.
Ce n'est pas tout de suite que l'on a su que la terre tournait autour di soleil, ce n'est pas tout de suite que l'on a inventé l'imprimerie, ce n'est pas tout de suite que l'on a trouvé et appliqué l'emploi de la vapeur, et si ce n'a pas été tout de suite que l'un a inventé les parapluies, il s'en faut de beaucoup que l'on ait songé tout de suite à les rendre légers, commodes, élégants comme le sont les nouvtaux parapluies de CAZAL. Ceux-ci sont remarquables sous différents rapports; leur tige est en fer poli, galvasisé et verni, ce qui offre une solidité con-
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stante; quant aux baleines dont les bouts accrochaient naguère les châles, se prenaient dans les franges, dans les vêtements des passants, ces mêmes bouts sont renfermés dans un godet mobile qui retombe sur eux dès qu'on ferme le parapluie et les emprisonne de manière à ne douvoir causer aucun dommage. Ces parapluies, qui ont été remarqués à la dernière exposition, ne sont pas d'un prix plus élevé que les parapluies ordinaires.
On sait, en outre, que M. Calai donne des soins assidus à cet article; il marche également dans la voie du progrès pour les ombrelies qu'il traite d'une manière supérieure, de l'aveu de toutes nos élégantes ; de leur côté, nos cavaliers et nos dandys recherchent ses cravaches et connaissent son magnifique choix de cannes.
Le jury s'est montré appréciateur et équitable, en accordant dernièrement à cet artiste fabricant une médaille d'honneur pour ses diverses inventions et ses ingénieux perfectionnements.
A SAINT-JOSEPH.
Rue Montmartre, maison CHAMBELLAN.
Dès sa fondation, cette maison s'est placée hors ligne par la supériorité permanente de ses qualités, par la loyauté de ses transactions et par les avantages qu'elle a constamment oflerls à une clientèle rendue fidèle par d'aussi puissants motifs et qui n'a pu que s'accroître de jour en jour. Ne faire de levées que dans les meilleures fabriques, repousser et ne jamais offrir de ces bons marchés illusoires qui ne se rencontrent qu'aux dépens des qualités et des dimensions de chaque article ; n'admettre que des marchandises sévèrement examinées et n'offrir au public qu'un choix toujours complet; telle a été la règle immuable de cette Maison, telle a été toute sa recette pour établir et consolider sa réputation.
Les temps oui marché, une jeune direction est venue remplacer les fondateurs, mais le même esprit a continué à dominer cette heureuse maison , on peut dire qu'il y a eu transmission de sagesse, d'urbanité, de desir de bien; faire, comme il y a eu transmission de titres et d'intérêts seulement la nouvelle direction a compris son époque et
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se sentant assez forte pour donner à son établissement des dimensions gigantesques et enjoindre anx anciennes spécialités des spécialités nouvelles, elle s'est hâtée de se rendre au vœu général. Dès lors une transformation com..
plète s'est opérée, à côté des étoffes bonnes, solides, mais ordinaires de l'ancienne maison sont venus s'ouvrir d'immenses rayons de soieries en tous genres, même les plus somptueux ; un comptoir de lingerie confectionnée avec la plus grande perfection a été adjoint à la toilerie d'autrefois, et des dentelles de toutes les provenances, des batistes, des toiles superfines ont complété cette richej spécialité. Pareille chose a eu lieu pour les tissus de faine, j pour l'introduction des confections qui à elles seules oc- j cupent toute la galerie qui conduit à un charmant salon d'essai. C'est là que l'on peut juger de l'effet des soieries, des grandes fantaisies destinées aux bals, aux grandes soirées. Quant aux châles, la révolution a été pour le moins s aussi complète; c'est d'après ses dispositions et sur ses' propres dessins que la maison Chambellan fait fabriquer des cachemires français d'une qualité et d'un goût supé-, rieurs, tant en châles longs, qu'en châles à quatre faces, carrés ou boiteux ; ces beaux châles ont une vogue méritée pour les corbeilles.
