Cette pièce de société n'a été faite que pour exercer les talents de plusieurs personnes d'un rare mérite. Il y a un peu de chant et de danse, du comique, du tragique, de la morale, et de la plaisanterie. Cette nouveauté n'a point du tout été destinée aux théâtres publics. C'est ainsi qu'aujourd'hui, en Italie, plusieurs académiciens s'amusent à réciter des pièces qui ne sont jamais jouées par des comédiens. Ce noble exercice s'est établi depuis longtemps en France, et même chez quelques-uns de nos princes.
Rien n'anime plus la société ; rien ne donne plus de grâce au corps et à l'esprit, ne forme plus le goût, ne rend les moeurs plus honnêtes, ne détourne plus de la fatale passion du jeu, et ne resserre plus les noeuds de l'amitié.
Cette pièce a eu l'avantage d'être représentée par des gens de lettres, qui, sachant en faire de meilleures, se sont prêtés à ce genre médiocre avec toute la bonté et tout le zèle dont cette médiocrité même avait besoin.
Henri IV est véritablement le héros de la pièce : mais il avait déjà paru dans la Partie de Chasse, représentée sur le même théâtre ; et on n'a pas voulu imiter ce qu'on ne pouvait égaler.