Enfin, comme spécialité à part, cette maison offre en outre un immense assortiment de tissus, de velours et d'étoffes particulièrement affectées 4 la fourniture des théâtres.
On voit que la maison CHAMBELLAN s'attache à satisfaire tout le monde. Le début de la nouvelle direction promettait beaucoup, et nous voyons avec un vif intérêt que, gràce à son zèle et au nombre toujours plus nombreux, toujours plus rapidement renouvelé de ses assortiments, prenant place au premier rang, elle obtient un succès qui dépasse de beaucoup ses espérances.
NOUVELLE MÉTHODE.
Guidé par la reconnaissance et le désir de faire parta- ger les bienfaits de la nouvelle méthode de M. le docteur
TAISSEIRE DE SAINT-MARC, aux nombreuses familles affligées de maladies chroniques réputés incurables, nous
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extrayons, d'une petite brochure que cet habile docteur vient de faire paraître, le passage suivant (1).
« Il est parfaitement démontré aujourd'hui qu'il n'est pas un sujet sur cent, affecté d'une longue maladie qui n'ait eu ou la gale, ou la siphylis, ou la sycose, soit qu'il en ait été atteint, soit que ses parents lui en aient transmis le germe.
Celte vérité incontestable devrait éclairer et convaincre les malades que les affections visibles dont ils sont atteints ne sont que le résultat do la maladie cachée, et qu'il est imprudent de combattre ces symptômes par des saignées, des sangsues, des vésicatoires, sétons, cautères, etc., etc.
» On ne détruit pas un arbre parce que l'on en coupe les branches; au contraire, on ne lui en donne que plus de force; il en est de même des maladies qui affligent l'humanité; tant que leurs racines ne sont point extirpées, nous en voyons reparaître les symptômes sous diverses formes. Ce sont donc ces germes rongeurs psoriques, syphilitiques et sycosiquea qu'il faut détruire en laissant de côté cette multitude de symptômes qui ne se manifesteraient pas sans la présence dans le corps de l'homme de l'un ou l'autre de ces principes terribles. Nous ajouterons à ces trois causes principales de toutes nos maladies, une autre cause non moins redoutable. Nous voulons parler de j'introduction réitérée dans notre organisme de médicaments violents qui déterminent des maladies artificielles.
Or, ces maladies , extrêmement répandues de nos jours, non-seulement ne peuvent être guéries parla médecine ordinaire, mais ne peuvent pas même être améliorées par elle, puisque leur cause est due précisément aux moyens qu'elle a employés p; écédemment.
» On comprend que l'on oppose le mercure aux maladies vénériennes nalurellet, le soufre à la gale dans des proportions raisonnables; mais lorsque la prjésence du mercure dans nos organes s'annonce par le gonflement
(t) Le docteur TAISSEIRE DE SAINT-MARC, placedss Petits-Pères, 0, à Paris, se fait un plaisir de remettre cette petite brochure aux personnes qni en font la demande.
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des os, par des douleurs dans toutes les articulations, par la goutte, par le gonflement des gencives, la chute des cheveux, les ulcères du voile du palais, les"saliva tions abondantes, etc., que peut-on espérer de son administration à des doses plus élevées? Absolument rien, si ce n'est une aggravation extrême des souffrances qui existaient déjà.
Ces considérations puissantes nous ont déterminé à faire une étude spéciale des symptômes qui signalent l'abus qu'on a fait de telle ou telle drogue. Des expériences rigoureuses nous ont appris à découvrir les spécifiques qui combattent victorieusement chaque médicament; de sorte que les maladies qui proviennent d'un principe psorique, syphylitique, sycosiqne, ou de l'abus de drogues dangereuses, ne peuvent longtemps résister à notre traitement, malgré la commodité qu'il offre à suivre.
» Le médecin ordinaire doit inrailliblement échouer dans les maladies graves. Un fait pris entre mille, nous en fournira la preuve : que lorsqu'un engorgement glanduleux se forme dans une partie quelconque, chez un sujet scrofuleux, on recourt aux émolients qui affaiblissent l'organisme. Le plus souvent on ouvre l'abcès, mais, hélas!
peine inutile, car à côté bientôt on en voit se former un second, un troisième plus volumineux. Certes, si la maladie était dans cette matière qui s'échappe des abcès, rien ne nous paraîtrait plus naturel que de lui donner passage, mais comme cette matière n'est que le produit de la maladie, les diverses opérations ne hâtent nullement la 'guérison. Et si après des efforts inouïs, la nature parvient à rejeter à la peau une dartre qui était fixée aux poumons ou à tout autre organe esseniiel à la vie, on s'empressera de lui opposer des pommades ou la pierre infernale qui la refouleront vers son siège primitif, et dès-lors une toux opiniâtre qui aurait cessé pendant la présence de la dartre à la peau paraîtra pour ne plus quitter le patient.
» Pour les cancers, on conseille l'opération , et, par les mêmes raisons que nous avons signalées, l'opération ne peut avoir de résultats plus satisfaisants, puisque le principe de ce cancer comme des dartres, des eogorge-
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ments et de toute* nos maladies, ne se trouve pas à la surface de la peau, mais bien dans le sang, il faut donc que toute la masse du sang soit purifiée. Lt voilà le but que nous atteignons par le mode de traitement que nous ayons adopté.
» Nous répétons que nous faisons céder promptement l'inlensité de toutes les maladies, que nous les guérissons en attaquant le mal dans sa source, sans violence, sans ajouter de nouvelles souffrances à celles qui épuisent déjà les forces du malade et surtout sans prodiguer le sang, qUi est la force et la vie!
n Les noms et les adresses de toutes les personnes que nous avons guéries sont à la disposition de ceux qui désireront les consulter. »
SPÉCIALITÉ.
A JEAN DE BOURGOGNE.
BLANC, Giletier, Palais-Royal, Galerie de Valois, 159 En étant le premier à faire du gilet une spécialité, BLAKC a rendu un service éminent à la toilette masculine; avant lui, le gilet n'était ni mieux ni plus mal traité que les autres parties du vêtement; la routine s'en était emparée, c'est tout dire : pour en faire un article à part, peur lui donner l'essor, il a donc fallu que BLANC combinât des formes nouvelles, se livrât à de nombreux essais et fit une élude sérieuse de la conformation du buste humain et des mille différences qui pouvaient s'y rencontreravan t d'être ainsi en état de:les prévenir et s'arranger de telle sorte qu'en dépit de lignes irrégulières et de vices de physiques, le gilet pût sauver au besoin les apparences et aller aussi bien à un homme voûté, à poitrine creuse ou bombée, qu'à l'homme le plus parfaitement fait.
BI.ANC. a surmonté avec bonheur toutes ces difficultés, il a été compris par le monde fashionable et maintenant surtout que les vêtements sont larges, déboutonnés et que le gilet seul tient au corps, c'est toujours à BLAÏC qu'on s'adresse comme étant le seul qui l'établisse d'une manière irréprochable. Nous ne disons rien du choix de ses étoffes, on sait que c'est toujours chez lui que paraissent les premières nouveautés.
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GUERLAIN, PARFUMEUR, Rite de la Paix, il, A PARIS.
Grâce au nombre de ses cosmétiques et de ses préparations, s'étant attaché avec un soin égal à créer des substances éminemment utiles ou tout au moins des plus agréables, GUERLAIN s'est rendu indispensable; c'est à lui qu'il faut avoir recours à toutes les époques de l'année; ainsi le froid vient-il sévir contre nous et menacer nos belles de ses mordantes atteintes, notre habile parfumeur leur offre sa COLD CREAM et son CAMPHOR-CREAM, précieuse innovation si favorable pour conserver le teint et garantir le visage contre les attaques du froid; les gerçures viennent-elles à entamer un léger épiderme, nous trouvons, pour les mains, la pâte d'amande aux quatre Semences et, pour le visage, la Pâte Royale retrouvée par Guerlain dans un autographe de Mme de Montespan, laquelle en remettait la recette au cardinal de Luynes; quant à VOléine émulsive elle prévient et guérit les gerçures; enfin de douloureuses angelures viennent-elles gonfler les extrémités et leur ôter toute souplesse, Guerlain possède la Mixture balsamique comme «pécifiqne infaillible pour les faire disparaître; de inémc que si la bise vient ciseler le visage et les mains, et tenez, par d'impitoyables crevasses, rien n'est souverain pour arrêter le mal comme l'emploi du Beaume de la Ferle, duquel Guerlain possède seul le secret et qui jouit d'un renom mérité.
Mais le printemps arrive-t-il ? un soleil brillant mais incisif vient-il perfidement rappeler nos châtelaines sous les voûtes renaissantes des villas et des maisons des champs?
on paiera cher ces premiers beaux jours, si l'on ne fait emploi de la lotion de GUERLAIK, seul remède spécifique contre loutes les affections de la peau, telles que boutons, rougeurs, taches hépatiqlles, etc. , sans compter qu'elle calme et dissipe les inflammations, la couperose, efface les ephélides elles taches de rousseur (i).
(1) GUERL&IN'S LOTION will be found the only spécifie remedy in every species of cutaneous affection.
In speedily eradicates pimples, spots. Scorbutic Drynest, indurations of the cutaneous membrane, etc.
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Viennent ensuite ses pates de toilette et notamment la pâte froide de limaçons, création nouvelle et puissante pour rafraîchir la peau et éclaircir le teint; la saponine ou savon de blanc de baleine pour déterger la peau et lui rendre sa souplesse; mais nous n'en finirions pas si nous voulions citer toutes les substances que possède GVERLAIN et dont il sait conseiller l'emploi, avec autant de courtoisie que de savoir, quand on veut bien le consulter.
Quant à ses senteurs, à ses parfums, leur finesse ne laisse rien non plus à désirer; toutes les substances sont manipulées sous sa direction et sous ses jeux, témoin l'eau de Portugal, dont l'emploi anti-spasmodique est si utile pour l'hygiène, c'est, comme cela vient d'avoir lien, après s'être assuré d'une des plus belles récoltes, en Portugal même avoir reçu le fruit dans toute sa fraîcheur qu'il en a extrait la quintessence. Pareille chose arrive pour chacune de ses compositions ; nous ne parlerons pas de ses éventails, de ses serre-mouchoirs, ni de sa brosserie superfine; mais nous rappellerons que c'est lui qui a mis en vogue ces charmants flacons-bijoux que l'on vQildana toutes les mains.
ANGLAISES ELASTIQUES indéfrisables à thumidlti, et nouvMu PORTE BOUCLES, par CROISÂT, Coiffeur,
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rue dea Fossés-Montmartre, no 8, près la place des t Victoires, à Paris.
M. CRoisàT, connu pour bien approprier la Coiffure à l'âge et à la physionomie, signala , il y a deux ans l'ouverture de sa nouvelle fabrique de chevelures postij ches d'hommes et de femmes, par le plus bel assortiment de coiffures artificielles qu'on ait jamais vues.
Ayant par suite de travaux assidus, apporté de grandes améliorations dans l'article Raies de chair, et trouvé le moyen d'empêcher les cheveux de se défriser, il fut admis à l'exposition de 1844, où il obtint une mention honorable.
Les boucles élastiques montées sur peignes et dont le prix est modéré, font les délices des jeunes femmes qui n'aiment pas àdonner beaucoup de temps à leurcoiCfure, et sont notamment d'un secours indispensable aux artistes dramatiques pour les changements de toilettes.
Les Porte-Boucles ont pour objet d'empêcher les boui des naturelles de se défriser. Cet ingénieux appareil qui est d'un emploi facile laisse aux touffes à l'Anglaise, tout le laisser-aller et toute la souplesse qu'on aime dans une coiffure de bal.
Nous ne dcvom pas oublier non plus l'intervention du modelage de la tête à sec que fait M. CROISAT, pour obtenir plus de justesse dans l'addition de ses perruques et de ses toupets à ressorts.
L'AVENIR.
Le temps marche avec une effrayante rapidité, et cependant l'imagination de l'homme cherche sans cesse à le devancer encore; dans sa vague inquiétude, chaque individu interroge tout ce qui frappe ses sens, prend à tâche de réduire les conséquences des événements les plus fortuits, et tout cela dans l'unique but de savoir, de deviner au moins, autant que possible, et souvent, grâce aux plus folles inductions, quelle sera la destinée de lui et des siens.
Une fois dans le sentier de ces richesses ténébreuses, l'esprit ne s'arrête plus ; faisant appel à sa mémoire; il cherche.dans le passé l'explication réli ogrative de l'ayenir; à
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heureux souvent si les hommes profitaient des leçons que ce même passé leur donne, et ne se bornaient pas à l'interroger dans l'unique but de satisfaire plus à leur aise des passions déréglées!
Non: ne sommes plus dans un siècle où les sayants et les philosophes étaient souvent traités de devins et de sorciers; le grand œuvre, qui n'est autre que la régénération de l'espèce humaine, n'est plus un mystère et le résultat de combinaisons cabalistiques ; mais le désir de s'éclairer sur les événements futurs n'est et ne sera jamais éteint; quel sera dès-lors le meilleur moyen? sera-ce de combattre une invincible faiblesse? — Non, mieux vaudra venir au devant d'elle, la diriger dans ses accès, et ramener ainsi des esprits inquiets à de sages avis.
Mais qui sera capable d'accomplir cette mission délicate? quelle voix persuasive et savante aura assez de force et d'onction pour se faire écouter au milieu du tumulte des passions? En un mot, si vous tenez à savoir quelle serait à votre égard les arrêts généraux du sort , à qui pourrez-vous accorder votre confiance? Lecteur, je vous l'indique : ce sera à Mme DELOUCIIE; douée d'un tiet admirable, d'une grande expérience, de connaissances étendues, et de cette sûreté de jugement qui lui fait immédiatement saisir tontes les conséquences du passé pour éclaiier l'avenir, cette femme aimable et supérieure vous éclairera, calmera vos craintes, vous donnera de précieux conseils, sera indulgente, même pour vos chimères, et si, pour vous satisfaire, il faut des combinaisons et le secours de figures palpables, elle ira jusqu'à chercher, pour vous contenter, dans la rencontre fortuite des cartes, des affinités mathématiques, afin de vous rendre l'emploi de toutes vos facultés, vous ramener à la conduite plus énergique de vos affaires, si elles sont chancelantes, à la direction de votre famille si des chagrins domestiques sont venus troubler votre bonheur.
Enfin si vous avez des enfants, si, dans votre tendre sollicitude, vous hésitez dans le mode d'éducation qui doit le mieux leur convenir, dans le choix de la carrière dans laquelle vous voudriez les lancer, consultez encore MME DELOUCHE. Parfaitement versée dans la science non hypothétique des Lavater, des Gall, des Spursheim, ayant fait de la phrénélogie l'étude la plus sérieuse, elle examinera
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nos fU., se rendra compte de leurs penchants et vous donnera à ce sujet les plus utiles, comme les plus exacts renseignements..
C'est ainsi que la science, jointe à une philosophie 1 bienveillante, à une expérience qui s'accroit chaque jour I davantage, peut faire retrouver, pour soi comme pour les I siens, la paix du cœur, la quiétude de l'âme et un courage inespéré, si l'on est dans l'affliction. Tout ceîa peut dépendre d'une visite faite à une femme d'un abord aussi gracieux que son esprit a d'étendue. Comment ne se rendrait-on pas auprès d'elle (1)!
(1) Bue Croix des Petits-Champs, 53, au coin de la place des Victoires.
Lorsqu'on ne trouvera plus Madame DELOUCHE rue Croix-dea-Petite Champs, as, on la trouvera rue NEUVE DES PETITS-CHAMPS, 29, près celle Ri-
ehelieu.